La Chanson de Roland

CCLXXXIX

 

ALORS s’en furent Bavarois et Allemands etPoitevins et Bretons et Normands. Tous sont tombés d’accord, et lesFrançais les premiers, que Ganelon doit mourir en merveilleuseangoisse. On amène quatre destriers, puis on lui attache les piedset les mains. Les chevaux sont ardents et rapides : devanteux, quatre sergents les poussent vers un cours d’eau qui traverseun champ, prêts à les saisir. Ganelon est venu à sa perdition. Tousses nerfs se distendent, tous les membres de son corps sebrisent ; sur l’herbe verte son sang se répand clair. Ganelonest mort de la mort qui sied à un félon prouvé. Quand un homme entrahit un autre, il n’est pas juste qu’il s’en puisse vanter.

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