Scène IV
Pyrrhus,Oreste,Phœnix
Pyrrhus
Je vous cherchais, Seigneur. Un peu deviolence
M’a fait de vos raisons combattre lapuissance,
Je l’avoue ; et depuis que je vous aiquitté,
J’en ai senti la force et connu l’équité.
J’ai songé, comme vous, qu’à la Grèce, à monpère,
À moi-même, en un mot, je devenaiscontraire ;
Que je relevais Troie, et rendaisimparfait
Tout ce qu’a fait Achille, et tout ce que j’aifait.
Je ne condamne plus un courroux légitime,
Et l’on vous va, Seigneur, livrer votrevictime.
Oreste
Seigneur, par ce conseil prudent etrigoureux,
C’est acheter la paix du sang d’unmalheureux.
Pyrrhus
Oui ; mais je veux, Seigneur, l’assurerdavantage :
D’une éternelle paix Hermione est legage ;
Je l’épouse. Il semblait qu’un spectacle sidoux
N’attendît en ces lieux qu’un témoin tel quevous :
Vous y représentez tous les Grecs et sonpère,
Puisqu’en vous Ménélas voit revivre sonfrère.
Voyez-la donc. Allez. Dites-lui que demain
J’attends avec la paix son cœur de votremain.
Oreste
Ah dieux !