Histoire d’un homme du peuple (suivi de Les Bohémiens sous la Révolution)

Histoire d’un homme du peuple (suivi de Les Bohémiens sous la Révolution)

d’ Erckmann-Chatrian
Histoire d’un homme du peuple
I

 

Lorsque mon père, Nicolas Clavel, bûcheron à Saint-Jean-des-Choux, sur la côte de Saverne, mourut au mois de juin 1837, j’avais neuf ans. Notre voisine, la veuve Rochard, me prit chez elle quinze jours ou trois semaines, et personne ne savait ce que j’allais devenir. La mère Rochard ne pouvait pas me garder ; elle disait que nos meubles, notre lit et le reste ne payeraient pas les cierges de l’enterrement, et que mon père aurait bien fait de m’emmener avec lui.

En entendant cela, j’étais effrayé ; je pensais :

« Mon Dieu ! qui est-ce qui voudra me prendre ? »

Durant ces trois semaines, nous cherchions des myrtilles et des fraises au bois, pour les vendre en ville, et je pouvais bien en ramasser cinq ou six chopines par jour ; mais la saison des myrtilles passe vite, la saison des faînes arrive bien plus tard, en automne, et je n’avais pas encore la force de porter des fagots.

Souvent l’idée me venait que j’aurais été bienheureux de mourir.

À la fin de ces trois semaines, un matin quenous étions sur notre porte, la mère Rochard me dit :

– Tiens, voilà ton cousin Guerlot, lemarchand de poisson ; qu’est-ce qu’il vient donc faire dans cepays ?

Et je vis un gros homme trapu, la figuregrasse et grêlée, le nez rond, un grand chapeau plat sur les yeuxet des guêtres à ses jambes courtes, qui venait.

– Bonjour, monsieur Guerlot, lui dit lamère Rochard.

Mais il passa sans répondre, et poussa laporte de la maison de mon père, en criant :

– Personne ?

Ensuite il ouvrit les volets, et presqueaussitôt une grande femme rousse, en habit des dimanches, le nezlong et la figure rouge, entra derrière lui dans la maison. La mèreRochard me dit :

– C’est ta cousine Hoquart, elle vendaussi du poisson ; s’ils trouvent quelque chose à pêcher chezvous, ils seront malins.

Et de minute en minute d’autresarrivaient : M. le juge de paix Dolomieu, de Saverne, sonsecrétaire, M. Latouche, des cousins et des tantes, tous bienhabillés ; et seulement à la fin notre maire, M. Binder, avecson grand tricorne et son gilet rouge. Comme il passait, la mèreRochard lui demanda :

– Qu’est-ce que tous ces gens-là viennentdonc faire chez Nicolas Clavel, monsieur le maire ?

– C’est pour l’enfant, dit-il ens’arrêtant, et me regardant d’un air triste.

Et voyant que j’étais honteux à cause de mapauvre veste déchirée, de mon vieux pantalon, de mes pieds nus, ildit encore :

– Pauvre enfant !

Ensuite il entra. Quelques instants après, lamère Rochard me fit entrer aussi, pour voir ce qui se passait, etj’allai me mettre sous la cheminée près de l’âtre.

Tous ces gens étaient assis autour de notrevieille table, sur les bancs, se disputant entre eux, reprochant àmon père et à mère de s’être mariés, de n’avoir rien amassé,d’avoir été des fainéants, et d’autres choses pareilles que jesavais bien être fausses, puisque mon pauvre père était mort à lapeine. Tantôt l’un, tantôt l’autre se mettait à crier ;personne ne voulait me prendre. M. le juge de paix, un homme grave,le front haut, les écoutait ; et de temps en temps, quand ilscriaient trop, il les reprenait en leur disant : – que jen’étais pas cause de ce malheur… ; que les reproches contremon père et ma mère ne servaient à rien… ; qu’on devait toutpardonner aux malheureux, quand même ils auraient eu destorts… ; qu’il fallait surtout songer aux enfants, etc. ;– mais la fureur chaque fois devenait plus grande. Moi, sous lacheminée, je ne disais rien, j’étais comme un mort. Aucun de ceuxqui criaient ne me regardait.

– Il faut pourtant s’entendre, dit à lafin M. le juge de paix. Voyons… Cet enfant ne peut pas rester à lacharge de la commune… Vous êtes tous des gens riches… aisés… Ceserait une honte pour la famille. Monsieur Guerlot, parlez.

Alors le gros marchand de poisson se levafurieux, et dit :

– Je nourris mes enfants, c’est bienassez !

– Et moi je dis la même chose, cria lagrande femme rousse. Je nourris mes enfants ; les autres ne meregardent pas.

