Le Monastère des frères noirs

CHAPITRE XXVII.

Frédéric était seul dans la pièce où Lorédan fut introduit ; il s’appuyait sur une table couverte de papiers ; sa contenance était grave, et ce ne fut pas avec son sourire bienveillant qu’il accueillit le marquis, comme jusqu’à cet instant il l’avait toujours fait. Une simple inclination fut tout ce que Francavilla en obtint ; et lui, qui n’était pas accoutumé à cette froideur extrême, qui croyait être mandé par l’amitié du monarque, éprouva quelque embarras de cette réception.

Un moment de silence s’en suivit. Le roi prenant enfin la parole : « J’apprends, marquis Francavilla, lui dit-il, que mes envoyés vous ont trouvé à l’instant de contracter votre alliance avec la jeune duchesse de Ferrandino ; je suis fâché de n’avoir pu attendre plus long-temps les explications importantes que je suis en droit de vous demander ; mais elles m’intéressaient trop, elles sont trop pénibles pour vous, et j’ai dû, tant dans mon intérêt que dans le vôtre, ne pas chercher à les retarder. »

Ce début, prononcé d’une voix imposante, fit déjà pressentir à Lorédan qu’il allait acquérir la nouvelle preuve que ses ennemis l’avaient desservi de tout côté ; qu’après lui avoir enlevé la tendresse fraternelle de Grimani, ils avaient essayé de lui ravir l’affection du roi.

– Je suis prêt, sire, répondit-il, à donner à votre majesté toutes les explications qui lui paraîtront nécessaires. J’ignore encore sur quel point elle voudra m’interroger ; mais, quel qu’il soit, j’ai la certitude de pouvoir y répondre victorieusement.

– » Je le souhaite plus que je ne l’espère, répliqua Frédéric ; et, par avance, je vous conseille de me dire tout ce que vous savez ; car je suis instruit bien plus que vous ne croyez peut-être.

– « Sire, je n’en doute point ; mais peut-être aussi l’êtes-vous par mes ennemis ; et alors quelle foi pourrez-vous ajouter à leurs révélations. »

– « Prenez-y garde, marquis Lorédan, vous tenez déjà le langage de ceux qui n’ont pas de raisons à donner, et qui toujours, et sans motifs accusent la malignité de leurs prétendus ennemis. »

Ces paroles annoncèrent plus clairement encore que le monarque était prévenu ; mais Lorédan, se confiant en son innocence, se flatta de dissiper les nuages qui s’élevaient dans le cœur de Frédéric.

« Je n’aurai pas sans doute besoin, poursuivit le prince, de vous raconter ce que vous devez savoir ; cependant, je juge convenable de prendre l’affaire dès son commencement, afin que vous ne puissiez pas me reprocher de vous avoir déguisé quelque chose. L’attachement que je vous portais, marquis Lorédan, venait, dans son principe, de ma reconnaissance pour les services signalés que votre illustre père avait rendus à ma couronne ; vous ne tardâtes pas à la mériter vous-mêmes, et j’eus lieu d’être satisfait de votre conduite, aussi loyale qu’héroïque. Je cherchais par où je pourrais m’acquitter envers vous lorsque l’occasion s’en présenta. La belle duchesse Ambrosia fut aimée par vous ; elle parut répondre à votre flamme ; soudain j’écartai d’elle les cœurs qui eussent pu vous la disputer. Il en est un qui, assurément, n’eût pas eu de peine à remporter la victoire sur vous, puisque c’était le troisième de mes fils, le prince Manfred, épris d’une extrême passion pour cette belle personne. Je fis taire ses soupirs ; je lui commandai de se vaincre ; il m’obéit, et pour lors je voulus lui donner une épouse dont les charmes, le rang, les vertus, pussent entièrement lui faire oublier celle que je lui refusais. Parmi les princesses sur lesquelles je portai mon choix, la nièce de Lusignan, roi de Chypres la princesse Palmina fut celle qui me parut devoir fixer plus particulièrement mon attention. Cependant je n’en fis rien paraître ; je ne pouvais donner trop d’attention au bonheur de mon fils, et je me décidai à envoyer un seigneur intelligent à la cour du roi de Chypre, qui, sous le prétexte de faire un voyage dans la Palestine, s’arrêterait quelque temps à Famagouste, examinerait le caractère de la princesse, qui, devant lui, ne songerait pas à se dissimuler, me rendrait un compte précis de ce qu’il m’importait tant de savoir, et qui, après avoir reçu mes instructions dernières, déploierait le caractère de mon ambassadeur, et demanderait à Lusignan la main de sa nièce pour le prince mon fils. Ce seigneur devait, au contraire, si la renommée avait exagéré le mérite de la belle Palmina, avoir l’air de poursuivre sa route vers la Terre-Sainte, et un profond mystère aurait couvert cette importante mission.

