LA MYSTÉRIEUSE AFFAIRE DE STYLES Agatha Christie

Toujours épanoui, Poirot nous rassembla dans le salon et disposa les sièges à notre intention :

— Miss Howard, ayez la bonté de prendre place ici. Miss Cynthia… Mr Lawrence… Notre brave Dorcas… Et Annie, là… Bien. Nous allons attendre pour commencer l’arrivée de Mr Inglethorp. Je lui ai envoyé un message.

Miss Howard se leva d’un bond :

— Si cet homme franchit le seuil de cette maison, je m’en vais !

— Voyons ! Voyons !

Poirot s’approcha d’elle et lui parla à mi-voix. Finalement elle parut se laisser convaincre et retourna s’asseoir. Un instant plus tard, Alfred Inglethorp entrait.

Plus personne ne manquait à l’appel. Poirot se leva, tel un conférencier à la mode, et exécuta une courbette face à son public :

— Mesdames et messieurs, comme vous le savez tous, c’est à la demande de Mr John Cavendish que je suis venu à Styles, dans le but de résoudre cette douloureuse affaire. Mon premier soin a été d’examiner la chambre de la défunte. Sur recommandation des médecins, cette pièce avait été gardée fermée à clef, dans l’état où elle se trouvait au moment de la tragédie. Mes premières recherches m’ont permis de trouver : primo, un fragment d’étoffe de couleur verte ; secundo, une tache encore humide sur le tapis près de la fenêtre ; tertio, une boîte vide ayant contenu de la poudre de bromure.

» Considérons tout d’abord le fragment d’étoffe verte. J’en ai découvert quelques fibres coincées dans le verrou de la porte de communication entre la chambre de Miss Cynthia et celle de Mrs Inglethorp. J’ai remis cet indice à la police, qui ne s’y est guère intéressée et en tout cas n’a pas su en définir la provenance : il s’agit en fait d’un morceau d’étoffe appartenant à une salopette de travailleur agricole.

Un frisson parcourut l’assistance.

— Or, une seule et unique personne à Styles Court travaille la terre : Mrs Cavendish. C’est donc forcément elle qui a pénétré dans la pièce par la porte donnant sur la chambre de Miss Cynthia.

— Mais cette porte était verrouillée de l’intérieur ! m’exclamai-je.

— C’était le cas quand j’ai examiné la chambre. Mais pour affirmer qu’elle l’était auparavant, nous n’avons que la parole de Mrs Cavendish, puisque c’est elle-même qui a essayé de l’ouvrir. Or, dans la confusion qui a suivi, il est évident qu’elle a eu amplement le temps de pousser le verrou. J’ai vérifié cette hypothèse dès que j’en ai eu l’occasion. Tout d’abord, je me suis aperçu que le fragment d’étoffe verte correspondait exactement à une déchirure dans la salopette de Mrs Cavendish. De plus, au cours de sa déposition préliminaire aux Stylites Arms, Mrs Cavendish a affirmé avoir entendu de sa chambre tomber la table de chevet. J’ai également vérifié ce point en demandant à mon ami Hastings de se poster dans l’aile gauche de la maison, de l’autre côté de la porte de Mrs Cavendish. Puis je me suis rendu en compagnie de la police dans la chambre de la défunte et j’ai renversé la table de chevet en feignant un geste maladroit : mon ami Hastings n’a rien entendu. Cela m’a conforté dans l’idée que Mrs Cavendish ne disait pas la vérité quand elle prétendait se trouver dans sa chambre au moment du drame. En vérité, j’étais déjà persuadé que Mrs Cavendish se trouvait en réalité dans la chambre de Mrs Inglethorp quand l’alarme a été donnée.

Je lançai un coup d’œil en direction de Mary Cavendish. Elle était pâle mais souriante.

— Partant de là, j’ai poursuivi mon raisonnement. Mrs Cavendish se trouve dans la chambre de sa belle-mère ; nous dirons qu’elle y cherche quelque chose qu’elle n’a pas encore trouvé. Soudain, Mrs Inglethorp se réveille, saisie par une douleur inquiétante. Dans une convulsion, un de ses bras renverse la table de chevet, puis l’agonisante saisit le cordon d’appel. Affolée, Mrs Cavendish fait tomber sa bougie puis la ramasse, laissant une tache sur le tapis. Elle se réfugie en hâte dans la chambre de Cynthia dont elle referme la porte. Elle se précipite dans le couloir car elle ne veut pas que les domestiques la trouvent là. Trop tard ! Elle entend des pas dans la galerie reliant les deux ailes du bâtiment. Que va-t-elle faire ? Sans tergiverser, elle retourne dans la chambre de Miss Cynthia et secoue la jeune fille pour la réveiller. Toute la maisonnée arrive dans le couloir et l’on s’attaque à la porte verrouillée de Mrs Inglethorp. Personne ne remarque que Mrs Cavendish n’est pas arrivée en même temps que les autres. Pourtant, et ce détail retiendra mon attention, je ne trouverai personne non plus qui l’ait vue venir de l’autre aile. Tout cela est-il exact, madame ? demanda Poirot.

