Micah Clarke – Tome II – Le Capitaine Micah Clarke

Micah Clarke – Tome II – Le Capitaine Micah Clarke

de Sir Arthur Conan Doyle

I – Notre arrivée à Taunton.

Les ombres empourprées de soir s’étendaient sur la campagne.

Le soleil s’était couché derrière les lointaines hauteurs de Quantock et de Brendon quand la colonne d’infanterie, que formaient nos rudes paysans, traversa de son pas lourd Curry Revel, Wrantage et Hendale.

De tous les cottages situés sur le bord de la route, de toutes les fermes aux tuiles rouges, les paysans sortaient en foule sur notre passage, portant des cruches pleines de lait ou de bière, échangeant des poignées de mains avec nos rustauds, les pressant d’accepter des vivres ou des boissons.

Dans les petits villages, jeunes et vieux accouraient en bourdonnant, pour nous saluer, et poussaient des cris prolongés et sonores en l’honneur du Roi Monmouth et de la Cause protestante.

Les gens, qui restaient à la maison, étaientpresque tous des vieillards et des enfants, mais çà et là un jeunelaboureur que l’hésitation ou quelques devoirs avaient retenu,était si enthousiasmé de notre air martial, des trophées visiblesde notre victoire, qu’il s’emparait d’une arme et se joignait à nosrangs.

L’engagement avait diminué notre nombre, maisil avait produit un grand effet moral et fait de notre cohue depaysans une véritable troupe de soldats.

L’autorité de Saxon, les phrases braves etâpres où il distribuait l’éloge ou le blâme, avaient produit plusencore.

Les hommes se disposaient en un certain ordreet marchaient d’un pas alerte en corps compact.

Le vieux soldat et moi, nous chevauchions entête de la colonne, Master Pettigrue cheminant toujours à piedentre nous.

Puis, venait la charrette chargée de nosmorts.

Nous les emportions avec nous pour leurassurer une sépulture décente.

Ensuite marchaient une quarantaine d’hommesarmés de faux et de faucilles, portant sur l’épaule leur armeprimitive et précédant le chariot où se trouvaient nos blessés.

Après venait le gros de la troupe despaysans.

L’arrière-garde était composée de dix ou douzehommes sous les ordres de Lockarby et de Sir Gervas.

Ils montaient les chevaux capturés etportaient les cuirasses, les épées et les carabines desdragons.

Je remarquai que Saxon chevauchait la têtetournée en arrière et jetait de ce côté des regards inquiets, qu’ils’arrêtait près de toutes les saillies du terrain, pour s’assurerque nous n’avions personne sur nos talons pour nous poursuivre.

Ce fut seulement quand on eut parcouru biendes milles d’un trajet monotone, et quand le scintillement deslumières de Taunton put s’apercevoir au loin dans la vallée, verslaquelle nous descendions, qu’il poussa un profond soupir desoulagement et déclara qu’il nous croyait hors de tout danger.

– Je ne suis pas enclin à m’effrayer pour peude chose, fit-il remarquer, mais nous sommes embarrassés de blesséset de prisonniers, au point que Petrinus lui-même aurait été fortempêché de dire ce que nous aurions à faire, dans le cas où lacavalerie nous rattraperait. Maintenant, Maître Pettigrue, je puisfumer ma pipe tranquillement, sans dresser l’oreille au moindregrincement de roue, aux bâillements d’un villageois en gaîté.

– Alors même qu’on nous aurait poursuivis, ditle ministre d’un ton résolu, tant que la main du Seigneur nousservira de bouclier, pourquoi les craindrions nous ?

– Oui, oui, répondit Saxon impatienté, mais encertaines circonstances, c’est le diable qui a le dessus. Le peuplelui-même n’a-t-il pas été vaincu et emmené en captivité ?Qu’en pensez-vous, Clarke ?

– Un engagement pareil, c’est assez pour unejournée, fis-je remarquer. Par ma foi, si au lieu de charger, ilsavaient continué à faire feu de leurs carabines, il nous auraitfallu faire une sortie ou tomber sous les balles là où nousétions.

