Les Onze mille verges ou les Amours d’un hospodar

Chapitre 4

 

 

Le scandale fut très grand. Les journauxparlèrent de cette affaire pendant huit jours. Culculine, Alexineet le prince Vibescu durent garder le lit pendant deux mois.Pendant sa convalescence, Mony entra un soir dans un bar, près dela gare Montparnasse. On y consomme du pétrole, ce qui est uneboisson délectable pour les palais blasés sur les autresliqueurs.

En dégustant l’infâme tord-boyaux, leprince dévisageait les consommateurs. L’un d’eux, un colosse barbu,était vêtu en fort de la Halle et son immense chapeau farineux luidonnait l’air d’un demi-dieu de la fable prêt à accomplir untravail héroïque.

Le prince crut reconnaître le visagesympathique du cambrioleur Cornaboeux. Tout à coup, il l’entenditdemander un pétrole d’une voix tonitruante. C’était bien la voix deCornaboeux. Mony se leva et se dirigea vers lui la maintendue :

« Bonjour, Cornaboeux, vous êtesaux Halles, maintenant ?

– Moi, dit le fort surpris, comment meconnaissez vous ?

– Je vous ai vu au 114, rue de Prony,dit Mony d’un air dégagé.

– Ce n’est pas moi, répondit trèseffrayé Cornaboeux, je ne vous connais pas, je suis fort aux Hallesdepuis trois ans et assez connu. Laissez-moitranquille !

– Trêve de sottises, répliqua Mony.Cornaboeux tu m’appartiens. Je puis te livrer à la police. Mais tume plais et si tu veux me suivre, tu seras mon valet de chambre, tume suivras partout. Je t’associerai à mes plaisirs. Tu m’aideras etme défendras au besoin. Puis, si tu m’es bien fidèle, je ferai tafortune. Réponds de suite.

– Vous êtes bon zigue, et vous savezparler. Topez là, je suis votre homme. »

Quelques jours après, Cornaboeux, promuau grade de valet de chambre, bouclait les valises. Le prince Monyétait rappelé en toute hâte à Bucarest. Son intime ami, levice-consul de Serbie, venait de mourir, lui laissant tous sesbiens qui étaient importants. Il s’agissait de mines d’étain, trèsproductives depuis quelques années mais qu’il fallait surveiller deprès sous peine d’en voir immédiatement baisser le rapport. Leprince Mony, comme on l’a vu, n’aimait pas l’argent pourlui-même ; il désirait seulement le plus de richessespossibles, mais seulement pour les plaisirs que l’or seul peutprocurer. Il avait sans cesse à la bouche cette maxime, prononcéepar l’un de ses aïeux : « tout est à vendre ; touts’achète ; il suffit d’y mettre le prix. »

Le prince Mony et Cornaboeux avaientpris place dans l’Orient Express ; la trépidation du train nemanqua point de produire aussitôt son effet. Mony banda comme uncosaque et jeta sur Cornaboeux des regards enflammés. Au-dehors, lepaysage admirable de l’Est de la France déroulait ses magnificencesnettes et calmes. Le salon était presque vide ; un vieillardpodagre, richement vêtu, geignait en bavant sur le Figaro qu’ilessayait de lire.

Mony qui était enveloppé dans un ampleraglan, saisit la main de Cornaboeux et, la faisant passer par lafente qui se trouve à la poche de ce vêtement commode, l’amena à sabraguette. Le colossal valet de chambre comprit le souhait de sonmaître. Sa grosse main était velue, mais potelée et plus doucequ’on n’aurait supposé. Les doigts de Cornaboeux déboutonnèrentdélicatement le pantalon du prince. Ils saisirent la pine en délirequi justifiait en tous point le distique fameux d’AlphonseAllais :

La trépidation excitante des trains

nous glisse des désirs dans la moelle desreins.

Mais un employé de la Compagnie desWagons-Lits qui entra, annonça qu’il était l’heure de dîner et quede nombreux voyageurs se trouvaient dans lewagon-restaurant.