Et tous se levaient, en criant que c’était uneabomination de leur faire perdre une journée pour des choses qui neles regardaient pas. Le juge de paix était tout pâle. Il ditencore :

– Cet enfant vous regarde pourtant plusque la commune, je pense ; c’est votre sang ! S’il étaitriche, vous seriez ses héritiers, et je crois que vous nel’oublieriez pas.

– Riche, lui ! criait le marchand depoisson, ha ! ha ! ha !

Moi, voyant cela, j’avais fini parsangloter ; et, comme le juge de paix se levait, je sortis enfondant en larmes. J’allai m’asseoir dehors, sur le petit banc, àla porte. Les cousins et les cousines sortaient aussi d’un air dene pas me voir. Mon cousin Guerlot soufflait dans ses joues, ens’allongeant les bretelles sous sa capote avec les pouces, etdisait :

– Il fait chaud… une belle journée !Hé ! commère Hoquart ?

– Quoi ?

– On pêche l’étang de Zelleraprès-demain ; est-ce que nous serons de moitié ?

Ils s’en allaient tous à la file, le juge depaix, le greffier, le maire, les cousins, les cousines ; et lamère Rochard disait :

– Te voilà bien maintenant… Personne nete veut !

Je ne pouvais plus reprendre haleine, à forcede pleurer. Et pendant que j’étais là, la figure toute mouillée,j’entendais les parents s’en aller, et quelqu’un venir par en haut,en descendant la ruelle des Vergers au milieu du grandbourdonnement des arbres et de la chaleur.

– Hé ! bonjour, mère Balais, s’écriala mère Rochard. Vous venez donc tous les ans acheter noscerises ?

– Hé ! dit cette personne, mais oui.Je ne fais pas les cerises, j’en vends ; il faut que je lesachète pour les vendre.

– Sans doute. Et sur les arbres on lescueille plus fraîches.

Je ne regardais pas, j’étais dans ladésolation. Comme cette personne s’était arrêtée, je l’entendisdemander :

– Pourquoi donc est-ce que cet enfantpleure ?

Et tout de suite la mère Rochard se mit à luiraconter que mon père était mort, que nous n’avions rien, que lesparents ne voulaient pas de moi et que j’allais rester à la chargede la commune. Alors je sentis la main de cette personne me passerdans les cheveux lentement, pendant qu’elle me disait commeattendrie :

– Allons ! regarde un peu… que je tevoie.

Je levai la tête. C’était une grande femmemaigre, déjà vieille, le nez assez gros, avec une grande bouche etdes dents encore blanches. Elle avait de grandes boucles d’oreillesen anneaux, un mouchoir de soie jaune autour de la tête, et unpanier de cerises sous le bras. Elle me regardait en me passanttoujours sa longue main dans les cheveux, et disait :

– Comment, ils ne veulent pas delui ? Mais c’est un brun superbe… Ils ne veulent pas delui ?

– Non, répondait la mère Rochard.

– Ils sont donc fous ?

– Non, mais ils ne veulent pas de cettecharge.

– Une charge ?… un garçonpareil ! Tu n’as rien ? Tu n’es pas bossu ?… Tu n’espas boiteux ?

Elle me tournait et me retournait, ets’écriait comme étonnée :

– Il n’a rien du tout !

Ensuite elle me disait :

– Est-ce que tu as besoin de pleurer,nigaud ? Oh ! les gueux… ils ne veulent pas d’un enfantpareil ?

Notre maire, qui revenait après avoirreconduit M. le juge de paix au bas du village, ditaussi :

– Bonjour, madame Balais.

Et elle, se tournant, s’écria :

– Est-ce que c’est vrai qu’on ne veut pasde ce garçon ?

– Mon Dieu ! oui, c’est vrai,répondit le maire ; il reste à la charge de la commune.

– Eh bien ! moi, je le prends.

– Vous le prenez ? dit le maire enouvrant de grands yeux.

– Oui, je le prends à mon compte, si lacommune veut, bien entendu.

– Oh ! la commune ne demande pasmieux.

En entendant cela, la vie me revenait. Jeglorifiais en quelque sorte le Seigneur, pendant que cette damem’essuyait la figure et me demandait :

– Tu as mangé ?

La mère Rochard répondit que nous avions mangénotre soupe aux pommes de terre le matin.

Alors elle sortit de sa poche un morceau depain blanc qu’elle me donna, et dit :

– Prends aussi des cerises dans monpanier, et allons-nous-en.

– Attendez que je lui donne son paquet,s’écria la mère Rochard, en courant chercher dans un mouchoir messouliers et mes habits des dimanches. – Voilà ! je n’ai plusrien à toi, dit-elle en me donnant le paquet.

Et nous partîmes.

– Ah ! l’on ne voulait pas detoi ! disait la dame ; faut-il qu’on trouve des gensbêtes dans le monde ? Ça fait suer, parole d’honneur ! çafait suer. Comment t’appelles-tu ?

