Les Mines du roi Salomon

Chapitre 14PLUS D’ESPOIR

Aucun des cauchemars qui ont jamais hanté vos rêves, n’a surpassé les réalités de cette nuit affreuse.Heureusement, la nature, en bonne mère, reprit ses droits pendant quelques heures, et un sommeil bienfaisant calma un certain temps nos anxiétés.

Une des sensations qui nous était le plus pénible, c’était le grand silence qui nous enveloppait. Ce silence absolu était accablant. À la surface de la terre, il existe toujours quelque son, quelque mouvement dont on ne se rend pas compte, mais qui exclut le silence complet. Ici, dans les entrailles de la montagne, aucun bruit ne pouvait parvenir jusqu’à nous. Nos plus proches voisins c’étaient les rois koukouanas, figés dans leurs linceuls de spath, et les morts ne sont adonnés ni au bruit ni au mouvement ; mais, se fussent-ils livrés à toutes les sarabandes et à toutes les danses macabres chères aux sorciers,qu’à travers l’épaisseur du roc, aucun son n’en aurait retenti dans notre tombeau. La vanité des choses humaines nous apparut alors dans toute son inanité ; nous étions au milieu de richesses incalculables : or, ivoire, diamants, et toutes nous paraissaient maintenant d’aussi peu de valeur que de la poussière.Avec quelle joie n’aurions-nous pas échangé ces trésors contre notre liberté pure et simple !

« Quelle heure est-il ? dit sir Henry. Vous, Quatermain, qui avez des allumettes, voyez donc ! »

Je frottai une allumette ; le contraste de cette flamme avec les ténèbres profondes m’aveugla ; je vis cependant qu’il était cinq heures.

Ainsi, au dehors, l’aurore rougissait les montagnes neigeuses et chassait la nuit des vallées :« Nous ferons bien de déjeuner, dis-je, nous avons besoin de nos forces.

– Pourquoi faire ? répondit Good,plus tôt ce sera fini, mieux ça vaudra.

– Non, dit sir Henry, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Mangeons ! »

Nous nous distribuâmes, à tâtons, chacun une portion de biltong, et nous prîmes un peu d’eau.

« Nous pourrions peut-être nous faire entendre si nous criions assez fort auprès de la maudite porte à coulisse, suggéra Good.

– Il n’est pas probable qu’un son pénètre à travers une telle épaisseur de rocher, dit sir Henry, et, en admettant la chose, nous ne pouvons pas espérer beaucoup de secours de ces messieurs attablés depuis des siècles à leur festin funèbre.

– Essayons toujours, dis-je, histoire de dire que nous n’avons rien négligé ! »

Nous nous glissâmes en tâtonnant le long du passage étroit. Nous nous mîmes en devoir de crier, Good surtout.Il persévéra consciencieusement dans cet exercice vocal et fort  peu harmonieux. Il hurlait comme un possédé, et c’était effrayant de l’entendre. Naturellement, cet effort fut inutile ; le bourdonnement d’une mouche aurait produit autant d’effet.

Nous retournâmes à notre salle de trésors,suffisamment édifiés sur ce moyen de nous attirer du secours. Good y avait gagné une soif intolérable et il lui fallut prendre encore de l’eau. Nous n’avions pas assez de liquide pour nous permettre de recommencer cette coûteuse tentative.

Puis nous avions, en passant, heurté le corps glacé de Faoulata, et nous craignions de fouler encore ces pauvres restes. En désespoir de cause, nous nous assîmes sur les coffres.Il ne nous restait qu’à attendre la mort dans l’inaction, et l’inaction, le silence, les ténèbres, le voisinage de la Mort,étaient autant de circonstances aggravantes. J’avoue que, devant la fin lente et horrible qui nous attendait, je perdis courage ;laissant tomber ma tête sur l’épaule de sir Henry, je pleurai comme un enfant. J’entendis Good qui en faisait autant, tout en maugréant d’avoir si peu d’empire sur lui-même.