« Excellente idée, dit Mony.Cornaboeux, allons d’abord dîner. »

La main de l’ancien fort sortit de lafente du raglan. Tous deux se dirigèrent vers la salle à manger. Lapine du prince bandait toujours, et comme il ne s’était pasreculotté, une bosse proéminait à la surface du vêtement. Le dînercommença sans encombre, bercé par le bruit de ferrailles du trainet par les cliquetis divers de la vaisselle, de l’argenterie et dela cristallerie, troublé parfois par le saut brusque d’un bouchond’Apollinaris.

À une table, au fond opposé de celui oùdînait Mony, se trouvaient deux femmes blondes et jolies.Cornaboeux qui les avait en face les désigna à Mony. Le prince seretourna et reconnu en l’une d’elles, vêtue plus modestement quel’autre, Mariette, l’exquise femme de chambre du Grand-Hôtel. Il seleva aussitôt et se dirigea vers ces dames. Il salua Mariette ets’adressa à l’autre jeune femme qui était jolie et fardée. Sescheveux décolorés à l’eau oxygénée lui donnaient une allure modernequi ravit Mony :

« Madame, lui dit-il, je vous pried’excuser ma démarche. Je me présente moi-même eu égard à ladifficulté de trouver dans ce train des relations qui nous seraientcommunes. Je suis le prince Mony Vibescu, hospodar héréditaire.Mademoiselle qui voici, c’est à dire Mariette, qui, sans doute, aquitté le service du Grand-Hôtel pour le vôtre, m’a laissécontracter envers elle une dette de reconnaissance dont je veuxm’acquitter aujourd’hui même. Je veux la marier à mon valet dechambre et je leur constitue à chacun une dot de cinquante millefrancs.

– Je n’y vois aucun inconvénient, dit ladame, mais voici quelque chose qui n’a pas l’air d’être malconstitué. À qui le destinez-vous ? »

La bitte de Mony avait trouvé une issueet montrait sa tête rubiconde entre deux boutons, devant le princequi rougit en faisant disparaître l’engin. La dame se prit àrire.

« Heureusement que vous êtes placé defaçon à ce que personne ne vous ait vu… ça en aurait fait du joli…Mais répondez donc, pour qui est cet engin redoutable ?

– Permettez-moi, dit galamment Mony,d’en faire l’ouvrage à votre beauté souveraine.

– Nous verrons ça, dit la dame, enattendant et puisque vous vous êtes présenté, je vais me présenteraussi… Estelle Ronange…

– La grande actrice duFrançais ? »

La dame inclina la tête.

Mony, fou de joie,s’écria :

« Estelle, j’eusse dû vousreconnaître. Depuis longtemps j’étais votre admirateur passionné.En ai-je passé des soirées au théâtre français, vous regardant dansvos rôles d’amoureuse ? et pour calmer mon excitation, nepouvant me branler en public, je me fourrais les doigts dans lenez, j’en tirais de la morve consistante et je la mangeais !C’était bon ! C’était bon !

– Mariette, allez dîner avec votrefiancé, dit Estelle. Prince, dînez avec moi. »

Dès qu’ils furent en face l’un del’autre, le prince et l’actrice se regardèrentamoureusement :

« Où allez-vous ? demandaMony.

– À Vienne, jouer devantl’Empereur.

– Et le décret deMoscou ?

– Le décret de Moscou, je m’enfous ; je vais envoyer demain ma démission à Claretie… On memet à l’écart… On me fait jouer des pannes… on me refuse le rôled’Eorakâ dans la nouvelle pièce de notre Mounet-Sully… Je pars… Onn’étouffera pas mon talent.

– Récitez-moi quelque chose… desvers, » demanda Mony.

Elle lui récita, tandis qu’on changeaitles assiettes, L’invitation au voyage. Tandis que sedéroulait l’admirable poème où Baudelaire a mis un peu de satristesse amoureuse, de sa nostalgie passionnée, Mony sentit queles petits pieds de l’actrice montaient le long de sesjambes : ils atteignirent sous le raglan le vit de Mony quipendait tristement hors de la braguette. Là, les pieds s’arrêtèrentet, prenant délicatement le vit entre eux, ils commencèrent unmouvement de va-et-vient assez curieux. Durci subitement, le vit dujeune homme se laissait branler par les souliers délicats d’EstelleRonange. Bientôt, il commença à jouir et improvisa ce sonnet, qu’ilrécita à l’actrice dont le travail pédestre ne cessa pas jusqu’audernier vers :

ÉPITHALAME

Tes mains introduiront mon beau membreasinin

Dans le sacré bordel ouvert entre tescuisses

Et je veux t’avouer, en dépit d’Avinain,

Que me fait ton amour pourvu que tujouisses !

