1
AXIOMES
de Tintuition.
2 3
ANTICIPATIONS ANALOGIES
de la perception. de Texpérience.
4
POSTULATS
de la pensée empirique en général.
220 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
J’ai choisi tout exprès ces dénominations pour fair
ressortir les différences relativement à l’évidence et à 1^
pratique de ces principes. Mais on verra bientôt que
pour ce qui est de l’évidence aussi bien que de la déter-
mination à priori des phénomènes d’après les catégories
‘de la quantité et de la qualité (si l’on ne fait attention
qu’à la forme de ces phénomènes), les principes de ces
catégories diffèrent considérablement de ceux des deux
autres; car, bien qu’ils comportent les uns et les autres
une parfaite certitude, celle des premiers est intuitive,
tandis que celle des derniers est simplement discursive.
Je désignerai donc ceux-là sous le nom de principes
mathémaiiques , et ceux-ci sous celui de principes dy-
mimiques *. Mais on remarquera que je n’ai pas plus
- Toute union * (conjuncUo) est ou une composition * {compositio) ou
une liaison ‘ (nexus), La première est une synthèse d’éléments divers
qui ne s’appartiennent pas nécessairement les uns aux autres, comme,
par exemple, les deux triangles dans lesquels se décompose un carré
coupé par la diagonale, et qui par eux-mêmes ne s’appartiennent pas
nécessairement l’un à l’autre ; telle est la synthèse de \^homogène dans
tout ce qoi peut être examiné mathématiquement (et cette synthèse à
son tour peut se diviser en synthèse d^agrégation et en synthèse de
coalition, suivant qu’elle se rapporte à des quantités extensives ou à
des quantités intensives). La seconde union (nexiis) est la synthèse d’é-
léments divers qui s’appartiennent nécessairement les uns aux autres.
«omme par exemple l’accident par rapport à quelque subtance^ ou
l’effet par rapport à la cause, — et qui. par conséquent, bien qu’hétéro-
gènes, sont représentés comme liés à priori Je nomme cette union dy-
namiquCj par la raison qu’elle n’est pas arbitraire, puisqu’elle concerne
l’union de Vexistence des éléments divers (elle peut se diviser à son
tour en union physique des phénomènes entre eux et en union métaphy-
sique, représentant leur synthèse dans la faculté de connaître à
priori). — La note qu’on vient de lire est une addition de la seconde
édition. - Verhindung. — ‘ Zusammensetzung, — * Verkniipfung,
AXIOMES DE l’intuition 221
en vue dans un cas les principes des mathématiques que
ceux de la dynamique (physique) générale dans un autre,
mais seulement ceux de l’entendement pur dans leur
rapport avec le sens intérieur (sans distinction des re-
présentations qui y sont données). Si je les désigne comme
jr te fais, c’est donc plutôt en considération de leur
application que de leur contenu. Je vais maintenant les
examiner dans l’ordre où la table les présente.
I
Axiomes de Vinluilion
Principe de ces axiomes : toutes les intuitions sont des guantitês^
extensives (a).
PREUVE
Tous les phénomènes comprennent, quant à la forme^
une intuition dans l’espace et dans le temps, qui leur
sert à tous de fondement à priori Ils ne peuvent donc
être appréhendés, c’est-à-dire reçus dans la conscience
empirique, qu’au moyen de cette synthèse du divers par
laquelle sont produites les représentations d’un espace
ou d un temps déterminé, c’est-à-dire par la composition
des éléments homogènes et par la conscience de l’unité
synthétique de ces divers éléments (homogènes). Or la
conscience de la diversité homogène dans l’intuition en
général, en tant que la représentation d’un objet est
d’abord possible par là, est le concept d’une quantité
(d’un quantum). La perception même d’un objet comme
(a) La première édition portait : c Principe de V entendement pur : tous-
les phénomènes sont quant à leur intuition des quantités extensives. >
^22 ANALYTIQUE TRANSCBNDENTALE
0
phénomène, n’est donc possible que par cette même unit. W
synthétique des éléments divers de l’intuition sensibL^
donnée, par laquelle est pensée dans le concept d’uik«
quantité Funité de la composition des divers élément:.^
homogènes; c’est-à-dire que les phénomènes sont toiajs
des quantités, et même des quantités eziensives, puisqu’ils
sont nécessairement repr.ésentés comme intuitions daais
l’espace ou dans le temps au moyen de cette même syn-
thèse par laquelle l’espace et le temps sont déterminée
en général (a).
