— Avez-vous une quelconque idée de la vie privée de miss Springer ?
— Je ne pense pas qu’une seule d’entre nous puisse vous renseigner à ce sujet. Avait-elle réellement une vie privée ?
— Y a-t-il quoi que ce soit ayant trait au pavillon des sports que vous ne m’avez pas encore révélé ?
— Eh bien !…
Miss Shapland hésitait.
— Parlez, sans crainte.
— Oh ! aucune importance, sans doute, mais voici : l’un des jardiniers – pas Briggs, son jeune assistant – est sorti du pavillon, l’autre jour, et il n’avait vraiment aucune raison de s’y rendre. Probablement, une simple curiosité de sa part, ou une excuse pour interrompre son travail qui consistait, à ce moment-là, à réparer le filet de tennis. Rien de grave, en somme.
— Et, cependant, vous vous êtes souvenue. Pourquoi ?
— Parce que son attitude m’a paru bizarre. Un tantinet arrogante, je pense. Il a même fait une allusion déplacée au sujet de l’argent dépensé, à Meadowbank, pour le bien-être des élèves.
— Je vois le genre d’individu… et j’en prends note.
— Nous tournons autour du pot, dit l’assistant de Kelsey, après le départ de miss Shapland. Espérons que les domestiques nous révéleront quelque chose !
Mais ce ne fut pas précisément le cas.
— Inutile de m’interroger, jeune homme, grogna la vieille cuisinière. D’abord, je ne peux pas vous entendre ; ensuite, je ne sais rien. La nuit dernière, j’ai dormi et mon sommeil est profond. Je n’ai appris la nouvelle que ce matin.
Kelsey hurla quelques questions, mais n’obtint que des réponses insignifiantes : oui, miss Springer n’était pas aussi populaire que celle qui l’avait précédée ; miss Shapland était une nouvelle également ; en revanche, on l’appréciait déjà ; Mlle Blanche ressemblait à toutes les Françaises, s’imaginant que toutes les autres maîtresses lui en voulaient, et se montrant incapable de faire régner l’ordre dans sa classe.
La plupart des autres domestiques étaient engagées à la journée et n’apprirent rien à l’inspecteur. La monotonie de l’interrogatoire fut interrompue par l’apparition de miss Bulstrode :
— L’une de mes élèves désirerait vous parler, dit-elle à l’inspecteur.
Celui-ci parut vivement intéressé :
— Sait-elle quelque chose ?
— J’en doute, mais à vous de vous en rendre compte. Il s’agit de l’une de nos étrangères, la princesse Shaila, nièce par alliance de l’émir Ibrahim. Je tiens à souligner qu’elle a tendance à se donner de l’importance.
La directrice se retira, laissant la place à une fille de taille moyenne, mince, et à la peau très foncée.
Ses yeux en amande fixèrent l’inspecteur, mais sans provocation :
— Vous êtes de la police ? demanda-t-elle.
— Oui, répondit Kelsey, réprimant un sourire. Veuillez vous asseoir, et me dire ce que vous savez.
Elle prit place, lentement, se pencha vers son interlocuteur et baissa la voix :
— Des gens sont à l’affût, dans la propriété. Évidemment, ils se cachent, mais leur présence est certaine.
L’inspecteur comprit alors l’allusion de miss Bulstrode : cette jeune personne prenait plaisir à s’extérioriser, à dramatiser.
— Et pourquoi surveilleraient-ils l’école ? demanda-t-il.
— Parce qu’ils veulent me kidnapper !
Kelsey eût pu s’attendre à bien des réponses, mais pas à celle-là. À son tour, il dévisagea Shaila :
— Pour quelle raison voudraient-ils vous enlever ?
— Pour exiger une rançon, naturellement !
— Peut-être, dit le policier avec circonspection. Mais, si on admet, quel rapport avec la mort de miss Springer ?
— Elle a dû découvrir le complot et on l’a su. Alors, on lui a offert de l’argent pour se taire. Elle s’est donc rendue dans le pavillon des sports pour le recevoir – meilleur endroit possible – et elle a été tuée.