Ma bouche à tes seins blancs comme des petitssuisses

Fera l’honneur abject des suçons sansvenin.

De ma mentule mâle en ton con féminin

Le sperme tombera comme l’or dans lessluices.

Ô ma tendre putain ! tes fesses ontvaincu

De tous les fruits pulpeux le savoureuxmystère,

L’humble rotondité sans sexe de la terre,

La lune, chaque mois, si vaine de son cul

Et de tes yeux jaillit même quand tu lesvoiles

Cette obscure clarté qui tombe desétoiles…

Et comme le vit était arrivé à la limitede l’excitation, Estelle baissa ses pieds endisant :

« Mon prince, ne le faisons pascracher dans le wagon-restaurant ; que penserait-on denous ?… Laissez-moi vous remercier pour l’hommage rendu àCorneille dans la pointe de votre sonnet. Bien que sur le point dequitter la Comédie Française, tout ce qui intéresse lamaison fait l’objet de mes constantes préoccupations.

– Mais, dit Mony, après avoir jouédevant François-Joseph, que comptez vous faire ?

– Mon rêve, dit Estelle, serait dedevenir étoile de café-concert.

– Prenez garde, repartit Mony,L’obscur Monsieur Claretie qui tombe les étoiles vous ferades procès sans fin.

– T’occupe pas de ça, Mony, fais-moiencore des vers avant d’aller au dodo.

– Bien, » dit Mony, et il improvisaces délicats sonnets mythologiques.

HERCULE ET OMPHALE

Le cul

D’Omphale

Vaincu

S’affale.

– « Sens tu

Mon phalle

Aigu ?

– « Quel mâle !…

Le chien

Me crève !…

Quel rêve ?…

– … Tiens bien ? »

Hercule

L’encule.

PYRAME ET THISBE

Madame

Thisbé

Se pâme :

« Bébé »

Pyrame

Courbé

L’entame :

« Hébé ! »

La belle

Dit oui

Puis elle

Jouit

Tout comme

Son homme.

« C’estexquis ! délicieux ! admirable ! Mony, tu es unpoète archi-divin, viens me baiser dans le sleeping-car, j’ai l’âmefoutative. »

Mony régla les additions. Mariette etCornaboeux se regardaient langoureusement. Dans le couloir, Monyglissa cinquante francs à l’employé de la Compagnie des Wagons-Litsqui laissa les deux couples s’introduire dans la mêmecabine :

« Vous vous arrangerez avec ladouane, dit le prince à l’homme en casquette, nous n’avons rien àdéclarer. Par exemple, deux minutes avant le passage de lafrontière, vous frapperez à notre porte. »

Dans la cabine, ils se mirent tous lesquatre à poil. Mariette fut la première nue. Mony ne l’avait jamaisvue ainsi, mais il reconnut les grosses cuisses rondes et la forêtde poils qui ombrageait son con rebondi. Ses tétons bandaientautant que les vits de Mony et de Cornaboeux.

« Cornaboeux, dit Mony, encule-moipendant que je fourbirai cette jolie fille. »

Le déshabillage d’Estelle était pluslong et quand elle fut à poil, Mony s’était introduit en levrettedans le con de Mariette qui commençait à jouir, agitait son grospostérieur et le faisait claquer contre le ventre de Mony.Cornaboeux avait passé son nœud court et gros dans l’anus dilaté deMony qui gueulait :

« Cochon de chemin de fer !Nous n’allons pas pouvoir garder l’équilibre. »

