Duroy répondit :
– Nulle part, je fais un tour avant de rentrer.
– Eh bien ! veux-tu m’accompagner à La Vie
Française, où j’ai des épreuves à corriger ; puis
nous irons prendre un bock ensemble.
– Je te suis.
Et ils se mirent à marcher en se tenant par le
bras avec cette familiarité facile qui subsiste entre
compagnons d’école et entre camarades de
régiment.
– Qu’est-ce que tu fais à Paris ? » dit
Forestier.
Duroy haussa les épaules :
– Je crève de faim, tout simplement. Une fois
mon temps fini, j’ai voulu venir ici pour… pour
faire fortune ou plutôt pour vivre à Paris ; et voilà
six mois que je suis employé aux bureaux du
chemin de fer du Nord, à quinze cents francs par
an, rien de plus.
Forestier murmura :
– Bigre, ça n’est pas gras.
