Le Kama Sutra

Le Kama Sutra

de Vatsyayana

Préambule

Salutation à Dharma, Artha et Kama

Au commencement, le Seigneur des Êtres créa les hommes et les femmes, et, sous forme de commandements en cent mille chapitres,traça les règles de leur existence par rapport à Dharma qui est l’acquisition du mérite religieux, Artha qui est l’acquisition de la richesse, de la propriété, etc. et Kama qui est l’amour, la jouissance, le plaisir sensuel. On a conservé partout ces trois mots. On peut aussi les définir par venu, richesse et plaisir,trois choses dont il est continuellement question dans les Lois de Manou.

Quelques-uns de ces commandements, ceux, par exemple, qui traitent de Dharma, furent écrits séparément par Swayambhou Manou;ceux qui regardent Artha furent compilés par Brihaspati; et ceux qui ont trait à Kama furent exposés par Nandi, disciple de Mahadeva, en mille chapitres.

Plus tard, ces Kama Sutra (aphorismes sur l’amour), écrits par Nandi en mille chapitres, furent reproduits par Shvetaketou, fils d’Uddvalaka, sous une forme abrégée, en cinq cents chapitres; le même ouvrage fut également reproduit sous une forme abrégée, en cent cinquante chapitres, par Babhravya, héritier de la région de Punchala (au sud de Delhi). Ces cent cinquante chapitres étaient réunis sous les sept titres ou divisions que voici ::

Sadharana (questions générales). Samprayogika (embrassements,etc.). Kanya Samprayuktaka (union du mâle et de la femelle).Bharyadhikarika (sur sa propre épouse). Paradarika (sur les épouses d’autrui). Vaisika (sur les courtisanes). Aupamishadika (sur les arts de la séduction, les médecines toniques, etc.). \\

La sixième partie de ce dernier ouvrage fut séparément exposée par Dattaka à la requête des femmes publiques de Pataliputra(Patna); de même la première partie, par Charayana. Les autres parties, savoir la deuxième, la troisième, la quatrième, la cinquième et la septième furent chacune séparément exposées par:

Suvamanabha (deuxième partie) ;

Ghotakamukha (troisième partie) ;

Gonardiya (quatrième partie) ;

Gonikaputra (cinquième partie) ;

Kuchumara (septième partie).

Ainsi rédigé en parties séparées par différents auteurs,l’ouvrage était presque impossible à trouver complet ; et comme les parties exposées par Dattaka et les autres ne traitaient que des matières spéciales dont chacune d’elles était le sujet ; comme, d’ailleurs, l’œuvre originale de Babhravya n’était pas d’une étude facile, à cause de son étendue, Vatsyayana,par ces diverses raisons, a composé le présent ouvrage, d’un volume restreint, en guise de résumé de tous les travaux des susdits auteurs.

Partie 1
Questions générales
Chapitre 1 Observations sur les trois acquisitions terrestres : Vertu,Richesse, Amour.

L’homme, dont la période de vie est de cent années, doitpratiquer Dharma, Artha et Kama à différentes époques, et de tellemanière qu’ils puissent s’harmoniser entre eux sans le moindredésaccord. Il doit acquérir de l’instruction dans sonenfance ; dans la jeunesse et l’âge mûr, il s’occupera d’Arthaet de Kama, et dans la vieillesse il poursuivra Dharma, s’efforçantainsi de gagner Moksha, c’est-à-dire la dispense de transmigrationultérieure. Ou, étant donné l’incertitude de la vie, il peutpratiquer ces trois choses aux époques qui lui seront spécifiées.Mais une chose à noter, c’est qu’il doit mener la vie d’un étudiantreligieux jusqu’à ce qu’il ait fini son éducation. Dharma estl’obéissance au commandement des Shastra ou Écriture Sainte desHindous, de faire certaines choses, telles que des sacrifices,lesquelles ne sont pas généralement faites, parce qu’ellesn’appartiennent pas à ce monde et ne produisent pas d’effetvisible ; et de ne pas faire d’autres choses, comme de mangerde la viande, ce qui se fait souvent parce que cela est de ce mondeet a des effets visibles.

Dharma est enseigné par le Shruti (Écriture Sainte) et par ceuxqui l’expliquent.

Artha est l’acquisition des arts, terres, or, bétail, richesses,équipages et amis. C’est, en outre, la protection de ce qui estacquis, et l’accroissement de ce qui est protégé. Artha estenseigné par les officiers du Roi, et par les négociants versésdans le commerce. Kama est la jouissance d’objets appropriés, parles cinq sens de l’ouïe, du toucher, de la vue, du goût et del’odorat, assistés de l’esprit uni à l’âme. Le point essentiel enceci est un contact spécial entre l’organe du sens et son objet, etla conscience du plaisir qui en résulte s’appelle Kama.

Kama est enseigné par les Kama Sutra (aphorismes sur l’amour) etpar la pratique des citoyens.

Quand tous les trois, Dharma, Artha et Kama, sont réunis, lePrécédent est meilleur que le suivant ; c’est-à-dire, Dharmaest meilleur qu’Artha, et Artha meilleur que Kama. Mais Artha doittoujours être pratiqué d’abord par le Roi, car c’est d’Artha seulque dépend la subsistance du peuple. De même, Kama étantl’occupation des femmes publiques, elles doivent le préférer auxdeux autres. Ce sont là les exceptions à la règle générale.

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