Mariette gloussait comme une poule ettitubait comme une grive dans les vignes. Mony avait passé les brasautour d’elle et lui écrasait les tétons. Il admira la beautéd’Estelle dont la dure chevelure décelait la main d’un coiffeurhabile. C’était une femme moderne dans toute l’acception dumot : cheveux ondulés tenus par des peignes d’écaille dont lacouleur allait avec la savante décoloration de la chevelure. Soncorps était d’une joliesse charmante. Son cul était nerveux etrelevé d’une façon provocante. Son visage fardé avec art luidonnait l’air piquant d’une putain de haut luxe. Ses seinstombaient un petit peu, mais cela lui allait très bien, ils étaientpetits, menus et en forme de poire. Quand on les maniait, ilsétaient doux et soyeux, on aurait cru toucher les pis d’une chèvrelaitière et, quand elle se tournait, ils sautillaient comme unmouchoir de batiste roulé en boule que l’on ferait danser sur lamain.

Sur la motte, elle n’avait qu’une petitetouffe de poils soyeux. Elle se mit sur la couchette en faisant unecabriole, jeta ses longues cuisses nerveuses autour du cou deMariette qui, ayant ainsi le chat de sa maîtresse devant la bouche,commença à le glottiner gloutonnement, enfonçant le nez entre lesfesses, dans le trou du cul. Estelle avait déjà fourré sa languedans le con de sa soubrette et suçait à la fois l’intérieur d’uncon enflammé et la grosse bite de Mony qui s’y remuait avec ardeur.Cornaboeux jouissait avec béatitude de ce spectacle. Son gros vitentré jusqu’à la garde dans le cul poilu du prince, allait etvenait lentement. Il lâcha deux ou trois bons pets qui empuantirentl’atmosphère en augmentant la jouissance du prince et des deuxfemmes. Tout à coup, Estelle se mit à gigoter effroyablement, soncul se mit à danser devant le nez de Mariette dont les gloussementset les tours de cul devinrent aussi plus forts. Estelle lançait àdroite et à gauche ses jambes gainées de soie noire et chaussées desouliers à talons Louis XV. En remuant ainsi, elle donna un coup depied terrible dans le nez de Cornaboeux qui en fut étourdi et semit à saigner abondamment. « Putain » hurla Cornaboeux,et pour se venger il pinça violemment le cul de Mony. Celui-ci,pris de rage, mordit terriblement l’épaule de Mariette quidéchargeait en beuglant. Sous l’effet de la douleur, elle plantases dents dans le con de sa maîtresse qui, hystériquement, serrases cuisses autour de son cou.

« J’étouffe, » articuladifficilement Mariette, mais on ne l’écouta pas.

L’étreinte des cuisses devint plusforte. La face de Mariette devint violette, sa bouche écumanterestait fixée sur le con de l’actrice.

Mony déchargeait, en hurlant, dans uncon inerte. Cornaboeux, les yeux hors de la tête, lâchait sonfoutre dans le cul de Mony en déclarant d’une voixlâche :

« Si tu ne deviens pas enceinte,t’es pas un homme ! »

Les quatre personnages s’étaientaffalés. Étendue sur la couchette, Estelle grinçait des dents etdonnait des coups de poing de tous les côtés en agitant les jambes.Cornaboeux pissait par la portière. Mony essayait de retirer sonvit du con de Mariette. Mais il n’y avait pas moyen. Le corps de lasoubrette ne remuait plus.

« Laisse-moi sortir, » luidisait Mony, et il la caressait, puis il lui pinça les fesses, lamordit, mais rien n’y fit.

« Viens lui écarter les cuisses,elle est évanouie ! » dit Mony à Cornaboeux.

C’est avec une grande peine que Mony putarriver à sortir son vit du con qui s’était effroyablement serré.Ils essayèrent ensuite de faire revenir Mariette, mais rien n’yfit :

« Merde ! Elle acrampsé, » déclara Cornaboeux. Et c’était vrai, Mariette étaitmorte étranglée par les jambes de sa maîtresse, elle était morte,irrémédiablement morte.

« Nous sommes frais, ditMony.

