Les Mille et une nuits

HISTOIRE QUE RACONTA LE TAILLEUR.

« Sire, un bourgeois de cette ville mefit l’honneur, il y a deux jours, de m’inviter à un festin qu’ildonnait hier matin à ses amis : je me rendis chez lui detrès-bonne heure et j’y trouvai environ vingt personnes.

« Nous n’attendions plus que le maître dela maison, qui était sorti pour quelque affaire, lorsque nous levîmes arriver accompagné d’un jeune étranger très-proprementhabillé, fort bien fait, mais boiteux. Nous nous, levâmes tous, et,pour faire honneur au maître du logis, nous priâmes le jeune hommede s’asseoir avec nous sur le sofa. Il était prêt à le fairelorsque, apercevant un barbier qui était de notre compagnie, il seretira brusquement en arrière et voulut sortir. Le maître de lamaison, surpris de son action, l’arrêta : « Oùallez-vous ? lui dit-il ; je vous amène avec moi pour mefaire l’honneur d’être d’un festin que je donne à mes amis, et àpeine êtes-vous entré que vous voulez sortir ? – Seigneur,répondit le jeune homme, au nom de Dieu, je vous supplie de ne pasme retenir et de permettre que je m’en aille. Je ne puis voir sanshorreur cet abominable barbier que voilà : quoiqu’il soit nédans un pays où tout le monde est blanc, il ne laisse pas deressembler à un Éthiopien ; mais il a l’âme encore plus noireet plus horrible que le visage. »

Le jour, qui parut en cet endroit, empêchaScheherazade d’en dire davantage cette nuit ; mais la nuitsuivante elle reprit ainsi sa narration :

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer