Les Fleurs du mal

De profundis clamavi

J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,

Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.

C’est un univers morne à l’horizon plombé,

Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème ;

 

Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,

Et les six autres mois la nuit couvre la terre ;

C’est un pays plus nu que la terre polaire

– Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !

 

Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse

La froide cruauté de ce soleil de glace

Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ;

 

Je jalouse le sort des plus vils animaux

Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,

Tant l’écheveau du temps lentement se dévide !

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