L’Île du docteur Moreau

L’Île du docteur Moreau

d’ H. G. Wells

Chapitre 1 UNE MÉNAGERIE À BORD

Je demeurai affalé sur l’un des bancs de rameurs du petit canot pendant je ne sais combien de temps, songeant que, si j’en avais seulement la force, je boirais de l’eau de mer pour devenir fou et mourir plus vite. Tandis que j’étais ainsi étendu, je vis, sans y attacher plus d’intérêt qu’à une image quelconque, une voile venir vers moi du bord de la ligne d’horizon. Mon esprit devait, sans doute, battre la campagne, et cependant je me rappelle fort distinctement tout ce qui arriva. Je me souviens du balancement infernal des flots, qui me donnait le vertige, et de la danse continuelle de la voile à l’horizon ; j’avais aussi la conviction absolue d’être déjà mort, et je pensais, avec une amère ironie, à l’inutilité de ce secours qui arrivait trop tard – et de si peu – pour me trouver encore vivant.

Pendant un espace de temps qui me parut interminable, je restais sur ce banc, la tête contre le bordage, à regarder s’approcher la goélette secouée et balancée. C’était un petit bâtiment, gréé de voiles latines, qui courait de larges bordées, car il allait en plein contre le vent. Il ne me vint pas un instant l’idée d’essayer d’attirer son attention, et, depuis le moment où j’aperçus distinctement son flanc et celui où je me retrouvai dans une cabined’arrière, je n’ai que des souvenirs confus. Je garde encore unevague impression d’avoir été soulevé jusqu’au passavant, d’avoir vuune grosse figure rubiconde, pleine de taches de rousseur etentourée d’une chevelure et d’une barbe rouges, qui me regardait duhaut de la passerelle ; d’avoir vu aussi une autre face trèsbrune avec des yeux extraordinaires tout près des miens ; maisjusqu’à ce que je les eusse revus, je crus à un cauchemar. Il mesemble qu’on dut verser, peu après, quelque liquide entre mes dentsserrées, et ce fut tout.

Je restai sans connaissance pendant fort longtemps. La cabinedans laquelle je me réveillai enfin était très étroite et plutôtmalpropre. Un homme assez jeune, les cheveux blonds, la moustachejaune hérissée, la lèvre inférieure tombante était assis auprès demoi et tenait mon poignet. Un instant, nous nous regardâmes sansparler. Ses yeux étaient gris, humides, et sans expression.

Alors, juste au-dessus de ma tête, j’entendis un bruit commecelui d’une couchette de fer qu’on remue, et le grognement sourd etirrité de quelque grand animal. En même temps, l’homme parla. Ilrépéta sa question.

« Comment vous sentez-vous maintenant ? »

Je crois que je répondis me sentir bien. Je ne pouvaiscomprendre comment j’étais venu là, et l’homme dut lire dans mesyeux la question que je ne parvenais pas à articuler.

« On vous a trouvé dans une barque, mourant de faim. Le bateaus’appelait la Dame Altière et il y avait des tachesbizarres sur le plat bord. »

À ce moment, mes regards se portèrent sur mes mains : ellesétaient si amaigries qu’elles ressemblaient à des sacs de peau salepleins d’os ; à cette vue, tous mes souvenirs merevinrent.

« Prenez un peu de ceci » dit-il, et il m’administra une dosed’une espèce de drogue rouge et glacée. « Vous avez de la chanced’avoir été recueilli par un navire qui avait un médecin à bord.»

Il s’exprimait avec un défaut d’articulation, une sorte dezézaiement.

« Quel est ce navire ? proférai-je lentement et d’une voixque mon long silence avait rendue rauque.

– C’est un petit caboteur d’Arica et de Callao. Il s’appelle laChance Rouge. Je n’ai pas demandé de quel pays il vient :sans doute du pays des fous. Je ne suis moi-même qu’un passager,embarqué à Arica. »

Le bruit recommença au-dessus de ma tête, mélange de grognementshargneux et d’intonations humaines. Puis une voix intima à un «triple idiot » l’ordre de se taire.

