SCENE XI.
LUBIN, LUBINE.
LUBINE.
Te mocques tu de moy ?
LUBIN.
Ne voila-il pas la carogne ?
LUBINE.
Que fais-tu donc là, chiend’yvrogne ?
LUBIN.
Tasse rouzi friou…. J’y fais….
Il ne m’en souviendra jamais,
Voisin :
LUBINE.
Dis sot, est-ce pour rire.
LUBIN.
Il s’en est allé sans rien dire,
Elle a raison, faute d’un mot
Je ne suis encore qu’un sot.
Il rimoit ce me semble à cave :
Tasse rouzi friou titave.
Bon je l’ay retrouvé sans vous.
LUBINE.
Il faut le mettre au rang des foux.
LUBIN.
Des foux ! pas tant fou que l’onpense :
Allons, fais moy la reverence.
Et quelque joly compliment.
LUBINE.
Il a perdu le jugement.
Comme ce coquin fait le grave !
LUBIN. Il la frappe.
Tasse rouzi friou titave.
LUBINE.
J’y vay, ne me frappe donc pas.
LUBIN.
La reverence, bas, plus bas,
Ma foy, cette racine est drôle !
Allons, qu’on jouë un autre roole.
LUBINE.
D’où peut venir cet enragé ?
Dis donc, que diable as-tu mangé ?
LUBIN. Il la frappe.
Ah coquine tu m’injuries.
LUBINE.
Mon mignon, quitte ces furies.
LUBIN.
Mon mignon ! hé mon chien decœur :
D’où diable me vient cet honneur ?
Crois-tu parler à ton Compere ?
Tasse rouzi friou, j’espere
Il la frappe.
Te reconnoistre quelque jour.
LUBINE.
Helas ! pardon mon cher amour,
Que veux-tu ? d’où vient tacolere ?
LUBIN.
Va mettre dehors ce compere,
Et ne le regarde jamais,
Va viste, & reviens : desormais
Je suis le mary de ma femme,
Tasse rouzi friou, mon ame.
