Les Chasseurs de chevelures

Chapitre 15UNE AUTOBIOGRAPHIE

 

J’étais seul avec mon hôte dans l’appartementque j’occupais depuis mon arrivée dans la maison. Les femmess’étaient retirées dans une autre pièce. Séguin, en entrant dans lachambre, avait donné un tour de clef et poussé les verrous. Quelleterrible épreuve allait-il imposer à ma loyauté, à mon amour ?Cet homme, connu par tant d’exploits sanguinaires, allait-ils’attaquer à ma vie ? Allait-il me lier à lui par quelqueépouvantable serment ? De sombres appréhensions metraversaient l’esprit ; je demeurais silencieux, mais non sanséprouver quelques craintes. Une bouteille de vin était placée entrenous deux, et Séguin, remplissant deux verres, m’invita à boire.Cette politesse me rassura. Mais le vin n’était-il pas emp… ?Il avait vidé son verre avant que ma pensée n’eût complété saforme.

– Je le calomnie, pensai-je. Cet homme, aprèstout, est incapable d’un pareil acte de trahison.

Je bus, et la chaleur du vin me rendit un peude calme et de tranquillité. Après un moment de silence, il entamala conversation par cette question ex abrupto :

– Que savez-vous de moi ?

– Votre nom et votre surnom ; rien deplus.

– C’est plus qu’on n’en sait ici.

Et sa main indiquait la porte par un gesteexpressif.

– Qui vous a le plus souvent parlé demoi ?

– Un ami que vous avez vu à Santa-Fé.

– Ah ! Saint-Vrain ; un bravegarçon, plein de courage. Je l’ai rencontré autrefois à Chihuahua.Il ne vous a rien dit de plus relativement à moi.

– Non. Il m’avait promis de me donner quelquesdétails sur vous, mais il n’y a plus pensé ; la caravane estpartie et nous nous sommes trouvés séparés.

– Donc, vous avez appris que j’étais Séguin,le chasseur de scalps ; que j’étais employé par les citoyensd’El-Paso pour aller à la chasse des Apaches et des Navajoès, etqu’on me payait une somme déterminée pour chaque chevelure d’Indienclouée à leurs portes ? Vous avez appris cela ?

– Oui.

– Tout cela est vrai.

Je gardai le silence.

– Maintenant, monsieur, reprit-il après unepause, voulez-vous encore épouser ma fille, la fille d’unabominable meurtrier ?

– Vos crimes ne sont pas les siens. Elle estinnocente même de la connaissance de ces crimes, avez-vous dit.Vous pouvez être un démon ; elle, c’est un ange.

Une expression douloureuse se peignit sur safigure, pendant que je parlais ainsi.

– Crimes ! démon ! murmurait-ilcomme se parlant à lui-même ; oui, vous avez le droit deparler ainsi. C’est ainsi que pense le monde. On vous a raconté leshistoires des hommes de la montagne dans toutes leurs exagérationssanglantes. On vous a dit que, pendant une trêve, j’avais invité unvillage d’Apaches à un banquet dont j’avais empoisonné lesviandes ; qu’ainsi j’avais empoisonné tous mes hôtes, hommes,femmes, enfants, et qu’ensuite je les avais scalpés ! On vousa dit que j’avais fait placer en face de la bouche d’un canon deuxcents sauvages qui ignoraient l’effet de cet instrument dedestruction ; que j’avais mis le feu à cette pièce chargée àmitraille, et massacré ainsi ces pauvres gens sans défiance. Onvous a sans doute raconté ces actes de cruauté, et beaucoupd’autres encore.

– C’est vrai. On m’a raconté ces histoireslorsque j’étais parmi les chasseurs de la montagne ; mais jene savais trop si je devais les croire.

– Monsieur, ces histoires sont fausses ;elles sont fausses et dénuées de tout fondement.

– Je suis heureux de vous entendre parlerainsi. Je ne pouvais pas aujourd’hui vous croire capable de pareilsactes de barbarie.