» Il y avait autour de moi, sans doute, un grand nombre de chevaliers dignes de recevoir mes instructions ; je m’arrêtai cependant sur le plus cher de vos amis, sur le baron Ferdinand Valvano, et je fus déterminé dans mon choix, par la preuve que je crus avoir acquise que ce jeune seigneur brûlait en secret, et malgré lui, pour la femme qui vous était destinée ; je vois à la surprise éclatant sur votre visage, que vous n’aviez pas eu ma perspicacité ; oui, Lorédan, votre ami adorait Ambrosia, et sa vertu (il en avait du moins alors) lui fit dérober à vos yeux le secret de son âme.

» J’eus pitié de lui ; je crus lui rendre un vrai service en l’éloignant un peu de vous ; je connaissais l’empire de l’absence et du temps : je ne doutais pas qu’il ne perdît son amour en perdant son espérance, et que, revenant après votre hymen, il n’imposât silence à une ardeur devenue dès ce moment criminelle. Ce que j’avais prévu arriva ; mais ce fut moi qui fournis tous les moyens d’assurer votre tranquillité.

« Valvano ayant reçu mes instructions, cacha avec soin le but de son voyage ; j’avais exigé de son honneur qu’il en fît à tous un profond mystère, ne vous exceptant pas de cette défense. Il connaissait encore son devoir ; aussi me vis-je obéir par lui ; un vaisseau préparé secrètement à Syracuse le reçut sur son bord. Muni de mes instructions, Ferdinand quitta la Sicile ; et peu de temps après, j’eus la nouvelle qu’il était heureusement débarqué à Famagouste.

» Ses premières dépêches m’apprirent que la princesse de Chypre était d’une rare beauté, il me fit ensuite un brillant détail de ses qualités ; mais peu-à-peu, et comme voulant par un plus long examen, répondre à ma confiance. Charmé de ce qu’il me mandait, j’allais lui envoyer les pleins pouvoirs, afin qu’il pût traiter de cette union, lorsque tout-à-coup, il cessa de correspondre avec moi. Surpris de ce silence extraordinaire, craignant qu’il ne lui fût arrivé quelque malheur, impatient de terminer cette négociation, je me décide à faire partir un autre émissaire, qui, prompt à revenir, me donne l’inconcevable nouvelle que la princesse Palmina est disparue, et que tout Chypre accuse le baron Valvano de l’avoir enlevée.

« Je me refusai d’abord à croire une pareille infamie ; mais enfin je dus me rendre à l’évidence, et je demeurai confondu. Vous devez croire, marquis Lorédan, que ma colère fut portée au plus haut point ; aussi dans mon premier dépit, je jurai de prendre une vengeance éclatante d’une aussi coupable injure, et j’étendis mon serment, tant contre Valvano, que contre ceux qui pourraient lui prêter son appui.