– C’est cette salope qui est la cause detout, » déclara Cornaboeux en désignant Estelle qui commençaità se calmer. En prenant une brosse à tête dans le nécessaire devoyage d’Estelle, il se mit à lui taper dessus violemment. Lessoies de la brosse la piquaient à chaque coup. Cette correctionsemblait l’exciter énormément. À ce moment, on frappa à laporte.

« C’est le signal convenu, ditMony, dans quelques instants nous passerons la frontière. Il faut,j’ai juré, tirer un coup, moitié en France, moitié en Allemagne.Enfile la morte. »

Mony, vit bandant, se rua sur Estellequi, les cuisses écartées, le reçut dans son con brûlant encriant :

« Mets le jusqu’au fond,tiens !… tiens… »

Les saccades de son cul avaient quelquechose de démoniaque, sa bouche laissait couler une bave qui semêlant avec le fard, dégoulinait infecte sur le menton et lapoitrine ; Mony lui mit sa langue dans la bouche et luienfonça le manche de la brosse dans le trou du cul. Sous l’effet decette nouvelle volupté, elle mordit si violemment la langue de Monyqu’il dut la pincer jusqu’au sang pour la faire lâcher.

Pendant ce temps, Cornaboeux avaitretourné le cadavre de Mariette dont la face violette étaitépouvantable. Il écarta les fesses et fit péniblement entrer sonénorme vit dans l’ouverture sodomique. Alors il donna libre cours àsa férocité naturelle. Ses mains arrachèrent touffes par touffesles cheveux blonds de la morte. Ses dents déchirèrent le dos d’uneblancheur polaire, et le sang vermeil qui jaillit, vite coagulé,avait l’air d’être étalé sur de la neige. Un peu avant lajouissance, il introduisit sa main dans la vulve encore tiède et yfaisant entrer tout son bras, il se mit à tirer les boyaux de lamalheureuse femme de chambre. Au moment de la jouissance, il avaitdéjà tiré deux mètres d’entrailles et s’en était entouré la taillecomme d’une ceinture de sauvetage. Il déchargea en vomissant sonrepas tant à cause des trépidations du train qu’à cause desémotions qu’il avait ressenties. Mony venait de décharger etregardait avec stupéfaction son valet de chambre hoqueteraffreusement en dégueulant sur le cadavre lamentable. Parmi lescheveux sanglants, les boyaux et le sang se mêlaient audégueulis.

« Porc infâme, s’écria le prince,le viol de cette fille morte que tu devais épouser selon mapromesse pèsera lourd sur toi dans la vallée de Josaphat. Si je net’aimais pas tant je te tuerais comme un chien. »

Cornaboeux se leva sanglant en refoulantles derniers hoquets de sa dégueulade. Il désigna Estelle dont lesyeux dilatés contemplaient avec horreur le spectacleimmonde :

« C’est elle qui est cause de tout,déclara-t-il.

– Ne soit pas cruel, dit Mony, elle t’adonné l’occasion de satisfaire tes goûts denécrophile. »

Et comme on passait sur un pont, leprince se mit à la portière pour contempler le panorama romantiquedu Rhin qui déployait ses splendeurs verdoyantes et se déroulait enlarges méandres jusqu’à l’horizon. Il était quatre heures du matin,des vaches paissaient dans les prés, des enfants dansaient déjàsous des tilleuls germaniques. Une musique de fifres, monotone etmortuaire, annonçait la présence d’un régiment prussien et lamélopée se mêlait tristement au bruit de ferraille du pont et àl’accompagnement sourd du train en marche. Des villages heureuxanimaient les rives dominées par les burgs centenaires et lesvignes rhénanes étalaient à l’infini leur mosaïque régulière etprécieuse. Quand Mony se retourna, il vit le sinistre Cornaboeuxassis sur le visage d’Estelle. Son cul de colosse couvrait la facede l’actrice. Il avait chié et la merde infecte et molle tombait detous côtés. Il tenait un énorme couteau et en labourait le ventrepalpitant. Le corps de l’actrice avait des soubresautsbrefs.

