Un amour vrai

Chapitre 2

 

Fête de Saint Bernard

 

Saint Bernard disait à la sainte Vierge :« Je consens à n’entendre jamais parler de vous, si quelqu’unpeut dire qu’il vous a invoquée sans être secouru. » Bonsaint ! Je veux me rappeler cette parole, chaque fois que jedirai le Souvenez-vous pour Francis.

Oh ! auguste Vierge, ma douce mère, jevous en prie, faites que mon amour pour lui ne déplaise jamais àvos yeux très purs, et daignez vous-même l’offrir à Dieu.

Cette après-midi, j’étais sur la grève avecplusieurs amies. On parla du prochain départ de M. Douglaspour l’Écosse. Je n’y crus pas, et pourtant quel poids ces parolesme mirent sur le cœur ! Si c’était vrai… s’il devait partir,me disais-je… et ne faudra-t-il pas qu’il parte un jour ?Cette pensée me bouleversait, m’accablait. Comme je me sentaisobservée, je pris un prétexte pour m’éloigner. Ne plus jamaisl’entendre ! Ne plus jamais le voir !

Ô mon Dieu, quel serait donc le malheur devous perdre pour jamais ; puisque la seule pensée d’êtreséparée de lui me faisait si cruellement souffrir !

Je marchais au hasard sur la grève ; toutà coup, apercevant le clocher qui brillait au soleil, je pensai àcelui qui a de la consolation pour toutes les douleurs, et je medirigeai vers l’église. Bientôt j’entendis, derrière moi, ce pasléger que je connais si bien, et, un instant après, M. Douglasme rejoignit.

– Est-il vrai que vous partiezbientôt ? lui demandai-je.

– Et comment vivrais-je sans vous ?me répondit-il vivement.

Puis troublé, ému, il me dit qu’avec moi il seconsolerait de la mort de son ami… qu’il avait cru sa vie briséepour jamais, mais que je lui avais rendu la foi au bonheur. Nousmarchâmes ensuite sans échanger une seule parole. Comme nousmontions la petite côte qui conduit de la grève au chemin public,il me dit à demi-voix : Essuyez vos yeux il ne faut pas qued’autres que moi voient ces larmes. Oui, c’était vrai, je pleuraissans m’en apercevoir. Quand nous fûmes à l’église : Je venaisici, lui dis-je. Lui, m’appelant pour la première fois par mon nomde baptême, me demanda gravement : Thérèse, pourquoipleuriez-vous ? Je me sentis rougir, et, ne trouvant rien àrépondre, je lui dis : Laissez-moi, je vais prier pour vous.Il m’ouvrit la porte de l’église.

Ô mon Dieu, quel bonheur de vous prier pourlui, vous, l’arbitre souverain de son sort éternel ! Il n’estpas l’enfant de votre Église, et à cause de cela j’aurais voulu nepas l’aimer, mais vous m’avez donné pour lui tous les dévouementset toutes les tendresses. Ô Christ, mon sauveur, je sais quetout don parfait vient de vous, maissouvenez-vous de mon ardente prière, et faites-moi mériter pour luila foi ; faites-la moi mériter par n’importe quelles douleurs,par n’importe quels sacrifices. Et vous, ma divine mère, je vouspromets de vous aimer, de vous honorer pour lui et pour moi, enattendant qu’il vous connaisse.

Comme je m’agenouillais devant l’autel de lasainte Vierge, pour lui confirmer cette promesse, la lumière dusoleil, glissant à travers les vitraux, fit à la statue comme uneauréole de joie et de gloire ; son doux visage semblasourire.

Je sortis très calme et très heureuse.M. Douglas m’avait attendue. Il parla peu le long du chemin etne fit aucune allusion à ce qui s’était passé entre nous, mais nousnous comprenions parfaitement. Sur le rivage, une pauvre femmeramassait péniblement les branches apportées par la mer.

– Rendons-la heureuse aussi, ditFrancis.

Il me donna sa bourse et je la remis à lapauvre vieille, qui la reçut en nous bénissant.

Nous marchions en silence.

Jamais je ne m’étais sentie si heureuse devivre.

Les oiseaux chantaient, la mer chantait et monâme aussi chantait. Il me semblait respirer la vie dans lessenteurs des bois, dans les parfums de la mer. À l’horizon, lesoleil baissait. Nous nous assîmes sur les rochers pour le regardercoucher. Je n’oublierai jamais ce tableau : devant nous, leSaint-Laurent si beau sous sa parure de feu ; au loin, lesmontagnes bleues ; partout une splendeur enflammée sur cepaysage enchanteur. Francis regardait enthousiasmé, mais son noblevisage s’assombrit tout à coup.

– Pourquoi faut-il que les beaux joursfinissent, me dit-il tristement.

J’étais heureuse, enchantée, ravie, et je luidis :

– Ne soyons pas ingrats. Regardez autourde vous, et dites-moi ce que sera la patrie, puisque l’exil est sibeau.

Il me regarda avec une expression que jen’oublierai jamais, et répondit à voix basse :

– Dites plutôt : Regardez dans votrecœur.

Et un peu après il continua :

– L’amour fait comprendre le ciel, maisce beau coucher de soleil me rappelle que la vie passe.

La soirée s’est passée à l’hôtel. Francisétait très grave, mais il y avait dans sa voix une douceurpénétrante qui ne lui est pas ordinaire, et quand je rencontraisson regard, j’y voyais luire cette lumière fugitive qui traverseparfois ses yeux comme un éclair. Il ne me parla guère ; mais,sans rien faire qui puisse attirer l’attention, il a l’art charmantde me laisser voir qu’il s’occupe de moi. Cette bonneMme L…, s’adressant à Mlle V… et àmoi, nous fit observer que M. Douglas avait l’air heureux.

– Ce que je vois le mieux, c’est qu’ilest bien bon, répondit Mlle V…, – qui se pique dedire toujours ce qu’elle pense, et un instant après elleajouta : – Je voudrais bien savoir pourquoi il est ce soiraussi grave, aussi recueilli qu’un jésuite qui sort deretraite.

21août.

Comme j’ouvrais ma fenêtre ce matin, unbouquet adroitement lancé tomba à mes pieds. – Remerciez-moi, ditFrancis quand nous nous rencontrâmes. – Je remerciai, mais avec desrestrictions sur la manière d’offrir les fleurs. Il m’écouta avecce sourire qui éclaire son visage – et mon cœur aussi.

– Si vous saviez, me dit-il, depuiscombien de temps j’attendais pour vous l’offrir !

Et il chanta à demi-voix :

À l’heure où s’éveille la rose,

Ne dois-tu pas te réveiller ?

J’ai porté son bouquet à l’église. Je veuxqu’il se fane devant le saint sacrement, et quand il sera flétri,j’irai le reprendre pour le conserver toujours. Seigneur Jésus,vous êtes au milieu de nous et il ne vous connaît pas. Il ne croitpas au mystère de votre amour. Mais vous pouvez lui ouvrir les yeuxde l’âme, et le faire tomber croyant et ravi à vos pieds.

Aujourd’hui, je suis allée voir une jeunefille morte la nuit dernière. J’avais besoin de me pénétrer dequelque grave pensée, car j’étais comme enivrée de mon bonheur. Jerestai longtemps à côté du lit où la pauvre enfant était couchéedans cette attitude effrayante qui n’appartient qu’à la mort. Lacroix noire tranchait lugubrement sur la blancheur du drap qui lacouvrait. Je soulevai le linceul et regardai longtemps. Ah !Francis, serait-il possible de ne nous aimer que pour cette vie quipasse ?