– C’est pour cette raison-là que j’ai interdità nos hommes armés de mousquets de riposter, dit Saxon. Leursilence a fait croire à l’ennemi que nous n’avions à nous tousqu’un ou deux pistolets. Aussi notre feu a été d’autant plusterrifiant qu’il était plus inattendu. Je parierais que parmi euxil n’y a pas un homme qui ne comprenne qu’il a été attiré dans unpiège. Remarquez comme ces coquins ont fait volte-face et pris lafuite, comme si cela faisait partie de leur exercicejournalier.

– Les paysans ont reçu le choc comme deshommes, fis-je remarquer.

– Il n’y a rien de tel qu’une teinture decalvinisme, pour tenir bien raide une ligne de bataille, dit Saxon.Voyez le Suédois quand il est dans ses foyers. Où trouverez-vous unhomme au cœur plus honnête, plus simple, plus dépourvu de toutequalité militaire, si ce n’est qu’il est capable d’ingurgiter plusde bière de bouleau que vous ne pourrez en payer. Et pourtant ilsuffit de le bourrer de quelques textes énergiques, familiers, delui mettre une pique entre les mains, et de lui donner pour chef unGustave, et il n’y a pas au monde d’infanterie capable de luirésister. D’autre part, j’ai vu de jeunes Turcs, sans éducationmilitaire, batailler en l’honneur du Koran avec autant d’entrainque l’ont fait les gaillards, qui nous suivent, en l’honneur de laBible que Maître Pettigrue portait devant eux.

– J’espère, dit gravement le ministre, que parces remarques vous n’avez pas l’intention d’établir une comparaisonquelconque entre nos écritures sacrées et les compositions del’imposteur Mahomet, non plus que d’inférer une analogie, entre lafurie que le diable inspire aux incroyants Sarrasins, et le couragechrétien des fidèles qui luttent.

– En aucune façon, répondit Saxon enm’adressant un ricanement par dessus la tête du ministre, je mebornais à montrer combien le malin est habile à imiter lesinfluences de l’Esprit.

– Ce n’est que trop vrai, Maître Saxon, dit leministre avec tristesse. Parmi les débats et les discordes, il estbien difficile de discerner la vraie route. Mais je m’émerveille dece que, au milieu des pièges et tentations qui assaillent la vie desoldat, vous vous soyez conservé pur de souillure, et le cœurtoujours fidèle à la vraie foi.

– Cette force là ne me venait point demoi-même, dit Saxon d’un ton pieux.

– En vérité, en vérité, s’écria Maître Josué,des hommes comme vous sont bien nécessaires dans l’armée deMonmouth. Il s’en trouve plusieurs, à ce qu’on m’a dit, quiviennent de Hollande, du Brandebourg, de l’Écosse, et qui ont étéformés à l’art de la guerre, mais ils ont si peu cure de la causeque nous soutenons, qu’ils jurent et sacrent de manière àépouvanter nos paysans et à attirer sur l’armée une condamnationd’en haut. Il en est d’autres qui tiennent fermement pour la vraiefoi et qui ont été élevés parmi les justes, mais hélas ! ilsn’ont aucune expérience du camp et de la campagne. Notre DivinMaître peut agir par le moyen de faibles instruments, mais il n’estpas moins certain que tel peux être choisi pour briller dans lachaire, et être malgré cela peu capable de se rendre utile dans uneéchauffourée comme celle que nous vîmes aujourd’hui. Pour ma part,je sais disposer un discours de façon à satisfaire mon troupeau, etque mes auditeurs soient fâchés de voir le sablier fini, mais jesens que ce talent ne servirait à bien peu de chose quand ils’agirait de dresser des barricades, ou d’employer les armescharnelles. C’est ainsi que cela se passe dans l’armée des fidèles: ceux qui ont les capacités pour commander sont mal vus du peuple,tandis que ceux dont le peuple écoute volontiers la parole sont peuentendus aux choses de la guerre. Maintenant nous avons vu en cejour que vous êtes un homme de tête et d’action, et néanmoins devie modeste et réservée, plein d’aspirations après la Parole, et demenaces contre Apollyon. En conséquence, je vous le répète, vousserez parmi eux un véritable Josué, ou bien un Samson, destiné àbriser les colonnes jumelles du Prélatisme et du Papisme, de façonà ensevelir dans sa chute ce gouvernement corrompu.

