To-Ho Le Tueur d’or

Chapitre 1

 

Que s’était passé à Kota-Rajia ?

L’assaut des Hollandais, appuyé par leurartillerie bien dirigée, avait eu raison de la résistancedésespérée des Atchés ; à travers les ruines fumantes, lesvainqueurs avaient poursuivi, traqué, massacré les défenseurs dukraton : il y avait eu des défenses héroïques.

Le Panglima des vingt-deux moukims avait tenules assaillants en échec à la montagne des Trois-Paliers ; lesSakeys s’étaient groupés autour de lui et s’étaient fait tuerjusqu’au dernier.

Le sultan, tapi dans son palais, attendait, enfataliste musulman, la fin des événements, la décision d’Allah.Tous les porteurs de mauvaises nouvelles avaient été massacrés sousses yeux, par ses ordres. À ne pas connaître la vérité, il luisemblait qu’elle n’était pas. Quand enfin les derniers rempartsavaient été forcés : quand, se faisant un pont des cadavresamoncelés, la colonel van der Hyeden s’était frayé un passagejusqu’au mausolée dont les portes furent enfoncées, Mahmoud Shah,en apparence impassible, l’avait attendu, accroupi sur ses nattes,sans un geste d’effroi.

Mais les vainqueurs entendaient respecter savie : ils savaient bien que sa soumission réelle ne tarderaitpas à se manifester par de simples exigences pécuniaires. Ainsi futfait…

Le dernier repaire des pirates était détruit,et les hourras des Hollandais saluaient le triomphe de l’invasioneuropéenne.

Alors, après de courts pourparlers avec lesconseillers du sultan, bien vite achevés, van der Hyeden avaitappelé tous les officiers autour de lui et, d’un geste solennel,avait planté le drapeau Hollandais sur les remparts de la citévaincue.

Puis, regardent autour de lui :

« Je ne vois pas le capitaine Villiers,dit-il. On m’a pourtant affirmé qu’il n’a pas péri dans cetteépouvantable aventure… il fut à la peine, je veux qu’il soit àl’honneur…

– Le voici ! le voici ! crièrent desvoix, tandis que les rangs s’ouvraient.

En effet, le capitaine Villiers venaitd’apparaître, mais si pâle, portant sur son visage les traces d’unsi profond désespoir que le colonel, qui s’était vivement avancéau-devant de lui, s’arrêta stupéfait :

« Que se passe-t-il donc ?s’écria-t-il. Il m’a pourtant été dit qu’au cours de l’héroïquemission que vous avez si vaillamment remplie, vous aviez eul’incroyable bonheur de retrouver ici même votre femme et vosenfants :

– Mes enfants ! fit tristement lecapitaine en secouant la tête. Ah ! que ne dites-vous vrai,colonel ! Oui, au moment même où le sultan d’Atché m’envoya àla mort, j’eus l’ineffable joie de marcher au supplice avec mafemme bien-aimée, celle que les bourreaux appelaient Méha… etauprès de nous étaient nos deux enfants, George, si beau, sivaillant… Margaret, la chère créature… et vraiment, ayant été silongtemps séparés dans la vie, il nous semblait doux de noustrouver tous réunis dans le mort ! Mais hélas ! lafatalité n’était pas encore vaincue.

– Que voulez-vous dire ?

– Qu’au milieu du bombardement, alors que jeme frayais un passage avec les miens, mon fils… mon pauvre George adisparu et tous mes efforts pour le retrouver sont restésinutiles. »

Le malheureux père éclata en sanglots.

« Mais tout espoir n’est peut-être pasperdu ? reprit le colonel douloureusement ému. L’enfant peuts’être égaré… peut-être a-t-il été blessé… je vais ordonner desrecherches…

– Hélas ! colonel, tout a déjà ététenté : la pauvre mère a eu le triste courage de regarder un àun les blessés… et les morts : Notre enfant ne se trouve pasparmi eux… aucune trace de son passage n’a pu être relevée, etpeut-être cette ignorance de son sort est-elle plus navrante encoreque la certitude d’une catastrophe ! »

Que répondre ? Quelles consolationsoffrir à un père si cruellement atteint ?

