LXXXVIII
QUAND Roland voit qu’il y aura bataille, il sefait plus fier que lion ou léopard. Il appelle les Français etOlivier : « Sire compagnon, ami, ne parlez plusainsi ! L’empereur, qui nous laissa des Français, a trié cesvingt mille : il savait que pas un n’est un couard. Pour sonseigneur on doit souffrir de grands maux et endurer les grandschauds et les grands froids, et on doit perdre du sang et de lachair. Frappe de ta lance, et moi de Durendal, ma bonne épée, queme donna le roi. Si je meurs, qui l’aura pourra dire : “Ce futl’épée d’un noble vassal.” »