oiseaux de haut vol. Oiseaux malS, oi-
seaux pris au nid et qui n’ont pas encore
volé. » Etc. A propo s de l’oiseau-mou-
che : « Légèreté, rapidité, prestesse,
grûce et riche parure, tout appa rtie nt à
ce petit favori. » (Buffon, Oiseaux, t. XI,
p. 2.) I( Oiseau de cerises, le loriot. Oi-
seau-chameau, l’autruche. Oiseau-mon-
père, à Cayenne , le choucas chauve. »
A l’historique: (( De put oef put oisel. »
(Ler oux de Linay, Proverbes, t. 1, p. 188.)
Et voilà. 11 y a de bonnes choses à
prendre, apprendre. Satisfaction pour-
tant de constater que rien n’est là de
ce que je veux dire et qui est tout l’oi-
seau (ce sac de plumes qui s’envole
étonnamment). Je n’arriverai donc pas
trop tard. Tout est à dire. On s’en dou-
tait.
Il faut aussi que je recopie un petit
morceau assez récent que j’avais bien
prétentieusement intitulé L’Oiseau après
l’avoir écrit. Le voici : L’oiseau…
grince et crisse, vrille et trille, comme
ces robinets de bois qu’on adapte aux
douves (douves?). 11 pépie, piaille. Là
sont grains et pépins. De grains à distil-
lation il n’y a pas loin. A quoi est
destiné ce petit alambic? Que distille-
t-il? Toute la vie ce sont ces vocalises,
ce kirsch de tête de moineau. Puis, aux
jours de la mort, ces rares gouttes de
sang noir à l’étalage du giboyeur
(giboyer?). »
*
Où l’oiseau apparaît-il? Dans un pay-
sage non citadin, sur fond bistre de
labours, là où l’air est brodé de nombreux
•
fils verts jusqu’à une certaine hauteur.
*
Relisant ce que j’ai écrit jusqu’ici
je trouve plusieurs mots à chercher dans
Littré :
BRÉCHET : Nom donné à la crête
saillante et longitudinale qui se trouve
à la face externe du sternum des oi-
seaux.
(Sternum: Os ImpaIr situé chez
l’homII)e au devant et au milieu du
thorax. Partie analogue chez les ani-
maux. La forme du sternum des oiseaux,
en quille de naVIre, qui est in dispen-
sable pour l’équilibre de leur vol, leur
rendrait l’attitude accroupie très pé-
nible. Dupont de Nemours.)
B 0 M BER : I. V. actif. Rendre con-
vexe à la façon d’une bombe, c’est-à-
dire de manière à présenter un segment
sphérique ou à peu près. 2. V. n. bom-
ber ; être convexe. Ce mur bombe.
Rebomber ou rebombir n’existent pas ,
mais rebondir, rebondi (arrondi par
embonpoint).
DOU V ES : Nom de planches dispo-
sées en rond qui forment le corps du
tonneau et qu’on fait tenir ensemble
avec des cercles.
ORBES : Employé faussement par
moi. Orbite serait mieux – qui est à
l’orbe ce que la circonférence est au
cercle. Courbes serait mieux pour ce
que je veux décrire (ou paramètres).
A propos de n’importe quoi, même
d’un objet familier depuis des millé-
naires à l’homme, il reste beaucoup de
choses à dire. Et il y a intérêt à ce
qu’elles soient dites. Non seulement
pour le progrès de la science, mais pour
celui (moral) de l’homme par la science.
Il y a un autre point : pour que l’homme
Proche de Ul_oi aux classifications.
Niais d’abord, branchier ensuite, je m’en-
vole
De la tapisserie à trois dimensions.
J’en tombe comme un fruit mais décou-
vrant mes ailes
Je les déploie et je me sauve aux cieux…
Cercles charmants, zigzags précaution-
neux,
Bonds successifs quoique à peu de dis-
tance,
Mines gentilles, petits cris, roulades
Font qu’on nous traite en petits favoris.
L’on ne nous voit ce que souvent nous
sommes :
Mignons pouilleux aux collerettes sales,
Jabots crasseux, sphincters impéni-
tents …
Hors de nos nids faits plutôt pour nos
œufs,
Ovoïdes paniers d’où le duvet floconne,
Notre confort réside dans nos plumes,
Édredons et coussins emportés sur le
dos,
Où nous pouvons à peine nous blottir,
Capot sous l’aile et parfois une patte,
Comme un clochard couché sur ses bal-
lots,
Un voyageur tête sur sa valise
Sur la dure banquette au milieu des
cahots…
Vous-mêmes, au panier rond, couveuses
héroïques,
Les plumes hérissées dominant votre
effroi,
Comprend-on seulement votre peine phy-
sique? ..
Cageot léger facilement broyable,
Dont le bréchet seul est flanqué de chair,
Manchot bossu monté sur allumettes,
L’allure déhanchée ou le pas sautillant,
Épaule faible et constamment démise
Mais que je peux en aile déployer,
Sternum de rachitique en quille de na-
VIre
Très nécessaire à l’équilibre en vol
Mais qui fait mal dans la pose accrou-
pIe,
Tête inquiète, œil rond parfois catalep-
tique,
Long cou mobile, enfin bec corné re-
couvrant
Des mâchoires fort longues et dépour-
vues de dents.
Aucune graIsse en aucun de ses mem-
bres.
prenne vraiment possession de la nature,
pour qu’il la dïrige, la soumette, il faut
qu’il cumule en lui les qualités de cha-
que chose (rien de mieux à cet effet que
de les dégager par la parole, de les nomi-
ner).
C’est là me semble-t-il un point de vue
bolchevique.
‘ » Mais (autre développement) la
dictature de l’homme sur la nature, les
éléments, ne sera qu’une période vers
l’état d’harmonie parfaite (que l’on peut
bien imaginer) entre l’homme et la
nature, où celle-ci recevra de l’homme
autant qu’il lui prendra.
Le poète (est un moraliste qui) disso-
cie les qualités de l’objet puis les recom-
pose, comme le peintre dissocie les cou-
leurs, la lumière et les recompose dans
sa toile.
*
(Merveilleux couple d’oiseaux d’ Ébi-
che vu avant le départ de son œuvre
en Pologne le 2 septembre 1938.)
Sagement assis côte à côte dans un
panier rond comme un nid, dans la pose
des couveuses dominant leur effroi, leurs
plumes multicolores légèrement héris-
sées et bouffantes, cataleptiques (ou
vraiment héroïques?), tête immobile et
l’œil écarquillé.
*
Fines fléchettes ou courts et gras jave-
lots,
Au lieu de contourner les arêtes des
toits,
Nous sommes rats du ciel, éclairs vian-
deux, torpilles,
Poires de plumes, poux de la végétation.
Souvent, posté sur une haute branche,
Je guette là, stupide et tassé comme un
grief.
*
NOT ES P R ISES POUR UN OISEA U
Mon nom unit les voyelles françaises
A commencer par celle en forme d’ œuf
En deux diphtongues autour de la cou-
leuvre