Decimus Saxon s’en tint pour toute réponse àun de ces grognements qui passaient parmi ces fanatiques pour lamanifestation d’une intense agitation, d’une émotionintérieure.

La physionomie était si austère, si pieuse,ses gestes si solennels.

Il répétait tant de fois sa grimace, levantles yeux, joignant les mains, et faisant tant d’autres simagréesqui caractérisaient le sectaire exalté, que je ne pus m’empêcherd’admirer la profondeur et la perfection de l’hypocrisie qui avaitenveloppé si complètement sous son manteau sa nature rapace.

Un mouvement malicieux, que je ne pusmaîtriser, me porta à lui rappeler qu’il y avait au moins un hommequi appréciait à leur valeur les apparences qu’il se donnait.

– Avez-vous raconté au digne ministre, dis-je,votre captivité parmi les Musulmans et la noble manière dont vousavez soutenu la foi catholique à Istamboul ?

– Non, s’écria notre compagnon, j’aurais biendu plaisir à entendre ce récit. Je m’émerveille de voir qu’un hommeaussi fidèle, aussi inflexible que vous, ait été jamais mis enliberté par les impurs et sanguinaires sectateurs de Mahomet.

– Il n’est pas bien séant que je fasse cerécit, dit Saxon avec un grand sang-froid, en me jetant un regardde travers tout plein de venin. C’est à mes camarades de mauvaisefortune et non à moi à décrire ce que j’ai souffert pour la foi. Jesuis à peu près certain, Maître Pettigrue, que vous auriez faitcomme moi, si vous vous étiez trouvé là-bas… La ville de Taunton sedéploie bien tranquillement devant nous, et il y a bien peu delumière pour une heure aussi avancée, vu qu’il est près de dixheures. Il est clair que les troupes de Monmouth ne sont pas encorearrivées, sans cela nous aurions vu des indices de bivouacs dans lavallée ; car s’il fait assez chaud pour dormir en plein air,les hommes sont obligés de faire du feu pour préparer leurrepas.

– L’armée aurait eu quelque peine à arriveraussi loin dit le ministre. Elle a, à ce qu’on m’a appris, été trèsretardée par le manque d’armes et le défaut de discipline. Songezaussi, que c’est le onze que s’effectua le débarquement de Monmouthà Lyme et nous ne sommes qu’à la nuit du quatorze. Il a fallu fairebien des choses dans ce temps.

– Quatre jours entiers ! grommela levieux soldat. Et pourtant je n’attendais rien de mieux, vu ledéfaut de soldats éprouvés parmi eux, à ce qu’on me dit. Par monépée ! Tilly ou Wallenstein n’auraient pas mis quatre jourspour aller de Lyme à Taunton, quand même toute la cavalerie du RoiJacques aurait barré la route. Ce n’est pas ainsi, en lambinant,qu’on mène les grandes entreprises. On doit frapper fortement,brusquement. Mais, dites-moi, mon digne monsieur, car nous n’avonsguère recueilli en route que des rumeurs et des suppositions, n’ya-t-il pas eu quelque sorte d’engagement à Bridport ?

– En effet, il y a eu un peu de sang versédans cette localité. Ainsi que je l’ai appris, les deux premiersjours ont été employés à enrôler les fidèles, et à chercher desarmes pour les en pourvoir. Vous avez raison de hocher la tête, carles heures étaient précieuses. À la fin, on parvint à mettre en uncertain ordre environ cinq cents hommes, auxquels on fit longer lacôte, sous le commandement de Lord Grey de Wark et de Wade, l’hommede loi. À Bridport, ils se trouvèrent en face de la milice rouge duDorset et d’une partie des Habits jaunes de Portman. Si tout cequ’on dit est vrai, on n’a pas lieu de se montrer bien fier de partni d’autre. Grey et sa cavalerie ne cessèrent de tirer sur la brideque quand ils furent revenus se mettre en sûreté à Lyme. On ditcependant que leur fuite est plutôt imputable à la dureté de labouche de leurs montures qu’au peu de cœur des cavaliers. Wade etses fantassins tinrent tête bravement et eurent le dessus sur lestroupes du Roi. On a beaucoup crié dans le camp contre Grey, maisMonmouth n’à guère les moyens de se montrer sévère à l’égard duseul gentilhomme qui ait rejoint son drapeau.

