Une Vengeance Anglaise

Une Vengeance Anglaise

de Pierre Zaccone

Chapitre 1

Il y a à Londres un quartier dont la physionomie n’a été qu’esquissée jusqu’ici et qui méritait cependant une mention spéciale dans les récits des romanciers modernes de la Grande-Bretagne. Nous voulons parler du quartier sur lequel se trouve située la prison de la Flotte, dont les limites ont conservé, comme on le sait peut-être, les privilèges et les franchises des anciens asiles. En donnant au prévôt de la Flotte des garanties pour le montant de la somme due à son incarcérateur, chaque prisonnier peut obtenir l’autorisation de résider aux environs de la prison, et jouir ainsi d’une liberté relative. Il résulte de cette tolérance que ce quartier est presque entièrement habité par une agglomération interlope de banqueroutiers maladroits et de débiteurs insolvables, auxquels se mêle une population flottante d’ivrognes fainéants et de filous actifs, de telle sorte que, passé une certaine heure de la nuit, il est bien rare d’y rencontrer une figure honnête.

Cependant, le 25 novembre de l’année 1838, vers dix heures du soir, un homme qui n’était ni banqueroutier, ni débiteur insolvable, ni ivrogne, ni filou, parcourait à pas rapides et pressés l’une des rues étroites qui longent les prisons de la Flotte. Cet homme pouvait avoir une cinquantaine d’années ; il était petit, gros, replet, et sa physionomie, animée par deux yeux vifs et doux, annonçait une nature placide, que les soucis de la vie n’avaient jamais dû beaucoup inquiéter.

Il allait et venait le long des murs, s’arrêtant parfois pour plonger son regard dans la salle enfumée de quelque cabaret borgne et reprenant bientôt sa course, jusqu’à ce qu’un nouveau sujet d’observation vînt la suspendre de nouveau.

M. Gus-Brough était certainement le personnage le plusoriginal des Trois-Royaumes. À toute heure du jour ou de la nuit onle rencontrait dans les endroits les plus différents de lacapitale, et il était presque aussi connu des pick-pocketsqui grouillent dans la Cité, que des gentlemen qui font la roue àBond-street. M. Gus-Brough appartenait d’ailleurs à l’une desfamilles les plus honorables de Londres ; son oncle maternelavait été lord-maire, et son grand-père avait siégé avec honneursur le banc de la Chambre des communes. Sa fortune était,disait-on, colossale ; mais il n’avait jamais voulu se marier,dans la crainte de rencontrer une femme dont le caractère nesympathisât point avec le sien, ou dont l’esprit étroit eût pugêner la passion secrète qui faisait depuis si longtemps le butunique de toute sa vie.

Cette passion, le lecteur la connaîtra bientôt ; en parlerplus longuement ici, serait retarder sans utilité ce récit. On nouspermettra donc de continuer notre course à travers les rues saleset sombres qui entourent la prison de la Flotte, et d’y suivrel’honorable personnage que nous mettons en scène.

M. Gus-Brough avançait avec une certaine difficulté ;une petite pluie fine s’était mise à tomber ; le pavé étaitgras et glissant ; il hâtait le pas cependant, et regardait detous côtés, à droite et à gauche, pour s’assurer qu’il ne setrouvait pas à portée un cab disponible… Mais à cette heure et dansces parages, un cab ne se trouve pas facilement, etM. Gus-Brough poursuivait sa route en soufflant tant bien quemal et en laissant échapper de temps à autre un juron énergique.Tout à coup il s’arrêta et poussa une exclamation de douleur.

Il venait de tourner une des plus mauvaises rues du quartier,quand un homme, vêtu comme en artisan, le heurta violemment aupassage.

– Voilà, sur ma parole, une singulière manière de saluerles gens ! s’écria M. Brough avec humeur ;savez-vous, l’ami, que vous avez manqué m’écraser lespieds ?

– Votre Honneur m’excuse, répondit l’inconnu, mais la nuitest si noire que je ne l’avais pas vu.

Et il allait s’éloigner quand M. Brough lui mit la main surl’épaule :

– Le ciel me confonde, si je me trompe ! ajouta-t-ilavec un air de profond étonnement ; mais, ou je ne m’appellepas Gus-Brough, de Piccadilly, ou vous êtes M. Samuel Hampden,de la maison Bonnington et Cie.

L’homme que l’on interpellait ainsi parut vivement contrariéd’être reconnu, mais comme sans doute il comprit l’impossibilité denier l’évidence, il porta la main à sa casquette de toile cirée etne chercha pas davantage à se cacher.

– M. Samuel Hampden ! reprit M. Brough.

– Moi-même, monsieur, répondit son interlocuteur.

– Et comment vous trouvé-je ici, à cette heure, quand toutLondres vous croit dans Lombard-street !

