Les Chasseurs de chevelures

Chapitre 25TROIS JOURS DANS LA TRAPPE.

 

Nous dûmes nous préoccuper alors de notrepropre situation. Les dangers et les difficultés dont nous étionsentourés apparurent à nos yeux.

– Est-ce que les sauvages vont rester ici pourchasser ?

Cette pensée sembla nous venir à tous au mêmeinstant, et nous échangeâmes des regards inquiets etconsternés.

– Cela n’est pas improbable, dit Séguin à voixbasse, et d’un ton grave ; il est évident qu’ils ne sont pasapprovisionnés de viande ; et comment pourraient-ils sans celaentreprendre la traversée du désert ? Ils chasseront ici ouplus loin. Pourquoi pas ici ?

– S’il en est ainsi, nous sommes dans unejolie trappe ! Interrompit un chasseur montrant successivementl’entrée de la gorge d’un côté et la montagne de l’autre. – Commentsortirons-nous d’ici ? Je serais vraiment curieux de lesavoir.

Nos yeux suivirent les gestes de celui quiparlait. En face de l’ouverture de la ravine, à moins de cent yardsde distance des rochers qui en obstruaient l’entrée, nousapercevions la ligne du camp des Indiens. Plus près encore, il yavait une sentinelle. On n’aurait pu s’aventurer à sortir, lasentinelle fût-elle endormie, sans s’exposer à rencontrer leschiens qui rôdaient en foule dans le camp. Derrière nous, lamontagne se dressait verticalement comme un mur. Elle étaitinaccessible. Nous étions positivement dans une trappe.

– Carraï ! s’écria un deshommes, nous allons crever de faim et de soif s’ils restent icipour chasser !

– Ça sera encore plus tôt fait de nous, repritun autre, s’il leur prend fantaisie de pénétrer dans lagorge !

Cette hypothèse pouvait se réaliser, bienqu’il y eût peu d’apparence. Le ravin formait une espèce decul-de-sac qui entrait de biais dans la montagne et se terminait àun mur de rochers. Rien ne pouvait attirer nos ennemis dans cettedirection, à moins, toutefois, qu’ils ne vinssent y chercher desnoix du Pinon. Quelques-uns de leurs chiens aussi ne pouvaient-ilspas venir de ce côté, en quête de gibier, ou attirés par l’odeur denos chevaux ? Tout cela était possible, et chacune de cesprobabilités nous faisait frissonner.

– S’ils ne nous découvrent pas, dit Séguin,cherchant à nous rassurer, nous pourrons vivre un jour ou deux avecdes noix de pin. Quand les noix nous feront défaut, nous tuerons unde nos chevaux. Quelle quantité d’eau avons-nous ?

– Nous avons de la chance, capitaine, nosoutres sont presque pleines.

– Mais nos pauvres bêtes ? Il n’y aurapas de quoi les abreuver.

– Il n’y a pas à craindre la soif tant quenous aurons de cela, dit El-Sol, regardant à terre et indiquant dupied une grosse masse arrondie qui croissait parmi lesrochers : c’était un cactus sphéroïdal. Voyez, continua-t-il,il y en a par centaines.

Tout le monde comprit ce qu’El-Sol voulaitdire, et les regards se reposèrent avec satisfaction sur lescactus.

– Camarades, reprit Séguin, il ne sert à riende nous désoler. Que ceux qui peuvent dormir dorment. Il suffit deposer une sentinelle là-bas et une autre ici. Allez, Sanchez !Et le chef indiqua en bas de la ravine un poste d’où on pouvaitsurveiller l’entrée.

La sentinelle s’éloigna, et prit son poste ensilence. Les autres descendirent, et, après avoir visité lesmuselières des chevaux, retournèrent à la station de la vedetteplacée sur la crête. Là, nous nous roulâmes dans nos couvertures,et, nous étendant sur les rochers, nous nous endormîmes pour lereste de la nuit.

