La Nouvelle Carthage

La Nouvelle Carthage

de Georges Eekhoud

Partie 1
RÉGINA

 

Chapitre 1 LE JARDIN

 

M. Guillaume Dobouziez régla les funérailles de Jacques Paridael de façon à mériter l’approbation de son monde et l’admiration des petites gens. « Cela s’appelle bien faire les choses ! » ne pouvait manquer d’opiner la galerie. Il n’aurait pas exigé mieux pour lui-même : service de deuxième classe (mais, hormis les croque-morts, qui s’y connaît assez pour discerner la nuance entre la première qualité et la suivante ?) ; messe en plain-chant ; pas d’absoute(inutile de prolonger ces cérémonies crispantes pour les intéressés et fastidieuses pour les indifférents) ; autant de mètres de tentures noires larmées et frangées de blanc ; autant de livres de cire jaune.

De son vivant, feu Paridael n’aurait jamais espéré pareilles obsèques, le pauvre diable !

Quarante-cinq ans, droit, mais grisonnant déjà, nerveux et sec, compassé, sanglé militairement dans sa redingote, le ruban rouge à la boutonnière, M. Guillaume Dobouziez marchait derrière le petit Laurent, son pupille, unique enfant du défunt, plongé dans une douleur aiguë et hystérique.

Laurent n’avait cessé de sangloter depuis la mortuaire. Il fut plus pitoyable encore à l’église. Les regrets sonnés au clocher et surtout les tintements saccadés de la clochette du chœur imprimaient des secousses convulsives à tout son petit être.

Cette affliction ostensible impatienta même lecousin Guillaume, ancien officier, un dur à cuire, ennemi del’exagération.

– Allons, Laurent, tiens-toi, sapristi !…Sois raisonnable !… Lève-toi !… Assieds-toi !…Marche ! ne cessait-il de lui dire à mi-voix.

Peine perdue. À chaque instant le petitcompromettait, par des hurlements et des gesticulations,l’irréprochable ordonnance du cérémonial. Et cela quand on faisaittant d’honneur à son papa !

Avant que le convoi funèbre se fût mis enmarche, M. Dobouziez, en homme songeant à tout, avait remis àson pupille une pièce de vingt francs, une autre de cinq, et uneautre de vingt sous. La première était pour le plateau del’offrande ; le reste pour les quêteurs. Mais cet enfant,décidément aussi gauche qu’il en avait l’air, s’embrouilla dans larépartition de ses aumônes et donna, contrairement à l’usage, lapièce d’or au représentant des pauvres, les cinq francs aumarguillier, et les vingt sous au curé.

Il faillit sauter dans la fosse, au cimetière,en répandant sur le cercueil cette pelletée de terre jaune etfétide qui s’éboule avec un bruit si lugubre !

Enfin, on le mit en voiture, au grandsoulagement du tuteur, et la clarence à deux chevaux regagnarapidement l’usine et l’hôtel des Dobouziez situés dans un faubourgen dehors des fortifications.

Au dîner de famille, on parla d’affaires, sanss’attarder à l’événement du matin et en n’accordant qu’uneattention maussade à Laurent placé entre sa grand’tante etM. Dobouziez.’ Celui-ci ne lui adressa la parole que pourl’exhorter au devoir, à la sagesse et à la raison, trois mots bienabstraits, pour ce garçon venant à peine de faire sa premièrecommunion.

La bonne grand’tante de l’orphelin eût bienvoulu compatir plus tendrement à sa peine, mais elle craignaitd’être taxée de faiblesse par les maîtres de la maison et de ledesservir auprès d’eux. Elle l’engagea même à rencogner ses larmesde peur que ce désespoir prolongé ne parût désobligeant à ceux quiallaient désormais lui tenir lieu de père et de mère. Mais à onzeans, on manque de tact, et les injonctions, à voix basse, de labrave dame ne faisaient que provoquer des recrudescences depleurs.

À travers le brouillard voilant ses prunelles,Laurent, craintif et pantelant comme un oiselet déniché, examinaitles convives à la dérobée.

Mme Dobouziez, la cousine Lydie, trônaiten face de son mari. C’était une nabote nouée, jaune, ratatinéecomme un pruneau, aux cheveux noirs et luisants, coiffée enbandeaux qui lui cachaient le front et rejoignaient d’épais etsombres sourcils ombrageant de gros yeux, noirs aussi, glauques, età fleur de tête. Presque pas de visage ; des traits hommasses,les lèvres minces et décolorées, le nez camard et du poil sous lanarine. Une voix gutturale et désagréable, rappelant le cri de lapintade. Cœur sec et rassis plutôt qu’absent ; des éclaira debonté, mais jamais de délicatesse ; esprit terre à terre etborné.