— Mais miss Springer n’aurait jamais pensé à accepter de l’argent, de cette manière !
— Croyez-vous qu’il est plaisant d’être professeur de gymnastique ? répliqua Shaila, plutôt acerbe. Ne pensez-vous pas qu’il est plus agréable d’être riche, de voyager, d’agir à sa guise ? Surtout pour une femme dans le genre de miss Springer, que les hommes ne regardent même pas. Quelle revanche !
— Hum !… Je ne sais vraiment pas comment vous répondre.
La vérité était que l’inspecteur n’avait jamais envisagé ce point de vue.
— Ces impressions vous sont toutes personnelles, je suppose. Ou miss Springer vous aurait-elle fait des confidences ? reprit-il.
— Miss Springer ne disait jamais rien, en dehors de ses sempiternels : « Pliez les genoux, élevez les bras ; plus vite », s’exclama Shaila, avec ressentiment.
— Soit, mais n’auriez-vous pas imaginé tout ce projet d’enlèvement ?
Shaila parut offensée :
— Vous n’avez rien compris ! Mon cousin était le prince Ali Yusuf, de Ramat. Il a été tué alors qu’il essayait d’échapper à une révolution. Auparavant, il avait été entendu qu’il m’épouserait. Dans ces conditions, comment nier que je suis une personne importante ?… Oh ! il se peut qu’on veuille, non pas m’enlever, mais me tuer.
Kelsey paraissait de plus en plus incrédule :
— Un peu tirée par les cheveux, cette histoire !
La princesse ignora l’ironie :
— Sans doute s’intéressent-ils aux bijoux, lança-t-elle.
— Quels bijoux ?
— Mon cousin et son père les amassaient. Et ces gens qui m’épient pensent peut-être que je sais où ils se trouvent. Avant de m’assassiner, ils espèrent m’arracher le secret dont ils me croient détentrice.
— Légalement, à qui devrait revenir ce trésor ?
— Mon cousin étant mort, à moi, puisque sa mère et la sœur de celle-ci, ma tante donc, mariée à l’émir Ibrahim, sont décédées. Et ne devrais-je pas être sa femme ?
— Si cette union avait été consacrée, les bijoux vous auraient donc été attribués ?
— En théorie, mais pas en fait. On m’en aurait donné d’autres, des nouveaux. Le trésor accumulé par le prince et son père représentait un viatique, pour faire face aux conséquences d’une éventuelle révolution.
— Et vous ignorez où se trouvent ces joyaux !
— Évidemment ! Autre version : quelqu’un s’empare des bijoux, à Ramat même, puis s’efforce de les vendre ou de me rencontrer pour savoir si je serais disposée à verser la forte somme pour les avoir.
— La vérité est que personne ne vous a encore rien dit à ce sujet.
— Exact, admit Shaila.
Kelsey prit sa décision :
— Tout compte fait, je suis persuadé que vous me racontez un tas de balivernes, dit-il d’un ton enjoué.
Un regard furieux de la princesse, qui répliqua :
— Je vous ai révélé tout ce que je savais.
— Eh bien ! très aimable de votre part.
Il la reconduisit jusqu’à la porte.
— Un conte des Mille et Une Nuits ! s’écria-t-il, quand il revint à sa table. Un enlèvement, un trésor fabuleux ? Et quoi, encore ?
*
* *
Quand l’inspecteur Kelsey fut de retour au commissariat, le sergent de garde lui dit :
— Un certain Adam Goodman vous attend, monsieur.
— Adam Goodman ?… Ah ! oui, l’aide-jardinier.
Un jeune homme se tenait devant lui. Grand, brun, d’apparences plaisantes, il portait un veston de velours à côtes, un pantalon retenu, tant bien que mal, par une vieille ceinture, et une chemise bleue largement échancrée.
— Vous désirez me voir, je crois ? dit-il.
Sa voix était rude, et, comme celles de la plupart des jeunes de l’époque, plutôt truculente.