Sir Henry, avec cette grandeur, cette bonté,cet oubli de soi qui lui étaient propres, nous consolait comme il pouvait. Il nous parlait de gens qui, dans des situations tout aussi critiques, avaient cependant réussi à s’échapper ; il tâchait de croire et de nous faire croire que la mort, dans les circonstances actuelles, n’était pas pénible. – Pas pénible !mourir de faim, de soif, d’isolement ! – Nous aurions voulu ajouter foi aux paroles de notre ami. – Puis, il nous parlait de la Providence, de Dieu, et il nous engageait à nous remettre à la bonté suprême pour la vie ou pour la mort.

Une journée s’écoula ainsi. Quelle journée ! On passe dans la vie des années qui semblent moins longues. Quand je frottai une autre allumette, je vis qu’il était sept heures.

Tout à coup, Good s’écria :

« Mais l’air n’est pas encore impur ; la salle n’est pas grande, et, depuis le temps que nous sommes ici, nous devrions sentir l’air vicié : l’air doit se renouveler. »

Cette sortie de Good nous réveilla de notre désespoir :

« Cherchons ! m’écriai-je, cherchons encore ! »

Nous nous mîmes à tâter le sol avec une ardeur nouvelle ; mais, au bout d’une heure ou deux, nous nous rassîmes, considérablement meurtris, fatigués et de nouveau découragés. Good, cependant, n’abandonna pas la partie. Il ne s’était peut-être pas assez de fois heurté aux défenses d’éléphants et cogné aux parois anguleuses ; il disait avec un certain entrain que ça valait mieux que de ne rien faire du tout.

« Camarades, cria-t-il enfin d’une voix étouffée, venez donc ici ! »

Guidés par sa voix, nous nous dirigeâmes vers lui aussi promptement que faire se pouvait dans ces ténèbres.

« Tenez ! » dit-il dès que je le touchai.

Et prenant ma main, il la plaça sur le sol.

« Ne sentez-vous rien ?

– Mais si ! Il me semble qu’il vient de là un souffle d’air. »

Good se leva ; de son talon il frappa le sol à cet endroit. Cela sonnait creux.

« Une allumette ! Vite une allumette. »

Et l’allumette nous montra une rainure dans le sol. Avant que l’allumette fût éteinte, Good avait mis la main sur un anneau en pierre. Il avait un fort couteau muni d’un bon crochet ; il l’ouvrit et travailla tant et si bien qu’il introduisit son crochet sous l’anneau.

« À présent, cria-t-il, tirons !Commencez, Quatermain ; moi j’ai les mains toutes tremblantes. »

J’essayai de tirer ; rien ne bougea. Good ôta sa cravate de soie et la passa dans l’anneau. Sir Henry y mit aussi toutes ses forces ; encore en vain.

« Allons-y tous trois, donc ! »s’écria Good.

Sir Henry, de ses mains puissantes, saisit la cravate ; je tirai sir Henry par la taille, et Good me tenait de la même façon.

« Une ! deux !trois ! »

Un effort monstre, un bruit de séparation, un courant d’air, et nous étions tous trois sur le dos, les quatre fers en l’air, avec la dalle de pierre sur nous !

« Bravo ! s’écria Good, qui fut le premier relevé. Voici une issue ! C’est la délivrance !

– Il faut voir, dit sir Henry. Une allumette encore ! Combien vous en reste-t-il,Quatermain ?

– Trois ! » dis-je en en frottant une.

La lumière nous montra une ouverture assez large où commençait un escalier.

« Descendons ! dit sir Henry, cet escalier doit mener quelque part.

– Je vais prendre le reste de nos provisions ! » dis-je.

Et en passant je me heurtai contre les coffres.

« Autant emporter quelque chose en souvenir, dis-je. Camarades ! Je prends des diamants plein mes poches. Faites-en autant !