« Vous étiez presque mort, reprit mon interlocuteur ; vousl’avez échappé belle. Mais maintenant je vous ai remis un peu desang dans les veines. Sentez-vous une douleur aux bras ? Cesont des injections. Vous êtes resté sans connaissance pendant prèsde trente heures. »

Je réfléchissais lentement. Tout à coup, je fus tiré de marêverie par les aboiements d’une meute de chiens.

« Puis-je prendre un peu de nourriture solide ?demandai-je.

– Grâce à moi ! répondit-il. On vous fait cuire dumouton.

– C’est cela, affirmai-je avec assurance, je mangerai bien unpeu de mouton.

– Mais, continua-t-il avec une courte hésitation, je meursd’envie de savoir comment il se fait que vous vous soyez trouvéseul dans cette barque. »

Je crus voir dans ses yeux une certaine expressionsoupçonneuse.

« Au diable ces hurlements ! »

Et il sortit précipitamment de la cabine.

Je l’entendis disputer violemment avec quelqu’un qui me partitlui répondre en un baragouin inintelligible. Le débat sembla seterminer par des coups, mais en cela je crus que mes oreilles setrompaient. Puis le médecin se mit à crier après les chiens et s’enrevint vers la cabine.

« Eh bien, dit-il dès le seuil, vous commenciez à me racontervotre histoire. »

Je lui appris d’abord que je m’appelais Edward Prendick et queje m’occupais beaucoup d’histoire naturelle pour échapper à l’ennuides loisirs que me laissaient ma fortune relative et ma positionindépendante. Ceci sembla l’intéresser.

« Moi aussi, j’ai fait des sciences, avoua-t-il. J’ai fait desétudes de biologie à l’University College de Londres, extirpantl’ovaire des lombrics et les organes des escargots. Eh ! oui,il y a dix ans de cela. Mais continuez… continuez… dites-moipourquoi vous étiez dans ce bateau. »

Je lui racontai le naufrage de la Dame Altière, la façon dont jepus m’échapper dans la yole avec Constans et Helinar, la dispute ausujet du partage des rations, et comment mes deux compagnonstombèrent par-dessus bord en se battant.

La franchise avec laquelle je lui dis mon histoire parut lesatisfaire. Je me sentais horriblement faible, et j’avais parlé enphrases courtes et concises. Quand j’eus fini, il se remit à causerd’histoire naturelle et de ses études biologiques. Selon touteprobabilité, il avait du être un très ordinaire étudiant enmédecine et il en vint bientôt à parler de Londres et des plaisirsqu’on y trouve ; il me conta même quelques anecdotes.

« J’ai laissé tout cela il y a dix ans. On était jeune alors eton s’amusait ; Mais j’ai trop fait la bête… À vingt et un ans,j’avais tout mangé. Je peux dire que c’est bien différentmaintenant… Mais il faut que j’aille voir ce que cet imbécile decuisinier fait de votre mouton. »

Le grognement, au-dessus de ma tête, reprit d’une façon sisoudaine et avec une si sauvage colère que je tressaillis.

« Qu’est-ce qu’il y a donc ? » criai-je ; mais laporte était fermée.

Il revint bientôt avec le mouton bouilli, et l’odeurappétissante me fit oublier de le questionner sur les cris de bêteque j’avais entendus.

Après une journée de repas et de sommes alternés, je repris unpeu des forces perdues pendant ces huit jours d’inanition et defièvre, et je pus aller de ma couchette jusqu’au hublot et voir lesflots verts lutter de vitesse avec nous. Je jugeai que la goélettecourait sous le vent. Montgomery – c’était le nom du médecin blond– entra comme j’étais là, debout, et je lui demandais mesvêtements. Ceux avec lesquels j’avais échappé au naufrage, medit-il, avaient été jetés par-dessus bord. Il me prêta un costumede coutil qui lui appartenait, mais, comme il avait les membrestrès longs et une certaine corpulence, son vêtement était un peutrop grand pour moi.