– Peuh ! fit Saxon, d’un ton bourru, lesgentilshommes n’abondaient pas dans l’armée de Cromwell, je crois,et pourtant elle a fait une bonne figure contre le Roi, qui avaitautour de lui autant de Lords qu’il y a de baies dans un buisson.Si vous avez le peuple pour vous, à quoi bon rechercher ces beauxgentlemen à perruque, dont les blanches mains et les fines rapièresrendent autant de services que des épingles à cheveux.

– Sur ma foi, dis-je, si tous les freluquetsfont aussi peu de cas de leur vie que notre ami Sir Gervas, je nesouhaiterais pas de meilleurs compagnons sur le champ debataille.

– Et c’est la vérité, oui, s’écria avecconviction Maître Pettigrue. Et pourtant, comme Joseph, il porte unhabit de bien des couleurs, et il a d’étranges façons de parler.Personne n’aurait pu combattre avec tant de bravoure, ni faitmeilleure figure contre les ennemis d’Israël. Assurément ce jeunehomme a du bon dans le cœur, et deviendra un séjour de la grâce etun vaisseau de l’Esprit, quoique pour le moment il soit empêtrédans le filet des folies mondaines et des vanités charnelles.

– Il faut l’espérer, dit dévotement Saxon.Mais avez-vous encore quelque chose à nous apprendre au sujet de larévolte, digne monsieur ?

– Très peu, si ce n’est que les paysans sontaccourus en si grand nombre qu’il a fallu en renvoyer beaucoup,faute d’armes. Tous ceux qui paient la dîme dans le comté deSomerset vont à la recherche de cognes et de faux. Il n’y a pas unforgeron qui ne soit occupé dans sa forge du matin au soir, à fairedes fers de pique. Il y a six mille hommes comme cela dans le camp,mais ils n’ont pas même un mousquet pour cinq. À ce qu’on m’a dit,ils se sont mis en marche sur Axminster, où ils auront affaire auDuc d’Albemarle qui est parti d’Exeter avec quatre mille hommes desmilices de Londres.

– Alors, quoique nous fassions, nousarriverons trop tard, m’écriai-je.

– Vous aurez assez de bataille avant queMonmouth échange son chapeau de cheval contre une couronne et saroquelaure à dentelles contre la pourpre, dit Saxon. Si notre digneami que voici est exactement renseigné, et qu’un engagement decette sorte ait lieu, ce ne sera que le prologue de la pièce.Lorsque Churchill et Feversham arriveront avec les propres troupesdu Roi, ce sera alors que Monmouth fera le grand saut, qui leportera sur le trône ou sur l’échafaud.

Pendant qu’avait lieu cette conversation, nousavions mis nos chevaux au pas pour descendre le sentier tortueuxqui longe la pente Est de Taunton Deane.

Depuis quelque temps, nous avions pu voir dansla vallée au-dessous de nous les lumières de la ville de Taunton,et la longue bande d’argent de la rivière la Tone.

La lune, brillant de tout son éclat dans unciel sans nuages, répandait un doux et paisible rayonnement sur laplus belle et la plus riche des vallées anglaises.

De magnifiques résidences seigneuriales, destours crénelées, des groupes de cottages bien abrités sous leurstoits de chaume, les vastes et silencieuses étendues des champs deblé, de sombres bosquets, à travers lesquels brillaient lesfenêtres éclairées des maisons qui peuplaient leurs profondeurs,tout cela se développait autour de nous, ainsi que les paysagesindéfinis, muets, qui se déploient devant nous en nos rêves.

Il y avait dans ce tableau tant de calme, tantde beauté, que nous arrêtâmes nos chevaux à un coude que faisait lesentier, que les paysans las, les pieds meurtris, firent halte, queles blessés eux-mêmes se soulevèrent dans la charrette, pourréjouir leurs yeux par un regard jeté sur cette terre promise.