J’appelle quantité extensive celle où la représentation
des parties rend possible la représentation du tout (et par
conséquent la précède nécessairement). Je ne puis pas me
représenter une ligne, si petite qu’elle soit, sans la tirer
par la pensée, c’est-à-dire sans en produire successive-
ment toutes les parties d’un point à un autre, et sans en
retracer enfin de la sorte toute l’intuition. Il en est ainsi
de toute portion du temps, même de la plus petite. Je ne
la conçois qu’au moyen d’une progression successive qui
ya d’un moment à un autre, et c’est de l’addition de toutes
les parties du temps que résulte enfin une quantité de /
jtemps déterminée. Comme l’intuition pure dans tous les
phénomènes est ou l’espace ou le temps, tout phénomène,
en tant qu’intuition, est une quantité extensive, puisqu’il
ne peut être connu qu’au moyen d’une synthèse succes-
sive (de partie à partie) opérée dans l’appréhension. Tous
les phénomènes sont donc perçus d’abord comme des
agrégats (comme des multitudes de parties antérieure-
ment données), ce qui n’est pas le cas de toute espèce de
(a) Tout ce premier paragraphe est une addition de la seconde
édition.
AXIOMES DE l’intuition 223
quantités, mais de celles-là seulement que nous nous
représentons et que nous appréhendons comme exten-
mes.
C’est sur cette synthèse successive de Timagination
productive dans la création des figures que se fonde la
science mathématique de l’étendue (la géométrie) avec
ses axiomes, exprimant les cimditions de l’intuition sen-
sible à priori qui seules rendent possible le schème d’un
concept pur de l’intuition extérieure, comme, par exemple,
qu’entre deux points on ne peut concevoir qu’une seule
ligne droite, ou que deux lignes droites ne renferment
aucun espacé, etc. Ce sont là des axiomes qui ne con-
cernent proprement que des quanta comme tels.
Pour ce qui est de la quantité {quaniitas\ c’est-à-dire
de la réponse à la question de savoir combien une chose
est grande, il n’y a point à cet égard d’axiomes dans le
sens propre du mot, bien que plusieurs, propositions de
cette sorte soient synthétiquement et immédiatement
certaines (indemonstrabiHa). Car que le pair ajouté au
pair ou retranché du pair donne le pair, ce sont là des
propositions analytiques, puisque j’ai immédiatement
conscience de l’identité d’une production de quantité avec
l’autre; les axiomes au contraire doivent être des prin-
cipes synthétiqui s à priori Les propositions évidentes
exprimant les rapports numériques sont bien synthétiques
sans doute, mais elles ne sont pas générales, comme
celles de la géométrie, et c’est pourquoi elles ne méritent
pas le nom d’axiomes, mais seulement celui de formules
numériques. Cette proposition que 7 + 5=12, n’est
nullement analytique. En effet je ne conçois le nombre
12 ni dans la représentation de 7, ni dans celle de 5,
mais dans celle de la réunion de ces deux nombres (que
224 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
je le conçoive nécessairement dans l’addition des deux,
c’est ce dont il n’est pas ici question, puisque dans une
proposition analytique il ne s’agit que de savoir si je
conçois réellement le prédicat dans la représentation du
sujet). Mais, bien qu’elle soit synthétique, cette proposi-
tion n’est toujours que particulière. En tant que Ton
n’envisage ici que la synthèse des quantités homogènes
(des unités), cette synthèse ne peut avoir lieu que d’une
seule manière, bien que Vusage de ces nombres soit en-
suite général. Quand je dis : un triangle se construit avec
trois lignes, dont deux prises ensemble sont plus grandes
que la troisième, il n’y a ici qu’une pure fonction de
l’imagination productive, qui peut tirer des lignes plus
ou moins grandes et en même temps les faire rencontrer
suivant toute espèce d’angles qu’il lui plaît de choisir.
Au^ contraire le nombre 7 n’est possible que d’une seule
manière , et il en est de même du nombre 1 2 , produit
par la synthèse du premier avec 5. Il ne faut donc pas
donner aux propositions de ce genre le nom d’axiomes
(car autrement il y en aurait à l’infini), mais celui de
formules numériques.
Ce principe transcendental de la science mathéma-
tique des phénomènes étend beaucoup notre connais-
sance à priori C’est en effet grâce à lui que les mathé-
matiques pures peuvent s’appliquer dans toute leur
précision aux objets de l’expérience; sans lui cette
application ne serait pas évidente d’elle-même, et même
elle a donné lieu à certaines contradictions. Les phéno-
mènes ne sont pas des choses en soi. L’intuition empi-
rique n’est possible que par l’intuition pure (de l’espace
et du temps); ce que la géométrie dit de celle-ci s’ap-
plique donc à celle-là. Dès lors on ne saurait plus pré-
AXIOMES DE l’intuition 225
texter que les objets des sens ne peuvent pas être
conformes aux règles de la construction dans l’espace
(par exemple à l’infinie divisibilité des lignes ou des an-
gles); car on refuserait par là même à l’espace et à toutes
les mathématiques avec lui toute valeur objective, et l’on
ne saurait plus pourquoi et jusqu’à quel point elles s’ap-
pliquent aux phénomènes. La synthèse des espaces et
des temps, comme formes essentielles de toute intuition,
est ce qui rend en même temps possible l’appréhension
du phénomène, par conséquent toute expérience exté-
rieure, par conséquent encore toute connaissance des
objets de l’expérience; et ce que les mathématiques
affirment de la première dans leur usage pur s’applique
aussi nécessairement à la seconde. Toutes les objections
â rencontre ne sont que des chicanes d’une raison mal
éclairée , qui croit à tort affranchir les objets des sens
^e la condition formelle de notre sensibilité, et qui les
xeprésente comme des objets en soi donnés à l’entende-
anent, bien qu’ils ne soient que des phénomènes. S’ils
xi’étaient pas de simples phénomènes, nous n’en pour-
rions sans doute rien connaître à ‘priori synthétiquement,
€t par conséquent au moyen des concepts purs de l’es-
T)ace, et la science qui les détermine, la géométrie serait
elle-même impossible.