Tout passe et nous passerons comme tout lereste, mais je veux que celui de nous qui survivra à l’autre puissedire ce qu’Alexandrine de la Ferronnays écrivait après la mortd’Albert : « Ô mon Dieu, souvenez-vous que pas une parolede tendresse n’a été échangée entre nous, sans que votre nom aitété prononcé et votre bénédiction implorée. »

7septembre.

Hier, nous avons fait une promenade àl’Île-aux-Coudres, excursion que la présence de Francis m’a renduevraiment délicieuse. Puis, il y a maintenant dans mon âme quelquechose qui donne à la nature une splendeur que je ne lui connaissaispas. Mon Dieu, quel sera donc le ravissement de vous aimer dansvotre ciel si beau, puisque, dès cette vie, il y a tant de bonheurà aimer vos créatures !

Au havre Jacques-Cartier, nous nous sommesagenouillés à l’endroit où la messe a été dite pour la premièrefois au Canada. Je ne regardai pas M. Douglas. Il m’étaitpénible de le voir étranger aux sentiments que ce souvenirréveille. Mais sur le rocher où le sang de Jésus-Christ a coulé, jedemandai pour lui la foi. Oui, mon Dieu, vous m’exaucerez. Je leverrai catholique. Ce froid protestantisme n’est pas fait pourlui.

Nous prîmes le dîner sur l’herbe, dans levoisinage de la roche, pleureuse. Cet endroit de l’île est d’unebeauté ravissante. Il y règne un calme profond, une fraîcheurdélicieuse. La journée avait ce charme particulier à l’automne.Francis semblait enchanté, et s’oubliait devant cette bellenature.

– C’est beau, et je suis heureux, medit-il.

– Alors, remercions Dieu, car moi aussije suis heureuse.

Il ne répondit rien, mais je vis briller cetteflamme lumineuse qui s’allume parfois dans son regard.

Les conversations s’éteignaient ; je nesais pourquoi mon âme inclina tout à coup à la tristesse :notre vie s’écoule, pensai-je en écoutant le bruit des vagues surla grève, chaque flot en emporte un moment. Presque sans me rendrecompte de ce mouvement, je me tournai vers Francis :

– Vous connaissez cette pensée d’unefemme célèbre : Sommes-nous heureux, les bornes de la vie nouspressent de toutes parts.

– C’est douloureusement vrai.

Et nous parlâmes de cette soif de l’infini quifait notre tourment et notre gloire. Sa sensibilité, si vive et siprofonde, le rendait parfois éloquent. Jamais je n’avais compris,comme en l’écoutant, notre misère très auguste, notregrandeur très misérable.

J’aurais voulu lui dire quelle force lescatholiques trouvent dans la communion, mais je n’osai pas. Il fautavoir reçu Jésus-Christ dans son cœur, pour comprendre la joie decette union qui éteint tous les désirs. La bellevoix d’Elmire chantait :

Vole haut, près de Dieu ; les seules amoursfidèles

Sont avec lui.

Ces paroles me marquèrent, et Francis s’enaperçut. Il se mit à me parler de son amour pour moi :

– Je préférerais vous entendre dire quevous aimez Dieu.

Il me répondit avec une douceurincomparable :

– Si vous l’aimiez moins, je ne vousaimerais pas comme je vous aime.

On le pria de chanter. Il y consentit et medit :

– Je n’ai jamais chanté depuis la mort demon pauvre Charles, mais aujourd’hui il me semble que je trouveraide la douceur à vous chanter quelque chose que ce cher ami aimaitet chantait souvent.

Il commença les Adieux de Schubert.Ah ! quelle émotion, quelle puissance de sentiment il y avaitdans sa voix, et comme j’aurais voulu être seule pour pleurer à monaise ! Qu’elle est touchante cette amitié qui survit à lamort, au temps et à l’amour ! Certes, je suis profondémentsensible à tout ce qui le touche. Je donnerais ma vie pour luiépargner une douleur, et pourtant je vois avec une sorte de joieque rien ne le consolera jamais entièrement de la mort de son ami.Il est si bon d’être aimé d’un cœur qui n’oublie point ! Oui,je le sais, son ami lui manquera toujours, toute ma tendresse seraimpuissante à le consoler complètement, mais aussi, si je mourais,personne ne me remplacerait dans son cœur. Dieu seul pourrait leconsoler, et de lui je ne suis pas jalouse.

Nous laissâmes l’île vers le soir. Le retourfut enchanteur. Je regardais autour de moi, et une sécuritéprofonde, une paix inexprimable remplissait mon cœur.

Ô mon Dieu, vous êtes bon, la vie est douce etla terre est belle !

*

Le mariage de Thérèse était fixé à l’étésuivant. Dans le mois de juin elle écrivait dans sonjournal :

« Mon Dieu, pourquoi ne m’exaucez-vouspas ? J’attendais tant des prières continuelles que je faisfaire pour lui, et voilà que je suis bien près de désespérer.

Ce matin, je rencontrai Francis en sortant del’église du Gésu. J’avais bien prié pour lui. J’osai le lui dire,et la première fois de ma vie, je lui parlai de mes espérances poursa conversion. Il ne cacha pas son mécontentement et répondit avecune froideur glaciale :

– Je vous excuse en faveur de votreintention. Et il ajouta. Oh ! les dures et cruellesparoles ! – Vous vous abusez étrangement. Jamais je ne seraicatholique. Comment osez-vous me parler de ce que vous appelez vosespérances ?

Comme si je pouvais lui cacher toujours le vœule plus ardent de mon cœur ! Mais non, il ne veut pas que jelui en parle jamais. – Et quand vous serez ma femme, a-t-il dit, nem’obligez pas à vous le défendre. – Soit. Je ne lui en parleraipas. Ce n’est pas sur ce que je pourrais lui dire que jecompte.

Ô mon Dieu, vous aurez pitié de lui. Vouséclairerez cette âme, une des plus généreuses que vous ayez créées.Je vous le demande au nom de Jésus-Christ, faites-moi souffrir toutce qu’il vous plaira, mais donnez-lui la foi sans laquelle ilest impossible de vous plaire. Hélas ! qui saitjusqu’à quel point les préjugés de l’éducation première aveuglentles âmes les plus droites et les plus nobles ? »

Le même jour Thérèse recevait deM. Douglas la lettre suivante :

« Je vous ai fait de la peine et j’ensuis bien malheureux. Comme vous avez dû me trouver rude etdur ! Je vous en prie, pardonnez-moi, parce que je vous aime.Si vous saviez ce que je sentis quand je vous vis presque craintivedevant moi ! J’aurais voulu me mettre à genoux pour vousdemander pardon. En voyant vos larmes prêtes à couler, je me sauvaicomme fou.

Ma Thérèse, j’aimerais mieux mourir cent foisque de vous faire souffrir. Je veux bien vous voir pleurer, maiscomme vous pleuriez après avoir entendu l’aveu de mon amour. Sivous saviez comme ce souvenir m’est délicieux, comme mon cœur sereporte souvent à cette heure, la plus douce de ma vie, où, sur lagrève de la Malbaie, je voyais couler vos larmes, ces larmes quevous ne sentiez pas, tant vous étiez émue.

Mon amie, je n’aurais jamais dû vous parlerdurement, je le regrette beaucoup et vous en demande encorepardon ; mais, laissez-moi vous le dire, en vous déclarant quevous ne deviez pas essayer de changer mes croyances religieuses, jene faisais que mon devoir. Je pourrais vous expliquer parfaitementpourquoi je ne serai jamais catholique. Je n’en ferai rien, nimaintenant, ni plus tard, par respect pour la candeur de votre foi.Que vous désiriez ce que vous appelez ma conversion, c’estpeut-être très naturel, mais il faudra ne m’en parlerjamais. Je ne suis pas de ceux qui changent de religion.De grâce, ma chère Thérèse, ne touchez plus à cette questionbrûlante. J’ai assez souffert.

