CXXIV
GRANDOINE était preux et vaillant, puissant ethardi au combat. Au travers de sa voie, il a rencontré Roland.Jamais il ne l’a vu : il le reconnaît pourtant, à son fiervisage, à son beau corps, à son regard, à son allure ; il apeur, il ne peut s’en défendre. Il veut fuir, mais vainement. Lecomte le frappe d’un coup si merveilleux qu’il lui fend tout leheaume jusqu’au nasal, lui tranche le nez et la bouche et lesdents, et tout le tronc, et le haubert aux bonnes mailles, et lepommeau et le troussequin d’argent de sa selle dorée, etprofondément le dos de son cheval. Point de remède : il les atués tous deux, et ceux d’Espagne gémissent tous. Les Françaisdisent : « Notre garant frappe bien ! »