IV NUIT.
Vers la fin de la nuit suivante, Dinarzade,avec la permission du sultan, parla dans ces termes :
Sire, quand le vieillard qui conduisait labiche vit que le génie s’était saisi du marchand et l’allait tuerimpitoyablement, il se jeta aux pieds de ce monstre, et les luibaisant : « Prince des génies, lui dit-il, je voussupplie très-humblement de suspendre votre colère, et de me fairela grâce de m’écouter. Je vais vous raconter mon histoire et cellede cette biche que vous voyez ; mais si vous la trouvez plusmerveilleuse et plus surprenante que l’aventure de ce marchand àqui vous voulez ôter la vie, puis-je espérer que vous voudrez bienremettre à ce pauvre malheureux le tiers de son crime ? »Le génie fut quelque temps à se consulter là-dessus ; maisenfin il répondit : « Hé bien ! voyons, j’yconsens. »