— Parfaitement exact, acquiesça-t-elle. Vous comprenez bien que j’aurais moi-même révélé ces faits si j’avais pensé que ça puisse aider mon époux. Mais ils ne m’ont pas semblé pouvoir influer sur la question de son innocence ou de sa culpabilité.

— En un sens, vous avez raison, madame. Mais ils m’ont permis d’abandonner certaines fausses pistes et d’attribuer à d’autres faits leur signification réelle.

— Le testament ! s’exclama soudain Lawrence. C’est donc vous, Mary, qui l’avez détruit ?

Mrs Cavendish répondit d’un signe de tête négatif, imitée en cela par Poirot qui poursuivit d’une voix posée :

— Non. Une seule personne avait la possibilité de détruire le testament : Mrs Inglethorp elle-même.

— C’est invraisemblable ! m’écriai-je. Elle venait de le rédiger l’après-midi même !

— C’est pourtant elle qui l’a brûlé, mon bon ami. Comment expliqueriez-vous autrement qu’elle ait demandé qu’on allume un feu dans sa chambre, alors que la journée avait été l’une des plus chaudes de l’été ?

Je ne pus réprimer un haut-le-corps. Quels imbéciles nous avions été de ne pas relever l’incongruité de ce feu ! Mais Poirot poursuivait sa démonstration :

— Le thermomètre a grimpé ce jour-là jusqu’à 30°C à l’ombre. Pourquoi Mrs Inglethorp aurait-elle demandé du feu dans sa chambre, si ce n’est pour brûler un papier ? Rappelez-vous que, pour obéir aux consignes d’économie de guerre décrétées à Styles Court, le moindre morceau de papier est soigneusement récupéré. Il n’y avait donc aucun moyen de détruire un document aussi épais qu’un testament. Dès le moment où j’ai appris qu’un feu avait été allumé dans sa chambre, j’en ai déduit qu’il n’avait d’autre utilité que la destruction d’une pièce importante, un testament peut-être. C’est pourquoi la découverte du fragment calciné dans les cendres ne m’a pas le moins du monde étonné. Bien sûr, à ce moment-là, je ne savais pas encore que ce testament avait été rédigé l’après-midi même, et je dois reconnaître qu’en apprenant cela, j’ai commis une grossière erreur : j’ai en effet établi une relation directe entre la décision de détruire le testament et la querelle de l’après-midi qui, pour cette raison, n’a pu avoir lieu qu’après la rédaction du document.

» Là comme nous le savons, je me trompais et j’ai dû abandonner cette idée. J’ai alors abordé le problème selon un angle différent. À 16 heures, Dorcas a entendu sa maîtresse dire sur le ton de la colère : « J’y vois clair, à présent. Et ma décision est prise. N’espérez pas que la peur du qu’en-dira-t-on ni le scandale parce qu’il s’agit d’un sordide problème de couple me fassent fléchir ! » J’en ai déduit, avec raison, comme la suite l’a prouvé, que ces paroles étaient adressées non pas à son époux, mais à Mr John Cavendish. À 17 heures, soit une heure plus tard, elle se sert presque des mêmes mots, mais le point de vue a changé. Elle confie à Dorcas : « Je ne sais plus quoi faire. Le scandale qui frappe un couple est un drame affreux. Si je le pouvais, je préférerais enterrer cette affaire. Et oublier… tout oublier… » À 16 heures, elle s’est fâchée tout en se dominant. Une heure plus tard, elle avoue qu’elle est dans le désespoir et qu’elle a subi un effroyable choc.

» J’ai donc considéré le problème sous son aspect psychologique, et j’en ai tiré une conclusion qui m’a immédiatement paru irréfutable. La seconde fois qu’elle parle de « scandale », il ne s’agit pas du même ! À l’évidence, ce second scandale la touche personnellement.

« Assemblons tous ces éléments : à 16 heures, Mrs Inglethorp a une altercation avec son beau-fils. Elle menace de le dénoncer à son épouse, laquelle, incidemment, entend la majeure partie de cette conversation. Une demi-heure plus tard, ayant eu précédemment un entretien sur la validité des testaments, Mrs Inglethorp en rédige un en faveur de son époux et le fait contresigner par les deux jardiniers. À 17 heures, Dorcas trouve sa maîtresse en proie à un émoi intense, une feuille de papier à la main (peut-être une lettre, pense Dorcas). C’est alors qu’elle ordonne qu’un feu soit allumé dans sa chambre. On peut donc déduire qu’entre 16h30 et 17 heures un fait nouveau est survenu qui a totalement modifié son état d’esprit, puisqu’elle est maintenant aussi résolue à détruire le testament qu’elle l’était à le rédiger une demi-heure plus tôt. Quel est ce fait nouveau ?

