Les Mines du roi Salomon

Chapitre 1

 

Le vieux chasseur d’éléphants, Allan Quatermain, a eu la douleur de perdre son fils unique, Harry, le jeune docteur, mort comme un héros, à sa manière, sur le champ de bataille de l’hôpital, en soignant les varioleux pendant une épidémie. Un inconsolable désespoir le ramène dans les solitudes où il a passé, en somme, le temps le plus heureux de sa vie. La civilisation lui est à charge, il veut retourner vers la nature,abandonner pour cela les maisons de pierre où il étouffe, il veut reprendre son fusil accroché à un clou, ce fusil qui a tué tant de bêtes fauves, et, après s’être mesuré encore avec ses anciens adversaires, mourir à la belle étoile. Ses amis, Curtis et Good ne le laissent pas partir seul.

Le premier s’ennuie de jouer au gentilhomme campagnard dans sa province, il est las de tuer des faisans et des perdrix ; il rêve d’exploits grandioses, et l’année qu’il a passée dans le Kakuanaland lui semble plus intéressante, lorsqu’il y songe, que toutes les autres années de sa vie mises ensemble. Il accompagnera donc Quatermain. Pourquoi pas, puisqu’il n’a ni femme ni enfant pour le retenir ? Et si quelque accident arrive, eh bien, son frère, qui est marié, héritera de la fortune des Curtis.

Good a aussi ses raisons pour retourner en Afrique, courir les aventures, ou plutôt il n’en a qu’une, mais elle est excellente : il engraisse ridiculement. L’oisiveté,la bonne chère en sont cause ; il prétend essayer d’un autre régime.

Mais l’Afrique est grande. Où iront-ils cette fois ?

« Avez-vous entendu parler du mont Kenia ? demande Quatermain.

– Jamais, répond Good.

– Vous connaissez peut-être de nom l’île de Lamu ?

– Pas davantage. Attendez, n’est-ce pas un endroit à trois cents milles environ au nord de Zanzibar ?

– Tout juste ! Eh bien ! ce que je vous propose est ceci : nous irons à Lamu, de là nous ferons deux cent cinquante milles environ dans les terres jusqu’au mont Kenia ; du mont Kenia jusqu’au mont Lekakisera, toujours dans les terres, encore deux cents milles ; au delà de ce point aucun homme blanc ne s’est jamais hasardé ; alors nous abordons l’intérieur inconnu. Qu’en dites-vous, mes camarades ?

– Je dis, répond sir Henry Curtis en réfléchissant, que c’est une grosse affaire.

– Sans doute, mais n’est-ce pas ce que nous demandons tous ? Il nous faut du changement, un changement complet : et, croyez-moi, nous trouverons là-bas des choses nouvelles. J’ai entendu parler vaguement autrefois d’une grande race blanche qui habite quelque part dans cette direction ; nous saurons ce qu’il en est ; du moins je les aurai, car, si vous hésitez à venir avec moi, j’irai tout seul.

– Très bien, je suis votre homme, dit sir Henry Curtis, quoique je ne croie pas à la prétendue race blanche.

– Je vais donc pouvoir maigrir, ajoute Good, son lorgnon dans l’œil. Bravo ! Allons au mont Kenia et dans cet autre endroit dont je ne peux prononcer le nom, à la recherche d’une race blanche qui n’existe pas. Cela m’est égal pourvu que je perde ma graisse. Quand partons-nous ?

– Dans un mois, par le bateau de l’Inde,répond Quatermain, et ne soyez pas si prompt à déclarer que les choses n’existent pas parce que vous n’en avez jamais entendu parler. Rappelez-vous les mines du roi Salomon. »

C’est ainsi que commence le nouveau voyage dont la première étape est à Lamu, remarquable surtout par son extraordinaire saleté. Dans le banc de boue qu’on appelle la plage et où s’entassent toutes les immondices de la ville, les femmes indigènes enfouissent des noix de coco et les laissent pourrir avant de se servir des fibres pour en faire des hottes et d’autres objets. Comme ce procédé est en vigueur depuis de longues générations, on imagine sans peine l’état de ladite plage.

