XXXVII
MARSILE a pâli de courroux. Il rompt le sceau,en jette la cire, regarde le bref, voit ce qui est écrit :« Charles me mande, le roi qui tient la France en sa baillie,qu’il me souvienne de sa douleur et de sa colère pour Basan et sonfrère Basile, de qui j’ai pris les têtes aux monts deHaltoïe ; si je veux racheter ma vie, que je lui envoie mononcle l’Algalife ; sans quoi, jamais il ne m’aimera. »Alors le fils de Marsile prit la parole. Il dit au roi :« Ganelon a parlé en fou. Il en a trop fait : il n’a plusdroit à vivre. Livrez-le moi, je ferai justice. » QuandGanelon l’entend, il brandit son épée, va sous le pin, s’adosse autronc.