I. 16
226 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
II
Anticipations de la perception
En voici le principe : Dam totis les phénomènes le réel, qui est un ohj^^
de sensation, a une quantité intensive, (fest-à-dire un degré (a).
PREUVE
La perception est la conscience empirique, c’est-à-dire
une conscience accompagnée de sensation. Les phéno-
mènes, comme objets de la perception, ne sont pas des
intuitions pures (purement formelles), comme l’espace et
le temps (qui ne peuvent pas être perçus en eux-mêmes).
Ils contiennent donc, outre l’intuition, la matière de
quelque objet en général (par quoi est représenté quel-
que chose d’existant dans l’espace ou dans le temps),
c’est-à-dire le réel de la sensation, considéré comme une
représentation purement subjective dont on -ne peut avoir
conscience qu’autant que le sujet est affecté, et que l’on
rapporte à un objet en général. Or il peut y avoir une
transformation graduelle de la conscience empirique en
conscience pure, où le réel de la première disparaisse
entièrement et où il ne reste qu’une conscience purement
formelle (à priori) de la diversité contenue dans l’espace –
et dans le temps; par conséquent il peut y avoir aussi J
une synthèse de la production de la quantité d’une sen- –
sation depuis son commencement, l’intuition pure = 0, ^
jusqu’à une grandeur quelconque. Et comme la sensation ^
(a) Première édition : « Le principe qui anticipe toutes les perception
comme telles est celui-ci : dans tous les phénomènes la sensation et l
réel qui lui correspond dans Pobjet (reaUtas phcenomenon) ont uni
quantité intensive, c’est-à-dire un degré. »
é ANTICIPATIONS DE LA PERCEPTION 337
^^est pas par elle-même une représentation objective et
^n^il n’y a en elle ni intuition de l’espace ni intuition du
t^cmps , elle n’a pas de quantité extensive ; mais elle a
X^ourtant une quantité (au moyen de son appréhension,
4z>à la conscience empirique peut croître en un certain
^emps depuis rien = 0 jusqu’à un degré donné), et par
cx)nséquent elle a une quantité intensive^ à laquelle doit
correspondre aussi dans tous les objets de la perception, en
t;ant qu’elle contient cette sensation, une quantité inten-
^ve^ c’est-à-dire un degré d’influence sur le sens (a).
On peut désigner sous le nom d’anticipation toute
«connaissance par laquelle je puis connaître et déterminer
^ priori ce qui appartient à la connaissance empirique,
-et tel est sans doute le sens qu’Épicure donnait à son
•expression de nço^K. Mais, comme il y a dans les phé-
nomènes quelque chose qui n’est jamais connu à priori et
-qui constitue ainsi la différence propre entre l’empirique
et la connaissance à priori^ et que ce quelque chose est
la sensation (comme matière de la perception), il suit
^ue la sensation est proprement ce qui ne peut pas être
anticipé. Au contraire les déterminations pures conçues
•dans l’espace et dans le temps, sous le rapport soit de
la figure, soit de la quantité, nous pourrions les nommer
des anticipations des phénomènes, parce qu’elles repré-
sentent à priori ce qui peut toujours être donné à poste-
riori dans l’expérience. Mais supposez qu’il y ait pour-
tant quelque chose qu’on puisse connaître à priori dans
chaque sensation, considérée comme sensation en général
(sans qu’une sensation particulière soit donnée), ce quel-
(a) Tout ce premier paragraphe est une addition de la seconde édi-
tion.
228 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
que chose mériterait d’être nommé anticipation dans un
sens exceptionnel. Il semble étrange en effet d’anticiper
sur l’expérience en cela même qui constitue sa matière,
laquelle ne peut être puisée qu’en elle. Et c’est pourtant
ce qui arrive réellement ici.