Il se mit à parler de choses et d’autres et m’apprit que lecapitaine était aux trois quarts ivre dans sa cabine. Enm’habillant, je lui posai quelques questions sur la destination dunavire. Il répondit que le navire allait à Hawaii, mais qu’ildevait débarquer avant cela.

« Où ? demandai-je.

– Dans une île… où j’habite. Autant que je le sais, elle n’a pasde nom. »

Il me regarda, la lèvre supérieure pendante, et avec un air toutà coup si stupide que je me figurai que ma question le gênait.

« Je suis prêt », fis-je, et il sortit le premier de lacabine.

Au capot de l’échelle, un homme nous barrait le passage. Ilétait debout sur les dernières marches, passant la tête parl’écoutille. C’était un être difforme, court, épais et gauche, ledos arrondi, le cou poilu et la tête enfoncée entre les épaules. Ilétait vêtu d’un costume de serge bleu foncé. J’entendis les chiensgrogner furieusement et aussitôt l’homme descendit àreculons ; je le repoussai pour éviter d’être bousculé et ilse retourna avec une vivacité tout animale.

Sa face noire, que j’apercevais ainsi soudainement, me fittressaillir. Elle se projetait en avant d’une façon qui faisaitpenser à un museau, et son immense bouche à demi ouverte montraitdeux rangées de dents blanches plus grandes que je n’en avaisjamais vu dans aucune bouche humaine. Ses yeux étaient injectés desang, avec un cercle de blanc extrêmement réduit autour despupilles fauves. Il y avait sur toute cette figure une bizarreexpression d’inquiétude et de surexcitation.

« Que le diable l’emporte ! Il est toujours dans le chemin», dit Montgomery.

L’homme s’écarta sans un mot. Je montai jusqu’au capot, suivantdes yeux malgré moi l’étrange face. Montgomery resta en bas uninstant.

« Tu n’as rien à faire ici. Ta place est à l’avant, dit-il d’unton autoritaire.

– Euh !… Euh !… Ils… ne veulent pas de moi à l’avant», balbutia l’homme à la face noire, en tremblant. Il parlaitlentement, avec quelque chose de rauque dans la voix.

« Ils ne veulent pas de toi à l’avant ! Mais je te commanded’y aller, moi ! » cria Montgomery sur un ton menaçant.

Il était sur le point d’ajouter quelque chose, lorsque,m’apercevant, il me suivit sur l’échelle. Je m’étais arrêté, lecorps à demi passé par l’écoutille, contemplant et observant encoreavec une surprise extrême, la grotesque laideur de cet être. Jen’avais jamais vu de figure aussi extraordinairement répulsive, etcependant – si cette contradiction est admissible – je subis enmême temps l’impression bizarre que j’avais déjà dû remarquer, jene sais où, les mêmes traits et les mêmes gestes quim’interloquaient maintenant. Plus tard, il me revint à l’esprit queje l’avais probablement vu tandis qu’on me hissait à bord et cela,néanmoins, ne parvint pas à satisfaire le soupçon que je conservaisd’une rencontre antérieure. Mais qui donc, ayant une fois aperçuune face aussi singulière, pourrait oublier dans quellescirconstances ce fut ?

Le mouvement que fit Montgomery pour me suivre détourna monattention, et mes yeux se portèrent sur le pont de la petitegoélette. Les bruits que j’avais entendus déjà m’avaient demipréparé à ce qui s’offrait à mes regards. Certainement je n’avaisjamais vu de pont aussi mal tenu : il était entièrement jonchéd’ordures et d’immondices indescriptibles. Une meute hurlante dechiens courants était liée au grand mât avec des chaînes, et ils semirent à aboyer et à bondir vers moi. Près du mât de misaine, ungrand puma était allongé au fond d’une cage de fer beaucoup troppetite pour qu’il pût y tourner à l’aise. Plus loin, contre lebastingage de tribord, d’immenses caisses grillagées contenaientune quantité de lapins, et à l’avant un lama solitaire étaitresserré entre les parois d’une cage étroite. Les chiens étaientmuselés avec des lanières de cuir. Le seul être humain qui fût surle pont était un marin maigre et silencieux, tenant la barre.

