Le Monastère des frères noirs

CHAPITRE XXXI.

Le baron de Ferdonna, vivant en l’an de grâce 947, avait deux fils sur lesquels se reposait toute sa tendresse ; il avait formé le projet, les chérissant également, de ne point mettre de différence dans les portions de son héritage, qui devaient leur revenir ; et durant toute sa vie, il les entretint dans cette idée : mais ce qui eût dû établir la concorde entre les frères fut le moyen dont l’enfer se servit pour les rendre ennemis. Astolphe, l’aîné, ne pouvait songer qu’avec impatience à tout ce que lui enlèverait la résolution de son père.

« Je suis l’aîné, disait-il, et à ce titre je devrais être son seul héritier ; un modeste apanage est tout ce qui conviendrait à Jules, mon frère, et cependant cet audacieux sera aussi puissant que moi. »

Ces pensées odieuses fermentaient sans relâche dans son âme, et de vils flatteurs venaient encore l’exaspérer davantage. On le trouvait accessible à de bas sentimens, et les démons, sans cesse à l’affût pour enlever au ciel les âmes de ceux qui vivent dans cette vallée de deuil (ainsi appelait le monde, le moine, auteur du récit), ne négligèrent pas une occasion si favorable de s’en donner une de plus.

De toute part Astolphe trouvait des gens disposés à le servir dans ses haines ; un d’eux surtout se distinguait par son acharnement. Bramante, c’était son nom, se disait venu de la Germanie pour se soustraire aux suites d’un meurtre qu’il avait commis. Poussé par la jalousie, il n’avait pas craint de frapper un Allemand, son rival, et la famille du mort avait juré sa perte. Bramante n’avait pas jugé convenable de s’exposer à son ressentiment ; et par une prompte fuite, il s’était dérobé à une implacable vengeance.

La conformité de leurs goûts dépravés l’avait bientôt mis en rapport avec Astolphe ; ils avaient tous les deux le même penchant pour la débauche, la même férocité dans les plaisirs, la même avidité pour la fortune. Celle de Bramante pourtant paraissait immense ; elle eût dû satisfaire ses désirs ; mais plus il possédait, plus il se montrait insatiable de richesses.

Constamment avec Astolphe, il lui soufflait une haine cruelle contre Jules, son frère, que ce Germain ne pouvait souffrir ; il faisait observer au fils aîné du baron de Ferdonna combien la conduite de Jules, si fort dissemblable de la sienne, devait refroidir à son égard l’amitié de leur père commun.

– « Tu crains, lui disait-il, que Jules ne soit admis à partager également avec toi les domaines de ton père ; eh bien ! moi, qui vois plus loin encore, je ne doute pas qu’il ne te défasse entièrement de tes droits ; regarde la conduite de cet hypocrite, admire avec quel art il affecte de cacher ses égaremens, on le croit pourvu d’une sagesse supérieure à son âge, ton père te l’oppose sans cesse, et de cette opinion à la résolution d’en faire son seul héritier, la distance est courte ; elle sera promptement franchie.

– « Ah ! si je le croyais, disait alors Astolphe, ce frère, si heureux à mes dépens, cesserait bientôt de me tourmenter ; mais, Bramante la chose ne peut être ; le baron me chérit aussi, sa préférence pour Jules n’en est pas une ; car dès notre plus bas âge, il se décida à faire un jour ce partage qui me déplaît tant. »

– « Soit, reprenait Bramante, tu le crois, c’est à merveille ; mais un jour tu te rappelleras que je t’avais prévenu à l’avance, et que tu ne voulus pas voir ce qui frappait mes regards. »

Ces atroces insinuations ne laissaient pas de germer dans le cœur d’Astolphe ; et plus il avançait en âge, plus son frère lui devenait odieux. Jules, de son côté, était loin de soupçonner une pareille jalousie ; et meilleur qu’Astolphe, il le chérissait tendrement. Leur père vint à mourir sur ces entrefaites ; et, comme il l’avait annoncé, sa fortune se trouva divisée en deux parts ; chacun de ses fils put recueillir la sienne.

Parmi les domaines qui tombèrent dans le lot de Jules était le château de Ferdonna, objet particulier de l’envie d’Astolphe, qui, de tous les temps, avait désiré d’en obtenir la propriété. Furieux de se voir déçu dans son espérance, il s’éloigna de son frère, décidé à ne plus le revoir, et se retira dans la portion des biens paternels qui lui revenait.

