La Chanson de Roland

CLXXII

 

ROLAND frappe au perron de sardoine. L’aciergrince, il n’éclate pas, il ne s’ébrèche pas. Quand il voit qu’ilne peut la briser, il commence en lui-même à la plaindre :« Ah ! Durendal, comme tu es belle, et claire, etbrillante ! Contre le soleil comme tu luis et flambes !Charles était aux vaux de Maurienne, quand du ciel Dieu lui mandapar son ange qu’il te donnât à l’un de ses comtes capitaines :alors il m’en ceignit, le gentil roi, le Magne. Par elle je luiconquis l’Anjou et la Bretagne, par elle je lui conquis le Poitouet le Maine. Je lui conquis Normandie la franche, et par elle jelui conquis la Provence et l’Aquitaine, et la Lombardie et toute laRomagne. Je lui conquis la Bavière et toute la Flandre, laBourgogne et [… ], Constantinople, dont il avait reçu l’hommage, etla Saxe, où il fait ce qu’il veut. Par elle je lui conquis l’Écosse[… ] et l’Angleterre, sa chambre, comme il l’appelait. Par elle jeconquis tant et tant de contrées, que Charles tient, qui a la barbeblanche. Pour cette épée j’ai douleur et peine. Plutôt mourir quela laisser aux païens ! Dieu, notre Père, ne souffrez pas quela France ait cette honte ! »

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