– Merci bien ! dit sir Henry ;j’en ai assez de vos diamants ! Ils me donnent des nausées.Notez bien que nous ne sommes pas encore dehors ! »

Good n’était pas plus avide que sir Henry ; il ne voulut pas faire un pas pour s’approprier un peu de ces richesses. Un adieu à l’infortunée Faoulata, et ils descendaient tous deux. Je les suivis bientôt, mais non sans avoir bourré toutes mes poches. Chez moi, vieux chasseur, c’est une habitude invétérée de ramasser tout ce qui peut être utile. Aussi j’avais d’instinct plongé la main à plusieurs reprises dans les coffres, sans négliger la caisse aux gros diamants.

« Faites bien attention en descendant,sir Henry ! dis-je. Il y a peut-être de l’eau à la dernière marche.

– Il y a plutôt une autre salle, »dit sir Henry, descendant avec prudence.

Il comptait les marches ; arrivé à dix-huit, il s’arrêta.

« Nous sommes au bas » dit-il.

Nous nous reculâmes en nous touchant. Chacun de nous étendit les bras pour tâter.

« Encore une allumette, dit sir Henry,c’est le cas ou jamais ! »

L’avant-dernière allumette brilla. Nous étions dans une sorte de couloir.

« De quel côté nous diriger ? dit sir Henry.

– N’importe ! dit Good.

– Mais pardon, il importe beaucoup !Un bout de ce corridor peut mener dans une fosse, et l’autre extrémité nous conduire au jour.

– C’est juste, dit Good ; mais,comme vous ne savez pas s’il vaut mieux prendre à droite qu’à gauche, allons au petit bonheur !… Mais non ; tenez,avez-vous remarqué que la flamme de l’allumette a penché à gauche ; c’est que l’air vient du côté opposé. Dirigeons-nous toujours du côté de l’air.

– Vous avez raison, dit sir Henry, allons à droite ! »

Nous partîmes donc à droite, avançant le pied avec une précaution extrême, les deux mains toujours tendues. Tout à coup, le corridor se trouva coupé ; c’était une voie semblable qui traversait celle que nous avions suivie. Nous suivîmes la voie nouvelle un certain temps ; puis celle-ci bifurqua ; et une autre de même, et ainsi de suite, pendant fort longtemps. C’était un labyrinthe inextricable. Un heureux hasard pouvait seul nous mener à une issue, si toutefois il y en avait une. La seule explication plausible que nous nous fîmes de cet enchevêtrement de passages, était que nous étions dans les galeries d’une mine abandonnée, dont les directions capricieuses et multiples suivaient le fil de la veine. Enfin, au bout de je ne sais combien d’heures, nous nous laissâmes glisser à terre,harassés de fatigue et démoralisés jusqu’à l’âme. Un peu de nourriture nous restait ; nous apaisâmes notre faim et notre soif avec cette dernière ration, et nous attendîmes. Nous n’avions échappé à la mort au sein des trésors que pour retrouver notre ennemie dans ces galeries.

Nous étions déjà là depuis longtemps, quand il nous sembla entendre un bruit.

« N’entendez-vous pas quelque chose ? » dis-je à mes compagnons.

Ils prêtèrent l’oreille.

« Oui, dit Good, j’entends comme un bruit d’eau.

– Courage ! m’écriai-je, nous sortirons d’ici en suivant le cours de cette eau, car elle court,puisqu’elle brait, et elle doit s’écouler au dehors ! »

Nous nous remîmes en marche, guidés par ce bruit de l’eau. Je renonce à dire le bien-être que nous procurait ce bruit après la tristesse mortelle du grand silence qui nous enveloppait depuis si longtemps.

Le bruit augmentait. C’était certainement celui de l’eau qui tombait et jaillissait en clapotant. À mesure que nous avancions, il était plus fort ; il devint formidable dans ce silence.

« Attention ! dit sir Henry,attention ! Good, vous qui êtes en avant, n’allez pas tomber dans l’eau : il me semble que nous approchons.

– N’ayez crainte, dit Good ; depuis que nous allons à tâtons, je commence à avoir des yeux au bout des doigts et des pieds. Mais nous ne sommes pas loin de l’eau ;je la flaire, moi aussi. »

À peine avait-il parlé, qu’un bruit de chute dans l’eau, un cri étouffé nous arrêtèrent net, sir Henry et moi.

