d’une eau de montagne
s’immisce à travers nos vies
c’est le bruit du monde
l’écoulement du temps – nos souvenirs noués à la nuit c’est le bruit du monde
au coin des villes
sirènes klaxons alarmes du siècle amas de choses jetables et tintamarre de nos pas
l’écoulement du temps –
le bruit d’une terre ébranlée où les fenêtres deviennent noires les toits s’effondrent comme de vastes illusions
la lumière tombe lourde
tombe lourde tombe la lumière
son tumulte résonne
jusque dans les pierres
c’est le bruit du monde
l’écoulement du temps –
écoute l’instant fragile et pur
notre marche au bout des ombres
l’aube recommencée l’arbre haut des bonheurs et de nos déchirures le murmure de la haine à l’oreille de l’amour
écoute
l’écho de nos rêves
dans le vent qui s’enfuit le souffle des mers nous enlace comme un corps choses muettes et nues que ton chant accorde pour éclairer le néant
une fleur déchire le silence
un mouvement d’herbes le froisse écoute les cloches les pétales la chair et la joie
une voix s’avance
dans le bégaiement de l’histoire
œuf eau sang reptile poisson
os arbre grotte créature homme femme langue main souffle rêve rêve terre battement passage rêve route forêt rivière fissure œuf eau sang salive chute rêve et chute
c’est le bruit du monde