– Et cependant, fussent-elles vraies jusquedans leurs plus horribles détails, elles n’approcheraient pasencore de toutes les cruautés dont les sauvages se sont renduscoupables envers les habitants de ces frontières sans défense. Sivous saviez l’histoire de ce pays pendant les dix dernières années,les massacres et les assassinats, les ravages et les incendies, lesvols et les enlèvements ; des provinces entièrementdépeuplées ; des villages livrés aux flammes ; les hommeségorgés à leur propre foyer ; les femmes les plus charmantes,emmenées captives et livrées aux embrassements de ces voleurs dudésert ! Oh ! Dieu ! et moi aussi, j’ai reçu desatteintes qui m’excuseront à vos yeux, et qui m’excuserontpeut-être aussi devant le tribunal suprême !

En disant ces mots, il cacha sa tête dans sesmains, et s’accouda les deux mains sur la table.

– J’ai besoin de vous faire une courtehistoire de ma vie.

Je fis un signe d’assentiment, et, après avoirrempli et vidé un second verre de vin, il continua en cestermes :

– Je ne suis pas Français, comme on lesuppose ; je suis créole de la Nouvelle-Orléans ; mesparents étaient des réfugiés de Saint-Domingue, où, à la suite dela révolte des nègres, ils avaient vu leurs biens confisqués par lesanguinaire Christophe. Après avoir fait mes études pour êtreingénieur civil, je fus envoyé aux mines de Mexico en cette qualitépar le propriétaire d’une de ces mines, qui connaissait mon père.J’étais jeune alors, et je passai plusieurs années employé dans lesétablissements de Zacatecas et de San-Luis-Potosi. Quand j’euséconomisé quelque argent sur mes appointements, je commençai àpenser à m’établir pour mon propre compte. Le bruit courait depuislongtemps que de riches veines d’or existaient aux bords du Gila etde ses affluents. On avait recueilli dans ces rivières des sablesaurifères, et le quartz laiteux, qui enveloppe ordinairement l’or,se montrait partout à nu dans les montagnes solitaires de cetterégion sauvage. Je partis pour cette contrée avec une trouped’hommes choisis ; et après avoir voyagé pendant plusieurssemaines à travers la chaîne des Mimbres, je trouvai, près de lasource du Gila, de précieux gisements de minerai. J’installai unemine, et, au bout de cinq ans, j’étais riche. Alors je me rappelaila compagne de mon enfance : une belle et charmante cousinequi avait conquis toute ma confiance et m’avait inspiré mon premieramour. Pour moi le premier amour devait être le dernier ; cen’était pas, comme cela arrive si souvent, un sentiment fugitif. Àtravers tous mes voyages, son souvenir m’avait accompagné.M’avait-elle gardé sa foi comme je lui avais gardé la mienne ?Je résolus donc de m’en assurer par moi-même, et, laissant mesaffaires à la garde de mon mayoral, je partis pour ma villenatale.

Adèle avait été fidèle à sa parole, et jerevins à mon établissement avec elle. Je bâtis une maison àValverde, le district le plus voisin de ma mine. Valverde étaitalors une ville florissante ; maintenant elle est en ruine, etvous avez pu voir ce qui en reste en venant ici. Là, nous vécûmesplusieurs années au sein du bonheur et de la richesse. Ces jourspassés m’apparaissent maintenant comme autant de siècles defélicité. Nous nous aimions avec ardeur, et notre union fut béniepar la naissance de deux enfants, de deux filles. La plus jeuneressemblait à sa mère ; l’aînée, m’a-t-on dit tenaitprincipalement de moi. Nous les adorions, trop peut-être ;nous étions trop heureux de les posséder.