Tous les compagnons d’armes du capitaineVilliers se mirent à sa disposition et s’employèrentconsciencieusement à résoudre le sinistre problème.

Enfin, un Sakey prisonnier parla : avecune joie mauvaise, savourant la souffrance qu’il infligeait àautrui, il affirma que l’enfant avait été enlevé par Igli-Otou. Ill’avait vu, il le jurait par le grand Anjou, et comme il indiquaitla direction prise par le sorcier Sakey, des battues furentorganisées dans le pays…

S’il fallait, on poursuivrait le misérableravisseur jusqu’au fond de la presqu’île de Malais, et onfouillerait le pays, on le mettrait à sac jusqu’à ce que cessauvages eussent restitué leur prisonnier…

Le capitaine Villiers prendrait lecommandement de l’expédition et la punition du criminel seraitterrible !…

Mais il fallait même renoncer à ce dernierespoir : car le cadavre mutilé, mais encore reconnaissable, dumisérable Igli-Otou gisait au fond de l’abîme… Comment y avait-ilété précipité ?… Détail atroce… il tenait encore dans sa maincrispée la ceinture qui serrait la taille de l’enfant !

Donc le doute était impossible !… Il estvrai qu’on ne retrouvait pas le corps du pauvre George : maisau-dessous de la place où s’était abattu le corps briséd’Igli-Otou, un torrent passait, se perdant dans les profondeurs dela montagne !… Le corps de l’enfant avait dû êtreentraîné ! Et d’ailleurs, s’il avait échappé par miracle àcette mort horrible, il se serait égaré dans la forêt ! ilaurait été la proie des fauves.

Aucune illusion ne pouvait subsister. Ledésespoir du père était effrayant, moins encore peut être quel’état de prostration dans lequel la malheureuse Louisa étaittombée. Il semblait que tous les ressorts de la vie se fussentsoudainement brisés en elle.

Longtemps Villiers eut à redouter qu’elle neperdit la raison : on avait dû la séparer de la petiteMargaret qu’elle semblait ne plus reconnaître, et des crises sesuccédaient qui faisaient craindre pour sa vie.

Quelques mois passèrent ainsi : laconquête s’organisait et le colonel van der Hyeden, dans l’espoird’adoucir la douleur du capitaine, alors promu à un gradesupérieur, lui avait offert un des postes les plus importants dansla nouvelle colonie…

Certes, un temps avait été où Villiers et safemme étaient passionnés pour cet admirable pays, où la nature estgrandiose, où le soleil prodigue la vie et la beauté !…

Mais maintenant le séjour de l’île leur étaitdevenu insupportable. La santé de Méha, loin de se rétablir,semblait compromise à jamais. Blessée au plus profond de son cœur,elle était hantée de fantastiques visions. La folie laguettait.

Villiers dut prendre une résolutiondécisive.

Il se rendit auprès de son chef, lui expliquala pénible situation dans laquelle il se débattait. Évidement celui était une véritable douleur que de briser son épée, mais ledestin décidait de son sort. Il donnait sa démission et annonçaitson départ pour l’Europe.

D’ailleurs, il paraissait vieilli de dix anset il était certain qu’il ne pouvait plus supporter les fatigues duservice colonial.

Le colonel, aujourd’hui général van derHyeden, ne combattit sa résolution que pour témoigner de l’estimeet de l’affection qu’il lui portait.

Ce lui était un profond regret de se séparerd’un serviteur dévoué, d’un ami sûr et généreux ; maispourquoi tenter de lutter contre l’inévitable ?… Il ne pouvaitqu’obtempérer à sa requête.

Villiers s’embarqua pour l’Europe avec safemme et sa fille, et retourna à Rotterdam, sa ville natale.C’était là qu’ils s’étaient aimés, mariés ; c’était là queleurs enfants étaient nés : peut-être retrouveraient-ils là lecalme ; le repos, et sinon l’oubli, tout au moinsl’engourdissement de leurs douleurs.

