Les Liaisons dangereuses

Lettre CLXVII

Anonyme à Monsieur le Chevalier Danceny

Monsieur,

J’ai l’honneur de vous prévenir que ce matin, au parquet de la Cour, il a été question, parmi MM. les gens du roi, de l’affaire que vous avez eue avec M. le vicomte de Valmont, et qu’il est à craindre que le ministère public n’en rende plainte. J’ai cru que cet avertissement pourrait vous être utile, soit que vous fassiez agir vos protections pour arrêter ces suites fâcheuses, soit, au cas que vous n’y puissiez parvenir, pour vous mettre dans le cas de prendre vos sûretés personnelles.

Si même vous me permettez un conseil, je crois que vous feriez bien, pendant quelque temps, de vous montrer moins que vous ne l’avez fait depuis quelques jours. Quoique ordinairement on ait de l’indulgence pour ces sortes d’affaires, on doit néanmoins toujours ce respect à la loi.

Cette précaution devient d’autant plus nécessaire, qu’il m’est revenu qu’une Mme de Rosemonde, qu’on m’a dit tante de M. de Valmont, voulait rendre plainte contre vous, et qu’alors la partie publique ne pourrait pas se refuser à sa réquisition. Il serait peut-être à propos que vous puissiez faire parler à cette dame.

Des raisons particulières m’empêchent de signer cette lettre.. Mais je compte que, pour ne pas savoir de qui elle vous vient, vous n’en rendrez pas moins justice au sentiment qui l’a dictée.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Paris, ce 10 décembre 17**.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer