les racines s’accordent à la sève qui les fouille
observent-elles les nuages
pour apprendre la langue de l’horizon Le silence si je marche avec les ombres de ma vie comme de lourds oiseaux qui dévorent les promesses suis-je l’arbre suis-je la feuille grugée par les saisons
je ne sais pas
ce qui se tait en moi quand la forêt cesse de rêver L’ocre dit la saison l’usure lente des mémoires que l’on piétine
le vent nous invente
des dénuements
déchire les feuilles
casse les branches casse même le tronc
pour mieux voir
le paysage que l’on trahit Le houppier dans la lumière haute les nuages chuchotent à l’oreille des pierres
la lumière éblouit la montagne
dessine des espoirs dans la neige
tombe encore
un peu de solitude Les brèches maintiennent la vie dans sa fragilité
l’aube s’infiltre
touche l’écorce blessée
qu’en est-il du chaos
qui flotte dans le bégaiement des feuilles
la forêt défriche
en moi tant d’années Le temps comme s’émiette la tour on dirait une pluie de chimères venues accabler la terre
on n’a pas vu la feuille