Ils s’étaient retirés dans la vieille maisonfamiliale de Hoogstraat, à quelques pas du Groote Markt. C’était unde ces antiques hôtels qui semblent conserver mystérieusement sousles pierres noires les tristesses de longues générations.

Pendant longtemps, la santé de Louise avaitété chancelante ; l’ébranlement subi par son cerveau nes’atténuait que lentement. Le moindre incident qui réveillaitl’horrible souvenir la plongeait en des crises dangereuses.

Villiers lui-même avait tenté de s’arracher àses perpétuelles préoccupations en se lançant dans des affairescommerciales : ce frère dont ils parlaient naguère et quidevait, lors de la catastrophe, les venir rejoindre à Sumatra,Peter Villiers, le chimiste, avait tout mis en œuvre pour lui créerde nouveaux intérêts.

Directeur de la célèbre maison Vanderheim, quipossède des mines d’or et des placers dans toutes les parties dumonde, il avait associé Wilhelm à ses travaux. Mais celui-ci, touten remplissant consciencieusement le poste administratif qu’ilavait accepté, se montrait indifférent aux combinaisons ambitieusesdont son frère lui confiait les secrets. Aussi les années avaientpassé. Le temps, qui adoucit les plus grandes souffrances, avaitexercé sur Wilhelm et sur sa femme son action bienfaisante. Mais,pour cicatrisée qu’elle fût, la blessure qu’ils avaient reçue étaittoujours douloureuse…

Et Margaret ?

Elle avait grandi, avait aujourd’hui quinzeans. C’était une belle et grande jeune fille, aux cheveux blonds,aux yeux bleus, avec l’admirable carnation des filles de Hollandeet en même temps une finesse de constitution qu’elle tenait de sonorigine française.

Elle était dévouée à sa mère avec toute lapassion d’une fille aimante ; elle se souvenait des scènesterribles auxquelles son enfance avait été mêlée, elle n’avait pasoublié ce cher petit frère qui était si bon pour elle et que déjàelle considérait comme un protecteur, et elle s’était imposé lamission de chérir doublement sa mère, pour elle-même et pour celuiqu’elle avait perdu.

Louise devinait ces bontés intenses et lui enétait reconnaissante ; mais elle ne pouvait pas oublier quel’autre, le regretté, aurait maintenant presque vingt ans, qu’ellese serait appuyée sur son bras, qu’elle aurait été fière de levoir, grand et beau, passer sur le grande promenade deRosenboom !… Et dans les sourires qu’elle donnait à sa fille,il y avait toujours un pli d’éternel regret… avec cette pensée –qui est l’égoïsme des mères – qu’un jour viendrait où un maril’emmènerait loin, bien loin, la laissant seule avec sesangoisses.

Sa seule joie – bien précaire, certes, étaitde lire tout ce qui était publié de plus récent sur l’île deSumatra : était-ce un espoir inavoué qui la guidait ?Espérait-elle qu’un jour un indice, un détail incompris de tous luirévélerait l’existence de son fils ?

Car, en vérité, elle ne croyait plus, elle nevoulait pas croire à sa mort, et chose étrange, quand, avec un peude fièvre, elle affirmait à Margaret que son frère était encorevivant, qu’elle le devinait, qu’elle le sentait, la jeune fille nela démentait pas, mais secouait la tête et murmurait :

« Pourquoi pas ?… »

Un jour, dans le RotterdamscheDagblad, un article tomba sous les yeux de Louise Villiers. Onannonçait une conférence qui devait être donnée à la Société dessciences, et qui avait pour titre :

UNE EXPLORATION DANS LE CENTRE DE SUMATRA…Les mines d’or. – L’ancêtre de l’homme.

Margaret aussi avait remarqué cet avis, maissi elle ne l’avait pas signalé à sa mère, c’est qu’elle avait eupeur en lisant le nom du conférencier, de trahir son trouble ingénupar le tremblement de sa voix.

Il y avait deux ans de cela : un jeunedocteur attaché à la maison Vanderheim, avait dit àMargaret :

« Voulez-vous être mafiancée ?… »

Margaret avait rougi, mais son regard n’avaitpas dit non.

