Memoires de Fanny Hill, femme de plaisir

Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

de John Cleland

AVERTISSEMENT
Partie 1
LES PROGRÈS D’UNE GARCE

d’après les dessins de M. Hogarth.

Chapitre 1 L’Innocente trahie

Voyez cette fille de campagne : que ses regards sont innocents ! que ses habits sont propres quoique unis ! N’êtes-vous pas indigné de voir la maquerelle qui n’oublie rien pour la débaucher ? Elle couvre ses desseins sous le voile de la piété et ne parle que de prières et de dévotions, jusqu’à ce que la pauvrette soit vendue et livrée à Francisque.

Voyez ce vieux paillard, comme il lorgne labelle : il est l’emblème véritable d’un satyre impudique. Le curé de campagne arrive à la ville avec une méchante rosse. Jugez ce qui l’amène : moins à faire et mieux payé.

Chapitre 2 Un juif l’entretient somptueusement

Débauchée d’abord et chassée ensuite, c’est le sort de toutes les putains de Francisque. La pauvre Polly (Polly est un nom de baptême comme Margot) est obligée de battre du plâtre jusqu’à ce qu’elle rencontre un juif opulent.

Le circoncis lui donne tout. Examinez-la dans toute sa splendeur.

Elle a un singe et un Maure qui la suit.

Qu’un homme est sot de s’imaginer jouir seul d’une femme ! Car malgré tout ce qu’il pourra lui donner, elle ne perdra pas une occasion favorable pour baiser avec d’autres.

Polly donc avait son amant dans le lit quand l’Hébreu arriva sans être attendu. Pour le faire évader, elle querelle le juif, donne un coup de pied à la table, pendant que sa femme de chambre fait sortir le galant.

Chapitre 3 Elle est réduite à la misère dans son logement de Drury-Lane

Margot, renvoyée pour la deuxième fois, se loge dans l’allée de Drury-Lane. (célèbre à Londres par le grand nombre de filles de moyenne sorte), tient boutique pour son compte et commerce avec toute la ville. Pendant qu’on verse le thé,mademoiselle est occupée à regarder une montre qu’elle avait prise par subtilité à son galant pendant la nuit. On met sur une petite table, devant elle, du beurre enveloppé d’un mandement de Monseigneur, une soucoupe, un couteau et du pain.

Sa cape est derrière elle, sur le dos d’une chaise ; la chandelle est fichée dans le trou d’une bouteille qui est auprès de la chaise percée.

Ne voyez-vous pas le chevalier Jean qui entre avec les archers pour mener mademoiselle et sa suivante à l’hôpital, pour y battre du chanvre ?

Au haut est écrit : « Boette à perruque de Jacques Datton ».

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