Les brigantines, sales et rapiécées, s’enflaient sous le vent etle petit bâtiment semblait porter toutes ses voiles. Le ciel étaitclair ; le soleil descendait vers l’ouest ; de longuesvagues, que le vent coiffait d’écume, luttaient de vitesse avec lenavire. Passant près de l’homme de barre, nous allâmes à l’arrière,et, appuyés sur la lisse de couronnement, nous regardâmes, côte àcôte, pendant un instant, l’eau écumer contre la coque de lagoélette et les bulles énormes danser et disparaître dans sonsillage. Je me retournai vers le pont encombré d’animaux etd’ordures.

« C’est une ménagerie océanique ? dis-je.

– On le croirait, répondit Montgomery.

– Qu’est-ce qu’on veut faire de ces bêtes ? Est-ce unecargaison ? Le capitaine pense-t-il pouvoir les vendre auxnaturels du Pacifique ?

– On le dirait, n’est-ce pas ? » fit encore Montgomery, etil se retourna vers le sillage.

Tout à coup, nous entendîmes un jappement suivi de juronsfurieux qui venaient de l’écoutille, et l’homme difforme à la facenoire sortit précipitamment sur le pont. À sa vue, les chiens, quis’étaient tus, las d’aboyer après moi, semblèrent pris de fureur,se mirent à hurler et à gronder en secouant violemment leurschaînes. Le noir eut un instant d’hésitation devant eux, et celapermit à l’homme aux cheveux rouges qui le poursuivait de luiassener un terrible coup de poing entre les épaules. Le pauvrediable tomba comme un bœuf assommé et alla rouler sur les ordures,parmi les chiens furieux. Il était heureux pour lui qu’ils fussentmuselés. L’homme aux cheveux rouges, qui était vêtu d’un costume deserge malpropre, poussa alors un rugissement de joie et resta là,titubant et en grand danger, me sembla-t-il, de tomber en arrièredans l’écoutille, ou de choir en avant sur sa victime.

Au moment où le second homme avait paru Montgomery avaitviolemment tressailli.

« Hé ! là-bas », cria-t-il d’un ton sec.

Deux matelots parurent sur le gaillard d’avant.

Le noir, qui poussait des hurlements bizarres, se convulsaitentre les pattes des chiens, sans que nul vînt à son secours. Lesbêtes furieuses faisaient tous leurs efforts pour pouvoir le mordreentre les courroies des muselières. Leurs corps gris et souples semêlaient en une lutte confuse par-dessus le noir qui se roulait entous sens. Les deux matelots regardaient la scène comme si cela eûtété un divertissement sans pareil. Montgomery laissa échapper uneexclamation de colère et s’avança vers la meute.

À ce moment, le noir s’était relevé et gagnait l’avant enchancelant. Il se cramponna au bastingage, près des haubans demisaine, regardant les chiens par-dessus son épaule. L’homme auxcheveux rouges riait d’un gros rire satisfait.

« Dites donc, capitaine, ces manières-là ne me vont pas », ditMontgomery en secouant l’homme roux par le bras.

J’étais derrière le médecin. Le capitaine se tourna et regardason interlocuteur avec les yeux mornes et solennels d’univrogne.

« Quoi ? … Qu’est-ce qui… ne vous va pas ?demanda-t-il… sale rebouteur ! Sale scieur d’os ! »ajouta-t-il, après avoir un instant fixé Montgomery d’un airendormi.

Il essaya de dégager son bras, mais après deux essais inutiles,il enfonça dans les poches de sa vareuse ses grosses pattesrousses.

« Cet homme est un passager, continua Montgomery, et je vousconseille de ne pas lever la main sur lui.

– Allez au diable ! hurla le capitaine. Je fais ce que jeveux sur mon navire. »

Il tourna les talons, voulant gagner le bastingage.