« Plusieurs mois se passèrent, et mes efforts pour découvrir le lieu de la retraite de ce perfide, furent infructueux. Je dissimulai soigneusement toute cette affaire, afin d’en mieux surprendre l’auteur et les complices ; mais ils se déguisèrent si bien, qu’ils échappèrent à toutes mes recherches. J’avais presque renoncé à l’espérance de les rejoindre, lorsqu’il y a peu de jours, je reçois une lettre. Elle m’annonce que Valvano n’a pas craint de venir me braver jusqu’en mon royaume ; qu’il est en Sicile, caché dans un lieu où il se trouve arrêté par une dangereuse blessure ; mais que redoutant d’être surpris avec la princesse de Chypre, dont il a fait sa concubine, il est venu vous la confier ; qu’elle est dans votre château d’Altanéro, où vous la cachez soigneusement à tous les regards, et que c’est-là que je dois diriger mes recherches, si je veux me donner la preuve certaine de votre culpabilité.

« J’avoue qu’avant de vous croire coupable à ce point (car il ne faut pas vous laisser ignorer qu’en la même lettre, on m’assurait de votre intelligence avec Valvano : vous saviez le nom, le rang de la princesse ; vous étiez, en un mot, instruit de tout) ; avant donc de vous soupçonner, il me fallut du temps ; mais une nouvelle lettre plus pressante me vint donner de nouvelles lumières. On me promettait de me faire remettre tous les papiers, tous les documens par lesquels la vérité me serait prouvée, dès que je vous aurais fait venir à Messine.

Il fallut s’y déterminer, cependant, combattu par mon amitié, je ne voulus pas à l’avance, vous traiter en criminel ; je vous écrivis de manière à pouvoir donner à ma lettre l’interprétation que je jugerais à propos : bien décidé, si avant de vous voir, on ne m’avait remis les preuves annoncées, de ne vous parler de ceci que pour vous demander ce que vous pouviez en savoir. Mais il y a une heure et je vous le dis à regret, que mon opinion sur votre compte est entièrement changée. On ne m’a point déçu, et voilà sur cette table les titres promis, voilà les lettres de Ferdinand à la princesse, les réponses de cette dernière, et voilà, Lorédan, les vôtres aussi dans lesquelles vous ne craigniez pas de vous jouer de votre prince, de celui dont on vous croyait moins le sujet que l’ami. J’ai tout dit. Je dois vous observer encore que j’ai donné l’ordre à mes officiers chargés de vous mander près de moi, et qui sont encore dans Altanéro, d’y faire les recherches les plus exactes ; et comme l’on m’a désigné l’appartement secret où se cache la princesse de Chypre, on a dû l’en tirer, et demain, selon toute apparence, elle sera conduite devant moi. »

Frédéric eût pu parler plus long temps sans que Francavilla se montrât tenté de rompre le silence. Tout ce qu’on lui disait, loin d’éclaircir ses idées, le troublait davantage ; tout lui paraissait incertain, bizarre, inexplicable ; pour lui, tout était à-la-fois vrai ou faux ; mais où était positivement la vérité, et où pouvait-on reconnaître le mensonge ? Il voyait bien dans toutes ces choses, la preuve d’une trame odieuse ; mais lui serait-il facile d’en démêler les fils ? Les lumières, les ténèbres se confondaient dans son esprit, en y formant un chaos qu’il ne pouvait séparer.

Cependant il fallait répondre au monarque. Celui-ci, debout toujours, et son œil constamment fixe, attendait que Lorédan voulût enfin prendre la parole ; mais le marquis ne savait par où commencer, et comme nous venons tout à l’heure de le dire, il avait connaissance du piège, et ne pouvait se justifier complètement. Néanmoins voyant combien son silence pouvait lui être préjudiciable, il chercha à s’excuser.

« Je devrais, sire, en commençant, confondre d’un seul mot mes ennemis, et je me vois forcé de rendre justice à leur atroce adresse. Une partie de ma justification sera incomplète ; mais, en même temps je me flatte de vous satisfaire sur l’autre. Non, sire, je n’ai jamais appris, jusqu’à ce moment, les particularités que vous venez de me confier. Je vous jure sur mon honneur, que j’ai ignoré le voyage du baron Valvano, la mission dont il fut chargé et la manière coupable avec laquelle il répondit à vos bontés. Pourtant cette princesse de Chypre ne m’est pas inconnue ; elle a habité mon château d’Altanéro, si elle est la même personne de son nom que me confia non Ferdinand, mais un autre individu, autant mon ami que Valvano a pu l’être. Ceci demande d’entrer dans de plus longs éclaircissemens. J’eusse voulu les dissimuler à tout autre, mais à vous, mais dans la circonstance actuelle, ce serait un crime de ne point parler.