Avant le jour, nous sommes tous sur pied, etnous guettons à travers le feuillage avec un vif sentimentd’inquiétude. Le camp des Indiens est plongé dans le calme le plusprofond. C’est mauvais signe ! S’ils avaient dû partir, ilsauraient été debout plus tôt. Ils ont l’habitude de se mettre enroute avant l’aube. Ces symptômes augmentent nos alarmes. Une lueurgrise commence à se répandre sur la prairie. Une bande blanche semontre à l’horizon, du côté de l’Orient. Le camp se réveille. Nousentendons des voix. Des formes noires s’agitent au milieu deslances plantées verticalement dans le sol. Des sauvagesgigantesques traversent la plaine. Des peaux de bêtes couvrentleurs épaules et les protègent contre l’air vif du matin. Ilsportent des fagots. Ils rallument les feux. Nos hommes causent àvoix basse, étendus sur les rochers et suivant de l’œil tous leursmouvements.

– Il est évident qu’ils ont l’intention defaire séjour ici.

– Oui, ça y est ; c’est sûr etcertain ! Fichtre ! je voudrais bien savoir combien detemps ils vont y rester.

– Trois jours au moins ; peut-être cinqou six.

– B…igre de chien ! nous serons flambésavant qu’il n’en soit passé la moitié !

– Que diable auraient-ils à faire ici silongtemps ? Je parie, moi, qu’ils vont filer aussitôt qu’ilspourront.

– Sans doute ; mais pourront-ils partirplus tôt ?

– Ils ont bien assez d’un jour pour ramassertoute la viande dont ils ont besoin. Voyez ! il y a là-bas desbuffalos en masse. Regardez ! là-bas, toutlà-bas !

Et celui qui parlait montrait des silhouettesnoires qui se détachaient sur le ciel brillant. C’était un troupeaude buffalos.

– C’est juste. En moins d’une demi-journée,ils auront abattu autant de viande qu’ils en veulent. Mais commentla feront-ils sécher en moins de trois jours. C’est là ce que jeserais bien aise de savoir.

– Es verdad ! dit un desMexicains, un cibolero ; tres dias, almenos !

– Oui, messieurs ! Et gare si le soleilnous joue le mauvais tour de ne pas se montrer.

Ces propos sont échangés entre deux ou troishommes qui parlent à voix basse, mais assez haut cependant pour quenous les entendions. Ils nous révèlent une nouvelle face de laquestion, que nous n’avions pas encore envisagée. Si les Indiensrestent là jusqu’à ce que leurs viandes soient séchées, nous sommesgrandement exposés à mourir de soif ou à être découverts dans notrecachette. Nous savons que l’opération du dessèchement de la viandede buffalo demande trois jours, avec un bon soleil, commeun chasseur l’a insinué. Cela, joint à une première journéeemployée à la chasse, nous fait quatre jours d’emprisonnement dansle ravin ! La perspective est redoutable. Nous pressentons lesatroces et mortelles tortures de la soif. La famine n’est pas àcraindre ; nos chevaux sont là et nous avons nos couteaux. Ilsnous fourniront de la viande, au besoin, pour plusieurs semaines.Mais les cactus suffiront-ils à calmer la soif des hommes et desbêtes pendant trois ou quatre jours ? C’est là une questionque personne ne peut résoudre. Le cactus a souvent soulagé unchasseur pendant quelque temps ; il lui a rendu les forcesnécessaires pour gagner un cours d’eau, mais plusieurs jours !L’épreuve ne tarde pas à commencer. Le jour s’est levé ; lesIndiens sont sur pied. La moitié d’entre eux détachent les chevauxde leurs piquets et les conduisent à l’eau. Ils ajustent lesbrides, prennent leurs lances, bandent leurs arcs, mettent lecarquois sur leurs épaules et sautent à cheval. Après une courteconsultation, ils se dirigent au galop vers l’est. Une demi-heureaprès, nous les voyons poursuivant les buffalos à traversla prairie, les perçant de leurs flèches et les traversant de leurslongues lances. Ceux qui sont restent au camp mènent leurs chevauxà la source, et les reconduisent dans la prairie. Puis ils abattentde jeunes arbres, pour alimenter les feux. Voyez ! les voilàqui enfoncent de longues perches dans la terre, et qui tendent descordes de l’une à l’autre. Dans quel but ? Nous ne le savonsque trop.