Samuel sourit.

– Mais vous-même, répliqua-t-il d’un ton embarrassé, etpour donner le change, comment se fait-il que vous soyez si loin dePiccadilly, surtout par un temps pareil ?

M. Brough haussa les épaules, sans prendre garde àl’embarras de Samuel :

– Oh ! moi, c’est différent, dit-il avecvivacité ; pour le moment, je sors de la prison de laFlotte.

– Est-ce possible ?

– Je n’en impose pas d’une syllabe, mon cher monsieurSamuel ; la prison de la Flotte est un lieu curieux àobserver, et comme le prévôt est de mes amis, j’y vais de temps entemps, pour y prendre des renseignements statistiques qui sont d’unhaut intérêt et que nos hommes d’État ignorent pour la plupart. Jefréquente ainsi tous les quartiers qui peuvent offrir quelque sujetd’observation, et j’ai dans Piccadilly bien des documents que l’onpayerait fort cher à la Chambre des communes ou chez lelord-maire.

– Quels documents ? fit Samuel.

Tout en causant, ils s’étaient remis en marche.

– Voyez-vous, cher monsieur Sam, poursuivit bientôt aprèsM. Brough, la ville de Londres est la première cité du monde,et quand vous vous levez le matin, vous êtes loin de vous douterdes dangers que vous avez courus pendant la nuit…

– Moi !

– Vous et les autres.

– Comment cela ?

– Oh ! oh ! cela vous étonne, n’est-il pasvrai ? Mais vous ignorez, vous et les autres, qu’il y a àLondres 118,951 vauriens dont l’existence est un problème, et quine peuvent vivre qu’à vos dépens et aux miens, que l’on n’y comptepas moins de 115,430 pick-pockets, 2,295 vagabonds et75,710 filles perdues.

– Sans doute, fit Samuel ; mais tout cela est connu dela police, et elle a l’œil sur eux…

– Eh ! qui dit le contraire, cher monsieurHampden ? La police est une admirable institution, et lacapitale des Trois-Royaumes n’a pas sa pareille en Europe ;mais il n’en est pas moins constant que l’on arrête toutes lesnuits, dans les vingt-six quartiers de Londres, un nombre decitoyens qui varie de cent cinquante à cent soixante-dix, que l’onen égorge de cinq à dix, et que l’on enlève de quinze à dix-huitjeunes filles ; tout cela, croyez-le bien, sans que lesvingt-six aldermen y puissent rien, non plus que vous et moi.

Une fois que M. Brough avait enfourché son âne,comme dit Sterne, il n’était pas facile de l’arrêter. SamuelHampden connaissait sa manie ; il se contenta donc del’écouter, et se borna, par pure obligeance, à lui donner laréplique.

– Tenez, poursuivit l’honorable membre de la Société destatistique, la plaie de notre état social n’est pas dans le manqued’institutions. Dieu pardonne, le parlement ne nous les marchandepas, et les savants sont là, d’ailleurs, pour y pourvoir au besoin.Il y a à Londres, monsieur Sam, dix-huit écoles où l’on enseigne ledroit, sans compter les cinq écoles de théologie, et les quaranteacadémies, où l’on s’occupe toute l’année des moyens pratiquesd’améliorer le sort de l’humanité ; mais qu’est-ce que celaprouve, je vous prie ? Rien, monsieur Hampden, absolumentrien.

– Je le crois comme vous.

– Cela n’empêche pas que les quatorze prisons de Londres neregorgent de malfaiteurs, et qu’il n’y ait en outre chaque jour20,295 individus qui se lèvent sans savoir comment ils seprocureront leur nourriture, ni où ils trouveront un gîte.

– J’ignorais cela.

– Eh ! comment le sauriez-vous, cher monsieurSam ; il faut aller et venir, comme je le fais, regarder etobserver à toute heure de la vie, pour connaître à fond toutes lescouches de cette société au milieu de laquelle nous nous croyonsbien en sûreté, et dont la plupart des membres n’ont pas même lamoralité douteuse des sauvages de l’Amérique…

– Oh ! oh ! interrompit Samuel avec complaisance,il me semble, monsieur Brough, que cette assertion…

