La Chanson de Roland

CXLIX

 

VOILA sur son cheval Roland pâmé, et Olivierqui est blessé à mort. Il a tant saigné, ses yeux se sonttroublés : il n’y voit plus assez clair pour reconnaître, loinou près, homme qui vive. Comme il aborde son compagnon, il lefrappe sur son heaume couvert d’or et de gemmes, qu’il fend toutjusqu’au nasal ; mais il n’a pas atteint la tête. A ce coupRoland l’a regardé et lui demande doucement, par amour :« Sire compagnon, le faites-vous de votre gré ? C’estmoi, Roland, celui qui vous aime tant ! Vous ne m’aviez portéaucun défi ! » Olivier dit : « Maintenantj’entends votre voix. Je ne vous vois pas ; veuille leSeigneur Dieu vous voir ! Je vous ai frappé,pardonnez-le-moi. » Roland répond : « Je n’ai aucunmal. Je vous pardonne, ici et devant Dieu. » A ces mots, l’unvers l’autre ils s’inclinèrent. C’est ainsi, à grand amour, qu’ilsse sont séparés.

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