Par une belle nuit étoilée, Curtis, Good et Quatermain racontent leurs projets au consul d’Angleterre, tout en respirant les fétides émanations qui favorisent à Lamu le développement de la fièvre.

– J’ai quelques renseignements en effet sur cette fameuse race blanche, dit le consul, oh ! bien peu de chose… Il y a un an ou deux, le missionnaire écossais Mackenzie,qui habite sur le dernier point navigable en haut de la rivière Tana, m’a écrit qu’un homme était venu tomber chez lui presque expirant, un malheureux qui déclarait que deux mois de voyage au delà du mont Lekakisera l’avaient conduit au bord d’un lac, et qu’ensuite il était allé au nord-est, un mois à travers le désert,le veldt et les montagnes jusqu’à certain pays dont la population était blanche… Qu’y a-t-il de vrai dans tout cela ? Nous le demanderons à Mackenzie.

– Nous irons certainement causer avec  lui, dit Quatermain.

– Et vous ne pouvez mieux faire, répond le consul ; seulement, vous vous exposez à de grands risques,car j’entends dire que les Masai rôdent autour de la mission et ce sont des particuliers désagréables à rencontrer. »

D’après l’avis du consul, les voyageurs louent une demi-douzaine de soldats wakwafi, arrivés récemment dans la ville avec un explorateur anglais qui depuis est mort de la fièvre.Ces Wakwafi sont des métis sortis d’un croisement entre Masai et Wataveta ; ils représentent une forte race guerrière ; le meneur parmi eux est un Zoulou pur sang du nom d’Umslopogaas,qu’Allan Quatermain se trouve connaître, ayant eu l’occasion de chasser autrefois avec lui dans son pays, d’où l’ont fait partir des malheurs de famille. Trahi par une de ses femmes, il a échappé au piège qui lui était tendu ; il a tué la nouvelle Dalila,grâce à la hache qu’il porte toujours et qu’il a nommée Inkosi-kaas. Cette hache, qui a déjà fait rouler bien des têtes,doit, pense-t-il, tout proscrit qu’il soit, lui ouvrir un nouveau chemin vers la fortune. Umslopogaas est un guerrier entre les guerriers ; d’innombrables cicatrices couvrent ses bras et sa poitrine d’une sorte de tatouage sinistre ; parfois une fièvre sanguinaire le saisit ; même dans le Zoulouland, où tous les hommes sont braves, on l’a surnommé le Massacreur.

Allan Quatermain pense qu’ Inkosi-kaas et son propriétaire pourront se rendre utiles à l’occasion ; il les enrôle donc, mais en déclarant qu’on ne se battra qu’en cas d’attaque, pour se défendre, et la petite caravane ayant quitté Lamu, se dirige sur Charra, après avoir rencontré sur son passage une ville en ruines, qui, comme beaucoup d’autres sur la même côte,fut jadis une cité importante et riche, remontant à l’Ancien Testament.

Dès l’arrivée à Charra, les indigènes, loués pour porter les bagages d’un village à l’autre, essayent d’extorquer double salaire, et voyant leurs prétentions repoussées,menacent d’exciter les masai contre la petite troupe, après quoi ils se sauvent la nuit avec tout ce qu’ils peuvent voler. Le peu qui reste n’est pas cependant d’un transport facile. L’idée vient aux voyageurs, puisque Charra est sur la Tana, de se procurer des canots pour remonter cette rivière jusqu’à la station du missionnaire qu’ils vont chercher. Ces canots très légers sont creusés dans des troncs d’arbres et peuvent contenir chacun six personnes avec leurs provisions. Good, en sa qualité d’officier de marine, prend le commandement de la flotte, composée de deux esquifs, qui le soir touchent terre, afin de permettre aux navigateurs de tuer sur la rive une girafe, une antilope ou quelque autre gibier, et de dormir, après souper, le plus loin possible des moustiques d’eau.

