il fait un temps d’arn de ram zip et chus sdf et vip il fait triple k usa made in China un temps de ko pour nos émerveillements il fait casse-gueule un bruit de ferraille déchire le paysage comme un vêtement usé
il fait refus et rejet
un temps de pixels d’algorithmes qui nous projettent sur des routes invisibles avec l’avenir comme promesse que le vent dévore aussitôt un peu d’écorce et de feu au creux de la main il fait chimère et rêve de rien du tout un siècle de questions rudoyées
le bord d’une falaise
où chutent nos poèmes et la neige nous apprend à perdre tout ce que l’on perdra Je m’incline souvent devant la figure unique d’un jeu de feuilles et de branches
la maigre cicatrice de l’écorce
le nœud dans le bois dur l’arbre n’échappe pas à sa souffrance il n’est rien d’autre que lui-même
avec la longue respiration des saisons
il regarde par les yeux du vent
de ses racines
et de l’anneau des années il ignore tout
et je m’incline encore
pour écouter son voyage immobile
Je marche entre mes ombres
et ma quête de joie
la neige striée de sentiers
boit l’encre de chaque mot
j’attends un geste de lumière
posé sur l’énigme fragile Nos matins de brume comme surgit l’ondée claire parmi les arbres le regard hésite hier demain un chemin voudrait venir
alors que je rêve
un reste de vie chute comme un écho une bourrasque hier demain le vent se disloque dans un grondement de clarté
alors que je rêve
vers toi mon corps s’enroule frêles pétales au bout de la nuit des mots frémissent comme ces brumes inapaisées encerclent nos silences Nous sommes debout comme après la pluie quand flotte un monde neuf autour de nous les lucioles vacillent dans un théâtre d’heures la terre dos courbé racines tristes rouille sous nos pas
ce n’est plus seulement l’hiver
ses marées au goût de glace qui mordent comme des bêtes mais du temps qui se lève
plus léger plus coloré
un monde surgit dans le reflet de la mémoire prononce un commencement Je n’entends pas le loup il devrait hurler à la lune qu’ébrèche le ruisseau
mais il ne vient plus boire
comme si la saison était brisée
comme si de longues blessures
et le silence et la solitude avaient désenchanté son pas
c’est le soir dans la bouche du matin