Lettres de mon moulin

Ballades en prose

En ouvrant ma porte ce matin, il y avait autour de mon moulin un grand tapis de gelée blanche. L’herbe luisait et craquait comme du verre ; toute la colline grelottait… Pour un jour ma chère Provence s’était déguisée en pays du Nord ; et c’est parmi les pins frangés de givre, les touffes de lavandes épanouies en bouquets de cristal, que j’ai écrit ces deux ballades d’une fantaisies un peu germanique, pendant que la gelée m’envoyait ses étincelles blanches et que là-haut,dans le ciel clair, de grands triangles de cigognes venues du pays d’Henri Heine, descendaient vers la Camargue en criant :« Il fait froid… froid… froid. »

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