Le troisième jour, tandis qu’ils préparent leur campement pour la nuit, un homme leur apparaît qui les guette sur un monticule voisin, un elmoran, ou jeune guerrier de la tribu redoutée des Masai. Les soldats wakwafi poussent un cri d’alarme,et il y a de quoi, car jamais démon ne fut plus effrayant que cet être de taille presque gigantesque, portant d’une main sa longue lance acérée, de l’autre le bouclier de peau de buffle, et sur les épaules, une cape de plumes de faucon. Un naibere, une étroite écharpe de coton, s’enroule à son cou, la robe de peau de chèvre tannée, vêtement ordinaire en temps de paix, est attachée autour de ses reins comme une ceinture, retenant un sabre très court dans son fourreau de bois et un énorme casse-tête. Sur sa tête une coiffure étrange de plumes d’autruche décrit une ellipse qui encadre complètement le visage, de sorte que cette physionomie est véritablement diabolique. Autour des chevilles est attachée une frange de cheveux noirs ; des cheveux aussi, les beaux cheveux ondoyants du singe Colobus flottent aux longs éperons, pareils à des piques, qu’il porte en haut des mollets. Telle est la toilette compliquée d’un elmoran masai. Sans doute le porteur de bagages a tenu parole ; il a dénoncé le passage des étrangers.

Dans de pareilles conditions, il ne serait pas prudent de coucher sur la rive ; les trois amis et leur escorte retournent vers les canots, qu’ils mettent à l’ancre au milieu de la rivière. Là, tous s’endorment bientôt, sauf Quatermain, que les moustiques tiennent éveillé et qui fume sa pipe en admirant un clair de lune incomparable. Le bord de la rivière reste sombre cependant, le vent y gémit d’une façon lugubre ;mais, à peu de distance, sur la gauche, il y a une petite baie sablonneuse et découverte où viennent s’abreuver successivement un troupeau inoffensif d’antilopes et sa féroce majesté le lion. Puis un hippopotame plonge avec fracas à deux reprises, puis enfin quelque chose de plus inquiétant se produit. Une main maigre et noire s’est accrochée au rebord du bateau où veille le vieux chasseur, une figure humaine semble émerger de l’eau, soudain une lame brille au clair de lune et le sang du Wakwafi, qui dort auprès d’Allan Quatremain jaillit tout chaud sur ce dernier. Il ne s’agit pas d’un cauchemar, c’est bel et bien une attaque de nageurs masai.

Saisissant la hache de bataille d’Umslopogaas,Quatermain frappe dans la direction où il a vu luire le couteau et la main encore armée est tranchée net au-dessus du poignet. Celui à qui elle appartient ne jette pas un cri ; il disparaît comme une ombre, laissant derrière lui sa main sanglante.

Les cordes qui retenaient le bateau à l’ancre ont été coupées ; un instant de plus et il s’en irait en dérive, poussé par le courant vers le bord où les masai ont préparé leur embuscade.

Ce n’est pas chose facile que de remonter ce courant dans l’obscurité. Néanmoins les deux canots séparés parviennent à se rejoindre, sont de nouveau attachés l’un à l’autre et, dès l’aube, on jette à l’eau le cadavre du malheureux Wakwafi,avec la petite main meurtrière, noire et menue, dont on ne garde que le sabre à manche d’ivoire incrusté d’or, d’un beau travail arabe.