L’appréhension ne remplit, avec la seule sensation,^
qu’un instant (je ne considère point ici en effet la
succession de plusieurs sensations). En tant qu’elle est
dans le phénomène quelque chose dont l’appréhension
n’est pas une synthèse successive, laquelle procède en
allant des parties à la représentation totale, elle n’a pas
de quantité extensive; l’absence de la sensation dans le
même instant représenterait cet instant comme vide, par
conséquent = 0. Or ce qui correspond à la sensation
dans l’intuition empirique est la réalité {realUas phcmo-
menon)\ ce qui correspond à l’absence de la sensation est
la négation = 0. En outre, toute sensation est suscep-
tible de plus ou de moins, de telle sorte qu’elle peut dé-
croître et s’évanouir insensiblement II y a donc entre la
réalité dans le phénomène et la négation une chaîne con-
tinue de sensations intermédiaires possibles, entre les-
quelles il y a toujours moins de différence qu’entre la
sensation donnée et le zéro ou l’entière négation. Cela
revient à dire que le réel dans le phénomène a toujours^
une quantité, mais que cette quantité ne se trouve pas
dans l’appréhension, puisque celle-ci s’opère en un mo-
ment au moyen d’une simple sensation et non par une
synthèse successive de plusieurs sensations, et qu’ainsi
elle ne va pas des parties an tout; sa quantité n’est
donc pas extensive.
Or cette quantité qui n’est appréhendée que comme
une unité, et dans laquelle la pluralité ne peut être re-
ANTICIPATIONS DE LA PERCEPTION 229
^X’ésentée que par son plus ou moins grand rapproche-
raient de la négation = 0, je la nomme quantité intensive.
T?oute réalité dans le phénomène a donc une quantité
intensive, c’est-à-dire un degré. Lorsque l’on considère
-ciette réalité comme une cause (soit de la sensation, soit
-<3’une autre réalité dans le phénomène, par exemple d’un
-changement), on nomme le degré de la réalité comme
-cause un moment , par exemple le moment de la pesan- teur, et cela parce que le degré ne désigne que la quan- –ité dont l’appréhension n’est pas successive, mais mo-
»ientanée. Je ne fais du reste que toucher ce point en
passant, car je n’ai pas encore à m’occuper de la cau-
jsalité.
Toute sensation , par conséquent aussi toute réalité
-dans le phénomène, si petite qu’elle puisse être, a un
degré, c’est-à-dire une quantité intensive, qui peut encore
^tre diminuée , et entre la réalité et la négation il y a
:une série continue de réalités et de perceptions possibles
de plus en plus petites. Toute couleur, par exemple le
rouge, a un degré, qui, si faible qu’il puisse être, n’est
jamais le plus faible possible; il en est de même de la
-chaleur, du moment de la pesanteur, etc.
La propriété qui fait que dans les quantités aucune
partie n’est la plus petite possible (qu’aucune partie n’est
simple) est ce qu’on nomme leur continuité. L’espace et
le temps sont des quanta continua^ parce qu’aucune partie
n’en peut être donnée qui ne soit renfermée entre des
limites (des points et des instants), et par conséquent ne
soit elle-même un espace ou un temps. L’espace ne se
compose que d’espaces, et le temps que de temps. Les
‘ Fin Moment.
230 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
instants et les points ne sont pour le temps et l’espao^
que des limites : ils ne font que représenter la place ow^
on les renferme \ Or cette place présuppose toujours de —
intuitions qui la bornent ou la déterminent, et l’espace
ni le temps ne sauraient être composés de simples placer
comme de parties intégrantes qui pourraient être données
antérieurement. On peut encore nommer ces sortes d.^
quantités des quantités fluentes^, parce que la synthèse
(de l’imagination productive) qui les engendre est une
progression dans le temps ^, dont on a coutume de dési-
gner particulièrement la continuité par le mot fluxion.
Tous les phénomènes en général sont donc des quan-
tités continues, aussi bien quant à leur intuition, comme
quantités extensives, que quant à la simple perception (à
la sensation et par conséquent à la réalité), comme quan-
tités intensives. Quand la synthèse de la diversité du
phénomène est interrompue, cette diversité n’est pas
alors un phénomène comme quantum, mais un agrégat
de plusieurs phénomènes, produit par la répétition d’une
synthèse toujours interrompue, au lieu de l’être par la
simple continuation de la synthèse productive d’une cer-
taine espèce. Quand je dis que 1 3 thalers représentent
une certaine quantité d’argent^, je me sers d’une expres-
sion tout à fait exacte si j’entends par là la valeur d’un
marc de métal d’argent fin ^; ce marc d’argent est sans
doute une quantité continue dans laquelle aucune partie
n’est la plus petite possible, mais où chaque partie pour-
- Punkte und Augénhlicke sind nwr Grenzen, d. i. hlosze SteUen
ihrer Einachrànhung. — ‘ Flieszende. — * Ein Fortgang in der Zeit - Geldquantum, — Le mot argent doit être pris ici dans le sens de
monnaie. J. B. - Fein Silber,
ANTICIPATIONS DE LA PERCEPTION 231
rait former une monnaie^ qui contiendrait toujours la
matière de monnaies plus petites encore. Mais si j’entends
par cette expression 13 thalers ronds, c’est-à-dire 13
pièces de monnaie (quelle qu’en soit la valeur en métal
d’argent^), c’est improprement que j’appelle cela une
quantité de thalers : il faudrait dire un agrégat, c’est-à-
dire un nombrp de pièces de monnaie. Or comme à tout
nombre il faut une unité pour fondement, le phénomène
comme unité est un quantum^ et, comme tel, il est tou-
jours un continu.
