1909
La dame avait une robe
En ottoman violine
Et sa tunique brodée d’or
Était composée de deux panneaux
S’attachant sur l’épaule
Les yeux dansants comme des anges
Elle riait elle riait
Elle avait un visage aux couleurs deFrance
Les yeux bleus les dents blanches et leslèvres très rouges
Elle avait un visage aux couleurs deFrance
Elle était décolletée en rond
Et coiffée à la Récamier
Avec de beaux bras nus
N’entendra-t-on jamais sonner minuit
La dame en robe d’ottoman violine
Et en tunique brodée d’or
Décolletée en rond
Promenait ses boucles
Son bandeau d’or
Et traînait ses petits souliers à boucles
Elle était si belle
Que tu n’aurais pas osé l’aimer
J’aimais les femmes atroces dans les quartiersénormes
Où naissaient chaque jour quelques êtresnouveaux
Le fer était leur sang la flamme leurcerveau
J’aimais j’aimais le peuple habile desmachines
Le luxe et la beauté ne sont que son écume
Cette femme était si belle
Qu’elle me faisait peur