« Good ! Good ! Où êtes-vous ? » criâmes-nous ensemble.

Du sein de l’eau éclaboussée, une voix creuse répondit :

« Par ici ! Par ici ! Une allumette, que je sache par où me diriger ! »

Vivement la dernière allumette fut frottée.Nous aperçûmes Good accroché à un roc qui s’élevait comme un îlot au milieu d’une grande nappe d’eau sombre, dont les bords s’étendaient à nos pieds.

Nous n’avions pas eu le temps d’en voir davantage, que l’allumette me brûlait les doigts et nous laissait de nouveau dans les ténèbres. Good s’était rejeté à la nage, et,guidé par nos voix, il ne tarda pas à saisir une des mains que nous lui tendions.

« Voilà ce qui s’appelle un plongeon maladroit, dit-il en prenant pied. Heureusement je sais nager et il vous restait une allumette, Quatermain. Sans cela je vous faussais compagnie, et pour tout de bon ! Car c’était profond, je vous assure, je n’ai pas senti le fond. »

Oui, malgré la mort qui nous paraissait inévitable, nous nous réjouissions de n’avoir pas perdu Good de cette façon tragique. Et pourtant quel espoir avions-nous ?Aucun, sauf celui d’errer à l’aventure, de galerie en galerie,jusqu’à ce que nous tombions morts de fatigue et de besoin ?

« Il est clair, dit sir Henry, que notre voie n’est pas dans les environs de cette eau. Rebroussons chemin ! »

Mais, avant de quitter ces parages, nous nous désaltérâmes abondamment, et nous fîmes des ablutions qui nous rafraîchirent et nous fortifièrent grandement. L’eau était bonne et fraîche. D’où elle venait, où elle allait, comment il se faisait qu’il y eût de l’eau courante dans un souterrain, ce sont des questions que nous nous posions sans les résoudre.

Nous reprîmes donc notre marche. Arrivés à un croisement de galeries, nous nous arrêtâmes encore. De quel côté aller ?

« Oh ! maintenant, dit sir Henry,nous marchons pour marcher, car je n’ai plus une parcelle d’espoir.Une galerie en vaut une autre. Prenons celle de droite. C’est assurément une mine abandonnée et toutes les issues en sont fermées. »

Sir Henry prit les devants, cette fois. Nous marchions toujours lentement, mollement, comme des gens sans courage qui savent que leur peine est en pure perte. Une galerie après une autre, encore une, puis une autre ; peut-être, après tout, était-ce toujours la même ! Oh ! quelle lassitude,quelle démoralisation que la nôtre !

Tout à coup, je me heurtai sur sir Henry ; il s’était arrêté.

« Vous ne voyez pas une sorte de lueur,là, devant nous ? » dit-il.

D’abord je n’en vis point ; mais, au bout d’un moment, il me sembla distinguer comme une pâleur dans cette nuit profonde. Était-ce l’effet de la fatigue, une hallucination de notre cerveau fatigué.

« Il me semble voir quelque chose,dis-je ; ce n’est pas une lumière, mais on dirait que les ténèbres se dissipent un peu là-bas ! »

Nous avions déjà espéré et désespéré tant de fois dans le cours de nos périlleuses aventures, que je ne sais quelle espérance obstinée nous fit de nouveau entrevoir la délivrance. Notre marche vacillante redevint plus ferme ; nous hâtâmes le pas. La lueur devenait moins indécise ; c’était comme une petite lucarne, et je ne crois pas que d’autres yeux que les nôtres, si longtemps habitués à la nuit, eussent aperçu cette pâleur grise, si peu visible. Mais c’était tout ; cette lueur c’était la vie, le salut, car elle venait forcément de l’extérieur ; du moins nous le croyions.