– Ah ! regardez là-bas ! murmure undes chasseurs en voyant ces préparatifs ; là-bas, les cordes àsécher la viande ! Maintenant, il n’y a pas à dire, nous voilàen cage pour tout de bon.

– Por todos los santos, esverdad !

– Caramba ! carajo !chingaro ! grommelle le cibolero qui voitparfaitement ce que signifient ces perches et ces cordes.

Nous observons avec un intérêt fiévreux tousles mouvements des sauvages. Le doute ne nous est plus permis. Ilsse disposent à rester là plusieurs jours. Les perches dresséesprésentent un développement de plus de cent yards, devant le frontdu campement. Les sauvages attendent le retour de leurs chasseurs.Quelques-uns montent à cheval et se dirigent au galop vers labattue des buffalos qui fuient au loin dans la plaine.Nous regardons à travers les feuilles en redoublant de précautions,car le jour est éclatant, et les yeux perçants de nos ennemisinterrogent tous les objets qui les entourent. Nous parlons à voixbasse, bien que la distance rende, à la rigueur, cette précautionsuperflue ; mais, dans notre terreur, il nous semble que l’onpeut nous entendre. L’absence des chasseurs indiens a duré environdeux heures. Nous les voyons maintenant revenir à travers laprairie, par groupes séparés. Ils s’avancent lentement. Chacund’eux porte une charge devant lui, sur le garrot de son cheval. Cesont de larges masses de chair rouge, fraîchement dépouillée etfumante. Les uns portent les côtes et les quartiers, les autres lesbosses, ceux-ci les langues, les cœurs, les foies, les petitsmorceaux, enveloppés dans les peaux des animaux tués. Ilsarrivent au camp et jettent leurs chargements sur le sol. Alorscommence une scène de bruit et de confusion. Les sauvages courentçà et là, criant, bavardant, riant et sautant. Avec leurs longscouteaux à scalper, ils coupent de larges tranches et les placentsur les braises ardentes, ils découpent les bosses, et enlèvent lagraisse blanche et remplissent des boudins. Ils déploient les foiesbruns qu’ils mangent crus. Ils brisent les os avec leurs tomahawks,et avalent la moelle savoureuse. Tout cela est accompagné de cris,d’exclamations, de rires bruyants et de folles gambades. Cettescène se prolonge pendant plus d’une heure. Une troupe fraîche dechasseurs monte à cheval et part. Ceux qui restent découpent laviande en longues bandes qu’ils accrochent aux cordes préparéesdans ce but. Ils la laissent ainsi pour être transformée entasajo par l’action du soleil. Nous savons ce qui nousattend ; le péril est extrême ; mais des hommes commeceux qui composent la bande de Séguin ne sont pas gens à abandonnerla partie tant qu’il reste une ombre d’espoir. Il faut qu’un cassoit bien désespéré pour qu’ils se sentent à bout deressources.

– Il n’y a pas besoin de nous tourmenter tantque nous ne sommes pas atteints dans nos œuvres vives, dit un deschasseurs.

– Si c’est être atteint dans ses œuvres vivesque d’avoir le ventre creux, réplique un autre, je le suis, etferme. Je mangerais un âne tout cru, sans lui ôter la peau.

– Allons, garçons, réplique un troisième,ramassons des noix de pin et régalons-nous.

Nous suivons cet avis et nous nous mettons àla recherche des noix. À notre grand désappointement, nousdécouvrons que ce précieux fruit est assez rare. Il n’y a pas surla terre ou sur les arbres de quoi nous soutenir pendant deuxjours.

– Par le diable ! s’écrie un des hommes,nous serons forcés de nous en prendre à nos bêtes.