» Pour autant que nous le sachions, elle est restée seule pendant cette demi-heure. Personne n’est entré ni sorti de ce boudoir. D’où vient donc ce brusque revirement ?

« Nous en sommes réduits aux suppositions, mais la mienne me paraît bonne. Mrs Inglethorp n’a plus de timbres dans son secrétaire. Nous le savons puisqu’elle demandera plus tard à Dorcas de lui en faire porter. Mais, dans le coin opposé du boudoir, elle voit le secrétaire de son mari. Il est fermé à clef, mais elle est pressée de trouver des timbres et, si j’extrapole correctement, elle essaie de l’ouvrir avec ses propres clefs. Je vérifierai plus tard que l’une d’entre elles a fonctionné. En cherchant des timbres, elle trouve cette feuille de papier que Dorcas a vue dans sa main, et qui ne lui était certes pas destinée. De son côté, en revanche, Mrs Cavendish croit que cette lettre qu’elle voit dans les mains de sa belle-mère est une preuve écrite de l’infidélité de son époux. Elle la réclame à Mrs Inglethorp qui lui rétorque en toute franchise que ce document ne la concerne pas. Mais, certaine que sa belle-mère cherche à protéger John, Mrs Cavendish ne la croit pas. Or Mrs Cavendish est une personne très résolue et, derrière sa réserve de façade, elle cache une jalousie féroce. Bien décidée à s’emparer de ce document à tout prix, elle voit la chance lui sourire. Elle trouve, par le plus grand des hasards, la clef de la mallette que Mrs Inglethorp a égarée le matin même. Or, elle n’ignore pas que c’est dans cette mallette que sa belle-mère conserve tous ses papiers importants.

» Mrs Cavendish conçoit alors un plan comme seule une femme dévorée par la jalousie peut en imaginer. Au cours de la soirée, elle va déverrouiller la porte de Miss Cynthia. Probablement prend-elle la précaution de huiler les gonds ; car je constaterai qu’elle s’ouvre sans bruit. Par prudence, elle repousse l’exécution de son projet aux premières lueurs de l’aube, car les domestiques sont habitués à l’entendre aller et venir dans sa chambre à pareille heure. Elle enfile sa salopette, traverse sans bruit la chambre de Miss Cynthia et pénètre dans celle de Mrs Inglethorp.

Poirot fit une pause que Cynthia mit à profit pour intervenir :

— Si quelqu’un avait traversé ma chambre, je me serais réveillée !

— Sauf si vous aviez été droguée, mademoiselle.

— Droguée ?

— Mais oui ! répondit Poirot. (Puis, s’adressant de nouveau à nous tous 🙂 Souvenez-vous que Miss Cynthia a continué de dormir malgré le tumulte dans la chambre voisine. À cela, deux explications possibles : soit elle fait semblant de dormir, ce que je ne pense pas ; soit son état d’inconscience résulte d’un facteur artificiel.

» Cette seconde hypothèse à l’esprit, j’examine toutes les tasses à café avec le plus grand soin, car – je m’en souviens – c’est Mrs Cavendish qui a porté son café à Miss Cynthia le soir précédent. Je prélève un échantillon dans chaque tasse pour le faire analyser. Sans résultat. Je compte les tasses, dans l’hypothèse qu’on en ait enlevé une. Mais six personnes ont pris le café, et il y a six tasses. Sur le moment, je crois avoir fait fausse route.

» Puis je découvre que j’ai négligé un fait de première importance : ce soir-là, le Dr Bauerstein est venu à Styles, et le café a été servi à sept personnes, et non à six. Ce qui change tout, puisqu’il manque dès lors une tasse. Les domestiques n’ont rien remarqué d’anormal. Annie, la femme de chambre, a amené sept tasses car elle ne sait pas que Mr Inglethorp ne prend jamais de café ! Quant à Dorcas, qui débarrasse les tasses le lendemain matin, elle en ramène six à l’office, comme d’habitude. Ou plutôt cinq, à strictement parler, puisque la sixième est celle que l’on retrouve pulvérisée dans la chambre de Mrs Inglethorp. » J’ai la conviction que la tasse manquante est celle de Miss Cynthia. Le fait que Miss Cynthia ne sucre jamais son café me conforte dans mon hypothèse, car tous les échantillons que je relève au fond des tasses contiennent du sucre. Puis je m’intéresse à ce « gros sel » qu’Annie a trouvé sur le plateau près du cacao qu’elle apporte chaque soir à Mrs Inglethorp. Je prélève un échantillon de ce cacao et le fais analyser.