Une pluie torrentielle pour comble de malheur abat le vent qui avait gonflé jusque-là les voiles improvisées parles soins de Good ; il faut s’épuiser à ramer tout le jour et se laisser tremper jusqu’aux os pendant la nuit suivante. Cette pluie est du reste la plus efficace des protections contre une nouvelle attaque des Masai. Si habiles à plonger, ils craignent l’eau du ciel ; en général, les intempéries ont vite fait de paralyser tous ces sauvages d’Afrique. Umslopogaas lui-même n’y résisterait pas longtemps. Par bonheur, le soleil se remet à briller et presque en même temps apparaît, dans une situation splendide sur la montagne, une solide maison européenne entourée de hauts murs que borde un fossé.

Trois personnes, un monsieur, une dame et une petite fille, d’allure très britannique, viennent à la rencontre du bateau, et, avec un accent écossais prononcé, M. Mackenzie, le missionnaire, souhaite la bienvenue aux hôtes que le destin lui envoie. Sa femme, gracieuse et distinguée, est ravie de l’occasion de voir des visages blancs ; les présentations d’usage suivent leur cours, puis on se dirige vers la mission, Good faisant observer que ce qu’il a vu de plus extraordinaire encore dans son voyage aventureux, c’est la brusque apparition des mœurs civilisées au milieu de ces sauvages solitudes.

En effet, la colline, fortifiée à la base par des palissades de cognassiers et par des amoncellements de pierres,est couverte sur ces pentes de jardins bien cultivés où s’étagent des huttes en forme de champignon, qu’habitent les paroissiens indigènes de M. Mackenzie ; mais au milieu de ces potagers cafres remplis de maïs, de courges et de pommes de terre,passe une belle route bordée d’orangers, escaladant une montée rapide d’un quart de mille environ, et là se trouve, derrière une nouvelle clôture de cognassiers chargés de fruits, la propriété particulière de M. Mackenzie, plusieurs acres de jardin entourant sa maison et l’église. On reconnaît presque tous les arbres fruitiers d’Europe, greffés avec soin, le climat est si tempéré sur ces plateaux que les légumes et les fleurs d’Angleterre y croissent volontiers. Plusieurs espèces de pommiers, qui, règle générale, refusent de porter des fruits dans les pays chauds, se sont même laissé acclimater. Et quelles fraises, quelles tomates,quels melons ! Le jardin est vraiment magnifique.

« J’y ai bien travaillé, dit le missionnaire ; mais c’est à ce beau ciel que je dois être reconnaissant. Mettez un noyau en terre, il vous donnera des pêches dès la quatrième année ; une bouture de rosier fleurit en un an, ainsi de suite. »

Un fossé de dix pieds de large et plein d’eau,de l’autre côté duquel se trouve un mur hérissé de cailloux aigus,est de toutes ses œuvres, celle dont M. Mackenzie se montre le plus fier. Il lui a fallu deux ans pour l’exécuter avec l’aide de vingt hommes. Jusque-là il ne s’est pas senti en sûreté, mais maintenant il peut défier, dit-il, tous les sauvages de l’Afrique,car la source qui remplit le fossé est en dedans du mur et bouillonne au sommet de la colline, été comme hiver.

« J’ai d’ailleurs des provisions pour quatre mois dans la maison. Nous soutiendrions donc très bien un siège. »

À son tour, Aima Mackenzie fait les honneurs de son domaine, le parterre, rempli de roses, de gardénias, de camélias venus d’Angleterre. Une plate-bande est consacrée aux superbes plantes bulbeuses du pays collectionnées par la petite Flossie, fille du missionnaire.

Le milieu du jardin est occupé par une fontaine ; elle jaillit de terre et tombe dans le bassin construit pour recevoir les eaux, qui, en débordant, sont conduites par des canaux dans les jardins inférieurs qu’elles irriguent. Tout cela est fait avec beaucoup de soin, et même avec goût. La maison elle-même, élevée d’un seul étage et couverte en tablettes de pierre, est décorée d’une véranda ; les bâtiments qui la composent décrivent un carré au centre duquel se dresse un arbre énorme du genre conifère, dont de nombreuses variétés poussent sur les hautes terres de cette partie de l’Afrique. Cet arbre, qui se dresse bien à trois cents pieds au-dessus du sol, sert de point de reconnaissance à la ronde et de tour d’observation à M. Mackenzie, qui a fixé une échelle de corde aux branches inférieures. S’il veut voir ce qui se passe sur une étendue de quinze milles, rien n’est plus aisé que de monter à ce poste de vigie où une lunette d’approche se trouve à demeure.