– Elle n’est qu’exacte, poursuivit le statisticien ;car, il faut bien le reconnaître, l’immoralité a monté peu à peudes dernières classes de la société, et la voilà qui, depuisquelques années, atteint et corrompt les sphères élevées… Tous lesans, il y a dans Londres – la première cité du monde, savez-vous –dix banquiers qui trompent et ruinent leurs actionnaires,vingt-cinq caissiers qui disparaissent avec les guinées de leurspatrons, cinquante officiers publics qui malversent, deux cents quiprévariquent, et les sociétés en commandite qui ne sont fondéesqu’en vue de faire des dupes, et les entreprises qui n’ont d’autremobile que le jeu… Nous vivons, cher monsieur Sam, dans un temps oùl’ardeur de s’enrichir cause bien des désastres. Dès qu’on offre aupublic l’appât d’un gros intérêt, on fait tourner toutes lestêtes ; et considérez que, souvent, le plus fripon n’est pascelui qu’on pense… Ce sont quelquefois les actionnaires eux-mêmes,dont la cupidité autorise et légitime presque toutes cesturpitudes… Aussi longtemps qu’on distribue des dividendes, quis’inquiète du reste, qui fait la moindre question sur la marched’une affaire ou sur la moralité de ceux qui la mènent ? Lesactionnaires sont les complices des entrepreneurs, et ces derniersdétrousseraient les voyageurs sur les grandes routes, pour leurpayer des dividendes, que, Dieu pardonne, ils les empocheraient,sinon sans inquiétude, du moins sans remords… Étudiez, monsieurSam, étudiez, et vous verrez si M. Brough, de Piccadilly, nesait pas la vérité sur bien des choses, et s’il n’y a pas là degrandes réformes à tenter.

Sans doute, M. Gus-Brough, de Piccadilly, aurait continuélongtemps sur le même ton, si un incident inattendu n’était venului couper la parole.

Mais au moment où il finissait, un grand cri s’éleva à quelquedistance, et le bruit d’une rixe sanglante arriva jusqu’à eux.

Samuel s’était arrêté subitement.

– Avez-vous entendu ? dit-il à voix rapide àM. Brough.

– Parfaitement, répondit ce dernier.

– On égorge quelqu’un à cinquante pas.

– C’est vraisemblable…

– N’irons-nous pas à son secours ?

M. Brough remua la tête en signe de refus.

– Pour moi, répondit-il, je ne pense pas que cela soitprudent.

– Mais les cris redoublent, insista Samuel.

– J’entends bien.

– Ah ! il ne sera pas dit que j’aurai hésité pluslongtemps.

– Allez, mon jeune ami, allez ; et le ciel fasse quevous ne vous repentiez pas d’avoir cédé si facilement à l’impulsionde votre cœur.

Samuel était déjà loin ; il était parti sans écouterM. Brough, et ce dernier avait repris tranquillement sonchemin.

– Quelques matelots ivres de gin, poursuivit-il en pressantle pas, ou quelque débiteur qui aura été surpris par soncréancier ; car c’est là tout ce que l’on peut rencontrer àcette heure dans ce quartier désert…

Et il s’arrêta, comme frappé d’une idée subite.

– Au fait, s’écria-t-il, presque effrayé de l’audace de sapropre pensée, que venait donc faire ici M. Samuel Hampdenlui-même ? Ce n’est point un fait ordinaire et naturel que laprésence, à cette heure de nuit, du caissier de la maisonBonnington et Cie dans les environs de la prison de laFlotte ; d’autant qu’il portait un costume autre que le sienet qu’il a paru fort contrarié d’être reconnu. Certes, il y a là unmystère qui demande à être éclairci, et demain, M. Bonningtonen sera instruit, comme il convient qu’il le soit…

Pendant que M. Gus-Brough se livrait à ces réflexions,Samuel Hampden s’était éloigné rapidement et guidé par les cris dela victime, il atteignit en quelques secondes le théâtre ducrime.

Samuel était un véritable Anglais ; on l’avait familiariséde bonne heure avec tous les exercices du corps ; ilconnaissait l’art du pugilat comme le meilleur boxeur de la Cité.Sans être beau, il possédait cependant une certaine élégance deformes qui n’était pas sans charme ; il se montrait d’ailleursgénéralement taciturne, et, bien que M. Bonnington, sonpatron, l’eût pris en grande affection et lui témoignât à toutpropos une franche amitié, Samuel s’était toujours tenu vis-à-visde lui dans une réserve qui pouvait être taxée de froideur.

Quand il se présenta sur le lieu d’où partaient les cris quil’avaient attiré, la lutte venait de se terminer. Un grand diablede domestique était étendu à terre, étourdi ou tué, et deux hommes,d’allure plus que suspecte, s’apprêtaient à entraîner une jeunefille qui se débattait vainement entre leurs bras.

Samuel, n’écoutant que son courage, s’élança vers l’un des deuxhommes, sur le crâne duquel il asséna d’une main ferme le plusviolent coup de poing que l’art de la boxe ait jamais enseigné.

L’effet fut instantané.

L’homme poussa un grognement plaintif et alla rouler sansconnaissance auprès du domestique.

Mais le plus difficile restait à faire. Le second bandit étaitun gaillard de près de six pieds, qui ne devait pas lâcherfacilement sa victime ; le sort de son compagnon lui avaitd’ailleurs communiqué une colère redoutable, et après avoir, d’ungeste rapide et prompt, déposé à ses côtés la jeune miss, quivenait de s’évanouir, il se précipita sur Samuel, le regardfulgurant et les poings fermés.