Guillaume Dobouziez, brillant capitaine dugénie, l’avait épousée pour son argent. La dot de cette fille debonnetiers bruxellois retirés des affaires, lui servit, lorsqu’ildonna sa démission, à édifier son usine et à poser le premier jalond’une rapide fortune.

Le regard de Laurent s’arrêtait avec plus decomplaisance, et même avec un certain plaisir sur Régina ou Gina,seule enfant des Dobouziez, d’une couple d’années l’aînée du petitParidael, une brunette élancée et nerveuse, avec d’expressifs yeuxnoirs, d’abondants cheveux bouclés, le visage d’un irréprochableovale, le nez aquilin aux ailes frétillantes, la bouche mutine etvolontaire, le menton marqué d’une délicieuse fossette, le teintrosé et mat aux transparences de camée. Jamais Laurent n’avait vuaussi jolie petite fille.

Cependant il n’osait la regarder longtemps enface ou soutenir le feu de ses prunelles malicieuses, À sesturbulences d’enfant espiègle et gâtée se mêlait un peu de lasolennité et de la superbe du cousin Dobouziez. Et déjà quelquechose de dédaigneux et d’indiciblement narquois plissait parmoments ses lèvres innocentes et altérait le timbre de son rireingénu.

Elle éblouissait Laurent, elle lui imposaitcomme un personnage. Il en avait vaguement peur. Surtout qu’à deuxou trois reprises elle le dévisagea avec persistance, enaccompagnant cet examen d’un sourire plein de condescendance et desupériorité.

Consciente aussi de l’effet favorable qu’elleproduisait sur le gamin, elle se montrait plus remuante etcapricieuse que d’habitude ; elle se mêlait à la conversation,mangeait en pignochant, ne savait que faire pour accaparerl’attention. Sa mère ne parvenait pas à la calmer et, répugnant àdes gronderies qui lui eussent attiré la rancune de ce petit démon,dirigeait des regards de détresse vers Dobouziez.

Celui-ci résistait le plus longtemps possibleaux sommations désespérées de son épouse.

Enfin, il intervenait. Sourde aux remontrancesde sa mère, Gina se rendait, momentanément, d’un petit air demartyre, des plus amusants, aux bénignes injonctions de son père.En faveur de Gina, le chef de la famille se départait de saraideur. Il devait même se faire violence pour ne pas répondre auxagaceries de sa mignonne ; il ne la reprenait qu’à son corpsdéfendant. Et quelle douceur inaccoutumée dans cette voix et dansces yeux ! Intonations et regards rappelaient à Laurentl’accent et le sourire de Jacques Paridael. À tel point que Lorki,c’est ainsi que l’appelait le doux absent, reconnaissait à peine,dans le cousin Dobouziez semonçant sa petite Gina, le mêmeéducateur rigide qui lui avait recommandé à lui, tout à l’heure,durant la douloureuse cérémonie, de faire ceci, puis cela, et tantde choses qu’il ne savait à laquelle entendre. Et toutes cesinstructions formulées d’un ton si bref, si péremptoire !

N’importe, si son cœur d’enfant se serra à cerapprochement, le Lorki d’hier, le Laurent d’aujourd’hui, n’envoulut pas à sa petite cousine d’être ainsi préférée. Elle étaitpar trop ravissante ! Ah, s’il se fût agi d’un autre enfant,d’un garçon comme lui par exemple, l’orphelin eût ressenti, àl’extrême, cette révélation de l’étendue de sa perte ; il eneût éprouvé non seulement de la consternation et du désespoir, maisencore du dépit et de la haine ; il fût devenu mauvais pour leprochain privilégié ; l’injustice de son propre sort l’eûtrévolté.

Mais Gina lui apparaissait à la façon desprincesses et des fées radieuses des contes, et il était naturelque le bon Dieu se montrât plus clément envers des créatures d’uneessence si supérieure !

La petite fée ne tenait plus en place.

– Allez jouer, les enfants ! lui dit sonpère en faisant signe à Laurent de la suivre.

Gina l’entraîna au jardin.

C’était un enclos tracé régulièrement comme uncourtil de paysan, entouré de murs crépis à la chaux sur lesquelss’écartelaient des espaliers ; à la fois légumier, verger etjardin d’agrément, aussi vaste qu’un parc, mais n’offrant nipelouses vallonnées, ni futaies ombreuses.

Il y avait cependant une curiosité dans cejardin : une sorte de tourelle en briques rouges adossée à unmonticule, au pied de laquelle stagnait une petite nappe d’eau, etqui servait d’habitacle à deux couples de canards. Des sentiers encolimaçon convergeaient an sommet de la colline d’où l’on dominaitl’étang et le jardin. Cette bizarre fabrique s’appelaitpompeusement « le Labyrinthe. »

Gina en fit les honneurs à Laurent.