Puisque tous les phénomènes, considérés comme ex-
tensifs aussi bien que comme intensife, sont des quanti-
tés continues, cette proposition, que tout changement
(tout passage d’une chose d’un état à un autre) est aussi
continu, pourrait être ici démontrée aisément et avec
une évidence mathématique, si la causalité d’un change-
ment en général ne résidait pas tout à fait en dehors
des limites d’une philosophie transcendentale, et si elle
ne présupposait pas des principes empiriques. Car qu’il
puisse y avoir une cause qui change l’état des choses,
c’est-à-dire qui les détermine en un sens contraire
à un certain état donné, c’est sur quoi l’entendement ne
nous donne à priori aucune lumière, et cela non-seule-
ment parce qu’il n’en aperçoit pas la possibilité (car cette
vue nous manque dans la plupart des connaissances à
priori) j mais parce . que la mutabilité ne porte que sur
certaines déterminations des phénomènes que l’expé-
rience seule peut nous révéler, tandis que la cause en
doit être cherchée dans l’immuable. Mais, comme nous
n’avons ici à notre disposition que les concepts purs qui
‘ Mn Geldstûck. — * Silbergdialt
232 ANALYTIQUE TRANSGENDENTALE
servent de fondement à toute expérience possible et dan
lesquels il ne doit rien y avoir d’empirique, nous ne pou-
vons, sans porter atteinte à l’unité du système, anticipeir
sur la physique générale, qui est construite sur certaines
expériences fondamentales.
Nous ne manquons cependant pas de preuves pour
démontrer la grande influence qu’exerce notre principe
en anticipant sur les perceptions et en les suppléant
même au besoin, de manière à fermer la porte à toutes
les fausses conséquences qui pourraient en résulter.
Si toute réalité dans la perception a un degré, entre
ce degré et la négation, il y a une série infinie de de-
grés toujours moindres ; et pourtant chaque sens doit
avoir un degré déterminé de réceptivité pour les sensa-
tions. D ne peut donc y avoir de perception , par consé-
quent d’expérience, qui prouve, soit immédiatement, soit
médiatement (quelque détour qu’on prenne pour arriver
à cette conclusion), une absence absolue de toute réalité
dans le phénomène; c’est-à-dire qu’on ne saurait jamais
tirer de l’expérience la preuve d’un espace ou d’un, temps
vide. Car d’abord l’absence absolue de réalité dans l’in-
tuition sensible ne peut être elle-même perçue; ensuite,
on ne saurait la déduire d’aucun phénomène particulier
et de la différence de ses degrés de réalité ; on ne doit
même jamais l’admettre pour expliquer cette réalité. En
effet, bien que toute l’intuition d’un espace ou d’un temps
déterminé soit entièrement réelle, c’est-à-dire qu’aucune
partie de cet espace ou de ce temps ne soit vide, pourtant,
comme toute réalité a son degré, qui peut décroître suivant
une infinité de degrés inférieurs jusqu’au rien (jusqu’au
vide), sans que la quantité extensive du phénomène cesse
d’être la même, il doit y avoir une infinité de degrés dif-
ANTICIPATIONS DE LA PERCEPTION *ââ3
férents remplissant l’espâce ou le temps, et les quantités
intensives dans les divers phénomènes peuvent être plus
petites ou plus grandes, bien que la quantité intensive
de l’intuition reste la même.
Noos allons en donner un exemple. Les physiciens,
remarquant (soit par la pesanteur ou le poids, soit par
la résistance opposée à d’autres matières en mouvement)
Une grande différence dans la quantité de matière con-
tenue sous un même volume en des corps de diverses
espèces, en concluent presque tous que ce volume (cette
quantité extensive du phénomène) doit contenir du vide
dans toutes les matières, bien qu’en des proportions
différentes. Mais lequel de ces physiciens, la plu-
part mathématiciens et mécaniciens, se serait jamais
avisé que, tout en prétendant éviter les hypothèses mé-
t;aphysiques, il fondait uniquement sa conclusion sur une
supposition de ce genre, alors qu’il admettait que le réel
dans l’espace (je ne veux pas dire ici l’impénétrabilité
ou le poids, parce que ce sont là de? concepts empiri-
ques) est partout identique et qu’il ne peut différer que
par la quantité extensive, c’est-à-dire par le nombre ^? A
cette supposition, qui n’a aucun fondement dans l’expé-
rience et qui est ainsi purement métaphysique, j’oppose
une preuve transcendentale qui. à la vérité, n’explique
pas la différence dans la manière dont l’espace est rem-
pli, mais qui supprime entièrement la prétendue néces-
sité de supposer qu’on ne peut expliquer cette différence
qu’en admettant des espaces vides, et qui a au moins
l’avantage de laisser à l’esprit la liberté de la concevoir
encore d’une autre manière, si l’explication physique
‘ Menge.