Je pensais que Montgomery, le voyant ivre, allait le laisser,mais il devint seulement un peu plus pâle et suivit lecapitaine.

« Vous entendez bien, capitaine, insista-t-il, je ne veux pasqu’on maltraite cet homme. Depuis qu’il est à bord, on n’a cessé dele brutaliser. »

Les fumées de l’alcool empêchèrent un instant le capitaine derépondre.

« Sale rebouteur ! » fut tout ce qu’il crut nécessaire derépliquer enfin.

Je vis bien que Montgomery avait fort mauvais caractère, et quecette querelle devait couver depuis longtemps.

« Cet homme est ivre, vous n’obtiendrez rien » dis-je un peuofficieusement.

Montgomery fit faire une affreuse contorsion à sa lèvrependante.

« Il est toujours ivre. Pensez-vous que ce soit une excuse pourassommer ses passagers ?

– Mon navire, commença le capitaine, avec des gestes peu sûrspour montrer les cages, mon navire était un bâtiment propre…Regardez-le maintenant. (Il était certainement rien moins quepropre.) Mon équipage était propre et honorable…

– Vous avez accepté de prendre ces animaux.

– Je voudrais bien n’avoir jamais aperçu votre île infernale.Que diable a-t-on besoin… de bêtes dans une île commecelle-là ? Et puis, votre domestique… j’avais cru que c’étaitun homme… mais c’est un fou… Il n’a rien à faire à l’arrière.Pensez-vous que tout le maudit bateau vous appartienne ?

– Depuis le premier jour, vos matelots n’ont pas cessé debrutaliser le pauvre diable.

– Oui ! c’est bien ce qu’il est… un diable, un ignoblediable… Mes hommes ne peuvent pas le sentir. Moi, je ne peux pas levoir. Personne ne peut le supporter. Ni vous non plus. »

Montgomery l’interrompit.

« N’importe, vous, vous devez laisser cet hommetranquille. »

Il accentuait ses paroles par d’énergiques hochements detête ; mais le capitaine maintenant semblait vouloir continuerla querelle. Il éleva la voix.

« S’il revient encore par ici, je lui crève la panse. Oui, jelui crèverai sa maudite panse. Qui êtes-vous, vous, pour me donnerdes ordres, à moi ? Je suis le capitaine, et le navirem’appartient. Je suis la loi, ici, vous dis-je – la loi et lesprophètes. Il a été convenu que je mènerais un homme et sondomestique à Arica et que je les ramènerais avec quelques animaux.Mais je n’avais pas fait marché de transporter un maudit idiot etun scieur d’os, un sale rebouteur, un… »

Mais peu importent les injures qu’il adressa à Montgomery. Jevis ce dernier faire un pas en avant, et je m’interposai :

« Il est ivre », dis-je.

Le capitaine vociférait des invectives de plus en plusgrossières.

« Assez ! hein : » fis-je en me tournant vivement vers lui,car j’avais vu le danger dans les yeux et dans la pâle figure deMontgomery, mais je réussis seulement à attirer sur moi l’aversed’injures.

J’étais heureux néanmoins d’avoir, au prix même de l’inimitié del’ivrogne, écarté le péril d’une rixe. Je ne crois pas avoirentendu jamais autant de basses grossièretés couler en un flotcontinu des lèvres d’un homme, bien que j’aie, au cours de mespérégrinations, fréquenté des compagnies pas mal excentriques. Ilfut parfois si outrageant qu’il m’était difficile de rester calme –bien que je sois d’un caractère paisible. Mais, à coup sûr, endisant au capitaine de se taire, j’avais oublié que je n’étaisguère qu’une épave humaine, privée de toutes ressources, et n’ayantpas payé mon passage. – que je dépendais simplement de lagénérosité – ou de l’esprit spéculatif – du patron du bâtiment. Ilsut me le rappeler avec une remarquable énergie.

Mais, en tous les cas, j’avais évité la rixe.

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