– Soit, mais nous avons encore le temps, nousattendrons que nous nous soyons un peu rongé les poings avant d’envenir là.

On procède à la distribution de l’eau qui sefait dans une petite tasse. Il n’en reste plus guère dans lesoutres, et nos pauvres chevaux souffrent.

– Occupons-nous d’eux, dit Séguin, se mettanten devoir d’éplucher un cactus avec son couteau.

Chacun de nous en fait autant et enlèvesoigneusement les côtes et les piquants. Un liquide frais etgommeux coule des tissus ouverts. Nous arrachons, en brisant leurscourtes queues, les boules vertes des cactus, nous les portons dansle fourré et les plaçons devant nos animaux. Ceux-ci s’emparentavidement de ces plantes succulentes, les broient entre les dentset avalent le jus et les fibres. Ils y trouvent à boire et àmanger. Dieu merci ! nous pouvons espérer de les sauver. Nousrenouvelons la provision devant eux jusqu’à ce qu’ils en aientassez. Deux sentinelles sont entretenues en permanence, l’une surla crête de la colline, l’autre en vue de l’ouverture du défilé.Les autres restent dans le ravin, et cherchent, sur les flancs, lesfruits coniques du Pinon. C’est ainsi que se passe notre premièrejournée. Jusqu’à une heure très avancée de la soirée, nous voyonsles chasseurs Indiens rentrer dans le camp apportant leur charge dechair de buffalo. Les feux sont partout allumés, et lessauvages, assis autour, passent presque toute la nuit à faire desgrillades et à manger. Le lendemain, ils ne se lèvent que trèstard. C’est un jour de repos et de paresse ; la viande pendaux cordes, et ils ne peuvent qu’attendre la fin de l’opération.Ils flânent dans le camp ; ils arrangent leurs brides et leurslassos, ou passent la visite de leurs armes. Ils mènent boire leurschevaux et les reconduisent au milieu de l’herbe fraîche. Plus decent d’entre eux sont incessamment occupés à faire griller delarges tranches de viandes, et à les manger. C’est un festinperpétuel. Leurs chiens sont fort affairés aussi, après les osdépouillés. Ils ne quitteront probablement pas cette curée, et nousn’avons pas à craindre qu’ils viennent rôder du côté de la ravinetant qu’ils seront ainsi attablés. Cela nous rassure un peu. Lesoleil est chaud pendant toute la seconde journée, et nous rôtitdans notre ravin desséché. Cette chaleur redouble notre soif ;mais nous sommes loin de nous en plaindre, car elle hâtera ledépart des sauvages. Vers le soir, le tasajo commence àprendre une teinte brune et à se racornir. Encore un jour commecela, et il sera bon à empaqueter. Notre eau est épuisée ;nous suçons les feuilles succulentes du cactus, dont l’humiditétrompe notre soif, sans pourtant l’apaiser. La faim se fait sentirde plus en plus vive. Nous avons mangé toutes les noix de pin, etil ne nous reste plus qu’à tuer un de nos chevaux.

– Attendons jusqu’à demain, propose-t-on.Laissons encore une chance aux pauvres bêtes. Qui sait ce qui peutarriver demain matin ?

Cette proposition est acceptée. Il n’y a pasun chasseur qui ne regarde la perte de son cheval comme un des plusgrands malheurs qui puisse l’atteindre dans la prairie. Dévorés parla faim, nous nous couchons, attendant la venue du troisième jour.Le matin arrive, et nous grimpons comme d’habitude à notreobservatoire.

Les sauvages dorment tard comme laveille ; mais ils se lèvent enfin, et, après avoir fait boireleurs chevaux, recommencent à faire cuire de la viande. L’aspectdes tranches saignantes, des côtes juteuses fumant sur la braise,l’odeur savoureuse que nous apporte la brise surexcitent notre faimjusqu’à la rendre intolérable. Nous ne pouvons pas résister pluslongtemps. Il faut qu’un cheval meure ! Lequel ? La loide la montagne en décidera. Onze cailloux blancs et un noir sontplacés dans un seau vide ; l’un après l’autre nous sommesconduits auprès, les yeux bandés. Je tremble, en mettant la maindans le vase autant que s’il s’agissait de ma propre vie.