Tout à coup, du silence, monta une voix forte,fervente, qui s’adressait à la Source de Vie pour lui demander degarder et préserver ce qu’elle avait créé.

C’était Maître Josué Pettigrue, qui, à genoux,implorait à la fois des lumières pour l’avenir, et exprimait sareconnaissance de ce que son troupeau était sorti sain et sauf desdangers rencontrés sur son chemin.

Je voudrais, mes enfants, posséder un de cescristaux magiques dont vous parlent les livres, afin de pouvoirvous y montrer cette scène : les noires silhouettes descavaliers, l’attitude grave, sérieuse des paysans, les unsagenouillés pour prier, les autres s’appuyant sur leurs armesgrossières, l’expression à la fois soumise et narquoise des dragonsprisonniers, la rangée de figures pâles, contractées par lasouffrance, qui regardaient par-dessus le bord de la charrette, lechœur de gémissements, de cris, de phrases entrecoupées quiinterrompait parfois la parole ferme et égale du pasteur.

Si seulement j’étais capable de peindre unepareille scène avec le pinceau d’un Verrio ou d’un Laguerre, jen’aurais pas besoin de la décrire en ce langage décousu etfaible.

Maître Pettigrue avait terminé son discoursd’actions de grâce, et allait se relever quand le tintement musicald’une cloche nous arriva de la ville endormie à nos pieds.

Pendant une ou deux minutes, ce son s’élevatour à tour fort et faible, en sa douce et claire vibration.

Il fut suivi d’un second coup d’un son plusgrave, plus âpre, et d’un troisième, et l’air finit par s’emplird’un joyeux carillon.

En même temps, on entendit une rumeur de cris,d’applaudissements, qui s’enfla, s’étendit et devint un grondementpuissant.

Des lumières étincelèrent aux fenêtres.

Des tambours battirent.

Toute la ville fut en mouvement.

Ces manifestations soudaines de réjouissance,suivant d’aussi près la prière du ministre, furent regardées commeun heureux présage par les superstitieux paysans, qui poussèrent uncri de joie et, se remettant en marche, furent bientôt arrivés auxconfins de la ville.

Les sentiers et la chaussée étaient noirsd’une foule formée par la population de la ville, hommes, femmes,enfants.

Beaucoup d’entre eux portaient des torches etdes lanternes, et cette masse serrée allait dans une mêmedirection.

Nous les suivîmes, et nous nous trouvâmes surla place du marché, où des groupes de jeunes apprentis entassaientdes fagots, pour un feu de joie, tandis que d’autres mettaient enperce deux où trois grands tonneaux d’ale.

Ce qui donnait lieu à cette subite explosionde joie, c’était la nouvelle toute fraîche que la miliced’Albemarle avait déserté en partie, et que le reste avait étébattu, ce matin là, à Axminster.

Lorsqu’on apprit le succès de notre propreengagement, la joie populaire devient plus tumultueuse quejamais.

On se précipita au milieu de nous, on nouscombla de bénédictions, en cet étrange dialecte de l’ouest, à laprononciation épaisse.

On embrassait nos chevaux autant que nous.

Des préparatifs furent bientôt faits pouraccueillir nos compagnons fatigués.

Un long édifice vide, qui servait de magasinpour les laines, fut garni d’une épaisse couche de paille et mis àleur disposition.

On y plaça un grand baquet rempli d’ale, etune abondante provision de viandes froides et de pain defroment.

De notre côté, nous descendîmes par la rue del’Est, à travers les cris et les poignées de main de la foule, pournous rendre à l’hôtellerie du Blanc-Cerf, où, après unrepas hâtif, nous fûmes fort heureux de nous mettre au lit.

Mais à une heure avancée de la nuit, notresommeil fut interrompu par les réjouissances de la foule qui, aprèsavoir brulé en effigie Lord Sunderland et Grégoire Alford, Maire deLyme, s’attarda à chanter des chansons du pays de l’Ouest et deshymnes puritains jusqu’aux premières heures du matin.

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