À la suite de ce préambule, Lorédan, entrant dans tous les détails des événemens dont nous nous sommes occupés, conduisit le roi depuis le jour où ses ennemis lui déclarèrent la guerre en pénétrant d’une manière furtive dans les remparts d’Altanéro, jusqu’aux dernières circonstances ; ne lui cacha pas son voyage au monastère des Frères Noirs ; sa surprise en trouvant Ferdinand Valvano sous les vêtemens de l’abbé de Santo-Génaro ; la façon miraculeuse dont il lui avait échappé ; la dernière tentative faite pour l’assassiner ; comment un inconnu lui avait confié une femme qu’il ne connaissait pas davantage, mais qui, jeune, belle, et annonçant par ses habitudes la splendeur de sa naissance, portait précisément comme la princesse de Chypre, le nom de Palmina. Enfin, il termina son récit en avouant que peu de jours avant celui de son mariage, une nouvelle machination lui avait enlevé cette noble personne, et qu’il croyait qu’elle était partie avec le signor Amédéo Grimani, trompé pareillement par les ennemis de Francavilla, qui étaient devenus les siens.

Deux choses furent seulement cachées au roi, et en dissimulant sur ce point, Francavilla crut agir selon les règles de la prudence : la première, c’est qu’il ne désigna pas le prince Luiggi Montaltière comme étant son protecteur ; la seconde qu’il ne fit pas connaître que Ferdinand Valvano, arrêté dans le cours de ses malices, se trouvait en son pouvoir, puisqu’il était encore à Palerme dans le palais de l’archevêque, gisant sur son lit de mort.

Mais cette justification fut loin de paraître complète. Aux yeux du roi. Une assertion de Lorédan était d’abord une fausseté manifeste ; et puis il avait peine à comprendre comment cette Palmina, dont la présence eût pu ou accuser ou proclamer l’innocence de Lorédan, avait disparu à l’instant ou elle eût été si nécessaire. D’ailleurs, il régnait une telle obscurité dans tout ce que le marquis venait de dire, il avait avancé des assertions tellement extraordinaires, que le roi avait peine à y ajouter une entière foi.

Frédéric, néanmoins, ne laissa pas connaître toute sa pensée ; son front devint seulement plus sévère. – « Je voudrais, dit-il, marquis Francavilla, pouvoir vous croire, et la chose m’est impossible ; je ne retrouve pas en vous cette franchise qui autrefois me plaisait, tant votre récit est embarrassé ; et, d’ailleurs, il est des points sur lesquels vous êtes en telle contradiction avec ce que je sais avec certitude, que mon opinion sur votre compte ne peut revenir entièrement. Vous niez des choses évidentes, vous en avancez d’autres sur lesquelles il me serait facile de vous confondre. Enfin, voilà votre signature, votre cachet. Que pourrez-vous leur opposer ? On les a contrefaits, direz-vous. Cette raison vous semblerait-elle excellente, à vous-même, si d’autres s’en servaient. Je ne crains pas de vous le demander, surtout lorsque vous êtes contraint de m’avouer que la princesse de Chypre a habité votre château. Vos ennemis l’ont encore fait disparaître. Certes, il faut convenir que leur adresse est bien grande, et que vous êtes en ce cas bien malheureux. »

Cette réponse de Frédéric indigna Lorédan ; mais il n’avait pas alors la possibilité de prouver son innocence. Cependant, fâché de se voir accusé sans droit de le faire, il crut ne pas devoir plus long-temps conserver un héroïsme qui tendait à le perdre ; et s’adressant au monarque, il lui demanda s’il serait justifié en faisant paraître Ferdinand Valvano.

