CXL
ROLAND regarde par les monts, par lescollines. De ceux de France, il en voit tant qui gisent morts, etil les pleure en gentil chevalier : « Seigneurs barons,que Dieu vous fasse merci ! Qu’il octroie â toutes vos âmes leparadis ! Qu’il les couche parmi les saintes fleurs !Jamais je ne vis vassaux meilleurs que vous. Vous avez silonguement, sans répit, fait mon service, conquis pour Charles desi grands pays ! L’empereur vous a nourris pour son malheur.Terre de France, vous êtes un doux pays ; en ce jour le pirefléau ( ?) vous a désolée ! Barons français, je vous voismourir pour moi, et je ne puis vous défendre ni vous sauver :que Dieu vous aide, qui jamais ne mentit ! Olivier, frère, jene dois pas vous faillir. Je mourrai de douleur, si rien d’autre neme tue. Sire compagnon, remettons-nous â frapper ! »