La Chanson de Roland

CXXXVII

 

LE jour avance, la vêprée brille. Contre lesoleil resplendissent les armures. Hauberts et heaumes flamboient,et les écus où sont peintes des fleurs, et les épieux et lesgonfanons dorés. L’empereur chevauche plein de colère, et lesFrançais marris et courroucés. Pas un qui ne pleuredouloureusement ; pour Roland, tous sont transis d’angoisse.Le roi a fait saisir le comte Ganelon. Il l’a remis aux cuisiniersde sa maison. Il appelle Besgon, leur chef :« Garde-le-moi bien, comme on doit faire d’un félonpareil : il a livré ma mesnie par traîtrise. » Besgon lereçoit en sa garde, et met après lui cent garçons de la cuisine,des meilleurs et des pires. Ils lui arrachent les poils de la barbeet des moustaches, le frappent chacun par quatre fois du poing, lebattent à coups de triques et de bâtons et lui mettent au cou unechaîne comme à un ours. Honteusement ils le hissent sur une bête desomme. Ainsi le gardent-ils jusqu’au jour de le rendre àCharles.

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