PHÈDRE de Platon

SOCRATE.
Il faut dans ces deux arts se faire une idée claire de la
nature, dans l’un du corps, dans l’autre de l’âme, si l’on
ne veut point suivre seulement la routine et l’expérience,
mais se conduire avec art et méthode, ici pour rendre

aux uns la force et la santé, par les remèdes et la
nourriture, là en inspirant aux autres toutes les
persuasions qu’on voudra et la vertu, par des discours et
des occupations convenables.

PHÈDRE.
Cela est très vraisemblable, Socrate.

SOCRATE.
Crois-tu qu’il soit possible de bien connaître la nature de
l’âme sans connaître la nature universelle

PHÈDRE.
S’il en faut croire Hippocrate , le descendant
d’Esculape, on ne peut pas même connaître le corps
autrement.

SOCRATE.
Fort bien, mon cher Phèdre. Mais il ne suffit pas
qu’Hippocrate l’ait dit; il faut encore examiner si
Hippocrate est d’accord avec la raison.

PHÈDRE.
J’en conviens.

SOCRATE.
Examine donc ce que disent sur la nature Hippocrate et
la raison. Quel que soit l’objet dont nous nous proposons
d’examiner la nature, ne faut-il pas commencer par
ceci? si nous voulons le connaître, et le faire connaître
aux autres, ne faut-il pas distinguer d’abord s’il est d’une

nature simple ou composée? s’il est simple, quelles sont
ses propriétés, comment et sur quoi agit-il, comment et
par quoi peut-il être affecté? et s’il est composé, ne
faudra-t-il pas compter ses différentes espèces, et faire
sur chacune d’elles séparément le travail que l’on aurait
fait sur une chose simple, et reconnaître toutes ses
propriétés actives et passives?

PHÈDRE.
Apparemment, mon cher Socrate.

SOCRATE.
Hors de cette route, il faut marcher à tâtons et en
aveugle: mais ce n’est l’œuvre ni d’un aveugle ni d’un
sourd que d’entreprendre de traiter avec art une chose
quelconque. Celui, par exemple, qui parle véritablement
avec art, fera voir clairement la nature et l’essence de
l’objet sur lequel il s’exerce, et cet objet ici c’est l’âme
humaine.

PHÈDRE.
Eh bien?

SOCRATE.
N’est-ce pas là qu’il doit diriger tous ses efforts? N’est-ce
pas là qu’il veut porter la persuasion? Que t’en semble?

PHÈDRE.
Oui, sans doute.

SOCRATE.

Il est donc évident que Thrasymaque, ou tout autre qui
veut sérieusement enseigner l’art oratoire, fera voir
d’abord si l’âme est une substance simple et identique,
ou si, comme le corps, elle est composée d’éléments
divers; car c’est là ce que nous appelons expliquer la
nature des choses.

PHÈDRE.
C’est cela même.

SOCRATE.
Il dira ensuite quelles sont ses propriétés actives et
passives et à quoi elles se rapportent.

PHÈDRE.
Sans doute.

SOCRATE.
En troisième lieu, ayant rangé par ordre les différentes
sortes de discours et d’âmes et leurs diverses manières
d’être affectées, il remontera aux causes qui peuvent
produire ces effets, ajustera les moyens à la fin, et fera
voir comment par tels discours il doit arriver
nécessairement que telles âmes s’ouvrent à la persuasion
et d’autres s’y refusent.

PHÈDRE.
Je ne crois pas qu’on puisse faire mieux.

SOCRATE.
Ainsi jamais, mon cher Phèdre, ce qui sera dit ou

enseigné d’une autre manière, ne le sera avec art,
quel qu’en soit l’objet; mais ceux qui de nos jours ont
écrit sur la rhétorique, et que tu as entendus parler, sont
des fourbes adroits qui dissimulent les connaissances
qu’ils ont de l’âme humaine: tant qu’ils ne parleront pas
de cette manière, gardons-nous de croire qu’ils parlent
ou écrivent avec art.

PHÈDRE.
Quelle est cette manière?

SOCRATE.
Je ne saurais trouver précisément les mots dont j’aurais
besoin; mais, autant que je le puis, j’essaierai de tracer
la marche qu’il faut suivre dans un traité rédigé avec art.

PHÈDRE.
Parle donc.

SOCRATE.
La vertu du discours étant d’entraîner les âmes,
celui qui veut devenir orateur doit savoir combien il y a
d’espèces d’âmes. Elles sont en certain nombre, et elles
ont certaines qualités par lesquelles elles diffèrent les
unes des autres. Cette division établie, on distingue
certaines espèces de discours qui ont certaines qualités.
Or, on persuade aisément à telles ou telles âmes telle ou
telle chose par tels discours, pour tels motifs, tandis qu’à
telles autres il est difficile de persuader telle ou telle
chose. Il faut que l’orateur suffisamment instruit de tous
ces détails puisse ensuite les retrouver dans toutes les

actions, dans toutes les circonstances de la vie, et les y
démêler d’un coup d’œil rapide, ou bien il doit se
résoudre à n’en savoir jamais plus que ce qu’il a appris
de ses maîtres, lorsqu’il suivait leurs leçons. Quand il
sera capable de dire quels discours peuvent opérer la
conviction et sur qui, et que, rencontrant un individu, il
pourra le pénétrer soudain et se dire à soi-même,
voilà bien une âme de telle nature, telle qu’on me la
dépeignait; la voilà présente devant moi, et pour lui
persuader telle ou telle chose, je vais lui adresser tel ou
tel langage; quand il aura acquis toutes ces
connaissances, et que de plus il saura quand il faut
parler et quand se taire, quand employer ou quitter le
ton sentencieux, le ton plaintif, l’amplification, et toutes
les espèces de discours qu’il aura étudiées, de manière
qu’il soit sûr de placer à propos toutes ces choses et de
s’en abstenir à temps, il possédera parfaitement l’art de
la parole; jusque-là non: et quiconque, soit en
parlant, soit en enseignant, soit en écrivant, oublie
quelqu’une de ces règles, et prétend parler avec art, on
à raison de ne pas le croire.
Eh bien, Socrate; eh bien, Phèdre, nous dira maintenant
notre écrivain , est-ce ainsi ou autrement qu’il faut
concevoir l’art de la parole?

PHÈDRE.
Impossible autrement, mon cher Socrate: mais cela ne
me paraît pas un petit ouvrage.

SOCRATE.
Tu dis vrai: il nous faut donc examiner tous les discours

faits sur ce sujet, et les retourner en tous sens,
pour voir s’il n’y aurait pas une route plus unie et plus
courte, et n’en point suivre inutilement une si longue et
si épineuse, quand il y a moyen de s’en dispenser. Si tu
crois que nous puissions trouver quelque secours dans
les leçons de Lysias ou de quelque autre, tâche de t’en
souvenir, et dis-le-moi.

PHÈDRE.
Ce n’est point faute de bonne volonté; mais rien ne se
présente à moi.

SOCRATE.
Eh bien donc, veux-tu que je te rapporte certain discours
que j’ai entendu tenir à un de ceux qui s’occupent de
cette matière?

PHÈDRE.
Comment! j’en serai charmé.

SOCRATE.
Aussi, dit-on, mon cher Phèdre, qu’il est juste de plaider,
même la cause du loup .

 PHÈDRE.

Obéis au proverbe.

SOCRATE.
Ils disent donc qu’il ne faut pas vanter si fort notre
méthode, ni croire que nous puissions nous élever bien
haut avec tout cet attirail de spéculation. Ils soutiennent,

comme je le disais au commencement de ce discours,
qu’il n’est pas besoin, pour devenir grand orateur, de
connaître ce qui est vraiment juste et bon, choses ou
hommes, par nature ou par éducation; qu’au fait, dans
les tribunaux, personne ne se mêle d’enseigner la vérité,
mais de persuader; que c’est au vraisemblable qu’il
faut s’appliquer sans cesse pour parler avec art; qu’en
quelques occasions il faut même présenter les faits non
comme ils se sont passés, mais comme ils ont dû se
passer, soit dans l’accusation, soit dans la défense;
qu’enfin il faut rechercher en tout l’apparence aux
dépens de la réalité; que ce soin, en s’étendant à
tout le discours, constitue à lui seul l’art oratoire.

PHÈDRE.
Voilà bien, mon cher Socrate, les opinions de ceux qui
prétendent connaître l’art oratoire. Je me souviens que
précédemment nous en avions déjà dit quelques mots.
Les habiles regardent ce système comme le comble de
l’art.

SOCRATE.
Or ça, tu as lu avec le plus grand soin la rhétorique de
Tisias: qu’il nous dise donc lui-même si par
vraisemblable il entend autre chose que ce qui
semble vrai à la multitude.

PHÈDRE.
Que serait-ce autre chose?

SOCRATE.

Voilà sans doute pourquoi ayant trouvé cette sage et
belle règle, il a écrit que si un homme faible et
courageux est traduit en justice pour en avoir battu un
autre fort et lâche, et lui avoir pris, je suppose, son
vêtement, de part et d’autre il ne faudra pas dire un mot
de la vérité; l’homme lâche dira qu’il a été battu par
plusieurs hommes et non par un seul plus courageux que
lui; et l’autre prouvera au contraire qu’ils étaient seuls,
d’où il partira pour raisonner ainsi: Faible comme je
suis, comment aurais-je pu m’en prendre à un homme si
fort? Celui-ci, en répliquant, aura bien soin de ne pas
avouer sa lâcheté, mais il fera quelque autre mensonge
qui peut-être fournira à son adversaire le moyen de le
réfuter. Tout le reste est dans ce genre, et c’est là le
fond de l’art; n’est-ce pas, mon cher Phèdre?

PHÈDRE.
Assurément.

SOCRATE.
Oh! pour découvrir un art si mystérieux, qu’il a fallu
d’habileté dans un Tisias ou dans l’inventeur de cet art,
quels que soient son nom et sa patrie! Mais, mon cher,
ne pourrions-nous pas lui adresser ce langage?

PHÈDRE.
Quel langage?

SOCRATE.
Tisias, bien avant que tu eusses pris la parole, nous
convenions déjà que la vraisemblance ne se fait sentir à

la multitude que par sa ressemblance avec la vérité. Or,
nous venons de prouver que nul ne sait mieux trouver ce
qui ressemble à la vérité que celui qui connaît bien la
vérité. Si donc tu as quelque autre chose à nous dire sur
l’art oratoire, nous t’écouterons; autrement, permets-
nous de nous en tenir à ce que nous ayons dit, que si
l’orateur n’a pas fait le compte des différentes natures de
ses auditeurs, s’il n’est pas capable de diviser les
choses en diverses espèces et de les réunir toutes, sous
un seul point de vue, il ne connaîtra jamais l’art de la
parole, au moins en tant que l’homme peut le connaître.
Mais ce talent, il ne l’acquerra point sans un travail
immense, que le sage ne doit pas entreprendre pour
gouverner les affaires humaines et parler aux hommes,
mais pour être en état de parler et surtout d’agir
toujours, autant qu’il est au pouvoir de l’homme, de la
manière la plus agréable aux dieux. Non, disent de plus
sages que nous, non, Tisias, ce n’est pas à ses
compagnons d’esclavage que l’homme raisonnable
doit tâcher de plaire, si ce n’est peut-être en passant,
mais à d’excellents maîtres et d’une excellente origine.
Ne sois donc pas étonné si le circuit est long; il faut le
parcourir pour arriver à des choses plus grandes que tu
ne crois; mais la raison dit qu’avec de la bonne volonté
on peut arriver à ces beaux résultats par la route que
nous avons indiquée.

PHÈDRE.
Fort bien, mon cher Socrate, pourvu qu’on en soit
capable.

SOCRATE.
Mais quand ou est à la recherche des belles choses,
tout ce qu’on souffre pour elles est beau.

PHÈDRE.
Certainement.

SOCRATE.
Bornons donc ici ce que nous avions à dire sur l’art et le
défaut d’art dans le discours.

PHÈDRE.
Soit.

SOCRATE.
Maintenant ne nous reste-t-il pas à parler sur la
convenance ou l’inconvenance qu’il peut y avoir à écrire?
Que t’en semble?

PHÈDRE.
Oui, sans doute.

SOCRATE.
Sais-tu comment on peut être le plus agréable à Dieu par
ses discours, écrits ou parlés?

PHÈDRE.
Nullement; et toi?

 SOCRATE.

Je puis du moins te rapporter une ancienne tradition; les

anciens savent la vérité. Si nous pouvions la trouver par
nous-mêmes, attacherions-nous encore beaucoup de
prix aux opinions humaines?

PHÈDRE.
Plaisante question. Mais dis donc ce que tu as appris des
anciens?

SOCRATE.
J’ai entendu dire que près de Naucratis , en Égypte,
il y eut un dieu, l’un des plus anciennement adorés dans
le pays, et celui-là même auquel est consacré l’oiseau
que l’on nomme Ibis. Ce dieu s’appelle Theuth . On
dit qu’il a inventé le premier les nombres, le calcul,
la géométrie et l’astronomie; les jeux d’échecs, de dés,
et l’écriture. L’Égypte toute entière était alors, sous la
domination de Thamus, qui habitait dans la grande ville
capitale de la haute Égypte; les Grecs appellent la ville
de Thèbes l’Égyptienne, et le dieu, Ammon . Theuth
vint donc trouver le roi, lui montra les arts qu’il avait
inventés, et lui dit qu’il fallait en faire part à tous les
Égyptiens, Celui-ci lui demanda de quelle utilité serait
chacun de ces arts, et se mit à disserter sur tout ce que
Theuth disait au sujet de ses inventions, blâmant
ceci, approuvant cela. Ainsi Thamus allégua, dit-on, au
dieu Theuth beaucoup de raisons pour et contre chaque
art en particulier. Il serait trop long de les parcourir;
mais lorsqu’ils en furent à l’écriture: Cette science, ô roi!
lui dit Theuth, rendra les Égyptiens plus savants et
soulagera leur mémoire. C’est un remède que j’ai trouvé

contre la difficulté d’apprendre et de savoir. Le roi
répondit: Industrieux Theuth, tel homme est capable
d’enfanter les arts, tel autre d’apprécier les avantages ou
les désavantages qui peuvent résulter de leur emploi;
et toi, père de l’écriture, par une bienveillance
naturelle pour ton ouvrage, tu l’as vu tout autre qu’il
n’est: il ne produira que l’oubli dans l’esprit de ceux qui
apprennent, en leur faisant négliger la mémoire. En
effet, ils laisseront à ces caractères étrangers le soin de
leur rappeler ce qu’ils auront confié à l’écriture, et n’en
garderont eux-mêmes aucun souvenir. Tu n’as donc
point trouvé un moyen pour la mémoire, mais pour la
simple réminiscence, et tu n’offres à tes disciples que le
nom de la science sans la réalité; car, lorsqu’ils auront lu
beaucoup de choses sans maîtres, ils se croiront de
nombreuses connaissances, tout ignorants qu’ils seront
pour la plupart, et la fausse opinion qu’ils auront de leur
science les rendra insupportables dans le commerce de
la vie.

PHÈDRE.
Mon cher Socrate, tu excelles à faire des discours
égyptiens, et de tous les pays du monde si tu voulais.