« Sa présence dans ma cour, reprit Frédéric, vous serait bien nécessaire. Puisque vous savez où le trouver, je vous engage à lui transmettre mes dernières volontés. Il doit craindre ma colère, mais seul, il pourra vous sauver. Pourriez-vous, d’après le récit que vous venez de me faire de ses nombreuses perfidies, balancer un instant entre ses crimes récens ? Certes, si vous le faisiez vous auriez une âme plus qu’humaine ; je vous admirerais, mais je ne vous en punirais pas moins. »

– « Sire, répliqua Francavilla, j’ose pourtant vous demander une grâce ; je me jette à vos genoux pour l’obtenir, et vous en conjure au nom de mon père et en celui de mes faibles services, que vous avez paru autrefois apprécier. Ferdinand fut mon ami, et puisque son amour pour Ambrosia fut la première cause de sa perte, je dois m’accuser d’y avoir pris part ; aussi ne pourrai-je jamais me résoudre à le remettre en votre pouvoir. Accordez-moi la faveur de confier le soin de l’interroger en votre nom, à quatre seigneurs de votre cour, auxquels je joindrai l’archevêque de Palerme. Je les conduirai au lieu où je puis espérer de rencontrer Valvano ; et leur témoignage, au retour, établira, n’en doutez pas, mon innocence. »

– « Marquis Lorédan, répondit le roi avec hauteur, je ne compose pas avec mes sujets, surtout quand j’ai des raisons légitimes de suspecter leur fidélité. Non non, je n’accorde point votre demande ; il faut que Valvano, que la princesse soient tous les deux amenés devant moi. Jusqu’à ce moment, je ne dois voir dans tous ces obstacles apportés par vous à satisfaire ma volonté, que les difficultés d’un homme effrayé de se sentir coupable. Adieu, retirez-vous, je veux être obéi ; et votre hymen ne s’accomplira pas que tous ces mystères ne soient éclaircis à votre avantage. »

Après s’être ainsi exprimé, le roi fit signe à Lorédan de sortir de son cabinet. On doit apprécier l’étendue de la douleur de Francavilla ; il lui fallait ou s’avouer criminel, ou livrer le frère de Luiggi. Cette alternative lui parut affreuse, et ce fut avec un visage empreint de désespoir qu’il se retira.

Ses amis l’attendaient, croyant avoir à le féliciter quand ils le verraient paraître. Sa contenance mélancolique les étonna d’abord ; mais ils furent bien plus surpris encore lorsqu’en descendant le grand escalier du palais, un des capitaines des gardes de Frédéric vint à Lorédan, et lui dit que de la part du prince il lui demandait son épée. En même temps on entendit une voix s’écrier : À toi marquis Francavilla, à toi. Mais quelque bizarre que fut cette exclamation, peu de personnes, hormis Lorédan, y firent attention ; un seul objet occupait la foule, c’était la vue de la soudaine disgrâce du favori ; lui, naguère si puissant, si aimé ne trouva pas autour de lui un seul de ces amis si empressés auparavant à grossir son cortège ; nul n’avait tardé à s’éloigner depuis que le vent de la fortune était changé.

– « Chevalier, dit Lorédan d’une voix émue, suis-je donc votre prisonnier ? »

– « Oui, signor, j’ai ordre de m’assurer de votre personne ; mais néanmoins on vous donne votre palais pour prison, et je dois vous y conduire. »

À peine Lorédan entendit-il ces dernières paroles ; il cherchait autour de lui à reconnaître la personne qui avait fait entendre le cri toujours précurseur pour lui de quelque calamité ; mais avec la foule de ses prétendus amis, tous ceux qui l’environnaient s’étaient retirés ; il ne restait en ce lieu que le capitaine des gardes et quatre soldats.

Francavilla, en remettant son épée, prouva son obéissance. Supérieur à sa mésaventure, il ne fut troublé qu’en songeant au chagrin qu’en éprouverait son Ambrosia et cette pensée enleva une partie de la fermeté de son âme. On le ramena dans son palais ; des gardes en occupèrent toutes les issues, et il demeura libre dans son appartement ; telle était la volonté du monarque.

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