Kelsey répondit simplement :
— Oui. Entrez dans mon bureau.
— Je ne sais vraiment rien de l’assassinat, reprit le visiteur, plutôt grognon. À l’heure où il a été commis, j’étais au lit, chez moi.
D’un geste vague, l’inspecteur sembla acquiescer… sans se compromettre. Il s’assit et fit signe à Goodman de l’imiter. Discrètement, un jeune policeman les avait suivis dans la pièce.
— Ainsi, dit Kelsey, vous êtes Adam Goodman.
— Oui, monsieur, mais, avant tout, j’aimerais vous montrer ceci.
Il sortit un papier d’une poche, et le déposa sur la table.
Les sourcils de l’inspecteur se haussèrent quelque peu quand il en prit connaissance. Puis, il leva la tête :
— Je n’ai plus besoin de vous, Barber, dit-il au policeman, quelque peu surpris.
Son assistant sorti, l’inspecteur regarda Adam avec un intérêt non dissimulé :
— Ainsi, voilà ce que vous êtes en réalité ! Mais que diable faites-vous dans…
— Un pensionnat de jeunes filles ? coupa le jeune homme esquissant un sourire. C’est la première fois qu’un pareil poste m’est confié. Mais, dites-moi, ai-je vraiment l’allure de l’emploi ?
— Pas tout à fait. Dans la région, les jardiniers sont plutôt âgés. Êtes-vous apte au métier ?
— Suffisamment. Ma mère m’a beaucoup appris à ce sujet.
— Et que se passe-t-il exactement à Meadowbank qui puisse justifier la présence d’un représentant de… vos Services ?
— Oh ! rien de précis. Une simple surveillance pour le cas où… du moins jusqu’à la nuit dernière. L’assassinat d’un professeur de gymnastique, voilà qui sort de la routine d’une école !
— Tout peut arriver et n’importe où, soupira Kelsey. J’ai eu souvent l’occasion de le constater. Cependant, j’admets que ce crime m’intrigue. Que cache-t-il ?
Adam le lui révéla.
— J’ai été injuste envers cette fille, Shaila, admit ensuite Kelsey. Mais vous admettrez que cette histoire de bijoux paraît fantastique : un trésor représentant les trois quarts d’un million de livres. À qui appartient-il, en définitive ?
— Question épineuse ! Pour y répondre, il faudrait une brigade d’avocats internationaux, et, encore, ils ne seraient pas d’accord ! Il y a trois mois, le tout était la propriété du prince Ali Yusuf. Mais, maintenant !… Si l’on avait retrouvé les bijoux à Ramat, le gouvernement actuel s’en serait emparé. D’autre part, admettant que le cheik les ait légués à quelqu’un, comment retrouver le testament ? Certes, ils peuvent revenir à la famille, mais le point capital de l’affaire est que, si vous ou moi les trouvions dans une rue, l’un ou l’autre n’aurait qu’à les ramasser. Et ils seraient à lui à moins qu’une action judiciaire soit susceptible de l’obliger à les restituer. J’en doute.
— Vous voulez dire que ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat ? répliqua Kelsey. Voilà qui n’est guère moral.
— Peut-être. Mais, croyez-moi, dans ce cas particulier, il y en a plus d’un qui doit rechercher le fossé ! Et aucun n’éprouve de scrupule. On s’est déjà donné le mot, voyez-vous. La rumeur veut que les bijoux soient sortis de Ramat, avant le coup de chien. Comment ?… Là, il y a une douzaine de versions.
— Mais pourquoi Meadowbank ? À cause de cette petite princesse à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession ?