À cette époque, un nouveau gouverneur futenvoyé à Santa-Fé ; un homme qui, par son libertinage et satyrannie, a été jusqu’à ce jour la plaie de cette province. Il n’ya pas d’acte si vil, de crime si noir, dont ce monstre ne soitcapable. Il se montra d’abord très aimable, et fut reçu dans toutesles maisons des gens riches de la vallée. Comme j’étais du nombrede ceux-ci, je fus honoré de ses visites, et cela très fréquemment.Il résidait de préférence à Albuquerque, et donnait de grandesfêtes à son palais. Ma femme et moi y étions toujours invités despremiers. En revanche, il venait souvent dans notre maison deValverde, sous le prétexte d’inspecter les différentes parties dela province. Je m’aperçus enfin que ses visites s’adressaient à mafemme, auprès de laquelle il se montrait fort empressé. Je ne vousparlerai pas de la beauté d’Adèle à cette époque. Vous pouvez vousen faire une idée, et votre imagination sera aidée par les grâcesque vous paraissez avoir découvertes dans sa fille, car la petiteZoé est l’exacte reproduction de ce qu’était sa mère, à sonâge.

À l’époque dont je parle, elle était dans toutl’éclat de sa beauté. Tout le monde parlait d’elle, et ces élogesavaient piqué la vanité du tyran libertin. En conséquence, jedevins l’objet de toutes ses prévenances amicales. Rien de toutcela ne m’avait échappé ; mais, confiant dans la vertu de mafemme, je m’inquiétais peu de ce qu’il pourrait faire. Aucuneinsulte apparente, jusque-là n’avait appelé mon attention. À monretour d’une longue absence motivée par les travaux de la mine,Adèle me donna connaissance des tentatives insultantes dont elleavait été l’objet, à différentes époques, de la part de SonExcellence, choses qu’elle m’avait tues jusque-là, pardélicatesse ; elle m’apprit qu’elle avait été particulièrementoutragée dans une visite toute récente, pendant mon absence. C’enétait assez pour le sang d’un créole. Je partis pour Albuquerque,et, en pleine place publique, devant tout le monde assemblé, jechâtiai l’insulteur. Arrêté et jeté en prison, je ne fus rendu à laliberté qu’après plusieurs semaines. Quand je retournai chez moi,je retrouvai ma maison pillée, et ma famille dans le désespoir. Lesféroces Navajoès avaient passé par là. Tout avait été détruit, misen pièces dans mon habitation, et mon enfant !… Dieupuissant ! ma petite Adèle avait été emmenée captive dans lesmontagnes….

– Et votre femme ? et votre autrefille ? demandai-je, brûlant de savoir le reste.

– Elles avaient échappé. Au milieu d’unterrible combat, car mes pauvres péons se défendaientbravement, ma femme, tenant Zoé dans ses bras, s’était sauvée horsde la maison et s’était réfugiée dans une cave qui ouvrait sur lejardin. Je les retrouvai dans la hutte d’un vaquero, aumilieu des bois ; elles s’étaient enfuies jusque-là.

– Et votre fille Adèle, en avez-vous entenduparler depuis ?

– Oui, oui. Je vais y revenir dans un instant.À la même époque, ma mine fut attaquée et ruinée ; la plupartdes ouvriers, tous ceux qui n’avaient pu s’enfuir, furentmassacrés ; l’établissement qui faisait toute ma fortune futdétruit. Avec quelques-uns des mineurs qui avaient échappé etd’autres habitants de Valverde qui, comme moi, avaient souffert,j’organisai une bande et poursuivis les sauvages ; mais nousne pûmes les atteindre et nous revînmes, la plupart le cœur briséet la santé profondément altérée. Oh ! monsieur, vous nepouvez pas savoir ce que c’est que d’avoir perdu une enfantchérie ! Vous ne pouvez pas comprendre l’agonie d’un pèreainsi dépouillé !

Séguin se prit la tête entre les deux mains etgarda un moment le silence. Son attitude accusait la plus profondedouleur.