Le lieu était admirablement choisi pour une pareillescène : une rue étroite et sale, éclairée par des réverbèresfumeux, une petite pluie fine qui rendait le pavé glissant, un cielsombre, et tout autour, des masures en mauvais état, à l’intérieurdesquelles on n’entendait rien remuer, – un véritablecoupe-gorge.

Le premier coup porté fut terrible ; Samuel se tenaitpourtant sur la défensive ; mais c’est à peine si, à traversla nuit, il aperçut son adversaire, et celui-ci lui envoya un coupde poing qui l’eût infailliblement assommé, si, trompé lui-même parl’obscurité, il n’avait dévié de quelques lignes. Le coup glissadonc sur la tempe de Samuel, et alla tomber lourdement sur sonépaule.

Samuel ne proféra pas la moindre plainte, il ne recula même pasd’une semelle ; seulement, comme son adversaire se trouvait àsa portée, il ne crut pas devoir lui laisser le temps de se rejeteren arrière, et prompt à la riposte, animé de plus par l’irritationmême de la lutte, il lui appliqua vigoureusement un de ses poingssous la mâchoire, et l’autre dans l’épigastre.

Le coup est traître, mais il est infaillible. Le second banditpoussa un cri de douleur, s’affaissa sur lui-même et prit place àcôté de son compagnon.

Samuel était maître du champ de bataille, et sans attendre denouvelles complications, il courut à la jeune fille, dontl’évanouissement venait de cesser, et qui revenait insensiblement àla vie.

– Vos ravisseurs sont pour le moment dans l’impossibilitéde vous faire aucun mal, lui dit-il aussitôt à voix rapide, maisl’endroit où nous voici est dangereux, et il faut en sortir au plustôt ; essayez donc, miss, de prendre mon bras, et avantquelques minutes, nous aurons trouvé un cab qui vous ramènera chezvous.

La jeune fille était enveloppée d’un long châle, ses traitsétaient entièrement cachés par un voile épais. Dès les premièresparoles prononcées par Samuel, elle releva vivement la tête et fixasur lui ses deux regards curieux et étonnés :

– Qui me parle ? dit-elle alors, avec un rested’émotion et comme si elle doutait encore de la réalité.

– Un ami, miss, répondit Samuel, un homme qui a eu lebonheur de vous sauver et dont vous n’avez rien à craindre.

– Mais qui êtes-vous donc ?

– Qu’importe.

– Votre voix ne m’est pas inconnue.

– C’est possible.

– Vous êtes monsieur Samuel Hampden.

– Que dites-vous ?

Samuel se redressa interdit et chercha à percer le voile quicouvrait le visage de la jeune fille, mais cette dernière craignitsans doute le résultat de cet examen, car elle se leva presqueaussitôt, et prenant le bras du jeune homme, elle l’entraîna loinde cette rue, dans la direction de Bernard-street.

Dix minutes après, ils trouvaient un fiacre, et la jeune miss,toujours voilée, se hâtait d’y prendre place.

Toutefois, avant de monter, elle se retourna vers Samuel et luitendit la main.

– Monsieur Hampden, lui dit-elle d’une voix douce ettendre, vous m’avez sauvé la vie, ce soir, et, croyez-le bien, jen’oublierai jamais ce service, À bientôt donc, et avant peu je vousprouverai que je ne suis pas ingrate.

En disant ces mots, elle monta lestement dans le fiacre, et lecocher ayant fouetté son cheval, il partit au galop, laissantSamuel vivement intrigué et cherchant vainement dans ses souvenirsquelle pouvait être cette jeune fille qui le connaissait sibien.

Tout en rêvant, il reprit à pas lents son chemin versLombard-street. La distance est longue, et il s’arrêta plus d’unefois sur sa route ; quand il arriva au siège de la maisonBonnington et Cie il était près de minuit. Il se hâta degagner la chambre qu’il y occupait.

Cependant, au moment de rentrer chez lui, il s’aperçut pour lapremière fois qu’il régnait un mouvement inusité parmi lesdomestiques et en demanda la cause.

– Oh ! ce ne sera rien, monsieur Hampden, répondit unvalet qui passait, c’est John, le domestique de M. Bonnington,qui a été rapporté tout à l’heure dans un assez triste état… ilprétend qu’il a été attaqué par deux bandits ; mais sablessure est peu grave, et dans quelques jours il n’y paraîtraplus…

Et le valet s’éloigna.

Samuel n’en demanda pas davantage ; mais un frisson courutsous ses cheveux.

M. Bonnington avait deux filles, laquelle des deux avait-ildonc rencontrée près de la prison de la Flotte ?

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