« Votre fiancée ! murmura-elle. Jesuis bien jeune et peut-être devrons nous attendre bien longtemps.De plus, vous savez quel deuil pèse sur la maison de mes parents,vous savez le douloureux état de ma mère… je ne puis ni ne veuxjamais la quitter. J’ai une mission sur la terre, c’est deremplacer auprès d’elle le fils qu’elle a perdu…

– Je connais cette terrible aventure, avaitrépondu Frédérik Leven, – tel était le nom du jeune homme. – Mais àvotre tour écoutez-moi. Croyez-vous vous-même à la mort de votrefrère ?…

– Hélas ! comment en douter ?… Etpourtant !…

– Dites-moi toute votre pensée… je suis etserai toujours au moins votre ami…

– Eh bien… je vous en prie, ne riez pas demoi… Il y a en moi je ne sais quelle intuition, persistante,ineffaçable, qui me dit que mon frère est encore vivant…Croyez-vous aux rêves…

– Hum ! fit le savant en souriant… jecrois peu à l’incroyable. Pourtant, qui sait ? Comme ditHamlet, il y a plus de mystère entre le ciel et la terre que danstoute notre philosophie. Dites sans crainte d’être raillée.

– Voici, bien souvent, la nuit, dans une sortede demi-sommeil, je revois mon frère… non plus enfant, mais homme,grand et fort comme j’ai connu mon père… il est entouré d’êtresétranges qui ressemblent à des singes, et pourtant qui n’en sontpas… car ils parlent, car ils vivent une vie, sauvage, mais avec jene sais quelle apparence de civilisation primitive… Je sais bienque ce que je dis là doit vous paraître insensé… et pourtant… lapuissance de cette vision, le renouvellement continuel des mêmesdétails a mis en moi une sorte de croyance… je n’en ai jamais parléà ma pauvre mère… et cependant, mille fois, j’ai eu le désir de luicommuniquer ces pensées… Si les rêves étaient vrais !… si monfrère vivait encore dans les profondeurs de l’île Centrale, en cesforêts où, m’a-t-on affirmé, nul Européen n’a encorepénétré ? »

Frédérik n’avait pas interrompu la jeunefille.

« Je ne crois pas aux rêves, dit-ilenfin, mais je crois à la science… et, chose étrange, les illusionsdu sommeil que vous me décrivez concordent avec certainsenseignements, encore obscurs et qui pourtant ont une grandevraisemblance… Bien des voyageurs ont affirmé que, à Java, àSumatra, existent ou ont existé des êtres qui occuperaient uneplace intermédiaire entre la race simiesque et l’homme… C’est là undes problèmes des plus passionnants… et mon intention est d’enchercher la solution…

– Que voulez-vous dire ?

– Ceci : que si je me suis hasardé devous interroger ; si, ayant caché jusqu’ici de mon mieux lasympathie profonde que vous m’inspirez, je me suis décidé à vousdemander si vous vouliez être la fiancée de mon cœur, ma compagnedans l’avenir, c’est que je vais partir…

– Vous !…

– Je suis chargé par la maison Vanderheim dediriger une exploration dans l’île de Sumatra, où, selon toutes lesdonnées acquises, doivent se trouver d’importants gisementsaurifères…

« C’est une absence d’au moins deuxannées et j’ai désiré emporter une espérance… Voulez-vous me ladonner ?…

– De tout mon cœur… mais n’oubliez pas quejamais je ne quitterai ma mère…

– Je m’en souviens… Qui sait d’ailleurs ce quenous réserve l’avenir !… Du moins je vous promets de touttenter pour retrouver, s’il est possible après tant d’annéesécoulées, les traces de votre frère… et si votre rêve disaitvrai ! »

Et Leven était parti : la jeune filleavait suivi pas à pas, dans les journaux javanais, l’explorateurqui avait couru bien des dangers et peu à peu s’était acquis uneréputation méritée de vaillance et d’érudition.

Maintenant il était en route de retour ;et cette annonce de conférence était comme la lettre de bienvenuequi devait tomber sous les yeux de celle qui était restée safiancée dans son cœur et dans sa conscience.

