IX
BLANCANDRIN parle, lui le premier. Il dit auroi : « Salut au nom de Dieu, le Glorieux, que nousdevons adorer ! Entendez ce que vous mande le roi Marsile, lepreux. Il s’est bien enquis de la loi qui sauve ; aussi vousveut-il donner de ses richesses à foison, ours et lions, et vautresmenés en laisse, sept cents chameaux et mille autours sortis demue, quatre cents mulets, d’or et d’argent troussés, cinquantechars dont vous ferez un charroi, comblés de tant de besants d’orfin que vous en pourrez largement payer vos soudoyers. En ce paysvous avez fait un assez long séjour. En France, à Aix, il vous siedde retourner. Là vous suivra, il vous l’assure, monseigneur. » L’empereur tend ses mains vers Dieu, baisse latête et se prend à songer.