— Shaila, la cousine germaine d’Ali Yusuf ? Quelqu’un peut très bien essayer de communiquer avec elle. À la vérité, plusieurs personnages douteux ont pris résidence aux alentours. Ne serait-ce que cette Mme Kolinski, qui se trouve au Grand Hôtel de notre ville. Un membre très distingué de cette société que j’appellerai volontiers « Brouillard et Cie ». Oh ! rien de votre ressort ; toujours dans la ligne de la loi, parfaitement respectable, mais une grande chasseresse d’informations toutes spéciales. Il y a également cette femme qui dansait dans un cabaret de Ramat ; on a su qu’elle opérait pour un gouvernement étranger. Où elle se trouve actuellement, nous l’ignorons, et nous n’avons même pas son signalement. Mais, selon certains bruits, elle ne serait pas loin d’ici. Il semblerait que Meadowbank soit devenu un centre d’intérêt. De surcroît, cette miss Springer s’y fait tuer.
Un silence, puis Kelsey demanda :
— À votre avis, que s’est-il passé, exactement, la nuit dernière ?
Adam prit tout son temps avant de répondre :
— Springer se trouvait dans le pavillon des sports ; pourquoi ? Tout part de là. Inutile de se demander qui l’a tuée, avant d’avoir une idée précise du motif de sa présence, à une heure indue. Admettons qu’en dépit de sa vie sans tache, et de sa pratique des sports, elle n’arrivait pas à s’endormir, qu’elle s’est levée, et que, regardant machinalement par sa fenêtre, elle a aperçu une lumière dans le pavillon. À propos, cette fenêtre donne-t-elle dans sa direction ?
Kelsey acquiesça.
— Bon. Étant une femme sans peur, elle est sortie pour se rendre compte. Ce disant, elle a dérangé quelqu’un qui se trouvait dans le gymnase… occupé à quoi ? Nous l’ignorons. En revanche, ce quelqu’un a dû se sentir suffisamment menacé pour abattre la malheureuse.
De nouveau, Kelsey approuva :
— Nous avons déjà considéré l’affaire sous cet angle, dit-il. Mais le dernier point n’a cessé de me tracasser. On ne tue pas, à moins…
— Qu’on ne cherche quelque chose d’important, coupa Adam. Trois interprétations : ou Springer, totalement innocente, est morte, victime du devoir ; ou la même Springer, en possession de certaines informations, obtient un emploi à Meadowbank ; ou, enfin, elle y vient sur un ordre reçu de ses chefs. Dans les deux derniers cas, elle attend le moment propice et, de nuit, se rend le plus discrètement possible dans le pavillon. Quelqu’un la suit, ou l’attend, avec un pistolet, décidé à en faire usage, le cas échéant… De nouveau, pourquoi ? Que diable y a-t-il dans ce damné pavillon ? Ce n’est pourtant pas l’endroit rêvé pour servir de cachette !
— Je puis vous assurer que nous avons tout passé au crible ; surtout les casiers des élèves, sans oublier celui de miss Springer. Aucune trace d’un quelconque objet de valeur.
— L’assassin s’est peut-être emparé de ce qui l’intéressait ! Mais il y a une autre possibilité : le pavillon aurait pu être choisi pour un vrai rendez-vous, intéressant miss Springer, ou une autre. N’est-il pas assez éloigné du bâtiment principal ? Supposons que miss Springer soit allée à la rencontre d’un tiers : une querelle avec celui-ci s’en est suivie, et… ç’a été le drame. Ou, une variante : Miss Springer a réellement vu quelqu’un sortir de l’école même, l’a suivi, et a vu ou entendu quelque chose qu’on entendait garder secret.
— Je ne l’ai jamais vue vivante, mais les témoignages entendus m’ont donné l’impression qu’elle était très curieuse.
— Voilà l’explication la plus admissible ! La curiosité a tué le chat dans le pavillon.
— Et s’il s’agissait d’un véritable rendez-vous, reprit Kelsey, alors…
L’inspecteur se tut, mais Adam acheva la phrase :
— … Il semble qu’il y ait, dans l’école même, une personne qui mérite toute notre attention. En fait, le loup dans la bergerie.
Kelsey réagit sur-le-champ :
— Le loup… miss Rich, l’un des professeurs, a prononcé ces mots aujourd’hui même !
