Les Onze mille verges ou les Amours d’un hospodar

Chapitre 9

 

 

Le jour de l’exécution arriva, le princeVibescu se confessa, communia, fit son testament et écrivit à sesparents. Ensuite, on fit entrer dans sa prison une petite fille dedouze ans. Il en fut étonné, mais voyant qu’on le laissait seul, ilcommença à la peloter.

Elle était charmante et lui dit enroumain qu’elle était de Bucarest et avait été prise par lesJaponais sur les derrières de l’armée russe où ses parents étaientmercantis.

On lui avait demandé si elle voulaitêtre dépucelée par un condamné à mort roumain et elle avaitaccepté.

Mony lui releva les jupes et lui suçason petit con rebondi où il n’y avait pas encore de poil, puis illa fessa doucement pendant qu’elle le branlait. Ensuite il mit latête de son vit entre les jambes enfantines de la petite Roumaine,mais il ne pouvait entrer. Elle le secondait de tous ses efforts,donnant des coups de cul et offrant à baiser au prince ses petitsseins ronds comme des mandarines. Il entra en fureur érotique etson vit pénétra enfin dans la petite fille, ravageant enfin cepucelage, faisant couler le sang innocent…

Alors Mony se releva et, comme iln’avait plus rien à espérer de la justice humaine, il étrangla lapetite fille après lui avoir crevé les yeux, tandis qu’ellepoussait des cris épouvantables.

Les soldats japonais entrèrent alors etle firent sortir. Un héraut lit la sentence dans la cour de laprison, qui était une ancienne pagode chinoise d’une architecturemerveilleuse.

La sentence était brève : lecondamné devait recevoir un coup de verge de chaque homme composantl’armée japonaise campée dans cet endroit. Cette armée comportaitonze mille unités.

Et tandis que le héraut lisait, leprince se remémora sa vie agitée. Les femmes de Bucarest, levice-consul de Serbie, Paris, l’assassinat en sleeping-car, lapetite Japonaise de Port-Arthur, tout cela vont danser dans samémoire.

Un fait se précisa. Il se rappela duboulevard Malesherbes ; Culculine, en robe printanièretrottinait vers la Madeleine et lui, Mony, luidisait :

« Si je ne fais pas vingt foisl’amour de suite, que les onze mille vierges ou onze mille vergesme châtient. »

Il n’avait pas baisé vingt fois desuite, et le jour était arrivé où onze mille verges allaient lechâtier.

Il en était là de son rêve lorsque lessoldats le secouèrent et l’amenèrent devant sesbourreaux.

Les onze mille Japonais étaient rangéssur deux rangs, face à face. Chaque homme tenait une baguetteflexible. On déshabilla Mony, puis il dut marcher dans cette routecruelle bordée de bourreaux. Les premiers coups le firent seulementtressaillir. Ils s’abattaient sur une peau satinée et laissaientdes marques rouge sombre. Il supporta stoïquement les millepremiers coups, puis tomba dans son sang le vit dressé.

On le mit alors sur une civière et lalugubre promenade, scandée par les coups secs des baguettes quitapaient sur une chair enflée et saignante, continua. Bientôt sonvit ne put plus retenir le jet spermatique et, se redressant àplusieurs fois, cracha son liquide blanchâtre à la face des soldatsqui tapèrent plus fort sur cette loque humaine.

Au deux millième coup, Mony renditl’âme. Le soleil était radieux. Les chants des oiseaux mandchousrendaient plus gai la matinée pimpante. La sentence s’exécuta etles derniers soldats frappèrent leur coup de baguette sur une loqueinforme, sorte de chair à saucisse où l’on ne distinguait plusrien, sauf le visage qui avait été soigneusement respecté et où lesyeux vitreux grands ouverts semblaient contempler la majesté divinedans l’au-delà.

À ce moment un convoi de prisonniersrusses passa près du lieu de l’exécution. On le fit arrêter pourimpressionner les Moscovites.

Mais un cri retentit suivi de deuxautres. Trois prisonniers s’élancèrent et comme ils n’étaient pointenchaînés, se précipitèrent sur le corps du supplicié qui venait derecevoir le onze millième coup de verge. Ils se jetèrent à genouxet embrassèrent, avec dévotion et en versant des larmes, la têtesanglante de Mony. Les soldats japonais, un moment stupéfaits,reconnurent bientôt que si l’un des prisonniers était un homme etmême un colosse, les deux autres étaient des jolies femmesdéguisées en soldats. C’était en effet Cornaboeux, Culculine etAlexine qui avaient été pris après le désastre de l’arméerusse.