« Attends, dit Mony, resteassis. »

Et, se couchant sur la mourante, il fitentrer son vit bandant dans le con moribond. Il jouit ainsi desderniers spasmes de l’assassinée, dont les dernières douleursdurent être affreuses, et il trempa ses bras dans le sang chaud quijaillissait du ventre. Quand il eut déchargé, l’actrice ne remuaitplus. Elle était raide et ses yeux révulsés étaient pleins demerde.

« Maintenant, dit Cornaboeux, ilfaut se tirer des pieds. »

Ils se nettoyèrent et s’habillèrent. Ilétait six heures du matin. Ils enjambèrent la portière, etcourageusement se couchèrent en long sur le marchepied du trainlancé à toute vitesse. Puis, à un signal de Cornaboeux, ils selaissèrent doucement tomber sur le ballast de la voie. Ils serelevèrent un peu étourdis, mais sans aucun mal, et saluèrent d’ungeste délibéré le train qui déjà se rapetissait ens’éloignant.

« Il était temps ! » ditMony.

Ils gagnèrent la première ville, s’yreposèrent deux jours, puis reprirent le train pourBucarest.

Le double assassinat dansl’Orient-Express alimenta les journaux pendant six mois. On netrouva pas les assassins et le crime fut mis au compte de Jackl’Éventreur, qui a bon dos.

À Bucarest, Mony recueillit l’héritagedu vice-consul de Serbie. Ses relations avec la colonie serbefirent qu’il reçut, un soir, une invitation à passer la soirée chezNatacha Kolowitch, la femme du colonel emprisonné pour sonhostilité contre la dynastie des Obrenovitch.

Mony et Cornaboeux arrivèrent vers huitheures du soir. La belle Natacha était dans un salon tendu de noir,éclairé par des cierges jaunes et décoré de tibias et de têtes demorts :

« Prince Vibescu, dit la dame, vousallez assister à une séance secrète du comité anti-dynastique deSerbie. On votera, sans doute, ce soir, la mort de l’infâmeAlexandre et de sa putain d’épouse, Draga Machine ; il s’agitde rétablir le roi Pierre Karageorgevitch sur le trône de sesancêtres. Si vous révélez ce que vous verrez et entendrez, une maininvisible vous tuera, où que vous soyez. »

Mony et Cornaboeux s’inclinèrent. Lesconjurés arrivèrent un par un. André Bar, le journaliste parisien,était l’âme du complot. Il arriva, funèbre, enveloppé dans une capeà l’espagnole.

Les conjurés se mirent nus et la belleNatacha montra sa nudité merveilleuse. Son cul resplendissait etson ventre disparaissait sous une toison noire et frisée quimontait jusqu’au nombril.

Elle se coucha sur une table couverted’un drap noir. Un pope entra vêtu d’habits sacerdotaux, il disposales vases sacrés et commença à dire la messe sur le ventre deNatacha. Mony se trouvait près de Natacha, elle lui saisit le vitet commença à le sucer pendant que la messe se déroulait.Cornaboeux s’était jeté sur André Bar et l’enculait tandis quecelui-ci disait lyriquement :

« Je le jure par cet énorme vit quime réjouit jusqu’au fond de l’âme, la dynastie des Obrenovitch doits’éteindre avant peu. Pousse, Cornaboeux, ton enculade me faitbander. »

Se plaçant derrière Mony, il l’enculatandis que celui-ci déchargeait son foutre dans la bouche de labelle Natacha. À cet aspect, tous les conjurés s’enculèrentfrénétiquement. Ce n’était, dans la salle, que culs nerveuxd’hommes emmanchés de vits formidables.

Le pope se fit branler deux fois parNatacha et son foutre ecclésiastique s’étalait sur le corps de labelle colonelle.

« Qu’on amène les époux, »s’écria le pope.

On introduisit un couple étrange :un petit garçon de dix ans en habit, le chapeau sous le bras,accompagné d’une petite fille ravissante qui n’avait pas plus dehuit ans ; elle était vêtue en mariée, son vêtement de satinblanc était orné de bouquets de fleurs d’oranger.

Le pope lui fit un discours et les mariapar l’échange de l’anneau. Ensuite, on les engagea à forniquer. Lepetit garçon tira une quéquette pareille à un petit doigt et lanouvelle mariée retroussant ses jupons à falbalas montra sespetites cuisses blanches en haut desquelles bayait une petite fenteimberbe et rose comme l’intérieur du bec ouvert d’un geai qui vientde naître. Un silence religieux planait sur l’assemblée.