Là, sa conduite, chaque jour, devint plus répréhensible. Bramante ne le quittait pas ; il était sans trêve auprès de lui, le poussant à mal faire, ainsi qu’aurait agi un esprit infernal ; il ne se passait pas de semaine sans que des plaintes fussent portées au ciel par quelque individu contre Astolphe ; il ne craignait pas de dépouiller les monastères, des biens que les fidèles leur avaient donnés ; il outrageait, par ses propos, les saints ecclésiastiques ; il poursuivait les jeunes filles dans les campagnes, excédait ses vassaux, les opprimait de toute manière ; aussi un pieux abbé d’un couvent de Surzanne, ne craignit pas de dire que, tôt ou tard, une excommunication majeure, lancée contre le baron Astolphe, laisserait au démon la liberté de se saisir d’une âme que l’église lui abandonnait.

Ce propos ne tarda pas à être vérifié ; mais il fallut qu’il fût suivi d’un grand crime, et nous allons le raconter, afin que le chrétien, en admirant la profondeur des jugemens de Dieu, redoute également de les voir peser sur sa tête.

Dans la ville de Lérici vivait une noble dame ; mais, privée de la fortune dont ses ancêtres avaient joui ; il ne lui restait plus, de sa splendeur passée, que de faibles débris ; elle les soignait pour en faire l’héritage de sa fille unique, de la jeune et belle Rosamaure, proclamée, d’une commune voix, la fleur ou la perle de la contrée.

Rosamaure, dès ses plus jeunes ans, était célèbre par les rares qualités, par les charmes sans pareils, répandus sur toute sa personne ; par le parfait assemblage de toutes les vertus, de toutes les grâces, de tous les mérites. Elle ne sortait de sa modeste demeure que pour aller, suivie de sa mère pénitente, aux célébrations des sacrés mystères : là, par sa haute piété, elle se faisait mieux remarquer encore ; et lorsqu’elle se prosternait avec ferveur au pied des autels, on eut cru voir un ange priant devant le trône du Créateur.

Une foule de soupirans ne tardèrent pas à environner cette jeune merveille ; chacun cherchait à sa manière à lui faire connaître son amour ; mais la pudique Rosamaure ne s’en apercevait pas. Presque toujours retirée chez elle, ne sortant qu’enveloppée d’un voile qu’elle ne relevait qu’à l’instant de l’adoration de l’hostie, elle restait étrangère aux débats dont elle était l’objet, et Dieu seul régnait dans son âme, où jamais mondaine pensée ne s’introduisit. Tous ses plaisirs étaient de cultiver des fleurs dans le petit jardin de sa maison, et de soigner sa longue chevelure brune, qui n’était pas le moindre de ses ornemens.

Il ne se pouvait faire que le baron Astolphe n’entendît point parler de cette beauté incomparable ; son digne ami, l’Allemand Bramante, était sans cesse en quête pour lui chercher de coupables distractions ; il fut le premier à l’entretenir de Rosamaure, et à lui faire naître la curiosité d’admirer de près cette merveille.

Astolphe descendit à Lérici un jour de fête solennelle ; et là, sans respect pour le mystère vénérable que le prêtre accomplissait, il ne craignit pas de tourner le dos à l’autel, afin de pouvoir tout à son aise examiner Rosamaure, tandis que son voile était levé. Astolphe était loin de se figurer une créature autant accomplie ; et la vue de ses attraits, tant rehaussés par la modestie de la jeune signora, le jetèrent dans un délire extrême, et le portèrent à s’abandonner aux plus étranges extrémités, pour parvenir à la posséder.

Mais dans le cœur corrompu du baron, l’amour vertueux ne pouvait trouver sa place : Astolphe croyait aimer, et le monstre ne faisait que désirer. Il ne lui entra pas dans l’idée de rechercher la main de Rosamaure en s’unissant à elle de son contentement. Non, il ne fallait au méchant signor qu’outrager l’innocence en lui ravissant son plus précieux trésor.

« Je veux qu’elle soit à moi, dit-il à Bramante en proférant un blasphème épouvantable, et plus tôt elle m’appartiendra, plus tôt je serai satisfait ; mais comment parvenir à l’arracher à sa mère, qui veille avec tant de soin sur ce dépôt précieux. »

– « La chose me semble facile, répondit le mécréant conseiller ; où la ruse est inutile, c’est en employant la force qu’il faut agir. Enlève Rosamaure, conduis-là dans ton château, et là tu pourras en abuser tout à ton aise. »

Astolphe, ne demandait pas mieux que de suivre ce détestable avis ; mais il redoutait la vengeance du peuple de Lérici, accoutumé à regarder cette charmante fille comme le plus bel ornement de la cité ; il craignait également les adorateurs nombreux de Rosamaure, qui, unis avec les Lericiens, pourraient venir, si son complot était découvert, l’attaquer dans son château et le punir de son action criminelle. Il lui fallait donc, pour éviter le péril, conduire la malheureuse victime dans un lieu d’où il lui fût impossible de s’échapper, et qu’on ne pût pas soupçonner.