Charles aussi désirait me voir catholique, et,la veille de sa mort, il me pressa à ce sujet avec une tendresseextrême. Dans l’état où il était, je n’osais lui dire que je nepartagerais jamais ses croyances. Il le comprit. Et lui, l’angegardien de ma jeunesse, demandait pardon à Dieu et s’accusait dem’avoir, par ses mauvais exemples, éloigné de la vraie foi.

Ah ! Thérèse, si je pouvais vous dire ceque j’ai souffert dans ce moment et par ce souvenir, vous auriezpitié de moi, et vous ne me demanderiez jamais ce que je ne puispas accorder.

Après cela, Charles ne me parla plus dereligion ; mais, m’attirant à lui, il tint longtemps ma têteappuyée contre son cœur, et alors, cet incomparable ami meconseilla de chercher ma consolation dans les joies de la charité.Admirable conseil qui m’a fait supporter mon malheur !

Dans ce que je viens de vous dire, il y a, jele sais, plusieurs choses qui vous affligeront, et j’en suis plustriste que vous ne sauriez croire. Mais il le fallait.Oui, il faut que vous le sachiez, mon éloignement pour lecatholicisme est invincible. J’ai cédé à toutes les exigences devotre Église, parce que, sans cela, vous ne m’épouseriez pas, maisje mourrai dans la religion où il a plu à Dieu de me faire naître,et n’essayez jamais de m’influencer là-dessus, car, aussi vrai queje vous aime, je ne vous le permettrai pas. Du reste, vous savez,que je tiendrai loyalement, fidèlement ce que j’ai promis.

Sans doute, ma chère Thérèse, il est tristequ’il y ait un point par lequel nos cœurs ne se toucheront jamais,mais n’allez pas conclure que nous nous en aimerons moins. Songez àl’attachement que j’avais pour Charles, à son amitié, qui était lebonheur de ma vie, comme sa mort en a été la grande, l’inexprimabledouleur. N’ayez donc ni inquiétude, ni crainte. Je ne puis pas êtrecatholique, mais je serai toujours votre ami le plus sûr et le plustendre. D’ailleurs, puisque Dieu dirige tout, jusqu’au vol desoiseaux, n’est-ce pas lui qui nous a réunis ?

Après les premiers mois de mon deuil, ceux quis’intéressaient à moi me conseillèrent de me marier. Je laissaidire, et, suivant le désir de Charles, je m’occupai des malheureux.C’était la seule consolation que je pusse goûter. Plus tard, jesongeai au mariage ; j’y inclinais par le besoin d’aimer, sigrand dans mon cœur ; mais il me fallait une affection élevéeet profonde, l’amour comme je l’avais compris dans le moment leplus solennel, le plus déchirant de ma vie. Dieu m’a conduit versvous, qui êtes tout ce que je souhaite, tout ce que j’ai rêvé, versvous, de toutes les femmes la plus vraie, la plus aimante et laplus pure.

Dites-moi, Thérèse, croyez-vous vraiment quela différence de religion mette un abîme entre nous ?Ô mon amie, comment avez-vous pu dire cette cruelleparole ?

Il est vrai, nous ne professons pas tout àfait la même foi, mais, tous les deux, nous savons que Dieu nousaime et qu’il faut l’aimer ; tous les deux, nous savons quesecourir les pauvres est un bonheur et un devoir sacré ; tousles deux, nous croyons que Jésus-Christ nous a rachetés par sonsang. Ma noble Thérèse, ma fiancée si chère, ne craignez donc pasd’être ma femme ; ne craignez pas de vous appuyer sur mon cœurpour jusqu’à ce que la mort nous sépare par l’ordre deDieu. »

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