Avec des gestes de cicérone affairé, elle luidésignait les objets. Elle le prenait avec lui sur un tonprotecteur :

– Prends garde de ne pas tomber à l’eau !… Maman ne veut pas qu’on cueille les framboises ! Elle riaitde sa gaucherie. À deux ou trois phrases peu élégantes quisentaient leur patois, elle le corrigea. Laurent, peu causeur,devint encore plus taciturne. Sa timidité croissait ; il s’envoulait d’être ridicule devant elle.

Ce jour-là, Gina portait son uniforme depensionnaire : une robe grise garnie de soie bleue. Elleraconta à son compagnon, qui ne se lassait pas de l’entendre, lesparticularités de son pensionnat de religieuses à Malines ;elle le régala même de quelques caricatures de sa façon ;contrefit, par des grimaces et des contorsions, certaines desbonnes sœurs. La révérende mère louchait ; sœur Véronique, lalingère, parlait du nez ; sœur Hubertine s’endormait etronflait à l’étude du soir.

Le chapitre des infirmités et des défauts deses maîtresses la mettant en verve, elle prit plaisir à embarrasserson interlocuteur : « Est-il vrai que ton père était unsimple commis ? … Il n’y avait qu’une petite porte et qu’unétage à votre maison ? … Pourquoi donc que vous n’êtes jamaisvenus nous voir ? … Ainsi nous sommes cousins… C’est drôle, tune trouves pas… Paridael, c’est du flamand cela ? … Tu connaisAthanase et Gaston, les fils de M. Saint-Fardier, l’associé depapa ? En voilà des gaillards ! Ils montent à cheval etne portent plus de casquettes… Ce n’est pas comme toi … Papam’avait dit que tu ressemblais à un petit paysan, avec tes joues,rouges, tes grandes dents et tes cheveux plats … Qui donc t’acoiffé ainsi ? Oui, papa a raison, tu ressembles bien à un deces petits paysans qui servent la messe, ici ! »

Elle s’acharnait sur Laurent avec une maliceimplacable. Chaque mot lui allait au cœur. Plus rouge que jamais,il s’efforçait de rire, comme au portrait des bonnes sœurs, et netrouvait rien à lui répondre.

Il aurait tant voulu prouver à cette railleusequ’on peut porter une blouse taillée comme un sac, une culotte à lafois trop longue et trop large, faite pour durer deux ans etgodant, aux genoux, au point de vous donner la démarche d’uncagneux ; une collerette empesée d’où la tête pouparde etpenaude du sujet émerge comme celle d’un saint Jean-Baptiste aprèsla décollation ; une casquette de premier communiant dont lecrêpe de deuil dissimulait mal les passementeries extravagantes,les macarons de jais et de velours, les boucles inutiles, lesglands encombrants ; qu’on peut dire vêtu comme un fils defermier et ne pas être plus niais et plus bouché qu’un Gaston ouqu’un Athanase Saint-Fardier.

La bonne Siska n’était pas un tailleur modèle,tant s’en faut, mais du moins ne ménageait-elle pas l’étoffe !Puis, Jacques Paridael trouvait si bien ainsi son petitLaurent ! Le jour de la première communion, le cher homme luiavait encore dit en l’embrassant : « Tu es beau comme unprince, mon Lorki ! » Et c’était le même costume de fêtequ’il vêtait à présent, à part le crêpe garnissant sa casquettecomposite et remplaçant à son bras droit le glorieux ruban de moireblanche frangé d’argent…

La taquine eut un bon mouvement. En parcourantles parterres, elle cueillit une reine-marguerite aux pétalesponceau, au cœur doré : « Tiens, paysan, fit-elle, passecette fleur à ta boutonnière ! » Paysan, tant qu’ellevoudrait ! Il lui pardonnait. Cette fleur piquée dans sablouse noire était le premier sourire illuminant son deuil. Plusimpuissant encore à exprimer, par des mots, sa joie que sonamertume, s’il l’avait osé, il eût fléchi le genou devant la petiteDobouziez et lui aurait baisé la main comme il avait vu faire à deschevaliers empanachés, dans un volume du Journal pour Tousqu’on feuilletait autrefois, chez lui, les dimanches d’hiver, encroquant des marrons grillés…

Régina gambadait déjà à l’autre bout dujardin, sans attendre les remerciements de Laurent.

Il eut un remords de s’être laissé apprivoisersi vite et, farouche, arracha la fleur réjouie. Mais au lieu de lajeter, il la serra dévotement dans sa poche. Et, demeurée l’écart,il songea à la maison paternelle. Elle était vide et mise enlocation. Le chien, le brave Lion avait été abandonné au voisin debonne volonté qui consentit à en débarrasser la mortuaire !Siska, ses gages payés, s’en était allée à son tour. Quefaisait-elle à présent ? La reverrait-il encore ? Lorkine lui avait pas dit adieu ce matin. Il revoyait sa figure àl’église, tout au fond, sous le jubé, sa bonne figure aussigonflée, aussi défaite que la sienne.

