LXIX
LE neveu de Marsile, sur un mulet qu’il touched’un bâton, s’est avancé. Il dit à son oncle, en riantbellement : « Beau sire roi, je vous ai si longuementservi ; j’ai reçu pour tout salaire des peines et destourments ! Tant de batailles livrées et gagnées !Donnez-moi un fief : le don de frapper contre Roland lepremier coup ! Je le tuerai de mon épieu tranchant. Si Mahometme veut prendre en sa garde, j’affranchirai toutes les contrées del’Espagne, depuis les ports d’Espagne jusqu’ à Durestant. Charlessera las, les Français se rendront ; vous n’aurez plus deguerre de toute votre vie. » Le roi Marsile lui en donne legant.