Mes forêts d’Hélène Dorion

il fait un temps d’arn de ram zip et chus sdf et vip il fait triple k usa made in China un temps de ko pour nos émerveillements il fait casse-gueule un bruit de ferraille déchire le paysage comme un vêtement usé

il fait refus et rejet

un temps de pixels d’algorithmes qui nous projettent sur des routes invisibles avec l’avenir comme promesse que le vent dévore aussitôt un peu d’écorce et de feu au creux de la main il fait chimère et rêve de rien du tout un siècle de questions rudoyées

le bord d’une falaise

où chutent nos poèmes et la neige nous apprend à perdre tout ce que l’on perdra Je m’incline souvent devant la figure unique d’un jeu de feuilles et de branches

la maigre cicatrice de l’écorce

le nœud dans le bois dur l’arbre n’échappe pas à sa souffrance il n’est rien d’autre que lui-même

avec la longue respiration des saisons

il regarde par les yeux du vent

de ses racines

et de l’anneau des années il ignore tout

et je m’incline encore

        pour écouter son voyage immobile





        Je marche entre mes ombres

        et ma quête de joie

la neige striée de sentiers

boit l’encre de chaque mot

j’attends un geste de lumière

posé sur l’énigme fragile Nos matins de brume comme surgit l’ondée claire parmi les arbres le regard hésite hier demain un chemin voudrait venir

alors que je rêve

un reste de vie chute comme un écho une bourrasque hier demain le vent se disloque dans un grondement de clarté

alors que je rêve

vers toi mon corps s’enroule frêles pétales au bout de la nuit des mots frémissent comme ces brumes inapaisées encerclent nos silences Nous sommes debout comme après la pluie quand flotte un monde neuf autour de nous les lucioles vacillent dans un théâtre d’heures la terre dos courbé racines tristes rouille sous nos pas

ce n’est plus seulement l’hiver

ses marées au goût de glace qui mordent comme des bêtes mais du temps qui se lève

plus léger plus coloré

un monde surgit dans le reflet de la mémoire prononce un commencement Je n’entends pas le loup il devrait hurler à la lune qu’ébrèche le ruisseau

mais il ne vient plus boire

comme si la saison était brisée

comme si de longues blessures

et le silence et la solitude avaient désenchanté son pas

c’est le soir dans la bouche du matin

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