Comme il cherchait à le rencontrer, il se rappela que, sous le château de Ferdonna, devenu l’un des apanages de son frère Jules, il existait de vastes et ténébreux souterrains, communiquant, d’un côté, dans une chambre de l’intérieur du manoir, et de l’autre dans une grotte de la montagne, à une très-médiocre distance de Lérici. Il crut facile de s’y introduire ; car il connaissait les secrets détours qui y conduisaient, et il se décida pour ce lieu, comme étant le plus favorable à l’exécution de ses desseins.

Avant cependant de ravir Rosamaure, il voulut aller visiter ces sombres cavernes ; afin d’en retrouver les passages et de voir par lui-même l’endroit le plus favorable à retenir et à cacher la jeune fille pendant quelque temps. Bramante l’y suivit, les souterrains furent par eux parcourus, ils en sondèrent toute l’étendue jusqu’à la trappe par où l’on descendait du château. Une salle leur parut convenablement disposée pour être le théâtre d’un crime, et dès-lors ils préparèrent tout pour enlever Rosamaure et l’entraîner dans ce lieu.

Deux brigands, qui durant toute leur vie avaient outragé la Providence, promirent à Astolphe de lui livrer, avant peu la jeune fille, pour prix d’une forte somme, dont par avance on leur abandonna la moitié. Ils devaient pénétrer dans la demeure de la mère de Rosamaure, pendant une nuit où la tempête troublerait le calme de la nature, et empêcherait les cris de l’offensée de parvenir à l’oreille de ses concitoyens.

On attendit quelques jours avant de trouver le moment favorable : enfin un vent du libeccio impétueux souffla ; les vagues du golfe, violemment agitées venaient battre les murs de Lérici, et des coups de tonnerre répétés à l’infini par les échos des montagnes voisines, s’unirent aux rugissemens de l’orage, et nul bruit humain n’eût pu s’élever au-dessus de ces grandes clameurs de la nature.

Les deux bandits ne manquèrent pas de profiter de cette nuit tumultueuse, si favorable à leurs projets ; ils informèrent Astolphe qu’ils allaient essayer de s’introduire par surprise dans la maison de Rosamaure, et l’engagèrent à aller les attendre au souterrain où la jeune fille devait être conduite. Astolphe n’eut garde d’y manquer ; il y courut plein d’impatience et de coupables désirs. Son vil compagnon ne l’abandonna pas ; il cherchait par ses discours à augmenter son délire, à lui enlever toute idée de vertu et d’honnêteté.

Les misérables brigands arrivèrent devant la porte de la maison de Rosamaure. Ils avaient remarqué une petite muraille qu’on pouvait franchir ; ils s’introduisirent par là dans une cour intérieure, et après crochetèrent un contrevent qui leur donna l’entrée de la maison. La mère de la jeune beauté, celle-ci, une servante, étaient les seules habitantes du logis ; on les surprit durant leur premier sommeil. La vieille dame et sa suivante furent attachées aux pieds de leurs lits ; et Rosamaure, étroitement liée, s’étant évanouie dans les bras de ses ravisseurs, leur facilita les moyens de l’entraîner hors de la ville.

On devait croire que nul obstacle ne contrarierait une pareille entreprise. L’orage continuait toujours son fracas ; les habitans de Lérici, renfermés dans leurs manoirs n’avaient aucune envie de les quitter pour aller courir les rues, aussi nul individu ne se présenta ; mais plus les chances étaient propices aux méchans, moins il fallait croire que les anges chargés de veiller à la conservation de Rosamaure se laisseraient vaincre en ce moment. Ce n’étaient pas leurs yeux que pouvaient tromper les profondes ténèbres, et leurs oreilles distinguaient facilement les cris des malheureux à travers les rugissemens de la tempête ; ils semblaient sommeiller, et par la main ils conduisaient un vengeur à la malheureuse Rosamaure.

Cette même nuit, le baron Jules, qui habitait le château de Ferdonna, avait voulu y revenir de Suryanne, malgré le temps horrible qu’il faisait. Monté sur un cheval accoutumé à gravir les montagnes des Apennins, accompagné de quatre valets armés, il revenait vers sa demeure, bravant les fureurs du libeccio et les éclats de la foudre. Il était déjà au commencement du chemin tournant par lequel on montait au château, lorsqu’il aperçut devant lui à la lueur d’un éclair deux hommes de mauvaise mine qui portaient dans leurs bras une personne évanouie. Les brigands auraient bien voulu l’éviter ; mais le bruit de l’ouragan était si considérable, qu’ils n’avaient pas entendu le pas des chevaux.