– Mon histoire sera bientôt terminée, jusqu’àl’époque où nous sommes, du moins. Qui peut en prévoir lasuite ? Pendant des années, j’errai sur les frontières desIndiens, en quête de mon enfant. J’étais aidé par une petite trouped’individus, la plupart aussi malheureux que moi ; les unsayant perdu leurs femmes, les autres leurs filles, de la mêmemanière. Mais nos ressources s’épuisaient, et le désespoir s’emparade nous. Les sentiments de mes compagnons se refroidirent avec letemps. L’un après l’autre, ils me quittèrent. Le gouverneur deNew-Mexico ne nous prêtait aucun secours. Au contraire, onsoupçonnait, et c’est maintenant un fait avéré, on soupçonnait legouverneur lui-même d’être secrètement ligué avec les chefs desNavajoès. Il s’était engagé à ne pas les inquiéter, et, de leurcôté, ils avaient promis de ne piller que ses ennemis.

En apprenant cette horrible trame, je reconnusla main qui m’avait frappé. Furieux de l’affront que je lui avaisinfligé, exaspéré par le mépris de ma femme, le misérable avaittrouvé un moyen de se venger. Deux fois depuis, sa vie a été entremes mains ; mais je n’aurais pu le tuer sans risquer ma propretête, et j’avais des motifs pour tenir à la vie. Le jour viendra oùje pourrai m’acquitter envers lui.

« Comme je vous l’ai dit, ma troupes’était dispersée. Découragé, et sentant le danger qu’il y avaitpour moi à rester plus longtemps dans le New-Mexico, je quittaicette province et traversai la Jornada pour me rendre à El-Paso.Là, je vécus quelque temps, pleurant mon enfant perdue. Je nerestai pas longtemps inactif. Les fréquentes incursions des Apachesdans les provinces de Sonora et de Chihuahua avaient rendu legouvernement plus énergique dans la défense de la frontière. Lespresidios furent mis en meilleur état de défense etreçurent des garnisons plus fortes ; une bande d’aventuriers,de volontaires, fut organisée, dont la paie était proportionnée aunombre de chevelures envoyées aux établissements. On m’offrit lecommandement de cette étrange guérilla, et, dans l’espoir deretrouver ma fille, j’acceptai : je devins chasseur de scalp.C’était une terrible mission, et si la vengeance avait été mon seulobjet, il y a longtemps que j’aurais pu me retirer satisfait. Nousfîmes plus d’une expédition sanglante, et, plus d’une fois, nousexerçâmes d’épouvantables représailles.

Je savais que ma fille était captive chez lesNavajoès. Je l’avais appris, à différentes époques, de la bouchedes prisonniers que j’avais faits ; mais j’étais toujoursarrêté par la faiblesse de ma troupe et des moyens dont jedisposais. Des révolutions successives et la guerre civiledésolaient et ruinaient les États du Mexique ; nous fûmeslaissés de côté. Malgré tous mes efforts, je ne pouvais réunir uneforce suffisante pour pénétrer dans cette contrée déserte quis’étend au nord du Gilla, et au centre de laquelle se trouvent leshuttes des sauvages Navajoès.

– Et vous croyez !…

– Patience, j’aurai bientôt fini. Ma troupeest aujourd’hui plus forte qu’elle n’a jamais été. J’ai reçu d’unhomme récemment échappé des mains des Navajoès l’avis formel queles guerriers des deux tribus sont sur le point de partir pour leSud. Ils réunissent leurs forces dans le but de faire une grandeincursion ; ils veulent pousser, à ce qu’on dit, jusqu’auxportes de Durango. Mon intention est de pénétrer dans leur payspendant qu’ils seront absents, et d’aller y chercher ma fille.

– Et vous croyez qu’elle vit encore ?

– Je le sais. Le même individu qui m’a donnéces nouvelles, et qui, le pauvre diable, y a laissé sa chevelure etses oreilles, l’a vue souvent. Elle est devenue, m’a-t-il dit,parmi ces sauvages, une sorte de reine possédant un pouvoir et desprivilèges particuliers. Oui, elle vit encore, et si je puisparvenir à la retrouver, à la ramener ici, cette scène tragiquesera la dernière à laquelle j’aurai pris part ; je m’en irailoin de ce pays.