234 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
exige ici quelque hypothèse. En eflfet, nous, voyons que
si des espaces égaux peuvent être parfaitement remplis
par des matières diflférentes, de telle sorte qu’en aucune
d’elles il n’y ait nul point où la matière ne soit présente,
tout réel de même qualité a néanmoins son degré (de
résistance ou de pesanteur), qui peut être de plus en
plus petit, sans que la quantité extensive ou le nombre
diminue ou disparaisse dans le vide et s’évanouisse.
Ainsi une dilatation, qui remplit un espace, par exemple
la chaleur ou toute autre réalité (phénoménale) peut^
sans jamais laisser vide la plus petite partie de cet es-
pace, décroître par degrés à l’infini ; elle ne remplira pas
moins l’espace avec ces degrés plus bas que ne le ferait
un autre phénomène avec de plus élevés. Je ne prétends
pas affirmer ici que telle est en éflfet la raison de la dif-
férence des matières quant à leur pesanteur spécifique;
je veux seulement démontrer par un principe de l’enten-
dement pur que la nature de nos perceptions rend pos-
sible un tel mode d’explication, et que l’on a tort de re-
garder le réel du phénomène comme étant identique
quant au degré et comme ne diflérant que par son agréga-
tion et sa quantité extensive, et de croire que l’on affirme
cela à priori au moyen d’un principe de l’entendement.
Toutefois, pour un investigateur accoutumé aux con-
sidérations transcendentales et devenu par là circonspect,
cette anticipation de la perception a toujours quelque
chose de choquant, et il lui est impossible de ne pas-
concevoir quelque doute sur la faculté qu’aurait l’enten-
dement d’anticiper (1) une proposition synthétique telle
(1) Ce mot, nécessaire à la coostruction et au sens de la phrase, avait
été omis par Kant dans le texte de ses deux estions; U aété jostement
ANTICIPATIONS DE LA PERCEPTION 23&
4^ne celle qui est relative au degré de toute réalité dans
les phénomènes et, par conséquent, à la possibilité de la
dfférence intrinsèque de la sensation elle-même, abstrac-
tion faite de sa qualité empirique. C’est donc une ques-
« tîon qui n’est pas indigne d’examen que celle de savoir
<;omment l’entendement peut ici prononcer à priori et
synthétiquement sur des phénomènes et les anticiper
même dans ce qui est proprement et simplement empi-
Tique, c’est-à-dire dans ce qui concerne la sensation.
La qualité de la sensation est toujours purement em-
pirique et ne peut être représentée à priori (par exemple
3a couleur, le goût, etc.). Mais le réel qui correspond aux
sensations en général, par opposition à la négation = 0,.
ne représente que quelque chose dont le concept implique
une existence, et ne signifie rien que la synthèse dans
une conscience empirique en général. En effet, dans le
sens interne, la conscience empirique peut s’élever de-
puis 0 jusqu’à un degré supérieur quelconque, de telle
sorte que la même quantité extensive de l’intuition (par
exemple, utie surface éclairée) peut exciter une sensa-
tion aussi grande que la réunion de plusieurs autres
(surfaces moins éclairées). On peut donc faire entière-
ment abstraction de la quantité extensive du phénomène
et se représenter pourtant en un moment dans la seule
sensation une synthèse de la gradation uniforme qui s’é-
lève de 0 à une conscience empirique donnée. Toutes
les sensations ne sont donc, comme telles, données qu’à
‘posteriori^ mais la propriété qu’elles possèdent d’avoir un
degré peut être connue à priori. H est remarquable que
rétabli. Voyez l’édition de Hartensteîn (p. 185), et la note de celle de
Bosenkranz (p. 151). J. B.
^36 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
nous ne pouvons connaître à priori dans leâ quantités ecà
général qu’une seule qtudité, à savoir la continuité, et
dans toute qualité (dans le réel du phénomène) que sa
quantité intensive^ c’est-à-dire la propriété qu’elle a d’a-
voir un degré ; tout le reste revient à l’expérience.
III
Analogies de l’expérience
En Yoici le principe : L’expérience n’est possible que par la représen-
tation d’une Uaison nécessaire des perceptions (a).