– « Où donc allez-vous sur mes terres, paysans étrangers, leur cria le baron, à cette heure reculée, et pendant cette nuit dangereuse ? »

Cette simple interrogation les troubla ; un coup de vent, à l’instant où ils allaient répondre, souleva le manteau qu’ils avaient jeté sur Rosamaure, et un nouvel éclair montra la figure de cette merveilleuse beauté. – « Ah ! s’écria un des suivans de Jules, c’est la vierge de Lérici, que les coquins enlèvent (car on donnait ce nom à la jeune beauté). Il dit, et sans attendre l’ordre de son maître, il court sur les bandits suivi de ses camarades et du signor lui-même. Les bandits, pris au dépourvu, voulurent se défendre ; mais le combat ne dura pas long-temps ; plusieurs coups les jetèrent sans vie sur le rocher, et après leur chute on s’aperçut que la belle Rosamaure, non seulement avait perdu l’usage de ses sens, mais était encore accablée par un bâillon qu’on avait placé dans sa bouche pour l’empêcher de pousser des cris, si par hasard elle était revenue à elle. On se hâta de l’en délivrer ; et alors moins oppressée, elle commença à ouvrir ses beaux yeux. Jules ne connaissait point Rosamaure ; il la voyait pour la première fois, et tant de charmes ne manquèrent pas de produire leur effet ordinaire.

Le baron voyant l’état de faiblesse de cette jeune fille, ne voulut pas confier à d’autres le soin de la porter au château, où il préféra se rendre, plutôt que d’aller dans la ville, dont il était d’ailleurs assez éloigné ; remontant donc sur son cheval, il en pressa la course, et enfin arriva bientôt, avec son doux fardeau, dans l’intérieur de Ferdonna, et là, tous les soins furent prodigués à Rosamaure.

Elle revint peu-à-peu à elle ; et dès que ses forces se furent rétablies, elle chercha à se jeter à bas du lit dans lequel on l’avait placée, pour implorer la pitié du signor Jules, le conjurant par les saints anges de la respecter et de la rendre à sa malheureuse mère.

– « Je vois, belle signora, lui dit Jules, que votre erreur m’outrage, sans assurément le vouloir. Non, je ne suis pas l’auteur de vos chagrins, et vous me devez votre délivrance. Je vous ai ravie aux monstres qui vous entraînaient ; ils ont payé de leur vie l’infâme complot qu’ils avaient formé, et vous êtes dans le château de Ferdonna, dont je suis le propriétaire, maîtresse absolue de vos actions ; car dorénavant je me ferai gloire de me compter au nombre de vos plus zélés serviteurs. »

Ces paroles, auxquelles Rosamaure était loin de s’attendre, la firent subitement passer d’un extrême désespoir à un parfait contentement. La noble figure du signor, la douceur de sa voix, la fierté de ses regards, parlaient en sa faveur ; et la jeune fille croyant n’éprouver que des sentimens de reconnaissance, laissa l’amour s’introduire furtivement dans son cœur.

Cependant, troublée encore de l’événement affreux dont elle était la victime, peut-être un soupçon injurieux s’élevait en elle, lorsqu’elle fut entièrement rassurée sur la sincérité du beau chevalier, par l’entrée dans sa chambre du chapelain de Ferdonna, vieillard respectable, et que Rosamaure avait souvent aperçu à Lérici, dans les fêtes principales de l’année. Plus libre alors de s’abandonner à la joie, elle n’éprouva qu’un seul déplaisir, celui du chagrin que devait ressentir sa mère.

À peine en eut-elle dit quelques mots, que soudain Jules se hâta de faire partir un écuyer (le jour venant de se lever), pour aller à Lérici porter des paroles de consolation à cette dame respectable. Il ne voulut pas souffrir que Rosamaure s’éloignât ; la tempête n’était pas achevée, et le libeccio soufflait avec violence.

Combien fut grande la joie que la mère de Rosamaure éprouva. Elle avait cru sans retour perdre sa fille, et des voisins, en sortant le matin de bonne heure, ayant vu la porte de la demeure de cette signora ouverte, étaient entrés, et, à leur grande surprise, l’avaient trouvée attachée ainsi que la suivante, et poussant de pitoyables cris. Ils s’empressèrent de les délivrer ; puis se répandant dans les rues, ils proclamèrent l’enlèvement de la vierge de Lérici ; et à la nouvelle de cet attentat, toute la jeunesse de la ville prit les armes. On allait parcourir la campagne voisine, bien certain que l’on n’avait pu emmener Rosamaure par mer, lorsque la venue de l’écuyer du baron de Ferdonna dissipa ces inquiétudes. Il raconta ce qui s’était passé ; on s’empressa de se rendre au lieu où les bandits avaient été immolés, et on les y trouva sans vie, ce qui ne permit point de savoir quel motif les avait poussés à commettre cette action détestable.

La signora, touchée de ces marques d’affection, en remercia vivement ses compatriotes ; mais pressée de revoir sa fille, elle se hâta de partir pour aller la rejoindre dans le château de Ferdonna.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer