L’Héroïne

L’Héroïne

de Michel Zévaco

Chapitre 1 ANNAÏS DE LESPARS

Seul, immobile dans l’éblouissant décor de ce salon somptueux,tout raide sous la robe rouge que couvrent quinze cent mille livres de dentelles et de diamants, vous le prendriez pour quelque sombre et magnifique personnage de Philippe de Champagne qu’une douleur aurait fait vivre un instant et descendre de son cadre d’or…

Cet homme porte un nom formidable.

Il s’appelle Richelieu !

Le palais Cardinal est à peine achevé. En cette matinée de mars 1626, Richelieu l’inaugure par une solennelle messe que lui-même va dire en sa chapelle où il a convié la cour, ses amis, ses ennemis,tous, pour leur montrer son faste et les fasciner de son opulence.Et voici ce qu’en cette minute il râle au fond de sa pensée :

« Elle ne vient pas !… Par un laquais comme à un laquais, elle m’a signifié que peu lui importe cette cérémonie,consécration de ma puissance !… Elle m’écrase de son dédain. Ô ma reine !… Que faire ? Qu’entreprendre ? Avenir de splendeur, joies de la richesse et du pouvoir illimités, Richelieu vous donnerait, et son sang et sa vie, pour un regard d’Anne d’Autriche !… C’est fini… elle ne viendra pas ! »

Dans cette seconde, une voix, près de lui, murmure :

« Monseigneur, Sa Majesté la reine vient d’arriver à lachapelle !… »

Le cardinal sursaute… Devant lui s’incline un moine, têteosseuse, anguleuse, sourire cynique ou ingénu, œil naïf ouimpudent, je ne sais quelle tournure de spadassin sous le froc – ungrand diable de capucin long et maigre qui fleure l’espion d’unelieue. Richelieu, très pâle, saisit le bras du moine etfrémit :

« Corignan ! Corignan ! Que dis-tu ?

– Je dis que, si vous voulez, elle est à vous !Monseigneur, je reviens du Louvre, et j’ai vuMme de Givray, votre… ambassadrice accréditéeauprès de la reine. Écoutez, Éminence : Catherine la Grande aeu les Tuileries ; le roi a son Louvre ; Marie de Médicisa le Luxembourg. Seule, Anne d’Autriche n’a rien !… Et vous,monseigneur, vous avez ce palais majestueux comme les Tuileries,vaste comme le Louvre, élégant comme le Luxembourg…

– Oh ! bégaie le cardinal enfiévré, quel rêve !…Oh ! s’il était possible qu’elle daignât…

– Accepter ?… Ah ! monseigneur, vous êtes unministre génial, mais vous ne connaissez pas les femmes comme lepauvre frère Corignan !… J’ai donc placé mon petit mot àl’oreille de Mme de Givray. J’ai dit… mafoi ! j’ai eu cette audace de dire que ce palais qui étonne lemonde n’a pas été bâti pour le cardinal, mais pour une illustreprincesse, et…

– Achève ! achève ! palpite Richelieu.

– Et l’illustre princesse attend confirmation de mesparoles ! Monseigneur, quand voulez-vous que je porte auLouvre la lettre que vous allez écrire à la reine Anned’Autriche ? »

Le cardinal étouffe un cri d’espoir insensé. Il ferme les yeux.Ses deux mains compriment sa poitrine.

« Ce soir… vers minuit… en mon hôtel de la place Royale… jet’attendrai ! »

À ce moment, un homme vêtu de noir s’écarte de la tenturederrière laquelle il écoutait, traverse le cabinet obscur où ilguettait, passe dans une galerie, se perd dans les couloirs dupalais Cardinal…

 

Frère Corignan s’est humblement incliné, puis s’est dirigé versla porte du salon qu’il ouvre – et là, il se heurte à quelqu’un quientre : gros, court sur jambes, sorte d’avorton ventru,glabre, autre physionomie d’espion.

« Rascasse ! gronde le capucin. Toujours dans mesjambes, donc !

– Corignan ! grince l’avorton. Toujours sur mesbrisées, alors ! »

Et, dévorés de jalousie, les deux espions, en chœur, semenacent :

« On se reverra !… »

Richelieu est resté pantelant. Rascasse, tout couvert depoussière, voyageur qui n’a pas pris le temps de se débotter,s’avance en trottinant, multiplie les courbettes pour attirerl’attention de son maître…

Le cardinal l’aperçoit enfin. Aussitôt, amour, passion, furieuxdésir, tout disparaît de son esprit. Et soudain :

« Mme de Lespars ? »

L’espion laisse tomber ce seul mot :

« Morte !…

– Elle est morte… bien ! Dis-moi maintenant qui l’aaidée à mourir ?… »

Rascasse tressaille. Il est peut-être à l’heure décisive où unsimple mensonge assure la vie d’un homme. Il lutte. Il hésite. Puissoudain, en lui-même :

« Bah ! M. de Saint-Priac, jamais, n’oserase dénoncer soi-même ! »

Et, tout pâle de la lourde charge qu’il se jette sur laconscience, il balbutie :

« C’est moi, monseigneur… moi !

– Rascasse, tu es un bon serviteur. Passe chez montrésorier : il t’attend. Ce soir, en mon hôtel, tu me donnerasle détail de ton voyage à Angers, et comment se passa la chose. Va,maintenant.

– Un instant, monseigneur. Je devrais être ici depuisquinze jours, Mme de Lespars ayant succombé le23 février. Or, si je me suis attardé, c’est que j’ai cherchéquelqu’un qui a disparu le lendemain des funérailles, quelqu’un quej’ai étudié un mois durant… et qui m’a glissé dans les mains aumoment où j’allais… suffit : on la retrouvera !

– De qui, de quoi veux-tu parler ?

– Il s’agit de la fille de cette noble dame… il s’agitd’Annaïs de Lespars !

– Annaïs !… Cette enfant !…

– Cette enfant inspirait la mère ! gronde sourdementl’espion. Monseigneur, nous nous sommes trompés ! Il fallaitlaisser vivre la mère et tuer la fille ! Là était le danger,Éminence ! Elle m’a échappé. Sans quoi, elle aurait déjàrejoint sa mère. Où est-elle maintenant ? Elle vient à vous,peut-être ! Et si cela est, prenez garde… »

Richelieu a froncé les sourcils. Il médite, calcule, combine.Et, tout à coup, il redresse la tête. Il a trouvé !…

« Rascasse, as-tu vu, à Angers, ce baron deSaint-Priac ?

– Oui, monseigneur, répond l’espion qui réprime unfrémissement. En même temps que moi, il s’est mis en route pourParis, muni de la lettre d’audience qui lui permettra d’être admissans retard auprès de Votre Éminence. Précieuse acquisition,monseigneur ! Vingt-trois ans, pas de scrupules, prêt à toutentreprendre, l’esprit vif, le bras solide, et, au bout de ce bras,une épée plus redoutable peut-être que celle du fameux Trencavellui-même !

– Trencavel ? interroge le cardinal.

– Le maître en fait d’armes dont l’académie est la pluscourue de Paris. Je le connais. Encore un que vous devriezacquérir, monseigneur !

– Nous verrons. Les rapports disent que ce Saint-Priac estépris de Mlle de Lespars. Est-cevrai ?

– Il vendrait son âme au diable si le diable lui offraitAnnaïs…

– Eh bien ! dit froidement Richelieu dont le regards’illumine d’une funeste clarté, ne t’inquiète plus de cette enfantRascasse. Tu m’as débarrassé de la mère… Saint-Priac medébarrassera de la fille !…

– Et comment, monseigneur ?…

– En l’épousant ! » répond Richelieu dans unsourire aigu.

Et l’espion, l’homme des besognes de mort, Rascasse, ne puts’empêcher de frissonner !… Et lorsque, sur un signe, il seretire, il balbutie :

« Saint-Priac, époux d’Annaïs de Lespars !…Saint-Priac !… Horrible, ceci est horrible ! »

Alors, le cardinal de Richelieu frappe sur un timbre. Un valetsolennel entre et ouvre toutes grandes les deux portes à doublebattant qui se font vis-à-vis. L’une donne sur une immense galerie,l’autre sur la chapelle. Le salon se remplit de gentilshommes,d’évêques, de chanoines, d’archevêques…

Richelieu saisit les insignes de sa dignité cardinalice, ets’avance entouré de ce grandiose cortège de prélats qui entonne unchant semblable aux hymnes de gloire. Dans la chapelle, prodige deluxe et d’art combinés, les orgues grondent, les nuées desencensoirs d’or massif montent dans la lumière des cierges quesupportent des flambeaux incrustés de pierreries. C’est un tableaud’une incomparable magnificence. Et dans ce cadre, pareille à unevision de splendeur irréelle, c’est, chatoyante, rutilante, uneassemblée d’une saisissante majesté : c’est Louis XIII, c’estAnne d’Autriche, ce sont Marie de Médicis et Gaston d’Anjou,Vendôme et Bourbon, les Condé, les Rohan, les Combalet, lesd’Aiguillon, les Montpensier, les Chevreuse, Ornano, Soissons,Montmorency, Chalais, tout le grand armorial, la cour, toute lacour de France courbée devant un homme !…

Un instant, Richelieu s’est arrêté à l’entrée de la chapelle.Très droit, rayonnant et superbe, il voit toutes ces têtesillustres se baisser. Soudain, comme il va marcher à l’autel, ilvacille : là-bas, au fond de la chapelle, il y a une femme quidemeure debout et le regarde en face, et le défie de toute sonattitude !…

Une jeune fille. Blonde, avec des yeux noirs. Belle, fière.

Et lorsque le cardinal, d’un pas convulsif, monte vers letabernacle, c’est d’une voix grelottante qu’il murmure :

« La fille d’Henri IV !… La fille de la morte !…Annaïs de Lespars !… »

Fille d’Henri IV !

Elle est donc sœur d’Alexandre de Bourbon et de César deVendôme ? Sœur de Monsieur, duc d’Anjou ? Sœur de LouisXIII, roi de France ?…

Quel drame y a-t-il dans cette royale naissance ? Qui estcette Mme de Lespars dont nous venonsd’apprendre l’assassinat ?

Celle qui porte ce nom d’Annaïs de Lespars est sortie de lachapelle au moment où commence la cérémonie. Par une héroïquebravade, elle a voulu crier des yeux au maître de tout et detous :

« Me voici ! Garde-toi. Je me garde !… »

Elle va d’un pas noble et hardi, sans demander son chemin àpersonne, comme si elle connaissait les détours de ce palais, elleva jusqu’à ce que, dans une salle déserte, éloignée, elle trouvecelui qui l’attend…

Et c’est l’homme vêtu de noir qui, du fond d’un cabinet, aécouté, entendu ce qui s’est dit entre le cardinal et lemoine ! L’homme qui a surpris le terrible secret de l’amour deRichelieu pour la reine Anne d’Autriche !…

Alors, à mots rapides, fiévreux, Annaïs interroge. Cela duredeux minutes à peine, et l’homme, tout effaré, s’élance versl’intérieur du palais, tandis qu’Annaïs de Lespars s’éloigne enmurmurant :

« Le moine… ce soir… minuit… place Royale, oh ! je letiens !… Ma mère, vous serez vengée ! »

Dehors, elle traverse de sombres groupes de peuple quicontemplent le palais neuf… Elle s’avance vers l’extrémité de laville, dans la direction du Temple. Elle arrive rue Sainte-Avoye. Àl’angle formé par la rue Courteau se dresse un hôtel qui paraîtabandonné. D’un coup d’œil rapide, Annaïs s’assure que l’endroitest désert… elle va s’élancer vers cet hôtel où, coûte que coûte,il faut que nul ne la voie entrer… À ce moment, soudain débouche uncavalier… Il la voit, jette un cri, saute à terre, s’approche – etla jeune fille frémit :

« Le baron de Saint-Priac !… »

Costume d’élégance outrée, moustache rousse en crocs, cheveuxpresque rouges, lèvre hautaine, regard insolent, voilà legentilhomme en raccourci.

« Le destin refuse de nous séparer, ricane-t-il d’une voixâpre, mordante. Je pars d’Angers, croyant vous avoir perdue àjamais. J’entre dans Paris. Et vous voici !… Vous avez eu tortd’essayer de me fuir ! »

La riposte d’Annaïs le cingle.

« Vous vous vantez. Pour vous fuir, il faudrait vousredouter. Or, vous ne m’êtes qu’odieux. Adieu, monsieur…

– Je ne vous quitte plus ! bégaie Saint-Priac avec unerage concentrée. Odieux ou non, vous m’entendrez ! Je vousaime ! Dix fois vous m’avez repoussé. Mais, maintenant, votremère est morte. Il vous faut un bras pour vous y appuyer… Écoutezencore ! Ma fortune était belle – et elle va devenirmagnifique : c’est le cardinal de Richelieu lui-même quim’appelle ! Soyez baronne de Saint-Priac, et la cour vous estouverte, une magique existence de plaisirs et d’honneurs se dérouledevant vous !… Dites, oh ! dites… un mot… unmot !

– Vous me demandez un mot. Je voulais vous l’épargner.C’est vous qui me contraignez à le prononcer : baron deSaint-Priac, Annaïs de Lespars ne peut être la femme d’unvoleur. »

Le gentilhomme demeure livide, stupéfié, foudroyé.

« Voleur !… Oui ! Et ce n’est pas le seul mot quiconvienne !… Il y en a d’autres !… Peut-être saurez-vousun jour qui je suis… ce que je suis ! Voleur !… Ah !vous savez cela, déjà ! Eh bien ! raison de plus pour quevous soyez mienne !

– Vous osez…

– J’ose tout ! rugit Saint-Priac. Puisque je tetrouve, je te prends !… »

L’œil en feu, il se ramasse pour une ruée de truand, il lève lamain… À cet instant, un homme bondit d’une porte voisine, un coupviolent en plein visage repousse à quatre pas le baron deSaint-Priac, et une voix jeune, acerbe, ironique :

« Fi donc, mon gentilhomme ! Comment ne voyez-vous pasque vous ennuyez Madame ! »

Ivre de fureur, Saint-Priac se relève… regarde autour delui : Annaïs de Lespars a disparu !… Le gentilhomme nevoit plus devant lui que l’inconnu dont la rude main vient de luiinfliger cette sanglante leçon. Il s’avance, il bégaie :

« Vous portez l’épée ! En garde ! Tout desuite !…

– Un instant, monsieur ! dit froidement l’inconnu. Jeveux bien me couper la gorge avec vous, mais non mourir surl’échafaud. Il y a des édits, vous savez !

– Par l’enfer, c’est trop vrai !… balbutieSaint-Priac. Les édits !… Richelieu !… Ma lettred’audience !… Ma fortune !… Oh ! qu’allais-jefaire ? Où et quand, sans être vus ?…

– Demain, à la nuit tombante, dans la Courtille duTemple.

– Bon. Et maintenant, je veux savoir à qui je vais, demain,arracher le cœur pour mes chiens. Votre nom ?

– Le vôtre d’abord, s’il vous plaît ?

– Baron Hector de Saint-Priac !

– Et moi Trencavel ! dit l’inconnu en saluant.Trencavel, prévôt des académies de Florence et Milan, Murcie etTolède, élève de Barvillars, directeur de l’académie de la rue desBons-Enfants, maître en fait d’armes ! À demain,monsieur ! »

Saint-Priac esquisse un furieux geste de menace, puis s’élancesur son cheval. Le maître en fait d’armes hausse les épaules,rentre dans la maison d’où il vient de bondir, s’arrête un instantau pied du raide escalier de bois, et, la tête penchée,murmure :

« Elle ne m’a même pas regardé ! »

 

C’est vrai ! Elle ne l’a pas regardé. À peine l’a-t-ellevu. Au moment de l’intervention de Trencavel, sans chercher àsavoir qui la sauve, Annaïs de Lespars n’a qu’une pensée :assurer sa rentrée sans que Saint-Priac puisse jamais savoir quecet hôtel l’abrite. Prompte comme l’éclair, elle a tourné l’anglede la rue Courteau et s’est jetée dans l’entrebâillement d’uneporte qui, sans doute, n’attendait que son arrivée pour s’ouvrir etse refermer ensuite hermétiquement. Là, dans un large vestibule,elle se calme, se ressaisit. Son sein se gonfle. Ellepalpite :

« Ce généreux inconnu qui va se battre pour moi… Oh !…je voudrais savoir qui il est… »

 

Le maître en fait d’armes est monté en haut de la maison, touten haut et pénètre sous les toits, dans la claire mansarde qu’il atransformée en un charmant logis. Il court ouvrir une lucarne, sepenche sur un grand et beau jardin, et :

« Vais-je la voir, comme je la vois depuis dix jours,assise sur ce banc ! »

Et ce jardin, c’est celui qui s’étend derrière l’hôtel qu’habiteAnnaïs de Lespars !

Deux hommes entrent dans la mansarde : l’un, de formes etde taille athlétiques, large figure joviale ; l’autre, froid,sobre de paroles et de gestes, incarnation de scepticisme hautain,gentilhomme à l’impeccable tenue. Trencavel se retourne, les deuxmains tendues :

« Maître, dit le colosse, vous abandonnez donc votreacadémie ?

– Tu as pardieu raison, mon prévôt ! J’y vais,Montariol, j’y vais !…

– Trencavel, dit le gentilhomme avec flegme, je me suisenquis du nom de votre inconnue…

– Mauluys ! palpite Trencavel dans un cri. Chercomte !

– Elle s’appelle Annaïs de Lespars.

– Annaïs ! L’adorable nom qui va fleurir sur meslèvres. Montariol, mon bon, demain soir, bataille ! Je me batscontre un certain Saint-Priac qui l’a insultée !Annaïs !

– Oui, le nom est merveilleux. J’ai connu ce Saint-Priac enAnjou, dit Mauluys du bout des dents. C’est un spadassin.

– Qui est-il ?… Que fait-il à Paris ?…

– J’ignore. Mais tenez… interrogez donc mon valet… ce bonVerdure… Il vous dira ce qu’il sait sur ce Saint-Priac avec qui ila vécu quelque temps, et il en sait long. Tout ce que je puis vousdire, moi, c’est qu’il est capable de vous tuer.

– C’est le moment de vous refaire la main ! ditMontariol.

– J’y vais, prévôt ! Cher comte, merci de m’avoirapporté cette joie… »

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