Le petit garçon s’efforça d’enfiler lapetite fille. Comme il ne pouvait y parvenir, on le déculotta etpour l’exciter, Mony le fessa gentiment, tandis que Natacha du boutde la langue lui titillait son petit gland et les couillettes. Lepetit garçon commença à bander et put ainsi dépuceler la petitefille. Quand ils se furent escrimés pendant dix minutes, on lessépara et Cornaboeux saisissant le petit garçon lui défonça lefondement au moyen de son braquemart puissant. Mony ne put tenircontre son envie de baiser la petite fille. Il la saisit, la mit àcheval sur ses cuisses et lui enfonça dans son minuscule vagin sonbâton vivant. Les deux enfants poussaient des cris effroyables etle sang coulait autour des vits de Mony et deCornaboeux.

Ensuite on plaça la petite fille surNatacha et le pope qui venait de terminer sa messe lui releva sesjupes et se mit à fesser son petit cul blanc et charmant. Natachase releva alors et, enfourchant André Bar assis dans son fauteuil,elle se pénétra de l’énorme et du conjuré. Ils commencèrent unevigoureuse Saint-Georges, comme disent les Anglais.

Le petit garçon, à genoux devantCornaboeux, lui pompait le dard en pleurant à chaudes larmes. Monyenculait la petite fille qui se débattait comme un lapin qu’on vaégorger. Les autres conjurés s’enculaient avec des mineseffroyables. Ensuite Natacha se leva et se retournant tendit soncul à tous les conjurés qui vinrent le baiser à tour de rôle. À cemoment, on fit entrer une nourrice à visage de madone et dont lesénormes nénés étaient gonflés d’un lait généreux. On la fit mettreà quatre pattes et le pop se mit à la traire, comme une vache, dansles vases sacrés. Mony enculait la nourrice dont le cul d’uneblancheur resplendissante était tendu à craquer. On fit pisser lapetite fille de façon à remplir les calices. Les conjuréscommunièrent alors sous les espèces du lait et du pipi.

Puis saisissant des tibias, ils jurèrentla mort d’Alexandre Obrénovitch et de sa femme DragaMachine.

La soirée se termina d’une façon infâme.On fit monter de vieilles femmes dont la plus jeune avait soixantequatorze ans et les conjurés les baisèrent de toutes les manières.Mony et Cornaboeux se retirèrent dégoûtés vers trois heures dumatin. Rentré chez lui, le prince se mit à poil et tendit son beaucul au cruel Cornaboeux qui l’encula huit fois de suite sansdéculer. Ils appelaient ses séances quotidiennes : leurjouissette pénétrante.

Pendant quelques temps Mony mena cettevie monotone à Bucarest. Le roi de Serbie et sa femme furentassassinés à Belgrade. Leur meurtre appartient à l’histoire et il adéjà été diversement jugé. La guerre entre le Japon et la Russieéclata ensuite.

Un matin, le prince Mony Vibescu, toutnu et beau comme l’Apollon du Belvédère, faisait 69 avecCornaboeux. Tous deux suçaient goulûment leurs sucres d’orgerespectifs et soupesaient avec volupté des rouleaux qui n’avaientrien à voir avec ceux des phonographes. Ils déchargèrentsimultanément et le prince avait la bouche pleine de foutrelorsqu’un valet de chambre anglais et fort correct entra, tendantune lettre sur un plateau de vermeil.

La lettre annonçait au prince Vibescuqu’il était nommé lieutenant en Russie, à titre étranger, dansl’armée du général Kouropatkine.

Le prince et Cornaboeux manifestèrentleur enthousiasme par des enculades réciproques. Ils s’équipèrentensuite avant de rejoindre leur corps d’armée.

« La guerre, ça me va, déclaraCornaboeux, et les culs des Japonais doivent êtresavoureux.

– Les cons des japonaises sontcertainement délectables, ajouta le prince en tortillant samoustache. »

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