Mes forêts d’Hélène Dorion

les forêts creusent

parfois une clairière au-dedans de soi La déchirure j’écoute un chant de vagues qui chutent à l’horizon l’éternité flotte sur la montagne

le vent défait la lumière

cherche un visage pour les orages à venir

une lame cogne

contre les mâts de nos rêves casse la branche du temps L’écorce un bruit de scie brouille le silence perce le mur de nos frêles illusions

les forêts grincent

et ce gémissement secoue nos solitudes L’humus s’il était la racine et s’il était du ciel devenu herbe un commencement posé sur la pierre

s’il était la voix

qu’on n’entend plus une sorte de clarté qu’on aurait saccagée Le mur de bois alors que l’écorchent les flèches de pluie des vagues de vents luttent avec les veilleurs

des mangeoires se balancent

comme des girouettes égarées au milieu d’un vaste bouquet fané

le fouillis sauvage

attend l’éclaircie

les forêts nous promettent

l’écume et les embruns sur l’épaule du présent l’écorce du souvenir La cime on dirait une goutte de terre pour le nuage qui passe

une falaise d’où s’élancer

quand on refait les saisons

bientôt le regard se brouille

avec le sommet qui s’effrite on quitte l’instant aigu La bête bondit avec sa soif un goût de froid dans la gueule nos questions d’enfants jamais réparées

on pourrait l’abattre

et avec elle

l’écho des finitudes


Les racines

fendent le sol

comme des éclairs

avancent dans leur solitude

et tremblent

pareilles à une vaste cité de bois

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