J’avais écouté avec une profonde attentionl’étrange récit de Séguin. L’éloignement que j’éprouvais auparavantpour cet homme, d’après ce qu’on m’avait dit de son caractère,s’effaçait et faisait place à la compassion ; quedis-je ? à l’admiration. Il avait tant souffert ! Unetelle infortune expiait ses crimes et les justifiait pleinement àmes yeux. Peut-être étais-je trop indulgent dans mon jugement. Ilétait naturel que je fusse ainsi. Quand cette révélation futterminée, j’éprouvai une vive émotion de plaisir. Je sentis unejoie profonde de savoir qu’elle n’était pas la fille d’un démon,comme je l’avais cru. Séguin sembla pénétrer ma pensée, car unsourire de satisfaction, de triomphe, je pourrais dire, éclaira safigure. Il se pencha sur la table pour atteindre la bouteille.

– Monsieur, cette histoire a dû vous fatiguer.Buvez donc.

Il y eut un moment de silence, pendant quenous vidions nos verres.

– Et maintenant, monsieur, vous connaissez, unpeu mieux qu’auparavant, le père de celle que vous aimez. Êtes-vousencore disposé à l’épouser ?

– Oh ! monsieur ! plus que jamaiselle est un objet sacré pour moi.

– Mais il vous faut la conquérir de moi, commeje vous l’ai dit.

– Alors, monsieur, dites-moi comment ; jesuis prêt à tous les sacrifices qui ne dépasseront pas mesforces.

– Il faut que vous m’aidiez à retrouver sasœur.

– Volontiers.

– Il faut venir avec moi au désert.

– J’y consens.

– C’est assez. Nous partons demain.

Il se leva, et se mit à marcher dans lachambre.

– De bonne heure ? demandai-je, craignantpresque qu’il me refusât une entrevue avec celle que je brûlaisplus que jamais d’embrasser.

– Au point du jour, répondit-il, semblant nepas s’apercevoir de mon inquiétude.

– Il faut que je visite mon cheval et mesarmes, dis-je en me levant et en me dirigeant vers la porte, dansl’espoir de la rencontrer dehors.

– Tout est préparé ; Godé est là. Revenezmon ami ; elle n’est point dans la salle. Restez où vous êtes.Je vais chercher les armes dont vous avez besoin. – Adèle !Zoé ! – Ah ! Docteur, vous êtes revenu avec votre récoltede simples ! C’est bien ! Nous partons demain. Adèle, ducafé, mon amour ! Et puis, faites-nous un peu de musique.Votre hôte vous quitte demain.

Zoé s’élança entre nous deux avec un cri.

– Non, non, non, non ! s’écria-t-elle, setournant vers l’un et vers l’autre avec toute l’énergie d’un cœurau désespoir.

– Allons, ma petite colombe ! dit le pèreen lui prenant les deux mains ; ne t’effarouche pas ainsi.C’est seulement pour une courte absence. Il reviendra.

– Dans combien de temps, papa ? Danscombien de temps, Henri ?

– Mais, dans très peu de temps, et cela meparaîtra plus long qu’à vous, Zoé.

– Oh ! non, non ! Une heure, ceserait longtemps. Combien d’heures serez-vous absent ?

– Oh ! cela durera plusieurs jours, jecrains.

– Plusieurs jours ! Oh ! papa !oh ! Henri ! plusieurs jours !

– Allons, petite fille, ce sera bientôt passé.Va, aide ta mère à faire le café.

– Oh ! papa, plusieurs jours, de longsjours… Ils ne passeront pas vite quand je serai seule.

– Mais tu ne seras pas seule. Ta mère seraavec toi.

– Ah !

Soupirant et d’un air tout préoccupé, ellequitta la chambre pour obéir à l’ordre de son père. En passant laporte, elle pousse un second soupir plus profond encore.

Le docteur observait, silencieux et étonné,toute cette scène, et quand la légère figure eut disparu dans lagrande salle, je l’entendis qui murmurait :

– Oh ! ja ! bovre beditefraulein ! je m’en afais pien toudé !

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