La Chanson de Roland

XXVII

 

LE comte Ganelon s’en va à son campement. Ilse pare des équipements les meilleurs qu’il peut trouver. A sespieds il a fixé des éperons d’or, il ceint à ses flancs Murgleis,son épée. Sur Tachebrun, son destrier, il monte ; son oncle,Guinemer, lui a tenu l’étrier. Là vous eussiez vu tant dechevaliers pleurer, qui tous lui disent : « C’estgrand’pitié de votre prouesse ! En la cour du roi vous fûtesun long temps, et l’on vous y tenait pour un noble vassal. Qui vousmarqua pour aller là-bas, Charles lui-même ne pourra le protéger nile sauver. Non, le comte Roland n’eût pas dû songer à vous :vous êtes issu d’un trop grand lignage. » Puis ils luidisent : « Sire, emmenez-nous ! » Ganelonrépond : « Ne plaise au Seigneur Dieu ! Mieux vautque je meure seul et que vivent tant de bons chevaliers. En douceFrance, seigneurs, vous rentrerez. De ma part saluez ma femme, etPinabel, mon ami et mon pair, et Baudoin, mon fils… Donnez-luivotre aide et tenez-le pour votre seigneur. » Il entre en saroute et s’achemine.

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