Après une courte réflexion, il ajouta :
— Ce trimestre, il y a eu trois nouvelles collaboratrices à Meadowbank : Shapland, la secrétaire, Mlle Blanche, le professeur de français, et miss Springer. Celle-ci est morte, donc hors du jeu. S’il y a un loup, on peut parier qu’il s’agit de l’une des deux autres. Aucune idée à ce sujet.
Adam rassembla ses souvenirs, puis se décida à répondre :
— L’autre jour, j’ai surpris Mlle Blanche au moment même où elle sortait du pavillon. Son attitude donnait à croire qu’elle venait de se livrer à un acte répréhensible. Toutefois, compte tenu du tout, je désignerais plutôt l’autre, Shapland : elle a de l’aplomb, et est intelligente. À votre place, j’éplucherais soigneusement ses antécédents. Mais pourquoi riez-vous ?
— Précisément, répondit Kelsey, elle vous soupçonne. Elle m’a même dit vous avoir pris en flagrant délit, devant la porte du pavillon, et que votre attitude paraissait suspecte !
— Que le diable l’emporte ! s’écria Adam, indigné. Quel toupet !
Mais Kelsey reprit son sérieux :
— Le fait que Meadowbank possède une solide réputation dans la région, et que miss Bulstrode est une femme de valeur, nous oblige à agir vite et à rendre à cette digne école toute sa quiétude.
Une pause, un regard pensif sur son interlocuteur, et il conclut :
— Et il convient de révéler à miss Bulstrode votre véritable identité. N’ayez aucune crainte ; elle sera discrète.
*
* *
Miss Bulstrode avait une autre qualité qui prouvait sa supériorité sur la plupart des autres femmes : elle savait écouter. Donc, elle entendit les révélations de Kelsey et d’Adam sans sourciller. À leur conclusion, elle ne prononça qu’un seul mot :
— Extraordinaire !
« C’est vous qui êtes extraordinaire », pensa Adam, mais il garda cette impression pour lui.
— Et, reprit miss Bulstrode, allant, comme toujours, droit au but, qu’attendez-vous de moi ?
Kelsey s’éclaircit la voix :
— D’abord, permettez-moi de vous dire que, dans l’intérêt même de l’école, il convenait que vous fussiez complètement informée.
— Évidemment, répondit-elle, de sa voix posée, l’école est mon premier souci. Ne suis-je pas responsable de la sécurité et du bien-être de mes élèves ? Il va de soi que moins on parlera de ce drame, et mieux cela vaudra pour moi. Un point de vue égoïste, peut-être, mais si vous jugez à propos d’exposer toute l’affaire au grand jour, à seule fin de faciliter l’enquête, alors n’hésitez pas. Toutefois, est-ce absolument nécessaire ?
— Dans ce cas particulier, répondit Kelsey, il est préférable de dissimuler la véritable portée du crime. J’entends par là qu’il s’agira, pour le public, d’une histoire de jeunes bandits – des délinquants juvéniles, comme on les appelle de nos jours – qui se spécialisent dans les raids. Habituellement, ils portent des armes plus ou moins fantaisistes, mais certains n’hésitent pas à se munir d’un pistolet. Nous dirons que miss Springer les a surpris, et qu’ils l’ont tuée. De cette façon, la presse ne fera allusion qu’à un crime banal. Toutefois, je comprends qu’un assassinat à Meadowbank représente déjà une nouvelle sortant de l’ordinaire…
— Dans ce domaine, je crois qu’il m’est possible de vous aider, dit miss Bulstrode. Je ne manque pas d’influence dans les hautes sphères.
Elle sourit, et cita des noms, parmi lesquels ceux du secrétaire d’État à l’Intérieur, de deux magnats de la presse, sans oublier ni le ministre de l’Education, ni un évêque en vue.
— Je ferai l’impossible, ajouta-t-elle, se tournant vers Adam. Êtes-vous d’accord ?
— Absolument. La discrétion nous convient à merveille.
— Serez-vous toujours notre aide-jardinier ?
— À moins que vous n’ayez une objection à formuler je conserverai cet emploi qui me permettra d’avoir l’œil sur la suite des événements.
Cette fois, les sourcils de la directrice se haussèrent :