– Grâce soit rendue au ciel ! mon braveMoro est sauvé !…

Un des Mexicains a pris la pierre noire.

– Nous avons de la chance ! s’écria unchasseur, un bon mustang bien gras vaut mieux qu’un bœufmaigre.

En effet, le cheval désigné par le sort esttrès bien en chair. Les sentinelles sont replacées, et nous nousdirigeons vers le fourré pour exécuter la sentence. On s’approchede la victime avec précaution ; on l’attache à un arbre, et onlui met des entraves aux quatre jambes pour qu’elle ne puisse sedébattre. On se propose de la saigner à blanc. Le ciboleroa dégainé son long couteau ; un homme se tient prêt à recevoirdans un seau le précieux liquide, le sang. Quelques-uns, munis detasses, se préparent à boire aussitôt que le sang coulera. Un bruitinusité nous arrête court. Nous regardons à travers les feuilles.Un gros animal gris, ressemblant à un loup, est sur la lisière dufourré et nous regarde. Est-ce un loup ? Non ; c’est unchien indien. L’exécution est suspendue, chacun de nous s’arme deson couteau. Nous nous approchons doucement de l’animal ; maisil se doute de nos intentions, pousse un sourd grognement, et courtvers l’extrémité du défilé. Nous le suivons des yeux. L’homme enfaction est précisément le propriétaire du cheval voué à la mort.Le chien ne peut regagner la plaine qu’en passant près de lui, etle Mexicain se tient, la lance en arrêt, prêt à le recevoir.L’animal se voit coupé, il se retourne et court en arrière ;puis, prenant un élan désespéré, il essaie de franchir la vedette.Au même moment il pousse un hurlement terrible. Il est empalé surla lance. Nous nous élançons vers la crête pour voir si lehurlement a attiré l’attention des sauvages. Aucun mouvementinusité ne se manifeste parmi eux ; ils n’ont rien entendu. Lechien est dépecé et dévoré avant que la chair palpitante ait eu letemps de se refroidir ! Le cheval est préservé. La récolte descactus rafraîchissants pour nos bêtes nous occupe pendant quelquetemps. Quand nous retournons à notre observatoire, un joyeuxspectacle s’offre à nos yeux. Les guerriers assis autour des feuxrenouvellent les peintures de leurs corps. Nous savons ce que celaveut dire. Le tasajo est devenu noir. Grâce au soleilbrûlant il sera bientôt bon à empaqueter. Quelques-uns des Indienss’occupent à empoisonner les pointes de leurs flèches. Cessymptômes raniment notre courage. Ils se mettront bientôt enmarche, sinon cette nuit, demain au point du jour. Nous nousfélicitons réciproquement, et suivons de l’œil tous les mouvementsdu camp. Nos espérances s’accroissent à la chute du jour. Ah !voici un mouvement inaccoutumé. Un ordre a été donné.Voilà !

– Mira ! Mira ! – See ! –Look ! look ! – Tous les chasseurs s’exclament à lafois, mais à voix basse.

– Par le grand diable vivant ! ils vontpartir à la brune.

Les sauvages détachent le tasajo etle mettent en rouleaux. Puis, chaque homme se dirige vers soncheval, les piquets sont arrachés : les bêtes menées àl’eau ; on les bride, on les harnache et on les sangle. Lesguerriers prennent leurs lances, endossent leur carquois, ramassentleurs boucliers et leurs arcs, et sautent légèrement à cheval. Unmoment après, leur file est formée avec la rapidité de la pensée,et, reprenant leur sentier, ils se dirigent, un par un, vers lesud. La troupe la plus nombreuse est passée. La plus petite, celledes Navajoès, suit la même route. Non, cependant ! cettedernière oblique soudainement vers la gauche et traverse laprairie, se dirigeant à l’est, vers la source de l’Ojo de Vaca.

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