PREUVE
L’expérience (b) est une connaissance empirique, c’est-
à-dire une connaissance qui détermine un objet par des
perceptions. {111e est donc une synthèse de perceptions
qui elle-même n’est pas contenue dans ces perceptions,
mais renferme l’unité synthétique de leur diversité au
sein d’une conscience, unité qui constitue l’essentiel d’une
connaissance des obfets des sens, c’est-à-dire de l’expé-
rience (et non pas seulement de l’intuition ou de la sen-
sation des sens). Dans l’expérience, les perceptions ne se
rapportent les unes aux autres que d’une manière acci-
(a) l’* édition : c En voici le principe général : Tons les phénomènes
sont soumis à priori, quant à leur existence, à des règles qui déter-
minent leur rapport entre eux dans un temps, »
(b) Tout ce premier paragraphe est une addition de la première
édition.
ANALOGIES DE l’eXPÉRIENGE 237
dentelle, de telle sorte que des perceptions mêmes ne
résulte ni ne peut résulter entre elles aucune liaison né-
cessaire; l’appréhension, en eflfet, n’est qu’un assemblage
des éléments divers de l’intuition empirique , et l’on n’y ^
saurait trouver aucune représentation d’un lien néces-
saire dans l’existence au sein de l’espace et du temps des
phénomènes qu’elle rassemble. Mais, comme l’expérience
est une connaissance des objets déterminée par des per-
ceptions, que, par conséquent, le rapport d’existence des
éléments divers n’y doit point être représenté tel qu’il
résulte d’un assemblage dans le temps, mais tel qu’il
existe objectivement dans le temps, et que, d’un autre
côté, le temps ne peut être lui-même perçu, il suit qu’on
ne peut déterminer l’existence des objets dans le temps
qu’en les liant dans le temps en général, c’est-à-dire au
moyen de concepts qui les unissent à priori. Or ces con-
cepts impliquant toujours la nécessité, l’expérience n’est
possible qu’au moyen d’une représentation de la liaison
nécessaire des perceptions.
Les trois modes du temps sont la permanence^ la suc-
cession et la simultanéité. De là trois lois qui règlent tous
les rapports chronologiques des phénomènes, et d’après
lesquelles l’existence de chacun d’eux peut être détermi-
née par rapport à l’unité de tout temps, et ces loi&
sont antérieures à toute expérience, qu’elles servent elles-
mêmes à rendre possibles.
Le principe général de ces trois analogies repose sur
hnité nécessaire de l’aperception par rapport à toute
conscience empirique possible (de la perception) dans
chaque temps, et par conséquent, puisque cette unité est
un fondement à priori, sur l’unité synthétique de tous les
phénomènes au point de vue de leur rapport dans le
^38 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
temps. En effet, l’aperception originaire se rapporte au
sens intérieur (à l’ensemble de toutes les représentations),
et à priori à sa forme, c’est-à-dire au rapport des diver-
ses consciences empiriques dans le t^mps^. Or toute
cette diversité doit être liée, suivant ses rapports de
temps, dans l’aperception originaire; car c’est là ce
qu’exprime l’unité transcendentale à priori de cette di-
versité, cette unité sous laquelle rentre tout ce qui doit
faire partie de ma connaissante (c’est-à-dire de ma
propre connaissance), et par conséquent tout ce qui peut
être un objet pour moi. Cette unité synthétique dans le
rapport chronologique de toutes les perceptions, qui est
déterminée à priori^ revient donc à cette loi : toutes les
déterminations empiriques du temps sont soumises aux
règles de la détermination générale du temps; et les
analogies de l’expérience, dont nous avons maintenant à
nous occuper, doivent être des règles de ce genre.
Ces principes ont ceci de particulier qu’ils ne s’occu-
pent pas des phénomènes et de la synthèse de leur in-
tuition empirique, mais seulement de V existence et de
leur rapport entre eux relativement à cette existence. Or
la manière dont quelque chose est appréhendé dans ,1e
phénomène peut être déterminée à priori de telle façon
que la règle de sa synthèse puisse fournir cette intuition
à priori dans chaque exemple empirique donné, c’est-à-
dire la réaliser au moyen de cette synthèse même. Mais
l’existence des phénomènes ne peut être connue à priori,
et, quand nous pourrions arriver par cette voie à con-
clure quelque existence, nous ne la connaîtrions paî
- Dos VerhàUfdsz des mannigfàlUgen empirischen BewuszUeins û
der Zeit
ANALOGIES DE l’EXPÉRIENGE 2S9
ti’une manière déterminée, c’est-à-dire que nous ne sau-
xnons anticiper ce par quoi son intuition empirique se
<3îstingue de toute autre.