Mme Villiers ignorait toutcela : les jeunes filles ont de ces petits secrets qu’ellesaiment à garder au plus profond de leur âme. Et puis Margaret nesavait-elle pas qu’elle n’avait pas le droit de quitter samère ? À quoi bon lui donner une douleur nouvelle ?

Cependant Mme Villiers avaitparu tout particulièrement intéressée par cette annonce.

« Frédérik Leven ! fit-elle enlisant le nom ; n’est-ce pas ce jeune homme auquel ton pèreest beaucoup intéressé et que nous avons parfois rencontré aveclui ?…

– Oui, oui… en effet… je crois, dit la jeunefille.

– Je sais que Wilhelm en faisait le plus grandcas : il m’a souvent répété que si notre pauvre George avaitvécu, il l’eut désiré tel que ce jeune homme. Écoute, Margaret,ajouta Louise avec une agitation singulière, si tu veux nous ironsà cette conférence…

– Chère maman ! » s’écria la jeunefille en courant à Louise et en lui passant les bras autour ducou.

Mme Villiers ne devina pointle sentiment qui, joint à l’amour filial, provoquait cetteaffectueuse démonstration.

« Alors tu consentiras à venir avecmoi…

– Avec plaisir…

– Bien ! nous en parlerons ce soir à tonpère… »

Villiers n’avait, on le comprend, aucuneobjection à formuler. Quant à lui, il s’abstiendrait, ne sortantjamais le soir et ne prenant aucune distraction, hors des heures dubureau.

Pourtant il déclara que Frédérik Leven luiétait des plus sympathiques et que MM. Vanderheim l’avaient engrande estime, d’autant que ses recherches, paraît-il, avaient étécouronnées de succès et qu’il rapportait, sur les mines d’or et surles populations primitives de Sumatra, les documents les plusimportants…

Margaret écoutait, attentive et délicieusementtroublée.

Aussi passa-t-elle dans une exquise émotionles quelques jours qui s’écoulèrent avant l’arrivée du paquebot quiramenait Frédérik Leven. Et avec quelle joie, au jour fixé, ellevint s’asseoir, avec se mère, au premier rang de la vaste salle dela Société des sciences, qui occupe, comme on le sait, un véritablepalais auprès de la Bourse, sur le quai du Blaak !

Un ministre de la couronne assistait à laséance, et, avec lui, toutes les autorités de la ville avaient tenuà honneur de témoigner de leur sympathie pour le jeuneexplorateur.

Huit heures sonnèrent, un grand silence sefit. Frédérik Leven parut à la tribune.

Blond, avec d’épais cheveux relevés sur unfront haut et bombé, portant bien la redingote boutonnée jusqu’aucol, en une attitude presque militaire, il salua discrètementl’assemblée qui l’accueillait par une salve d’applaudissements.

Mais d’un premier coup d’œil il avaitdistingué celle vers qui, pendant sa longue absence, s’étaientportées toutes ses pensées, et eu milieu de cette foule qui nedevinait rien de cette idylle, deux regards se rencontrèrent,renouant la chaîne délicate du passé et renouvelant des promessed’avenir.

En une très courte allocution, le bourgmestrede Rotterdam présenta le jeune conférencier, l’enfant de la vieillecité des Quatre Lions (on sait que cet emblème figure dans lesarmes de la ville), qui avait bien mérité, par ses services, desanciens colonisateurs et qui – tout le faisait espérer –apporterait au commerce des éléments nouveaux d’activité et degrandeur.

Puis il donna la parole à Frédérik Leven.

Sans emphase, avec une simplicité nondépourvue de charme, le jeune homme commença son exposé.

Il dit les superbes beautés, de l’îleexplorée, décrivit les progrès réalisées depuis la conquête,l’heureuse condition des insulaires et les bienfaits d’uneadministration équitable et presque paternelle.

Les révoltes se faisaient de plus en plusrares.

La domination européenne, habile à ménager lessusceptibilités du pays, était acceptée de bonne foi.

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