Nous avancions, et la galerie diminuait.Bientôt sir Henry dut se baisser, se traîner, aller à quatre pattes, ramper… mais qu’importe ; des bouffées d’air frais,d’un grand air pur qui avait caressé les montagnes, arrivaient jusqu’à nous. Nos poumons s’ouvraient à son souffle bienfaisant ; nous nous traînions derrière sir Henry, nous rampions. L’ouverture devint si étroite, que sir Henry dut faire les plus grands efforts pour continuer ; enfin, il réussit à s’en tirer, puis moi, puis enfin Good ! Nous étions dehors !

Ciel ! Quelle délivrance ! Au-dessus de nos têtes s’élevait le dôme azuré encore tout constellé d’étoiles. Nous n’avions eu que le temps de nous redresser, et soudain la terre s’éboula sous nos pieds, et nous voilà partis à dégringoler d’une façon vertigineuse. Au bout d’un instant je parvins à saisir une branche de buisson et je m’arrêtai. Sir Henry répondit à mon appel, et je pus descendre jusqu’à lui. Une seconde après, je vis Good à cheval sur une racine fourchue. Cette chute inattendue ne nous avait pas endommagés ; mais nous étions tout étourdis et meurtris. Il nous fallut quelques minutes pour nous remettre.

Nous restâmes là, assis sur l’herbe, savourant le bonheur de l’existence reconquise, et, dois-je le dire ?était-ce faiblesse physique, après tant de fatigues, de veilles,avec si peu de nourriture, ou était-ce un sentiment naturel, nous pleurions de joie.

Nous avions donc, une fois de plus, échappé à la mort ! Assurément, c’était la main même de la Providence qui nous avait fait prendre cette galerie aboutissant à un trou de chacal, plutôt qu’une autre. Et nous étions dehors !Oui ! là ! devant nous, se dressaient les grandes montagnes déjà éclairées par l’aube ; nos yeux voyaient cette aurore rougissante que nous ne croyions plus contempler.

Quand il fit clair, nous vîmes que nous étions presque au fond de la grande excavation où veillaient les Silencieux, et nous avions devant nous leurs trois gigantesques silhouettes découpées en noir sur le ciel éclairé par la lumière du matin. Les galeries interminables où nous avions erré toute la nuit, avaient sans doute communiqué autrefois avec ce puits à diamants.

Le jour était venu. Nous nous fîmes presque peur. Nous ne nous serions pas reconnus si nous nous étions rencontrés dans cet état. Couverts de sang et de poussière, les traits hagards, décomposés, l’empreinte de la mort encore gravée sur nos fronts, les yeux battus, les joues creuses, le teint have,les vêtements déchirés…

L’impression que chacun de nous produisait sur les deux autres ne laissait aucune illusion sur les ravages que ces heures affreuses avaient amenés en nous. Je dois cependant signaler que, dans toutes ces aventures, ces périls, ces chutes, le monocle de Good n’avait pas quitté sa place ; vous le croirez si vous voulez, moi je l’ai constaté.

« Allons ! ne nous immobilisons pas ici, dit sir Henry ; tout à l’heure nous ne pourrons plus bouger. »

La raideur gagnait déjà nos membres fatigués ; nous n’aurions pas pu marcher si nous avions attendu davantage.

Il nous fallut plus d’une heure pour grimper le talus du puits, en nous accrochant aux broussailles, aux racines, aux herbes.

Enfin, nous fûmes en haut ! Non loin de nous un beau feu flambait gaiement entre quelques huttes, autour desquelles des indigènes étaient occupés à préparer le repas du matin. Nous nous dirigeâmes péniblement vers eux, bronchant et nous arrêtant à chaque pas. Tout à coup, un de ces indigènes nous vit ; il s’élança de notre côté, et, de frayeur, se jeta à terre. C’était Infadous.

« As-tu peur de tes amis, Infadous ?lui criai-je.

– Ah ! mes seigneurs ! dit-il,vous revenez donc de chez les morts ! »

Pleurant de joie, Infadous vint serrer les genoux de sir Henry et lui baiser les mains.

Nous étions sauvés et nous nous retrouvions parmi nos amis.

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