— Mais le Dr Bauerstein l’avait déjà fait ! intervint Lawrence.

— Pas exactement. Lui, il avait demandé au chimiste de chercher des traces de strychnine ; moi, je lui demande de chercher des traces de somnifère.

— De somnifère ?

— Oui. Et voici le rapport d’analyse. Mrs Cavendish a administré un somnifère, puissant mais tout à fait inoffensif, à Mrs Inglethorp et à Miss Cynthia. Et c’est pourquoi elle a dû passer un bien mauvais quart d’heure ! Imaginez son affolement quand sa belle-mère est soudain prise de violentes convulsions puis meurt ! Et on prononce le mot « poison » ! Elle qui pensait que ce somnifère ne présentait aucun danger, elle est terrifiée à l’idée d’avoir provoqué la mort de la vieille dame ! Sous l’emprise de la panique, elle se précipite au rez-de-chaussée, subtilise la tasse et la soucoupe utilisées par Miss Cynthia et les cache dans un grand vase de cuivre, où Mr Lawrence les retrouvera plus tard. Elle n’ose pas toucher au reste de cacao, car elle se sait surveillée. Imaginez son soulagement quand elle entend parler de strychnine. En fin de compte, elle n’est donc pas responsable de ce drame.

» Nous pouvons maintenant expliquer pourquoi les symptômes qui caractérisent l’empoisonnement par la strychnine ont été si lents à se manifester. Un somnifère absorbé en même temps que le poison en retarde les effets de plusieurs heures.

Poirot s’interrompit un instant. Mary Cavendish le regarda et son visage reprit quelque couleur :

— Tout ce que vous venez de dire est exact, Mr Poirot. J’ai passé les moments les plus affreux de mon existence, et jamais je ne les oublierai. Mais vous êtes vraiment étonnant ! À présent, je comprends…

— … pourquoi je vous disais que vous pouviez vous confesser à papa Poirot en toute sécurité, c’est bien cela ? Mais vous ne me faisiez pas confiance.

— Maintenant, je comprends tout ! s’exclama Lawrence. Absorbé après le café empoisonné, le cacao contenant le somnifère en a retardé les effets !

— Exactement. Mais le café était-il ou non empoisonné ? Là surgit un petit problème, car Mrs Inglethorp n’a jamais bu ce café…

— Quoi ?

Ce cri de surprise avait été poussé par tout le monde à la fois.

— Non, elle ne l’a pas bu. Vous vous souvenez que j’ai parlé d’une tache sur le tapis, dans la chambre de la défunte ? Or, cette tache présentait certaines caractéristiques. Tout d’abord, elle était encore humide quand je l’avais examinée, et il s’en dégageait une forte odeur de café. Pris dans les fibres du tapis, j’avais retrouvé de minuscules fragments de porcelaine. Tout s’était éclairé pour moi, car je venais de poser ma trousse sur la table proche de la fenêtre, et le plateau avait basculé, faisant tomber ma trousse à l’endroit précis de la tache. La veille, quand elle était entrée dans sa chambre, Mrs Inglethorp avait posé son café sur cette table, et le meuble lui avait joué le même mauvais tour.

» La suite des événements, je n’ai pu que la conjecturer. Je pense que Mrs Inglethorp ramasse alors les morceaux de la tasse qu’elle pose sur sa table de chevet. En guise de stimulant, elle réchauffe un peu de cacao qu’elle absorbe immédiatement. Nous voici donc confrontés à une nouvelle énigme : nous savons que le cacao ne contient pas de strychnine, et que le café n’a pas été bu ; pourtant le poison a dû être ingéré entre 19 et 21 heures, ce soir-là. Par quel autre moyen la strychnine a-t-elle pu être consommée sans que son goût ne transparaisse ? Eh bien, il est si extraordinaire que personne n’y a pensé !

Poirot interrogea son public d’un regard circulaire avant de répondre à sa propre question dans une envolée dramatique :

— Son fortifiant !

— Vous voulez dire que le meurtrier avait mis le poison dans le fortifiant ?

— Il n’y a pas ajouté le poison, puisque celui-ci s’y trouve déjà ! La strychnine qui va causer la mort de Mrs Inglethorp est celle prescrite par le Dr Wilkins ! Afin de mieux vous éclairer, permettez-moi de vous lire un court extrait tiré d’un manuel de préparateur que j’ai trouvé au laboratoire de l’hôpital de la Croix-Rouge de Tadminster ; ce passage est célèbre dans les classes de pharmacologie :

Sulfate de strychnine

/ cent.

Bromure de Potassium

18 grammes.

Eau distillée

24 grammes.

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