Mais le bon missionnaire juge avec raison que ses hôtes sont plus pressés de dîner que de faire connaissance avec les curiosités de son établissement. À table, il écoute le récit de leurs aventures et les met au courant de ce qu’ils peuvent avoir à craindre.

« Évidemment les Masai se sont lancés à votre poursuite, leur dit-il. Je ne crois pas qu’ils osent vous attaquer ici ; je regrette cependant que presque tout mes hommes soient en ce moment descendus vers la côte avec de l’ivoire et des marchandises. Ils sont partis deux cents, de sorte que je n’en ai pas plus de vingt qui puissent prendre les armes en cas d’attaque. N’importe, je vais donner quelques ordres par mesure de précaution.

– Plutôt que d’amener un péril sur cette maison, nous continuerons notre route à tout risque, dit le vieux Quatermain.

– Jamais je ne souffrirai cela, déclare énergiquement M. Mackenzie. Si les Masai viennent, ils viendront ; nous les recevrons comme il faut ! Que le ciel me préserve d’abandonner un hôte quel qu’il soit !

– Cela me fait penser, dit Quatermain,que le consul anglais à Lamu nous a dit que vous lui aviez annoncé autrefois l’arrivée d’un homme qui prétendait avoir rencontré dans l’intérieur une population blanche. J’ai, de mon côté, recueilli de la bouche de certains indigènes descendus de l’extrême nord, des rumeurs qui s’accorderaient avec ce dire. Croyez-vous qu’il ait le moindre fondement ? »

Pour toute réponse, M. Mackenzie va chercher un sabre curieux, très long, et dont la lame épaisse est magnifiquement travaillée, avec des incrustations d’or soudées dans les ciselures de l’acier par un procédé impossible à saisir.

« Avez-vous jamais vu aucun sabre pareil ? » demande M. Mackenzie.

Tous, d’un commun accord, secouent la tête négativement.

« Eh bien ! l’homme qui me l’a laissé est le même qui prétendait avoir rencontré une peuplade blanche. Ce gage donne un air de vérité à son récit. Le malheureux est mort ici. À l’en croire, il appartenait à une tribu du nord qui, détruite en grande partie par une autre tribu, s’était laissé chasser encore plus au nord, par delà un lac qu’il appelait Laga.Ensuite il avait gagné un nouveau lac, sans fond, disait-il.Repoussé à cause d’une maladie contagieuse, la petite vérole, je suppose, par les habitants des villages voisins, ce pauvre diable avait erré pendant dix jours dans la montagne ; après quoi il s’égara dans une épaisse forêt d’épines et y fit la rencontre de quelques hommes blancs qui chassaient et qui l’emmenèrent dans un lieu où tout le monde était blanc et vivait dans des maisons de pierre. Il resta une semaine enfermé dans une de ces maisons,jusqu’à ce qu’un soir, un homme à barbe blanche, un médecin sans doute, étant venu l’examiner, il fut reconduit à travers la forêt,dans le désert, où on le laissa après lui avoir donné un sabre et de la nourriture. Peu à peu il poussa son chemin vers le sud en vivant de racines et de tout ce qu’il pouvait tuer ou attraper.

– Eh bien ! dit Quatermain, nous  tâcherons de suivre la même route, car c’est notre intention de nous rendre aux lacs par Lekakisera.

– Vous êtes des gens hardis » dit en souriant le missionnaire.

Et on parle d’autre chose.

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