– Je m’appelle Jean-Pierre Clavel,madame.

– Eh bien ! Jean-Pierre, je tegarde, et bien contente encore de t’avoir. Prends-moi la main.

Elle était très grande, et je marchais prèsd’elle, la main en l’air.

Devant le petit bouchon de la Pomme depin, au bout du village, stationnait la charrette ducharbonnier Élie, sa petite bique rousse devant, à l’ombredu hangar, et dans la charrette se trouvaient trois grands paniersde cerises.

Le vieux Élie, avec son large feutre noir etsa petite veste de toile, regardait du haut de l’escalier endehors ; il s’écria :

– Est-ce que nous partons, madameBalais ?

– Oui, tout de suite. Attendez que jeprenne un verre de vin, et mettez l’enfant sur la charrette.

– Mais c’est le petit de NicolasClavel ?

– Justement ! il est maintenant àmoi.

L’aubergiste Bastien, ses deux filles et unhussard regardaient à la fenêtre du bouchon. Mme Balais,en montant l’escalier, racontait que je pleurais comme un pauvrecaniche abandonné par ses gueux de maîtres, et qu’elle me prenait.En même temps elle disait, toute réjouie :

– Regardez-le ! On l’aurait faitexprès, avec ses cheveux bruns frisés, qu’on ne l’aurait pas vouluautrement. Allons, dépêchez-vous d’atteler, Élie, et mettezl’enfant avec les cerises.

Le hussard, les deux filles et le père Bastiencriaient :

– À la bonne heure, madame Balais !c’est bien… ça vous portera bonheur.

Elle, sans répondre, entra vider sa chopine devin. Ensuite elle sortit en criant :

– En route !

Et nous commençâmes à descendre la côte, moisur la charrette, – ce qui ne m’était jamais arrivé, – Élie devant,tenant sa vieille biquepar la bride, et MmeBalais derrière, qui me disait à chaque instant :

– Mange des cerises, ne te gênepas ; mais prends garde d’avaler trop de noyaux.

Qu’on se figure ma joie et mon attendrissementd’être sauvé ! J’en étais dans l’étonnement. Et, du haut de macharrette, qui descendait pas à pas le chemin creux bordé de houx,je regardais Saverne au fond de la vallée, avec sa vieille églisecarrée, sa grande rue, ses vieux toits pointus, – où montent desétages de lucarnes en forme d’éteignoirs, – la place et lafontaine : tout cela blanc de soleil.

Cent fois j’avais vu ces choses de laRochecreuse, mais alors je ne songeais qu’à garder les vaches, àréunir les chèvres au milieu des bruyères. À cette heure, jepensais :

« Tu vas demeurer en ville, dans l’ombredes rues ! »

Près de la belle fontaine entourée d’aunes etde grands saules pleureurs, au bord de la route, la biqueÉlie reprit haleine un instant. Mme Balais but une bonnegorgée d’eau, en se penchant au goulot. Il faisait une grandechaleur et l’on aurait voulu rester là jusqu’au soir. Mais nousrepartîmes ensuite lentement, à l’ombre des peupliers, jusqu’àl’entrée de Saverne.

En voyant de loin la jolie maison couverted’ardoises bleues, – un petit balcon et des volets verts autour, –qui s’avance à la montée, je pensais qu’un prince demeurait là poursûr.

Nous entrâmes donc en ville sur les troisheures, en remontant la grande rue ; et, vers le milieu, plusloin que la place du Marché, nous en prîmes une autre à droite, lapetite rue des Deux-Clefs, où le soleil descendait entre lescheminées, le long des balcons vermoulus et des murs décrépits. Lamère Balais disait en riant :

– Nous arrivons, Jean-Pierre.

Moi, j’ouvrais de grands yeux, n’ayant jamaisrien vu de pareil. Bientôt la charrette s’arrêta devant une vieillemaison étroite, la fenêtre en bas, – plus large que haute, – garniede petites vitres rondes et d’écheveaux de chanvre pendus àl’intérieur.

C’était la maison d’un tisserand. Une femme detrente-cinq à quarante ans, les cheveux bruns roulés en boucles surles joues, les yeux bleus et le nez un peu relevé, nous regardaitde la petite allée noire.

– Hé ! c’est vous, madameBalais ? s’écria-t-elle.

– Oui, madame Dubourg, répondit la mèreBalais ; et je vous amène encore quelqu’un… mon petitJean-Pierre, que vous ne connaissez pas. Regardez un peu ce pauvrebichon.

Elle me prenait dans ses mains, etm’embrassait en me posant à terre.

Ensuite nous entrâmes dans une petite chambregrise, où le vieux métier, le fourneau de fonte, la table, et lesécheveaux pendus à des perches au plafond, encombraient tous lescoins. Avec les corbeilles de bobines, le vieux fauteuil àcrémaillère, et l’horloge au fond, dans son étui de noyer, on nesavait pas comment se retourner. Mais c’était encore bien plus beauque notre pauvre baraque de Saint-Jean-des-Choux ; c’étaitmagnifique, des écheveaux de chanvre et des rouleaux de toile,quand on n’avait vu que nos quatre murs et notre bûcher derrière,presque toujours vide. Oui, cela me paraissait une granderichesse.

Mme Balais racontait comment ellem’avait pris. L’autre dame ne disait rien, elle me regardait. Jem’étais mis contre le mur, sans oser lever les yeux. Comme la mèreBalais venait de sortir pour aider le voiturier à décharger lescerises, cette dame s’écria :

– Dubourg, arrive donc !

Et je vis entrer par une porte à droite,couverte d’écheveaux, un petit homme maigre et pâle, la tête déjàgrisonnante, et l’air bon, avec une jolie petite fille toute rose,les yeux éveillés, qui mangeait une grosse tartine de fromageblanc.

– Tiens, regarde ce que la mère Balaisnous ramène de Saint-Jean-des-Choux, dit la dame ; sesparents, les Hoquart et les Guerlot ne voulaient pas de lui, ellel’a pris à sa charge.

– Cette mère Balais est une brave femme,répondit l’homme attendri.

– Oui, mais se mettre une charge pareillesur le dos !

– Mon Dieu ! fit l’homme, elle estseule… l’enfant l’aimera.

– Mais il n’a rien ! s’écria lafemme, – qui venait d’ouvrir mon petit paquet sur ses genoux, etqui regardait ma pauvre petite veste des dimanches, ma chemise etmes souliers, – il n’a rien du tout ! On ne saura passeulement où le coucher.

– Hé ! s’écria la mère Balais, enrentrant et posant au bord du métier son dernier panier de cerises,ne vous inquiétez donc pas tant, madame Madeleine. J’ai mon oncle,le chanoine d’Espagne, vous savez bien… celui de quatre-vingt-dixans et demi, et qui ne peut tarder de passer l’arme à gauche… Jevais attraper son héritage… Ça m’aidera pour élever le petit.

Elle riait ; Mme Dubourg, lafemme du tisserand, était devenue toute rouge.

– Oh ! dit-elle, votre oncled’Espagne…

– Hé ! pourquoi est-ce que jen’aurais pas un oncle ? répondit la mère Balais. Vous avezbien une tante, vous, une tante à Saint-Witt. Et quand les deuxenfants seront grands, nous les marierons ensemble, avec les deuxhéritages de l’oncle et de la tante. N’est-ce pas, monsieurAntoine ?

Alors le petit homme dit en riant :

– Oui, madame Balais, oui, vous avezraison, l’héritage de votre oncle est aussi sûr que celui de notretante Jacqueline. Mais vous avez bien fait de recueillir cetenfant… C’est bien !

– Et je ne m’en repens pas, dit la mèreBalais. Je ne suis pas embarrassée de lui. J’ai là-haut un vieiluniforme de mon pauvre défunt, nous lui taillerons un habitlà-dedans. Et près de ma chambre, j’ai le petit fruitier, pourmettre son lit. Nous trouverons bien un matelas, une couverture,c’est la moindre des choses ; le petit va dormir comme undieu. – Allons, embrassez-vous, fit-elle en m’amenant la petitefille, qui me regardait sans rien dire, ses beaux yeux bleus toutgrands ouverts, et qui m’embrassa de bon cœur, en me barbouillantle nez.

Tout le monde riait, et je reprenais courage.Mme Rivel, la femme du vitrier qui demeurait au second,passait dans l’allée ; on l’appela. C’était une toute petitefemme, avec un gros bonnet piqué, le fichu croisé sur la poitrineet la petite croix d’or au cou.

La mère Balais voulut aussi lui raconter monhistoire ; deux ou trois voisins, appuyés sur la fenêtreouverte, écoutaient ; et ce qui s’élevait de malédictionscontre les Hoquart et les Guerlot n’est pas à dire : on lestraitait de gueux, on leur prédisait la misère. MmeMadeleine avait aussi fini par s’apaiser.

– Puisque c’est comme cela, tout ce queje demande, disait-elle, c’est qu’il ne fasse pas trop de bruitdans la maison. Mais les garçons…

– Bah ! répondait le père Antoine,quand le métier marche, on n’entend rien. Il faut aussi que lesenfants s’amusent, et la petite ne sera pas fâchée d’avoir uncamarade.

Finalement, la mère Balais reprit son paniersur sa tête et me dit :

– Arrive, Jean-Pierre. En attendantl’héritage, nous allons toujours faire une bonne soupe aux choux,et puis nous verrons pour le coucher.

Elle entra dans l’allée, et je repris sa main,bien content de la suivre.

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