SOCRATE.
Mon cher ami, les prêtres du temple de Jupiter de
Dodone disent que les premières prophéties venaient
d’un chêne: ces hommes antiques n’étaient pas si
savants que vous autres modernes, et ils consentaient
bien, dans leur simplicité, à n’écouter qu’un chêne ou
une pierre, pourvu que le chêne ou la pierre dît

vrai. Toi, tout au contraire, tu demandes quel est celui
qui parle et d’où il est; tu n’examines pas seulement si ce
qu’il dit est véritable ou faux.

PHÈDRE.
Tu as raison de me reprendre, et il me semble qu’au
sujet de l’écriture le Thébain a raison.

SOCRATE.
Celui donc qui prétend laisser l’art consigné dans les
pages d’un livre, et celui qui croit l’y puiser, comme s’il
pouvait sortir d’un écrit quelque chose de clair et de
solide, me paraît d’une grande simplicité; et vraiment il
ignore l’oracle d’Ammon, s’il croit que des discours
écrits soient quelque chose de plus qu’un moyen de
réminiscence pour celui qui connaît déjà le sujet qu’ils
traitent.

PHÈDRE.
C’est fort juste.

SOCRATE.
Car voici l’inconvénient de l’écriture, mon cher Phèdre,
comme de la peinture. Les productions de ce dernier art
semblent vivantes; mais interrogez-les, elles vous
répondront par un grave silence. Il en est de même des
discours écrits: vous croiriez, à les entendre, qu’ils sont
bien savants; mais questionnez-les sur quelqu’une des
choses qu’ils contiennent, ils vous feront toujours la
même réponse. Une fois écrit, un discours roule de
tous côtés, dans les mains de ceux qui le comprennent

comme de ceux pour qui il n’est pas fait, et il ne sait pas
même à qui il doit parler, avec qui il doit se taire.
Méprisé ou attaqué injustement, il a toujours besoin que
son père vienne à son secours; car il ne peut ni résister
ni se secourir lui-même.

PHÈDRE.
C’est encore parfaitement juste.

 SOCRATE.

Mais considérons une autre espèce de discours, sœur
germaine de celle-là: voyons comment elle naît et
combien elle l’emporte sur l’autre.

PHÈDRE.
Quelle est cette autre espèce de discours, et d’où naît-
elle?

SOCRATE.
C’est le discours que la science écrit dans l’âme de celui
qui étudie. Celui-là du moins peut se défendre, parler et
se taire quand il le faut.

PHÈDRE.
Tu parles du discours vivant et animé qui réside dans
l’intelligence, et dont le discours écrit n’est que le
simulacre.

SOCRATE.
C’est tout-à-fait cela. Réponds-moi donc: un laboureur
sensé, s’il avait des semences qu’il affectionnât et qu’il
voulût voir fructifier, irait-il sérieusement les planter en

été dans les jardins d’Adonis pour les voir, à sa
grande satisfaction, devenir de belles plantes en moins
de huit jours, ou bien, si jamais il le faisait, ne serait-ce
pas par forme d’amusement ou à l’occasion d’une fête?
Mais celles dont il s’occuperait sérieusement, sans doute
suivant les règles de l’agriculture, il les sèmerait dans un
terrain convenable, et se contenterait de les voir arriver à
leur terme huit mois après les avoir semées.

PHÈDRE.
Assurément, mon cher Socrate: les unes seraient pour lui
l’objet d’un soin sérieux; les autres, comme tu dis, d’un
simple amusement.

SOCRATE.
Mais celui qui connaît ce qui est juste, beau et bon,
aura-t-il selon nous moins de sagesse dans l’emploi de
ses semences que le laboureur n’en montre dans l’emploi
des siennes?

PHÈDRE.
Je ne le crois point.

SOCRATE.
Il n’ira donc pas sérieusement les déposer dans de l’eau
noire, les semant à l’aide d’une plume, avec des mots
incapables de s’expliquer et de se défendre eux-mêmes,
incapables d’enseigner suffisamment la vérité?

PHÈDRE.
Non, sans doute.

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