Les Japonais respectèrent d’abord leurdouleur, puis, aguichés par les deux femmes, se mirent à leslutiner. On laissa Cornaboeux à genoux prés du cadavre de sonmaître et l’on déculotta Culculine et Alexine qui se débattirent envain.

Leurs beaux culs blancs et agités dejolies Parisiennes apparurent bientôt aux regards émerveillés dessoldats. Ils se mirent à fouetter doucement et sans rage cescharmants postérieurs qui remuaient comme des lunes ivres et, quandles jolies filles essayaient de se relever, on apercevait, endessous les poils de leurs chats qui bayaient.

Les coups cinglaient l’air et, tombant àplat, mais pas trop fort, marquaient un instant les culs gras etfermes des Parisiennes, mais bientôt les marques s’effaçaient pourse reformer à l’endroit où la verge venait de nouveaufrapper.

Quand elles furent convenablementexcitées, deux officiers japonais les emmenèrent sous une tente etlà les baisèrent une dizaine de fois en hommes affamés par une trèslongue abstinence.

Ces officiers japonais étaient desgentilshommes de grandes familles. Ils avaient fait de l’espionnageen France et connaissaient Paris. Culculine et Alexine n’eurent pasde peine à leur faire promettre qu’on leur livrerait le corps duprince Vibescu qu’elles firent passer pour leur cousin et elles sedonnèrent comme deux sœurs.

Il y avait parmi les prisonniers unjournaliste français, correspondant d’un journal de province. Avantla guerre, il était sculpteur, non sans quelque mérite, et senommait Genmolay. Culculine alla le trouver pour le prier desculpter un monument digne de la mémoire du princeVibescu.

La fouettade était la seule passion deGenmolay. Il ne demanda à Culculine que de la fouetter. Elleaccepta et vint, à l’heure indiquée, avec Alexine et Cornaboeux.Les deux femmes et les deux hommes se mirent nus. Alexine etCulculine se mirent sur un lit, la tête en bas et le cul en l’air,les deux robustes Français, armés de verges, se mirent à lesfrapper de façon à ce que la plupart des coups tombassent dans lesraies culières ou sur les cons qui, à cause de la position,ressortaient admirablement. Ils frappaient s’excitant mutuellement.Les deux femmes souffraient le martyre, mais l’idée que leurssouffrances allaient procurer à Mony une sépulture convenable lessoutint jusqu’au bout de cette singulière épreuve.

Ensuite Genmolay et Cornaboeuxs’assirent et se firent sucer leurs gros vits pleins de sève,tandis que de leurs verges ils frappaient toujours sur lespostérieurs tremblants des deux jolies filles.

Le lendemain, Genmolay se mit àl’ouvrage. Il eut bientôt terminé un monument funéraire étonnant.La statue équestre du prince Mony le surmontait.

Sur le socle, des bas-reliefsreprésentaient les actions d’éclat du prince. On le voyait d’uncôté quittant en ballon Port-Arthur assiégé et de l’autre il étaitreprésenté en protecteur des arts qu’il venait étudier àParis.

…………………………………

Le voyageur qui parcourt la campagnemandchoue entre Moukden et Dalny aperçoit tout à coup, non loind’un champ de bataille encore semé d’ossements, une tombemonumentale en marbre blanc. Les Chinois qui labourent à l’entourles respectent et la mère mandchoue, répondant aux questions de sonenfant, lui dit :

– C’est un cavalier géant qui protégeala Mandchourie contre les diables occidentaux et ceux del’Orient.

Mais le voyageur, généralement s’adresseplus volontiers au garde-barrière du transmandchourien. Ce gardeest un Japonais aux yeux bridés et vêtu comme un employé duP.-L.-M. Il répond modestement :

«  C’est un tambour-major nipponqui décida de la victoire de Moukden. »

Mais si, curieux de se renseignerexactement, le voyageur s’approche de la statue, il reste longtempspensif après avoir lu ces vers gravés sur lesocle :

Ci-gît le prince Vibescu

Unique amant des onze mille verges

Mieux vaudrait, passant ! sois-enconvaincu

Dépuceler les onze mille vierges

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