Les Liaisons dangereuses

Lettre LX

Le Chevalier Danceny au Vicomte de Valmont (Incluse dans la précédente)

Ah ! monsieur, je suis désespéré, j’ai tout perdu. Je n’ose confier au papier le secret de mes peines, mais j’ai besoin de les répandre dans le sein d’un ami fidèle et sûr. A quelle heure pourrai-je vous voir et aller chercher auprès de vous des consolations et des conseils ? J’étais si heureux le jour où je vous ouvris mon âme ! A présent, quelle différence ! tout est changé pour moi. Ce que je souffre pour mon compte n’est encore que la moindre partie de mes tourments ; mon inquiétude sur un objet bien plus cher, voilà ce que je ne puis supporter. Plus heureux que moi, vous pourrez la voir, et j’attends de votre amitié que vous ne me refuserez pas cette démarche ; mais il faut que je vous parle, que je vous instruise. Vous me plaindrez, vous me secourrez ; je n’ai d’espoir qu’en vous. Vous êtes sensible, vous connaissez l’amour et vous êtes le seul à qui je puisse me confier ; ne me refusez pas vos secours.

Adieu, monsieur ; le seul soulagement que j’éprouve dans ma douleur est de songer qu’il me reste un ami tel que vous. Faites-moi savoir, je vous prie, à quelle heure je pourrai vous trouver. Si ce n’est pas ce matin, je désirerais que ce fût de bonne heure dans l’après-midi.

De…, ce 8 septembre 17**.

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