La Chanson de Roland

CXIV

 

L’ARCHEVÊQUE commence la bataille. Il monte lecheval qu’il prit à Grossaille, un roi qu’il avait tué en Danemark.Le destrier est bien allant, rapide ; il a les fers dégagés,les jambes plates, la cuisse courte et la croupe large, les flancsallongés et l’échine bien haute, la queue blanche et le toupetjaune, les oreilles petites, la tête toute fauve ; il n’estnulle bête qui l’égale à la course. L’archevêque éperonne, avecquelle vaillance ! Il attaque Abisme, rien ne l’en détournera.Il va le frapper sur son écu [… ], que des pierreries chargent,améthystes et topazes [… ], escarboucles qui flambent : au ValMétas un démon l’avait donné à l’émir Galafe, et l’émir à Abisme.Turpin frappe, il ne le ménage pas ; après qu’il a frappé,l’écu, je crois, ne vaut plus un denier. Il transperce le Sarrasind’un flanc à l’autre et l’abat mort sur la terre nue. Les Françaisdisent : « Voilà une belle vaillance ! Aux mains del’archevêque la crosse ne sera pas honnie ! »

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