Les deux principes précédents, que j’ai nommés ma-
^d±ématiques, parce qu’ils nous autorisent à appliquer les
:X3iathématiques aux phénomènes, se rapportaient aux
)hénomènes au point de vue de leur simple possibilité, et
lous enseignaient comment ces phénomènes peuvent être
produits suivant les règles d’une synthèse mathématique,
soit quant à leur intuition, soit quant au réel de leur
3)erception. On peut donc employer dans l’un et l’autre
<;as les quantités numériques et avec elles déterminer le
phénomène comme quantité. Ainsi, par exemple, je puis
déterminer à priori^ c’est-à-dire construire le degré des
sensations de la lumière du soleil en le composant d’en-
viron 200,000 fois celle de la lune. Nous pouvons donc
désigner ces premiers principes sous le nom de constitu-
tifs,
n en doit être tout autrement 4e ceux qui soumettent
à priori à des règles l’existence des phénomènes. En
effet, comme elle ne se laisse pas construire, ces prin-
cipes ne concernent qu’un rapport d’existence et ne peu-
vent être que des principes purement régulateurs. Il ù’y
a donc ici ni axiomes, ni anticipations à chercher ; il s’a-
git seulement, quand une perception nous est donnée
dans un rapport de temps avec une autre (qui reste in-
déterminée), de dire, non pas quelle est cette autre per-
ception et quelle en est la quantité, mais comment elle
est nécessairement liée à la première, quant à l’existence,
dans ce mode du temps. En philosophie, les analogies
signifient quelque chose de très-différent de ce qu’elles
représentent en mathématiques. Dans celles-ci, ce sont
240 ANALYTIQUE TRANSCENDENTALE
des formules qui expriment l’égalité de deux rapports de
quantité, et elles sont toujours constitutives^ si bien que,
quand deux membres de la proportion sont donnés, le
troisième aussi est donné par là même, c’est-à-dire peut
être construit. Dans la philosophie, au contraire, l’analo-
gie est l’égalité de deux rapports, non de quantité^ mais
de qualité : trois membres étant donnés, je ne puis
connaître et déterminer à priori que le ra^pport à un
quatrième, mais non ce quatrième membre lui-même ; j’ai
seulement une règle pour le chercher dans l’expérience
et un signe pour l’y découvrir. Une analogie de l’expé-
rience n’est donc qu’une règle suivant laquelle l’unité de
l’expérience (non la perception elle-même, comme intui-
tion empirique en général) doit résulter de perceptions,
et elle s’applique aux objets (aux phénomènes), non
comme principe constitutifs mais simplement comme prin-
cipe régulateur. Il en est de même des postulats de la
pensée empirique en général, qui concernent à la fois la
synthèse de la pure intuition (de la forme du phénomène),
celle de la perception (de la matière du phénomène) et
celle de l’expérience (du rapport de ces perceptions). Ils
n’ont d’autre valeur que celle de principes régulateurs,
et se distinguent des postulats mathématiques, qui sont
constitutifs, non pas sans doute par la certitude, qui se
trouve à priori dans les uns et dans les autres, mais par
la nature de l’évidence, c’est-à-dire par leUr côté intuitif
(et par conséquent aussi par la démonstration).
Mais ce qui a été rappelé dans tous les principes syn-
thétiques, et ce qui doit être ici particulièrement remar-
qué , c’est que ce n’est pas comme principes de l’usage
transcendental de l’entendement, mais simplement conune
principes de son usage empirique, que ces analogies ont
ANALOGIES DE L’EXPÉRIENGE 241
leur signification et leur valeur, et que c’est uniquement
à ce titre qu’elles peuvent être démontrées ; d’où il suit
que les phénomènes ne doivent pas être subsumés sous
les catégories en général, mais seulement sous leurs
schèmes. En effet, si les objets auxquels ces principes
doivent être rapportés étaient des choses en soi, il serait
absolument impossible d’en avoir à priori quelque con-
naissance synthétique. Mais ils ne sont que des phéno-
mènes, et l’expérience possible n’est que la connaissance
parfaite de ces phénomènes , à laquelle doivent toujours
aboutir en définitive tous les principes à priori. Les
principes dont il s’agit ici ne peuvent donc avoir pour
but que les conditions de l’unité de la connaissance em-
pirique dans la synthèse des phénomènes. Or cette unité
n’est conçue que dans le schème du concept pur de l’en-
tendement, puisque, comme synthèse en général, elle
trouve dans la catégorie une fonction qui n’est restreinte
par aucune condition sensible. Nous serons donc autori-‘
ses par ces principes à n’associer les phénomènes que
par analogie avec l’unité logique et générale des con-
cepts ; et, par conséquent, si dans le principe même nous
nous servons de la catégorie, dans l’exécution (dans l’ap-
plication aux phénomènes), nous substituerons au prin-
cipe le schème de la catégorie, comme étant la clef de
soii usage, ou plutôt nous placerons à côté d’elle ce
schème comme condition restrictive, sous le nom de for-
mule du principe.