On sortait ; il avait dû passer, talonnépar le cousin Guillaume, alors qu’il aurait tant voulu sauter aucou de l’excellente créature. Dans la voiture, il avait timidementhasardé cette demande : « Où allons-nous, cousin ? –Mais à la fabriqué, pardienne ! Où veux-tu que nousallions ? » On n’irait donc plus à la maison ! Iln’insista point, le petit ; il ne demanda même pas à prendrecongé de sa bonne ! Devenait-il dur et fier, déjà ? Oh,que non ! Il n’était que timide, dépaysé !M. Dobouziez le rabrouerait s’il mentionnait des gens si peudistingués que Siska…

Lasse de l’appeler, Gina se décida à retournerauprès du rêveur. Elle lui secoua le bras : « Mais tu essourd… Viens, que je le montre les brugnons. Ce sont les fruits demaman. Félicité les compte chaque matin… Il y en a douze… N’ytouche pas… » Elle ne remarqua point que Laurent avait jeté lafleur. Cette indifférence de la petite fée ragaillardit le paysan,et pourtant, au fond, il eût préféré qu’elle s’informât de cequ’était devenu son présent.

Il s’étourdit, se laissa mener par Gina. Ilsjouèrent à des jeux garçonniers. Pour lui plaire, il fit desculbutes, jeta des cris sauvages, se roula dans l’herbe et legravier, souilla ses beaux habits, et la poussière marbra de crasseses joues humides de sueur et de larmes.

– Oh, la drôle de tête ! s’exclama lafillette.

Elle trempa un coin de son mouchoir dans lebassin et essaya de débarbouiller Laurent. Mais elle riait trop etne parvenait qu’à le maculer davantage.

Il se laissait faire, heureux de ses soinsdérisoires. La perfide lui dessinait des arabesques sur le visage,si bien qu’il avait l’air d’un peau-rouge tatoué.

Pendant cette opération, une voix aigre se mità glapir :

– Mademoiselle, Monsieur vous prie de rentrer…Le monde va partir… Et vous, venez, par ici. Il est temps de secoucher. Demain on retourne à la pension. C’est assez de vacancescomme ça !

Mais à l’aspect du jeune Paridael, Félicité,la redoutable Félicité, la servante de confiance se récria commedevant le diable : « Fi ! l’horreurd’enfant ! »

Elle était venue le prendre au collège, laveille, et devait l’y reconduire. Acariâtre, bougonne, servile,rouée, flattant l’orgueil de ses maîtres en s’assimilant leursdéfauts, elle devinait d’emblée le pied sur lequel l’enfant seraittraité dans la maison. La cousine Lydie se déchargeait sur cettevilaine servante de l’entretien et de la surveillance del’intrus.

L’imprudent Paridael venait de ménager àFélicité un magnifique début dans son rôle de gouvernante. Laharpie n’eut garde de négliger cette aubaine. Elle donna librecarrière à ses aimables sentiments.

Gina, continuant de pouffer, abandonna soncompagnon aux bourrades et aux criailleries de la servante, etrentra en courant dans le salon, pressée de raconter la farce à sesparents et à la société.

Laurent avait fait un mouvement pour rejoindrel’espiègle, mais Félicité ne le lâchait pas. Elle le poussa versl’escalier et lui fit d’ailleurs une telle peinture desdispositions de M. et Mme Dobouziez pour les petitsgorets de son espèce, qu’il se hâta, terrifié, de gagner lamansarde où on le logeait et de se blottir dans ses draps.

Félicité l’avait pincé et taloché. Il futstoïque, ne cria point, s’en tint à quatre devant la mégère.

Le dénouement orageux de la journée fitdiversion au deuil de l’orphelin. Les émotions, la fatigue, leplein air lui procurèrent un lourd sommeil visité de rêves où desimages contradictoires se matèrent dans une sarabande fantastique.Armée d’une baguette de fée, la rieuse Gina conduisait la danse,livrait et arrachait tour a tour le patient aux entreprises d’unevieille sorcière incarnée en Félicité. À l’arrière-plan, lesfantômes doux et pâles de son père et de Siska, du mort et del’absente, lut tendaient les bras. Il s’élançait, maisM. Dobouziez le saisissait au passage avec un ironique :« Halte-là, galopin ! » Des cloches sonnaient ;Paridael jetait la reine-marguerite, présent de Gina, dans leplateau de l’offrande. La fleur tombait avec un bruit de pièce d’oraccompagné du rire guilleret de la petite cousine, et ce bruitmettait en fuite les larves moqueuses, mais aussi les pitoyablesvisions…

Et telle fut l’initiation de Laurent Paridaelà sa nouvelle vie de famille…

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