Lénore, et autres ballades

Lénore, et autres ballades

de Gottfried August Bürger

Préface

 

Bürger est né à Wolsmerwende, dans la principauté d’Halberstadt, le 1er janvier 1748.Un soir, il entendit une jeune paysanne chanter les mots suivants :

La lune est si claire,

Les morts vont si vite à cheval !

Dis, chère amie, ne frissonnes-tu pas ?

Ces paroles retentirent sans cesse à ses oreilles, et saisirent tellement son imagination, qu’il n’eut pas de repos avant d’avoir composé quelques strophes sur ce refrain. Il les montra à ses amis, qui le pressèrent vivement de ne pas laisser son ouvrage imparfait : ce n’était d’abord que des couplets isolés qu’il réunit ensuite dans un même cadre. Lorsque Lénorefut achevée, Bürger la lut à la société littéraire de Gœttingen ; arrivé à ces vers :

« Il s’élance à bride abattue contre une grille de fer ; d’un coup de sa houssine légère, il frappe… les verroux se brisent… »

il frappa contre la cloison de la chambre,ses auditeurs tressaillirent, et se levèrent en sursaut : lepoète qui tremblait pour le succès d’un ouvrage aussi différent desformes ordinaires, commença à espérer qu’il avait réussi. Il en eutbientôt la certitude par la vogue prodigieuse que Lénore obtintdans toute l’Allemagne ; les paysans mêmes chantent cetteromance, comme les gondoliers de Venise répètent les vers duTasse : Bürger est le poète le plus populaire de l’Allemagne.Il n’est personne qui ne sache par cœur des fragments de sespoésies. Il mourut de misère, et on se hâta de lui élever unmonument…

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